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la vie civilisée, d’être à la fois un satrape et un fashionable, Brummel et Sardanapale ; il trouvait piquant d’avoir un pied dans l’Inde et l’autre dans la France.

Pour parvenir à ce double but, voici ce qu’il avait fait :

Il avait acheté, dans un quartier de Paris assez retiré, tout un pâté de maisons dont le centre était occupé par de grands jardins. ― Il avait fait démolir toutes les constructions intérieures, et n’avait laissé à son îlot de maisons qu’une croûte de façades peu épaisse. Toutes les fenêtres donnant sur les jardins avaient été murées soigneusement, en sorte qu’il était impossible d’apercevoir d’aucun côté les bâtiments élevés par Fortunio, à moins de passer au-dessus, dans la nacelle d’un ballon.

Quatre maisons, une sur chaque flanc de l’îlot, servaient d’entrée à Fortunio ; de longs passages voûtés y aboutissaient et servaient à communiquer avec le dehors sans éveiller les soupçons. Fortunio sortait et rentrait tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, de façon à n’être pas remarqué.

Un marchand de comestibles dont la boutique correspondait par derrière avec les bâtiments, et qui n’était autre qu’un domestique dévoué de Fortunio, servait à faire arriver les vivres d’une manière naturelle et plausible.

C’est dans ce palais inconnu, plus introuvable que l’Eldorado tant cherché des aventuriers espagnols