« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Pavage » : différence entre les versions

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=== PAVAGE ===
s. m. Le pavage des voies publiques, des places, des cours
des palais, est un travail que l'on ne voit entreprendre que dans un État
civilisé. Les Romains apportaient, comme chacun sait, une grande
attention
aux pavages des rues des villes, et partout où ils ont séjourné,
on retrouve de ces grandes pierres dures, granit, grès, lave, basalte, posées
irrégulièrement au moyen d'une sauterelle, et formant, sur une
couche
de béton, une surface assez unie et d'un aspect monumental. Ces
pavages, établis de manière à durer plusieurs siècles, servirent en effet jusque
pendant les premiers temps du moyen âge. Peu à peu, n'étant pas
renouvelés ni même entretenus, ils se dégradèrent, furent remblayés,
afin de boucher les ornières les plus profondes, et disparurent sous une
épaisse couche de boue ou de poussière. Les grandes voies des villes
gallo-romaines, pendant la période carlovingienne, conservèrent tant
bien que mal les pavages antiques, mais les égouts s'obstruaient, les pavés
s'écrasaient, et ces voies ne formaient plus que des cloaques immondes.
Cependant, déjà au XII<sup>e</sup> siècle, on pavait
certaines places ou des voies fréquentées.
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Nous avons retrouvé parfois des restes
de ces pavages, faits habituellement de
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Philippe-Auguste passe pour avoir fait
paver les rues de Paris au moyen de grandes
pierres de grès<span id="note2"></span>[[#footnote2|<sup>2</sup>]]. Guillaume le Breton
prétend que ce pavage était fait de pierres
carrées et assez grosses, Il n'existe pas
trace de ce pavé. Lorsque, il y a quelques années, on découvrit les
fondations du petit Châtelet pour rebâtir le Petit-Pont, on enleva une assez
grande quantité de pavés de grès posés à 1 mètre en contre-bas du sol
actuel. Ces pavés avaient environ 0<sup>m</sup>,40 carrés et 0<sup>m</sup>,20
d'épaisseur. Très-usés
sur leur face externe, ils avaient dû servir pendant un assez long
temps, et dataient probablement de l'époque de la construction du Châtelet
(fin du XIII<sup>e</sup> siècle). Pendant les XV<sup>e</sup> et XVI<sup>e</sup> siècles on employait fréquemment
les cailloux pour paver les voies publiques, les cours et les places.
Ces cailloux étaient damés sur un fond de sable, ainsi que cela se pratique
encore dans quelques villes du midi de la France, notamment à Toulouse.
À Paris, la rue de la Juiverie avait été repavée d'après ce système et
comme essai, pendant la Ligue.

Quand les pentes étaient roides, on pavait les voies au moyen de
pierres
dures posées de champ. Nous avons découvert des pavés de ce genre
en bon état de conservation, aux alentours du château de Pierrefonds.

Les étages inférieurs des habitations étaient souvent pavés, et l'on voyait
encore des maisons du moyen âge, il y a peu d'années, dont le sol à
rez-de-chaussée était couvert de petits cubes de pierre de 0<sup>m</sup>,10 de
côté
environ, posés pointifs sur une aire de mortier ou de ciment.

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<span id="footnote1">[[#note1|1]] : Dans la cité, à Paris; à Vézelay, à Senlis, à Provins,
à Coucy-le-Château.

<span id="footnote2">[[#note2|2]] : Guillaume de Nangis, <i>Chronicon</i>, 1184, édit. de la Société de l'histoire de France,
t. I, p. 78.

Dernière version du 11 février 2014 à 08:16

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PAVAGE, s. m. Le pavage des voies publiques, des places, des cours des palais, est un travail que l’on ne voit entreprendre que dans un État civilisé. Les Romains apportaient, comme chacun sait, une grande attention aux pavages des rues des villes, et partout où ils ont séjourné, on retrouve de ces grandes pierres dures, granit, grès, lave, basalte, posées irrégulièrement au moyen d’une sauterelle, et formant, sur une couche de béton, une surface assez unie et d’un aspect monumental. Ces pavages, établis de manière à durer plusieurs siècles, servirent en effet jusque pendant les premiers temps du moyen âge. Peu à peu, n’étant pas renouvelés ni même entretenus, ils se dégradèrent, furent remblayés, afin de boucher les ornières les plus profondes, et disparurent sous une épaisse couche de boue ou de poussière. Les grandes voies des villes gallo-romaines, pendant la période carlovingienne, conservèrent tant bien que mal les pavages antiques, mais les égouts s’obstruaient, les pavés s’écrasaient, et ces voies ne formaient plus que des cloaques immondes. Cependant, déjà au XIIe siècle, on pavait certaines places ou des voies fréquentées.

Nous avons retrouvé parfois des restes de ces pavages, faits habituellement de petits cubes de grès ou de pierre résistante[1] (fig. 1).

Philippe-Auguste passe pour avoir fait paver les rues de Paris au moyen de grandes pierres de grès[2]. Guillaume le Breton prétend que ce pavage était fait de pierres carrées et assez grosses. Il n’existe pas trace de ce pavé. Lorsque, il y a quelques années, on découvrit les fondations du petit Châtelet pour rebâtir le Petit-Pont, on enleva une assez grande quantité de pavés de grès posés à 1 mètre en contre-bas du sol actuel. Ces pavés avaient environ 0m,40 carrés et 0m,20 d’épaisseur. Très-usés sur leur face externe, ils avaient dû servir pendant un assez long temps, et dataient probablement de l’époque de la construction du Châtelet (fin du XIIIe siècle). Pendant les XVe et XVIe siècles on employait fréquemment les cailloux pour paver les voies publiques, les cours et les places. Ces cailloux étaient damés sur un fond de sable, ainsi que cela se pratique encore dans quelques villes du midi de la France, notamment à Toulouse. À Paris, la rue de la Juiverie avait été repavée d’après ce système et comme essai, pendant la Ligue.

Quand les pentes étaient roides, on pavait les voies au moyen de pierres dures posées de champ. Nous avons découvert des pavés de ce genre en bon état de conservation, aux alentours du château de Pierrefonds.

Les étages inférieurs des habitations étaient souvent pavés, et l’on voyait encore des maisons du moyen âge, il y a peu d’années, dont le sol à rez-de-chaussée était couvert de petits cubes de pierre de 0m,10 de côté environ, posés pointifs sur une aire de mortier ou de ciment.

  1. Dans la cité, à Paris ; à Vézelay, à Senlis, à Provins, à Coucy-le-Château.
  2. Guillaume de Nangis, Chronicon, 1184, édit. de la Société de l’histoire de France, t. I, p. 78.