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La question d’Orient, telle que la convention du 15 juillet a prétendu la poser, est entrée dans sa seconde phase, et tout semble annoncer qu’elle ne pourra pas atteindre la troisième.
La question d’Orient, telle que la convention du 15 juillet a prétendu la poser, est entrée dans sa seconde phase, et tout semble annoncer qu’elle ne pourra pas atteindre la troisième.

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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31 août 1840.


La question d’Orient, telle que la convention du 15 juillet a prétendu la poser, est entrée dans sa seconde phase, et tout semble annoncer qu’elle ne pourra pas atteindre la troisième.

Après avoir signé le pacte anglo-russe, après avoir résolu de se faire les arbitres de l’Orient sans le concours et l’assentiment de la France, les signataires de la convention avaient un second point à fixer, un point qui, secondaire en apparence, était en réalité le point capital et le plus difficile à régler ; je veux dire l’exécution du traité, ce qu’on a appelé les moyens coercitifs.

Ici encore lord Palmerston s’est laissé égarer par des rapports exagérés et par de fausses suppositions. Il faut le dire, l’histoire de ces étranges négociations fournira plus d’une page curieuse aux annales diplomatiques de notre époque.

Pourquoi a-t-on conçu la pensée du traité du 15 juillet ? Parce que lord Palmerston a supposé que notre cabinet poussait Méhémet-Ali à conclure un arrangement direct avec la Porte ; parce qu’il a cru que l’offre de restituer au sultan sa flotte avait été un conseil de M. Thiers ; parce qu’il s’est imaginé que le gouvernement français n’ayant d’autre but que d’enlever à la conférence de Londres la décision du litige, il importait de le gagner de vitesse ; enfin parce qu’en prenant au pied de la lettre les exagérations de l’esprit de parti, il s’est persuadé que la France voulait réellement la paix à tout prix, et qu’elle se résignerait, pour la maintenir, à ne jouer dans les affaires du monde que le rôle du dieu d’Épicure. Toutes ces suppositions étaient gratuites ; elles étaient même contradictoires ; car un gouvernement qui voudrait la paix à tout prix ne s’engagerait pas isolément dans des voies détournées qui peuvent toujours aboutir au dissentiment et à la guerre.

Il était cependant bien facile de se tenir en garde contre ces vaines hypothèses, facile d’apprécier à son véritable point de vue la politique de la France dans les affaires de l’Orient.

On a supposé au cabinet français une politique toute de finesse et d’artifice.