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Version du 3 décembre 2011 à 06:49
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III
Sur le fleuve, rempli de mâts et de voilures,
Un ciel incandescent tombait de tout son poids
Et gerçait et grillait le sol de ses brûlures,
Comme s’il l’eût couvé sous des ailes de poix.
Près des digues, bouillaient le limon et la vase ;
Les pointes des roseaux s’aiguisaient de clartés,
Et les vaisseaux craquaient du sommet à la base,
Sous l’accablant fardeau de ces torridités.
Plus loin, près d’une passe où le courant s’ensable,
Émergeaient, s’étiraient de jaunes bancs de sable,
Que des oiseaux, l’aile au soleil, tachaient de blanc ;
Le site entier chauffait dans un air de fournaise
Et semblait menacé d’un embrasement lent,
Et les flots criblés d’or charriaient de la braise.