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Le temps se gâte un peu, le second jour ; c’est-à-dire que le vent s’élève et que l’horizon se ternit. Marceline souffre ; le sable qu’on respire brûle, irrite sa gorge : la surabondante lumière fatigue son regard ; ce paysage hostile la meurtrit. – Mais à présent il est trop tard pour revenir. Dans quelques heures, nous serons à Touggourt.

C’est de cette dernière partie du voyage, pourtant si proche encore, que je me souviens le moins bien. Impossible, à présent, de revoir les paysages du second jour et ce que je fis d’abord à Touggourt. Mais ce dont je me souviens encore, c’est quelles étaient mon impatience et ma précipitation.

Il avait fait très froid le matin. Vers le soir, un simoun ardent s’élève. – Marceline, exténuée par le voyage, s’est couchée sitôt arrivée. J’espérais trouver un hôtel un peu plus confortable ; notre chambre est affreuse ; le sable, le soleil et les mouches ont tout terni, tout sali, défraîchi. N’ayant presque rien mangé depuis l’aurore, je fais servir aussitôt