« Parallèlement/Dédicace » : différence entre les versions

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<poem>


:Vous souvient-il, cocodette un peu mûre
Vous souvient-il, cocodette un peu mûre
:Qui gobergez vos flemmes de bourgeoise,
Qui gobergez vos flemmes de bourgeoise,
:Du temps joli quand, gamine un peu sure,
Du temps joli quand, gamine un peu sure,
:Tu m'écoutais, blanc-bec fou qui dégoise ?
Tu m’écoutais, blanc-bec fou qui dégoise ?


Gardâtes-vous fidèle la mémoire,
Ô grasse en des jerseys de poult-de-soie,
De t’être plu jadis à mon grimoire,
Cour par écrit, postale petite oye ?


:Gardâtes-vous fidèle la mémoire,
Avez-vous oublié, Madame Mère,
Non, n’est-ce pas, même en vos bêtes fêtes,
:Ô grasse en des jerseys de poult-de-soie,
Mes fautes de goût, mais non de grammaire,
:De t'être plu jadis à mon grimoire,
Au rebours de tes chères lettres bêtes ?
:Cour par écrit, postale petite oye ?


Et quand sonna l’heure des justes noces,
Sorte d’Ariane qu’on me dit lourde,
Mes yeux gourmands et mes baisers féroces
À tes nennis faisant l’oreille sourde ?


:Avez-vous oublié, Madame Mère,
Rappelez-vous aussi, s’il est loisible
À votre coeur de veuve mal morose,
:Non, n'est-ce pas, même en vos bêtes fêtes,
Ce moi toujours tout prêt, terrible, horrible,
:Mes fautes de goût, mais non de grammaire,
Ce toi mignon prenant goût à la chose,
:Au rebours de tes chères lettres bêtes ?


Et tout le train, tout l’entrain d’un manège
Qui par malheur devint notre ménage.
Que n’avez-vous, en ces jours-là, que n’ai-je
Compris les torts de votre et de mon âge !


C’est bien fâcheux : me voici, lamentable
:Et quand sonna l'heure des justes noces,
Épave éparse à tous les flots du vice,
:Sorte d'Ariane qu'on me dit lourde,
Vous voici, toi, coquine détestable,
:Mes yeux gourmands et mes baisers féroces
Et ceci fallait que je l’écrivisse !
:À tes nennis faisant l'oreille sourde ?
</poem>
<br /></div>


[[Catégorie:Paul Verlaine|Dedicace]]

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:Rappelez-vous aussi, s'il est loisible
:À votre coeur de veuve mal morose,
:Ce moi toujours tout prêt, terrible, horrible,
:Ce toi mignon prenant goût à la chose,


:Et tout le train, tout l'entrain d'un manège
:Qui par malheur devint notre ménage.
:Que n'avez-vous, en ces jours-là, que n'ai-je
:Compris les torts de votre et de mon âge !


:C'est bien fâcheux : me voici, lamentable
:Épave éparse à tous les flots du vice,
:Vous voici, toi, coquine détestable,
:Et ceci fallait que je l'écrivisse !

[[Catégorie:Paul Verlaine]]

Version du 14 novembre 2007 à 21:05



Vous souvient-il, cocodette un peu mûre
Qui gobergez vos flemmes de bourgeoise,
Du temps joli quand, gamine un peu sure,
Tu m’écoutais, blanc-bec fou qui dégoise ?

Gardâtes-vous fidèle la mémoire,
Ô grasse en des jerseys de poult-de-soie,
De t’être plu jadis à mon grimoire,
Cour par écrit, postale petite oye ?

Avez-vous oublié, Madame Mère,
Non, n’est-ce pas, même en vos bêtes fêtes,
Mes fautes de goût, mais non de grammaire,
Au rebours de tes chères lettres bêtes ?

Et quand sonna l’heure des justes noces,
Sorte d’Ariane qu’on me dit lourde,
Mes yeux gourmands et mes baisers féroces
À tes nennis faisant l’oreille sourde ?

Rappelez-vous aussi, s’il est loisible
À votre coeur de veuve mal morose,
Ce moi toujours tout prêt, terrible, horrible,
Ce toi mignon prenant goût à la chose,

Et tout le train, tout l’entrain d’un manège
Qui par malheur devint notre ménage.
Que n’avez-vous, en ces jours-là, que n’ai-je
Compris les torts de votre et de mon âge !

C’est bien fâcheux : me voici, lamentable
Épave éparse à tous les flots du vice,
Vous voici, toi, coquine détestable,
Et ceci fallait que je l’écrivisse !


Attention : la clé de tri par défaut « Dedicace » écrase la précédente clé « parallelement/dedicace ».