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II me reste donc à parler des ''thermes sulfureux'' proprement dits, qualité qui leur a fait aussi donner par les Turcs le nom de ''Kukurdli''<ref>''Kukurd'' signifie ''soufre'' en turc et en persan.</ref>. Les Grecs ont pour eux une vénération particulière ; c’est un lieu de pèlerinage pour les chrétiens de cette contrée ; ils s’y réunissent en grand nombre dans le mois d’octobre, en commémoration du martyre de saint Patrice. La tradition rapporte que le proconsul de Brousse fit jeter le saint personnage dans le réservoir qui recevait les eaux de cette source presque bouillante, pour le punir de n’avoir point voulu sacrifier aux faux dieux.
II me reste donc à parler des ''thermes sulfureux'' proprement dits, qualité qui leur a fait aussi donner par les Turcs le nom de ''Kukurdli''<ref>''Kukurd'' signifie ''soufre'' en turc et en persan.</ref>. Les Grecs ont pour eux une vénération particulière ; c’est un lieu de pèlerinage pour les chrétiens de cette contrée ; ils s’y réunissent en grand nombre dans le mois d’octobre, en commémoration du martyre de saint Patrice. La tradition rapporte que le proconsul de Brousse fit jeter le saint personnage dans le réservoir qui recevait les eaux de cette source presque bouillante, pour le punir de n’avoir point voulu sacrifier aux faux dieux.


La source qui échauffe et entretient ce double édifice, dont le plus petit est réservé aux femmes, fournit avec une abondance toujours égale de eaux un peu troubles et d’une couleur légèrement jaunâtre ; elles répandent aussi une odeur plus hépatique que celles de ''Yéni-Kaplidja'' ; mais elles n’ont pas une température moins élevée, car toutes les fois que j’y ai plongé le thermomètre, il ne m’a pas indiqué moins de 68 à 70° R. Les bords de la source se chargent d’une concrétion sulfuro-calcaire. L’eau thermale entre immédiatement, sa sortie de la terre, dans un réduit voûté de 3
La source qui échauffe et entretient ce double édifice, dont le plus petit est réservé aux femmes, fournit avec une abondance toujours égale de eaux un peu troubles et d’une couleur légèrement jaunâtre ; elles répandent aussi une odeur plus hépatique que celles de ''Yéni-Kaplidja'' ; mais elles n’ont pas une température moins élevée, car toutes les fois que j’y ai plongé le thermomètre, il ne m’a pas indiqué moins de 68 à 70° R. Les bords de la source se chargent d’une concrétion sulfuro-calcaire. L’eau thermale entre immédiatement, sa sortie de la

Version du 22 septembre 2012 à 22:26

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Moudania à Brousse, est un établissement particulier qui porte le nom de son fondateur. Quoiqu’il ne soit séparé de Yéni-Kaplidja que par la largeur du grand chemin, ses eaux sont d’une autre nature ; elles passent pour être chargées d’une dissolution de plomb, tandis que celles de Yéni-Kaplidja et de Kaïnardjé sont sulfureuses, mais à un faible degré. Quant aux premières, elles surgissent dans un bassin couvert et fermé ; elles ont une limpidité supérieure à celle des autres bains, et produisent sur la peau des baigneurs le même effet que l’extrait de saturne étendu d’eau, c’est-à-dire qu’elles la rendent douce et comme savonneuse. Je n’en ai fait usage qu’une seule fois ; j’en fus incommodé. Cependant elles sont recherchées et préférées pour certaines maladies.

II me reste donc à parler des thermes sulfureux proprement dits, qualité qui leur a fait aussi donner par les Turcs le nom de Kukurdli[1]. Les Grecs ont pour eux une vénération particulière ; c’est un lieu de pèlerinage pour les chrétiens de cette contrée ; ils s’y réunissent en grand nombre dans le mois d’octobre, en commémoration du martyre de saint Patrice. La tradition rapporte que le proconsul de Brousse fit jeter le saint personnage dans le réservoir qui recevait les eaux de cette source presque bouillante, pour le punir de n’avoir point voulu sacrifier aux faux dieux.

La source qui échauffe et entretient ce double édifice, dont le plus petit est réservé aux femmes, fournit avec une abondance toujours égale de eaux un peu troubles et d’une couleur légèrement jaunâtre ; elles répandent aussi une odeur plus hépatique que celles de Yéni-Kaplidja ; mais elles n’ont pas une température moins élevée, car toutes les fois que j’y ai plongé le thermomètre, il ne m’a pas indiqué moins de 68 à 70° R. Les bords de la source se chargent d’une concrétion sulfuro-calcaire. L’eau thermale entre immédiatement, sa sortie de la

  1. Kukurd signifie soufre en turc et en persan.