« Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 12.djvu/592 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
ThomasBot (discussion | contributions)
m Phe: split
 
Phe-bot (discussion | contributions)
m Typographie
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
et sous la direction de ''nazirs'' européens, moins efficace que celle des intendans indigènes. Enfin la ferme de M. Salters Elliot, cultivée à l’américaine, donna la première année 170 kilogrammes par ''feddan'', la seconde 176, la troisième 171 kilogrammes, et les deux suivantes, qui furent les dernières de la gestion, une moyenne de 178 kilogrammes de soie nette. Ces essais, faits sur une sérieuse échelle, puisque sur 1,600 ''feddans'' concédés 500 étaient toujours ensemencés de coton, dont 200 de nea-island^ durèrent de 1839 à 1843 inclusivement. Il est vrai que la culture de cette sorte était soignée et que les plantes, placées à au moins 1m,30 de distance, toujours sur un seul pied, végétaient dans un terrain où pas un brin d’herbe parasite ne se faisait voir.
et sous la direction de ''nazirs'' européens, moins efficace que celle des intendans indigènes. Enfin la ferme de M. Salters Elliot, cultivée à l’américaine, donna la première année 170 kilogrammes par ''feddan'', la seconde 176, la troisième 171 kilogrammes, et les deux suivantes, qui furent les dernières de la gestion, une moyenne de 178 kilogrammes de soie nette. Ces essais, faits sur une sérieuse échelle, puisque sur 1,600 ''feddans'' concédés 500 étaient toujours ensemencés de coton, dont 200 de nea-island^ durèrent de 1839 à 1843 inclusivement. Il est vrai que la culture de cette sorte était soignée et que les plantes, placées à au moins 1m,30 de distance, toujours sur un seul pied, végétaient dans un terrain où pas un brin d’herbe parasite ne se faisait voir.


Nous ne sommes pas en mesure d’indiquer ici le prix auquel ce ''sea-island'' fut vendu en Angleterre : les acheteurs exportateurs ne s’en sont jamais vantés, probablement afin de ne pas se créer de compétition ; mais voici ceux des produits de Solimanieh : 27, 26, 28 pence contre 29, 32, 31, cours des provenances directes d’Amérique. Cinq ans plus tard, le même article valait 6 pence de moins; mais l’administration de la plantation était changée et la culture presque abandonnée. Voilà, ce nous semble, une réponse suffisamment précise aux argumens de la partie adverse. Complétons-la cependant par quelques détails. Dans les deux plantations citées, la culture de ''sea-island'' était strictement soumise aux règles que voici : labourage et fumure à 45 centimètres de profondeur aussitôt que l’inondation abondante et prolongée du terrain le permettait; à une irrigation régulière, ayant toujours lieu vers le milieu de la nuit, se joignaient des binages répétés, toute végétation étrangère était sarclée, et une seule plante de coton croissait à chaque place. Venait ensuite l’élagage des branches inférieures et gourmandes; puis, au fur et à mesure des progrès de la plante, l’étêtement des brins portant des fruits tardifs supposés ne pouvoir plus atteindre une complète maturité. Ces suppressions, pratiquées de l’autre côté de l’Atlantique partout où un pied de coton fin est élevé, sont d’autant plus nécessaires en Egypte que la plante y est stimulée par d’abondantes irrigations, qu’elle y croît vite en faisant beaucoup de bois pendant que le pivot se développe et s’enfonce lentement en terre. Dans les Florides, c’est presque le contraire qui a lieu ; malgré cette différence, l’élagage et l’étêtement sont inséparables d’une intelligente culture.
Nous ne sommes pas en mesure d’indiquer ici le prix auquel ce ''sea-island'' fut vendu en Angleterre : les acheteurs exportateurs ne s’en sont jamais vantés, probablement afin de ne pas se créer de compétition ; mais voici ceux des produits de Solimanieh : 27, 26, 28 pence contre 29, 32, 31, cours des provenances directes d’Amérique. Cinq ans plus tard, le même article valait 6 pence de moins ; mais l’administration de la plantation était changée et la culture presque abandonnée. Voilà, ce nous semble, une réponse suffisamment précise aux argumens de la partie adverse. Complétons-la cependant par quelques détails. Dans les deux plantations citées, la culture de ''sea-island'' était strictement soumise aux règles que voici : labourage et fumure à 45 centimètres de profondeur aussitôt que l’inondation abondante et prolongée du terrain le permettait ; à une irrigation régulière, ayant toujours lieu vers le milieu de la nuit, se joignaient des binages répétés, toute végétation étrangère était sarclée, et une seule plante de coton croissait à chaque place. Venait ensuite l’élagage des branches inférieures et gourmandes ; puis, au fur et à mesure des progrès de la plante, l’étêtement des brins portant des fruits tardifs supposés ne pouvoir plus atteindre une complète maturité. Ces suppressions, pratiquées de l’autre côté de l’Atlantique partout où un pied de coton fin est élevé, sont d’autant plus nécessaires en Égypte que la plante y est stimulée par d’abondantes irrigations, qu’elle y croît vite en faisant beaucoup de bois pendant que le pivot se développe et s’enfonce lentement en terre. Dans les Florides, c’est presque le contraire qui a lieu ; malgré cette différence, l’élagage et l’étêtement sont inséparables d’une intelligente culture.


Le ''sea-island'', conduit dans les meilleures conditions, ''marque'' vite et montre au moins 30 pour 100 de plus de noix que le ''mako''. Si d’un autre côté, plus le coton est fin et soyeux, moins il pèse eu égard à son volume, il ne faut pas oublier que la valeur vénale est pour ainsi dire mesurée à la longueur de la fibre. Or, en supposant
Le ''sea-island'', conduit dans les meilleures conditions, ''marque'' vite et montre au moins 30 pour 100 de plus de noix que le ''mako''. Si d’un autre côté, plus le coton est fin et soyeux, moins il pèse eu égard à son volume, il ne faut pas oublier que la valeur vénale est pour ainsi dire mesurée à la longueur de la fibre. Or, en supposant

Version du 25 décembre 2011 à 19:57

Cette page n’a pas encore été corrigée

et sous la direction de nazirs européens, moins efficace que celle des intendans indigènes. Enfin la ferme de M. Salters Elliot, cultivée à l’américaine, donna la première année 170 kilogrammes par feddan, la seconde 176, la troisième 171 kilogrammes, et les deux suivantes, qui furent les dernières de la gestion, une moyenne de 178 kilogrammes de soie nette. Ces essais, faits sur une sérieuse échelle, puisque sur 1,600 feddans concédés 500 étaient toujours ensemencés de coton, dont 200 de nea-island^ durèrent de 1839 à 1843 inclusivement. Il est vrai que la culture de cette sorte était soignée et que les plantes, placées à au moins 1m,30 de distance, toujours sur un seul pied, végétaient dans un terrain où pas un brin d’herbe parasite ne se faisait voir.

Nous ne sommes pas en mesure d’indiquer ici le prix auquel ce sea-island fut vendu en Angleterre : les acheteurs exportateurs ne s’en sont jamais vantés, probablement afin de ne pas se créer de compétition ; mais voici ceux des produits de Solimanieh : 27, 26, 28 pence contre 29, 32, 31, cours des provenances directes d’Amérique. Cinq ans plus tard, le même article valait 6 pence de moins ; mais l’administration de la plantation était changée et la culture presque abandonnée. Voilà, ce nous semble, une réponse suffisamment précise aux argumens de la partie adverse. Complétons-la cependant par quelques détails. Dans les deux plantations citées, la culture de sea-island était strictement soumise aux règles que voici : labourage et fumure à 45 centimètres de profondeur aussitôt que l’inondation abondante et prolongée du terrain le permettait ; à une irrigation régulière, ayant toujours lieu vers le milieu de la nuit, se joignaient des binages répétés, toute végétation étrangère était sarclée, et une seule plante de coton croissait à chaque place. Venait ensuite l’élagage des branches inférieures et gourmandes ; puis, au fur et à mesure des progrès de la plante, l’étêtement des brins portant des fruits tardifs supposés ne pouvoir plus atteindre une complète maturité. Ces suppressions, pratiquées de l’autre côté de l’Atlantique partout où un pied de coton fin est élevé, sont d’autant plus nécessaires en Égypte que la plante y est stimulée par d’abondantes irrigations, qu’elle y croît vite en faisant beaucoup de bois pendant que le pivot se développe et s’enfonce lentement en terre. Dans les Florides, c’est presque le contraire qui a lieu ; malgré cette différence, l’élagage et l’étêtement sont inséparables d’une intelligente culture.

Le sea-island, conduit dans les meilleures conditions, marque vite et montre au moins 30 pour 100 de plus de noix que le mako. Si d’un autre côté, plus le coton est fin et soyeux, moins il pèse eu égard à son volume, il ne faut pas oublier que la valeur vénale est pour ainsi dire mesurée à la longueur de la fibre. Or, en supposant