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celles de capitaine et de lieutenant. Où peuvent-ils, disais-je en moi-même, avoir attrapé tout cela, puisqu’ils n’ont jamais servi ; je me perdais dans mes conjectures. De leur côté, ils paraissaient d’abord un peu confus de la rencontre, mais ils se remirent bientôt, et me témoignèrent une surprise amicale de me retrouver simple soldat. Lorsque je leur eus expliqué comment le licenciement des bataillons de la réquisition m’avait fait perdre mon grade, le lieutenant-colonel me promit sa protection, que j’acceptai, quoique ne sachant trop que penser du protecteur ; ce que j’y voyais de plus clair, c’est qu’il était en fonds, et qu’il payait pour tous dans les tables d’hôtes, où il affichait un républicanisme ardent, tout en affectant de laisser entrevoir qu’il appartenait à quelque ancienne famille.

Je ne fus pas plus heureux à Bruxelles qu’à Tournai ; l’adjudant-général, qui semblait se dérober devant moi, venait de se rendre à Liége ; je pars pour cette ville, comptant bien cette fois ne pas faire une course inutile ; j’arrive, mon bonhomme s’était mis en route la veille pour Paris, où il devait comparaître à la barre de la Convention. Son absence ne devait pas être de plus de quinze jours ; j’attends, personne ne paraît ;