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le détroit de behring.

nombreux en ces parages, on n’en vit pas un seul pendant le premier jour du voyage.

Si le départ s’était fait gaiement, M. Cascabel et ses compagnons ne tardèrent pas à ressentir l’indéfinissable impression de tristesse qui se dégage de ces plaines sans horizon, de ces surfaces blanches à perte de vue. Vers onze heures, ils ne voyaient déjà plus les hautes roches de Port-Clarence, pas même les sommets du cap du Prince-de-Galles, évanouis dans l’estompe des lointaines vapeurs. Aucun objet n’eût été visible à la distance d’une demi-lieue et, par conséquent, bien du temps se passerait avant qu’on découvrît les hauteurs du cap oriental de la presqu’île des Tchouktches. Ces hauteurs, cependant, eussent offert un excellent point de repère pour les voyageurs.

L’îlot Diomède, situé à peu près au milieu du détroit, n’est dominé par aucune tumescence rocheuse. Comme sa masse émerge à peine du niveau de la mer, on ne le reconnaîtrait guère qu’au moment où les roues crieraient sur son sol rocailleux en écrasant la couche de neige. En somme, sa boussole à la main, Jean dirigeait sans trop de peine la Belle-Roulotte et, si elle n’allait pas vite, du moins s’avançait-elle en toute sécurité.

Chemin faisant, M. Serge et César Cascabel causaient volontiers de leur situation présente. Cette traversée du détroit, qui avait paru chose simple avant le départ, qui paraîtrait non moins simple après l’arrivée, ne laissait pas de sembler fort périlleuse maintenant qu’on y était engagé.

« C’est tout de même assez raide ce que nous avons tenté là ! dit M. Cascabel.

— Sans doute, répondit M. Serge. Franchir le détroit de Behring avec une lourde voiture, voilà une idée qui ne serait pas venue à tout le monde !

— Je le crois bien, monsieur Serge ! Que voulez-vous ? lorsque l’on est mis dans la tête de rentrer au pays, il n’y a rien qui puisse vous retenir ! Ah ! s’il ne s’agissait que d’aller pendant des