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Version du 29 mai 2013 à 19:17


Anonyme
We shall fight on the beaches
Discours livré à la Chambre des communes à Westminster le 4 juin 1940

À partir du moment où les défenses françaises à Sedan et sur la Meuse ont été détruites à la fin de la deuxième semaine de mai, seule une retraite rapide à Amiens et au Sud aurait pu sauver les armées anglaise et française, qui étaient entrées en Belgique à l'appel du roi belge ; mais ce geste stratégique n'a pas été réalisé immédiatement. Le haut commandement français a espéré être capable de refermer la brèche, surtout que les armées du Nord étaient sous ses ordres. De plus, une retraite de ce type aurait presque certainement impliqué la destruction de l'excellente armée belge, de plus de 20 divisions, ainsi que l'abandon de toute la Belgique. Ainsi, quand le commandement a réalisé la force et la portée de la percée allemande et que le général Weygand a pris les commandes à la place du général Gamelin, un effort a été fait par les armées françaises et anglaises en Belgique pour continuer de tenir la main des Belges et de donner leur propre main à une armée française nouvellement créée qui aurait dû avancer à travers la Somme avec beaucoup d'efforts pour la saisir.

Cependant, l'irruption allemande, telle une faux aiguisée, a fauché la droite et l'arrière des armées du Nord. Huit ou neuf divisions blindées, chacune d'environ 400 véhicules blindés de différents types, mais soigneusement assortis de telle sorte qu'ils soient complémentaires et divisibles en de plus petites unités indépendantes, ont coupé toute communication entre nous et la majeure partie des armées françaises. Cela a coupé nos propres voies de ravitaillement en nourriture et en munitions, en prenant d'abord Amiens, puis Abbeville, et se frayant un chemin jusqu'à la côte par Boulogne et Calais, se rendant presque à Dunkerque. Juste après cet assaut mécanisé et blindé a suivi de nombreuses divisions allemandes transportées par camions, et derrière elles encore ont cheminé, relativement lentement, la terne masse brute de l'armée ordinaire allemande et le peuple allemand, toujours prêt à piétiner d'autres terres de liberté et de confort qu’ils n'ont jamais connus.

J'ai dit que ce coup de faux blindé a presque atteint Dunkerque — presque, mais pas tout à fait. Boulogne et Calais ont été le théâtre de combats désespérés. La garde a défendu Boulogne pendant un moment et a été retirée par ordre de cette contrée. La brigade des fusiliers, le 60e régiment, et les fusiliers de la reine Victoria, avec un bataillon de tanks britanniques et 1 000 Français, pour un total d'environ quatre mille hommes, ont défendu Calais jusqu'à la fin. Le Brigadier britannique a eu une heure pour se rendre. Il a refusé l'offre, et quatre jours d'intenses combats dans les rues ont passé avant que le silence règne sur Calais, ce qui a marqué la fin d'une résistance mémorable. Seulement 30 survivants indemnes ont été ramenés par la marine, et nous ne connaissons pas le sort de leurs camarades. Leur sacrifice, cependant, n'a pas été vain. Au moins deux divisions blindées, qui autrement auraient dû être envoyées contre le Corps expéditionnaire britannique, ont dû être envoyées pour les vaincre. Ils ont ajouté une autre page à la gloire des divisions légères, et le temps gagné a permis d'inonder les chenaux de Gravelines afin qu'ils soient tenus par les troupes françaises.

Ainsi le port de Dunkerque fut gardé ouvert. Quand il est devenu impossible pour les armées du Nord de rouvrir leur voie de communication vers Amiens avec la majeure partie de l’armée française, il n'est resté qu'un seul choix. C'était, en effet, bien désespéré. Les armées belge, française et anglaise étaient presque encerclées. Leur seule retraite possible était un seul port et ses plages voisines. Ils étaient pressés de chaque côté par de lourdes attaques et dépassés en nombre dans les airs.

Quand, il y a une semaine aujourd’hui, j’ai demandé à la Chambre des communes d’arranger cet après-midi pour prononcer une déclaration, j'ai craint qu’il ne soit de mon pénible devoir d’annoncer le plus grand désastre militaire de notre longue histoire. J'ai pensé — et quelques bons juges ont pensé la même chose que moi — que peut-être 20 000 ou 30 000 hommes pourraient être rembarqués. Mais il a certainement semblé que toute la première armée française et tout le Corps expéditionnaire britannique au nord de la faille Amiens-Abbeville seraient anéantis sur la terre nue ou autrement auraient capitulé par manque de nourriture et de munitions. Telles étaient, il y a une semaine, les dures et difficiles nouvelles pour lesquelles j’ai convoqué la Chambre des communes et la nation pour qu’ils se préparent. Pendant la dernière année, tout le cœur, les racines et le cerveau de l’armée britannique ont semblé sur le point de périr sur le champ de bataille ou d’être menés dans une captivité ignominieuse et famélique.

Tel était les circonstances il y a une semaine. Mais un autre coup qui aurait bien pu se montrer final nous a plus accablé. Le roi des Belges a appelé à l'aide. Si ce dirigeant et son gouvernement ne s’étaient pas séparés des alliés, qui ont sauvé leur pays de l’extinction dans la dernière guerre, s’ils ne s’étaient pas réfugiés dans ce qui s’est montré comme une neutralité fatale, les armées françaises et britanniques auraient pu dès le début sauver non seulement la Belgique, et peut-être aussi la Pologne. Mais au dernier instant, lorsque la Belgique était déjà envahie, le roi Léopold nous a demandé de venir à son secours et, même en ce dernier instant, nous sommes allés. Lui et son armée, brave et efficace, forte de presque d’un million d’hommes, ont protégé notre flanc gauche et ainsi gardé notre seule porte de sortie vers la mer. Soudainement, sans consultation préalable, avec le plus court préavis possible, sans le conseil de ses ministres et de son propre chef, il a envoyé un plénipotentiaire au commandement allemand, a rendu son armée, et a exposé tout notre flanc gauche et nos moyens de battre en retraite.

J’ai demandé à la chambre il y a une semaine de suspendre son jugement puisque les faits n’étaient pas clairs, mais je ne pense pas qu’une raison existe maintenant pourquoi nous ne devrions pas former notre propre opinion sur ce pitoyable épisode. La reddition de l’armée belge a poussé les Britanniques dans le plus court délai à couvrir un flanc sur la mer de plus de trente mille de long. Autrement, tout aurait été coupé, et tous auraient partagé le même sort que le roi Léopold en condamnant la meilleure armée que son pays a jamais formée. Donc en faisant ceci et en exposant ce flanc, que n’importe qui a suivi les opérations sur les cartes va voir, le contact a été perdu entre les Britanniques et deux des trois corps composant la première armée française, qui était encore plus loin de la côte que nous l’étions, et il a semblé impossible qu'un grand nombre de troupes alliées puisse atteindre la côte.

L’ennemie nous a attaqués de tous côtés avec une grande force et férocement, et leur force principale, la force de leur force aérienne beaucoup plus nombreuse, a été lancée dans la bataille, concentrée sur Dunkerque et les plages. Pressant sur l’étroite sortie, aussi bien par l’Est que par l’Ouest, l’ennemi a commencé à l’aide de ses canons à bombarder les plages par lesquelles seuls les transports pouvaient approcher ou partir. Ils ont planté des mines magnétiques dans les canaux et dans les mers ; ils ont envoyé des vagues répétées d’aéronefs hostiles, quelques fois plus de cent par formation, pour lâcher leurs bombes sur le seul quai restant, et sur les dunes, sur lesquelles les troupes ont cherché à s’abriter. Leurs U-boats, dont un qui a été coulé, et leur embarcations ont fait des ravages dans le vaste trafic qui a commencé. Pendant quatre ou cinq jours, une lutte intense a reigné. Toutes ses divisions blindées — ce qui en restait — appuyés d'un grand nombre d’infanterie et d’artillerie, se sont lancés en vain sur l’appendice toujours plus petit, toujours plus étroit sur lequel les armées britanniques et françaises ont combattu.

Pendant ce temps, la marine royale, avec l’aide volontaire d’innombrables marchands, ont mis leurs nerfs à rude épreuve pour embarquer les troupes britanniques et alliées ; 220 petits navires de guerre et 650 autres vaisseaux ont été impliqués. Ils ont dû opérer sur une côte difficile, souvent dans un climat hostile, sous une grêle presque incessante de bombes et sous un feu d'artillerie de plus en plus nourri. Les mers non plus, comme j’ai dit, n’étaient pas sans mines ni torpilles. C’est dans ces conditions que nos hommes ont continué, avec peu ou aucun repos, pendant des jours et des nuits entières, faisant des allers-retours incessants dans ces eaux dangereuses, ramenant toujours avec eux les hommes qu’ils ont secourus. Le nombre qu’ils ont ramené mesure leur courage et leur sens du devoir. Les bateaux-hôpitaux, qui ont amené plusieurs milliers de blessés britanniques et français, étant clairement marqués, ont été une cible privilégiée des bombes allemandes ; mais les hommes et les femmes à bord n’ont jamais failli à leur devoir.

Pendant ce temps, la Royal Air Force, qui était déjà intervenue dans la bataille, aussi loin que sa portée le permettait de sa base, a utilisé maintenant une partie de ses avions de chasse, et a frappé les bombardiers allemands et un grand nombre d’avions de chasse qui les ont protégés. Cette lutte a été féroce et prolongée. Soudainement la scène s’est effacée, le fracas et le tonnerre pour un instant — mais seulement pour un instant — se sont tus. Ce miracle de délivrance, obtenu grâce à la valeur, la persévérance, une discipline parfaite, un service sans faute, une ressource, un talent, une fidélité invincible, est manifeste pour nous tous. L’ennemi a été repoussé vers l'arrière par les troupes britanniques et françaises en retraite. Il a été si durement traité qu’il n’a pas sérieusement forcé son départ. La Royal Air Force a engagé la majeure partie de la force aérienne allemande, et lui a infligé des pertes d’au moins 4 pour 1 ; et la marine, utilisant presque 1 000 vaisseaux de différents types a transporté plus de 335 000 hommes, Français et Britanniques, hors des mâchoires de la mort et de la honte, vers leurs terres natales et vers la tâche qui les attend immédiatement. Nous devons être très attentifs de ne pas assigner à cette délivrance les attributs d’une victoire. Les guerres ne sont pas gagnées par des évacuations. Mais il y a une victoire dans cette délivrance, qui doit être soulignée. Elle a été gagnée par l’armée de l’air. Plusieurs de nos soldats sur le chemin du retour n’ont pas vu l’armée de l’air au travail ; ils ont seulement vu les bombardiers qui ont échappé à leur attaque protectrice. Ils sous-estiment leur accomplissement. J’en ai beaucoup entendu parler, et c’est pourquoi je fais un effort supplémentaire pour vous dire ceci. Je vais vous en parler.

C’a été une grande épreuve de force entre les armées de l’air britannique et allemande. Pouvez-vous concevoir un plus grand objectif pour les Allemands dans les airs que de rendre l’évacuation de ces plages impossible, et de couler tous ces bateaux ainsi présents, presqu'au nombre d'un millier ? Aurait-il pu y avoir un objectif militaire aussi important et aussi significatif pour la raison d’être de la guerre que ceci ? Ils se sont efforcés, et ils se sont fait battre ; ils ont été frustrés dans leur tâche. Nous avons ramené l’armée, et ils ont payé en quadruple pour chaque perte qu’ils nous ont infligée. De très grandes formations d’aéronef allemand — et nous savons qu’ils sont d’une race très brave — ont fait demi-tour à plusieurs reprises face aux attaques du quart de leur nombre de la Royal Air Force, et se sont dispersé dans différentes directions. Douze aéronefs ont été chassés par seulement deux. Un aéronef a été poussé à l'eau et détruit par la simple charge d’un aéronef britannique, lequel n’avait plus de munitions. Tous nos types d’aéronefs — les Hurricanes, les Spitfires et les nouveaux Defiants — et tous nos pilotes ont prouvé leur supériorité à ce qu’ils ont présentement à faire face.

Quand nous considérons comment notre avantage dans la défense des airs au-dessus de cette île serait plus important contre une attaque outre-mer, je dois dire que je trouve dans ces faits une base sûre sur laquelle des pensées pratiques et rassurantes peuvent rester. Je vais payer mon tribut à ces jeunes aviateurs. La grande armée française a été très largement, pour l’instant, rejetée vers l'arrière et déroutée par la ruée de quelques milliers de véhicules blindés. Se peut-il aussi que la cause de la civilisation elle-même sera défendue par le talent et la dévotion de quelques milliers d’aviateurs ? Il n’y a jamais eu, je suppose, dans tout le monde, dans toute l’histoire de la guerre, une telle opportunité pour la jeunesse. Les chevaliers de la Table ronde, les croisés, tous disparaissent dans le passé — pas seulement distant, mais prosaïque ; ces jeunes hommes, allant de l’avant chaque matin pour garder leur terre natale et tout en ce que nous croyons, tenant dans leurs mains ces instruments de pouvoir colossaux et bouleversants, desquels on peut dire que

chaque matin amène un noble risque

Et chaque risque amène un noble chevalier,

méritent notre gratitude, comme le font tous les braves hommes qui, dans tant d’occasions, sont prêts, et continuent à donner leurs vies pour leurs terres natales.

Je retourne aux armées. Dans une longue série de féroces batailles, tantôt sur un front, tantôt sur l’autre, combattant sur les trois en même temps, des batailles menées par deux ou trois divisions contre un nombre égal ou un peu plus grand d’ennemis, et menées férocement sur les vieilles terres que tellement d’entre nous connaissent si bien — dans ces batailles, nos pertes en hommes excèdent les 30 000 morts, blessés et disparus. J'en profite pour exprimer les sympathies de la Chambre des communes à tous ceux qui ont souffert un deuil ou sont encore anxieux. Le président de la chambre de commerce [Sir Andrew Duncan] n’est pas là aujourd’hui. Son fils a été tué, et plusieurs dans la Chambre des communes ont senti les douleurs de l’affliction sous sa forme la plus forte. Mais je dirai ceci à propos de ceux portés disparus : nous avons eu un grand nombre de blessés qui sont revenus en sécurité dans ce pays, et je dirai à propos des disparus qu’il peut y en avoir encore beaucoup qui vont revenir à la maison, un jour ou l’autre, d’une façon ou d’une autre. Dans la confusion de cette bataille, il est inévitable que plusieurs aient été laissés dans une position où l’honneur ne demandait plus de résistance de leur part.

Contre cette perte de plus de 30 000 hommes, nous pouvons estimer une plus grande perte encore infligée à l’ennemi. Mais nos pertes en matériel sont énormes. Nous avons peut-être perdu le tiers de nos hommes le premier jour de la bataille le 21 mars 1918, mais nous avons aussi perdu presque le même nombre de fusils — presque mille — et tous nos transports, tous les véhicules blindés qui étaient avec l’armée dans le Nord. Cette perte imposera un délai supplémentaire dans l’expansion de notre force armée. Cette expansion n’a pas avancé comme nous l’avions espéré. Le meilleur de tout ce qu’on avait a été donné à la Force expéditionnaire britannique, et même s’ils n’avaient pas le nombre désirable de chars d'assaut et de quelques autres articles d’équipement, ils ont formé une excellente armée équipée du meilleur. Ils ont eu les premiers fruits que nos industries ont été capables de donner, et il n’y en a plus. Et maintenant il y a ce délai supplémentaire. Combien de temps cela va prendre, combien de temps cela peut durer, tout dépend des moyens que l’on prend sur cette île ? Un effort comme il n’en a jamais eu dans notre histoire s'accomplit sous nos yeux. Le travail avance partout, nuit et jour, les dimanches comme les jours de semaine. Toutes les sphères de la société ont mis de côté leurs intérêts, droits, et coutumes et les ont mis en commun. Déjà le flux de munitions a fait un bond en avant. Il n’y a aucune raison pour laquelle nous ne devrions pas dans quelques mois rattraper les pertes que nous avons subies, sans retarder le développement de notre programme général.

Pourtant, notre gratitude face à la fuite de notre armée et de tellement d’hommes, dont leurs êtres chers ont passé à travers des semaines agonisantes, ne doit pas nous aveugler du fait que ce qui s’est passé en France et en Belgique est un désastre militaire colossal. L’armée française a été affaiblie, l’armée belge anéantie, une grande partie des lignes fortifiées sur lesquelles nos espoirs reposaient sont détruites, plusieurs districts miniers et usines d’importance sont passés aux mains de l’ennemi, avec toutes les conséquences tragiques qui en découlent, et nous devons nous attendre à une autre attaque presque immédiatement ici ou en France. On nous dit que Herr Hitler a un plan d’invasion de l’île britannique. Ceci a déjà été pensé auparavant. Quand Napoléon est resté à Boulogne pendant un an avec sa barge et sa grande armée, il a été averti par quelqu’un. « Il y a de mauvaises herbes amères en Angleterre. » Il y en a certainement plus maintenant que la Force expéditionnaire britannique est de retour.

Toute la question de la défense nationale contre une invasion est, bien sûr, fortement affectée par le fait que nous avons pour l’instant sur cette île une force militaire beaucoup plus puissante que nous n’en avons jamais eue à n’importe quel moment dans cette guerre ou dans la dernière. Mais ça ne va pas continuer. Nous ne nous contenterons point d’une guerre défensive. Nous avons un devoir envers nos alliés. Nous devons reconstituer et reconstruire la Force expéditionnaire britannique de nouveau, sous son courageux commandant en chef, Lord Gort. Tout ceci est en cours, mais en attendant nous devons amener nos défenses sur cette île à un tel niveau d’organisation que le plus petit nombre possible de personnes soit requis pour se défendre efficacement et que le plus grand potentiel d’effort offensif possible soit réalisable. Sur ce nous sommes déjà engagés. Il serait très pratique, si c’est le désir de la chambre, de discuter sur ce sujet lors d'une session à huit clos. Ce n’est pas que le gouvernement serait nécessairement capable de révéler en précision des secrets militaires, mais nous aimerions avoir une discussion franche, sans restreinte imposé par le fait qu’ils seront lus par l’ennemi le lendemain ; et le gouvernement bénéficierait des points de vue partagés en toute liberté de tous les partis de la Chambre des communes avec leurs savoirs de tellement de parties de ce pays. Je comprends qu’une demande va être faite en ce sens, laquelle va rapidement être approuvée par le gouvernement de Sa Majesté.

Nous pensons qu’il est nécessaire de prendre des mesures sur la rigueur grandissante, pas seulement contre les ennemis étrangers et les personnages trompeurs d’autres nations, mais aussi contre les sujets britanniques qui peuvent devenir en danger ou une nuisance si la guerre est transportée au Royaume-Uni. Je sais qu’il y a beaucoup de gens affectés par les ordres que nous ayons fait, eux qui sont les ennemis passionnés de l’Allemagne nazie. Je suis très désolé pour eux, mais nous ne pouvons pas, au moment présent et sous le présent stress, retirer toutes les distinctions que nous aimerions accomplir. Si un parachutage était essayé et que de féroces combats s’en suivent, ces personnes seraient beaucoup mieux hors du chemin, pour leur propre bien et pour le nôtre. Il y a, cependant, une autre classe pour laquelle je ne ressens aucune sympathie. Le parlement nous a donné le pouvoir d’arrêter les activités de la cinquième colonne avec une main lourde, et nous allons utiliser ce pouvoir, soumis à la supervision et la correction de la chambre, sans la moindre hésitation jusqu’à ce que nous soyons satisfaits, et plus que satisfaits, que cette malice en notre sein soit efficacement éradiquée.

Retournant encore une fois, et cette fois plus généralement, à la question de l’invasion, j’observe qu’il n’y a jamais eu une période dans tous ces longs siècles dans laquelle nous nous vantons quand une garantie absolue contre une invasion, encore moins contre d'importantes invasions, aurait pu être servi à notre peuple. Dans le temps de Napoléon, le même vent qui aurait transporté sa flotte à travers le canal aurait pu faire dériver le blocus. Il y a toujours ce risque, et c’est ce risque qui a excité et a trompé l’imagination de tellement de tirants continentaux. Plusieurs sont de vieilles fables. Nous sommes certains que de nouvelles méthodes seront adoptées, et quand nous voyons l’imagination de la malice, l’ingéniosité de l’agression, lesquelles nos ennemies possèdent, nous pouvons certainement nous préparer pour toute sorte de nouveaux stratagèmes et toute sorte de manœuvres perfides. Je pense qu’aucune idée n’est assez bizarre pour qu’elle ne soit pas considérée et regardée avec un œil studieux, et en même temps, je l’espère, un œil sérieux. Nous ne devons jamais ignorer les solides garanties de la force des mers et des forces de l’air si elles peuvent être exercées localement.

J’ai, moi-même, une confiance absolue que si tous font leurs devoirs, si rien n’est négligé, et que les meilleurs arrangements sont faits, comme ils sont faits en ce moment, que nous allons nous montrer une fois de plus capable de défendre notre île natale, d’affronter cette tempête qu’est la guerre, et de survivre à la menace de la tyrannie, pendant des années si nécessaire, tout seul s’il le faut.

À ce rythme, c’est ce que nous allons essayer de faire. C’est la décision du gouvernement de Sa Majesté — de chaque homme qui le constitue. C’est la volonté du parlement et de la nation.

L'Empire britannique et la République française, unis ensemble dans leur quête et dans leurs besoins, défendront jusqu'à la mort leurs terres natales, s’entraidant comme de bons camarades au mieux de leur force.

Même si une majeure partie de l'Europe et de plusieurs États, vieux et fameux, tombent sous l’emprise de la Gestapo et de tous les autres instruments du régime nazi, nous ne faiblirons pas, nous n’échouerons pas.

Nous nous rendrons jusqu’à la fin, nous nous battrons en France, nous nous battrons sur les mers et les océans, nous nous battrons avec une confiance grandissante et avec une force grandissante dans les airs, nous défendrons notre île, peu importe le coût, nous nous battrons sur les plages, nous nous battrons sur les terrains de débarquement, nous nous battrons dans les champs et dans les rues, nous nous battrons dans les collines ; nous ne nous rendrons jamais, et même si, ce que je ne crois pas une seconde, cette île ou une grande partie de cette île serait asservie et affamée, alors notre Empire au-delà des mers, armé et gardé par la flotte britannique, continuera de lutter, jusqu’à ce que, quand Dieu le voudra, le Nouveau Monde, avec tout son pouvoir et sa puissance, viendra à la rescousse et libérera le vieux.

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