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Ce caractère peut être considéré ou comme lettre, ou
Ce caractère peut être considéré ou comme lettre, ou comme mot.
comme mot.


☞ A, pris comme lettre, est le signe du son ''a :'' pour le prononcer, il ne faut qu’ouvrir la bouche & pousser l’air des poumons.
☞ A, pris comme lettre, est le signe du son ''a :'' pour le prononcer, il ne faut qu’ouvrir la bouche & pousser l’air des poumons.

Version du 21 février 2012 à 20:50

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DICTIONNAIRE
UNIVERSEL,
CONTENANT TOUS LES MOTS
DE LA
LANGUE FRANCOISE,
DES SCIENCES ET DES ARTS,
Avec les Termes Latins qui peuvent y convenir.


A


A EST le caractère ou la figure de la première lettre de l’Alphabet François ; c’est aussi la première des cinq voyelles.

Ce caractère peut être considéré ou comme lettre, ou comme mot.

☞ A, pris comme lettre, est le signe du son a : pour le prononcer, il ne faut qu’ouvrir la bouche & pousser l’air des poumons.

Covarruvias & quelques Auteurs ont avancé une absurdité, lorsqu’ils ont dit que les enfans mâles, en venant au monde, font entendre le son de l’a, première voyelle du mot Adam, & les filles le son de l’e, première voyelle du mot Eve. Les enfans, en venant au monde, font entendre différens sons, selon qu’ils ouvrent plus ou moins la bouche.

Le caractère ou la figure dont nous nous servons pour représenter le son a, nous vient de l’alpha des Grecs. Les Latins & les autres peuples de l’Europe ont imité les Grecs dans la forme qu’ils ont donnée à cette lettre.

On dit un grand A, un petit a ; ainsi la dénomination de ce caractère ou de cette lettre est un substantif du genre masculin, aussi-bien que les autres voyelles de notre Alphabet.

Le son de l’a est long en certains mots, & bref en d’autres. Il est long dans grâce, & bref dans place : il est long dans mâtin, gros chien, & bref dans matin, première partie du jour. Aujourd’hui on met un accent circonflexe sur l’a long au lieu de l’s, qu’on écrivoit autrefois après cet a, comme âpre au lieu d’aspre. On ne met point d’accent sur l’a bref ou commun.

Quoique a soit un nom substantif, il ne souffre point d’s après lui, quand il est au pluriel. On écrit plusieurs a, & non plusieurs as.

Il y a certains a qu’on étoit autrefois averti de prononcer longs par une réduplication, comme aage. On y a substitué, ainsi qu’à l’s, un accent circonflexe, âge.

A devant e, avec lequel il fait une diphthongue, n’a point de son, & ne se fait point sentir, comme dans le mot Æole, Æaque, Æther, &c. On prononce Eole, Eaque, Ether. On trouve dans les meilleurs auteurs Æole & Eole, Æther & Ether ; cependant on lit dans le Dictionnaire de l’Académie françoise Ether, & cette orthographe paroît la plus suivie. A l’égard des mots qui dérivent du latin, l’usage semble avoir établi pour régle générale d’en bannir la lettre a : on écrit Cæsar en latin, César en François ; Æstas, Été ; æstimare, estimer, &c. Quand le son de l’a ne doit point se confondre avec celui de l’e, cette dernière lettre doit être marquée de deux points, ce qu’on appelle ë tréma, comme dans Aërien. A l’égard des mots dans lesquels a est suivi de l’y, lorsque cette dernière lettre n’est pas employée pour raison d’Etymologie, comme dans pays, paysan, elle vaut deux ii, dont le premier se joint à l’a pour produire le son , & le second conserve la prononcia-

Tome I.
A