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déjeûner, pour aller ensuite visiter ses bâtimens. Le consul de France, celui d’Angleterre, le comte de Fernandina, le capitaine Gordon, commandant de la frégate anglaise le Briton, venant de Tampico, et une vingtaine d’officiers de la marine espagnole, étaient avec nous. A midi, par une chaleur suffocante, nous montâmes dans deux canots bien couverts, qui nous menèrent à bord du vaisseau amiral le Soberano. Toutes les troupes et l’équipage garnissaient sur trois rangs les bastinguages du bâtiment. On fit l’exercice, on défila avec musique militaire et coups de canon, et le chapelain dit la messe sur un autel élevé au pied du mât d’artimon, messe très-courte et fort heureusement accompagnée de musique. L’amiral nous fit voir son vaisseau de haut en bas dans les moindres détails : ce vaisseau est parfaitement tenu, mais il a plus de soixante-dix ans. Il fit faire l’exercice du canon dans la batterie basse, après quoi nous allâmes visiter le Guerrero, de 74. — Le capitaine du Guerrero reçut l’amiral avec tous les honneurs dus à son rang, et le vaisseau fut aussi scrupuleusement examiné que le Soberano. Le capitaine Gordon nous mena ensuite à bord du Briton, de 46, qui n’était entré que de la veille, et quoiqu’il y eût du désavantage pour lui à être vu près de bâtimens qui n’étaient pas sortis du port depuis six mois. On se hâta, à notre arrivée, de tirer les clarinettes et les autres instrumens de musique de leurs étuis, et nous y fûmes reçus au bruit d’une musique assez maigre.

Je désirais depuis long-temps de faire un voyage dans l’intérieur ; le marquis Ramos m’ayant invité à aller le voir, je partis un matin en volante pour son caféier, avec quelques jeunes gens de mes amis, tous