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ture, il n’y a pas de doute pour nous qu’ils furent son œuvre, afin de sonder les dispositions de Sonthonax et de préparer l’opinion en même temps à l’idée du départ de celui-ci. Mais, sa résolution étant de rester dans la colonie, les projets de conspiration auront aussi circulé pour l’effrayer, comme à Saint-Marc, en 1793, ou tout au moins le contraindre de recourir à l’autorité du général en chef qui, seul, pouvait les déjouer ou les maîtriser. Et voyez comment il réussit à amener Sonthonax à se placer entièrement sous son patronage !

Cinq jours après sa nomination, ce commissaire lui écrivit au sujet de la distribution des arrondissemens entre les généraux et de l’organisation complète des divers régimens ; il le consulta sur ces mesures :

«Un des principaux objets, dit-il, que la commission a eu en vue, en vous nommant général en chef, a été défaire réunir à un seul centre tous les rayons du régime militaire ; et le but serait manqué, si nous laissions exister quelques rayons divergens. Si, au contraire, l’opération que je vous propose, est bien faite, il en résultera une très-grande facilité dans la transmission de vos ordres et la plus grande célérité dans leur exécution. Aussitôt que j’aurai votre réponse à cet égard, je soumettrai le tout à la commission pour qu’il soit pris un arrêté dont l’exécution vous sera particulièrement confiée. »

Certes, au point de vue moral, Sonthonax ne pouvait faire davantage pour s’attacher T. Louverture, par les liens de l’amitié et de la reconnaissance. Il lui avait déjà sacrifié Rigaud, aussi méritant, aussi capable que lui ; pour pouvoir l’élever au généralat en chef, il lui sacrifia encore Desfourneaux. Mais T. Louverture n’était qu’un homme politique ; il sentit lui-même que la politique seule dirigeait