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préambule

première. La puissance intellectuelle d’à présent est très singulièrement distribuée. Il y a, tout au sommet, de petits groupes qui comprennent trop. Leur extraordinaire lucidité en général les déroute et les déséquilibre. À force de tout apercevoir, ils perdent volontiers le nord. Le caractère, la volonté, l’initiative en souffrent. Tout en bas il y a la masse si longtemps tenue dans l’ignorantisme et qui naturellement a progressé : encore que, flattée par les démagogues, elle conçoive de son mince savoir une satisfaction peu propre à le développer ; la mentalité « primaire » pourrait bien, en se répandant, devenir une des plaies de l’époque par le mélange d’un inachèvement excessif et d’une suffisance plus excessive encore. Mais ce qui a baissé, c’est la valeur de ces classes moyennes restées le back bone, l’épine dorsale des nations civilisées. L’adolescent de ces classes-là est bien celui dont on peut dire qu’il a échangé une part de son intelligence contre un lot de notions numérotées. L’échange n’est heureux ni pour lui ni pour sa patrie.

Le malheur a voulu que, vers le même temps,