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guillaume ii et la republique francaise

donné ensuite par ses collègues, Delcassé trouva le parlement préoccupé avant tout d'éviter la guerre et trop empressé à le laisser voir. Il dut se retirer. C'était une capitulation. L'humi· liation était grande. D eux jours durant, Guillaume II tut l'ar- bitre des destinées européennes. Si, pour bien marquer son désir de paix, il lavait alors convié les nations à de vastes ass[ises dont Berlin eût pu être le siège, il eût probablement r éalisé l'œuvre devant laquelle Nicolas II avait échoué et rendu à. l'Allemagne une situation de prépondérance indiscutée. Ni l'em- pereur ni sa chancellerie n'aperçurent cette issue. Ils voulurent pousser leur avantage présent ·et provoquèrent l 'ouverture d'une période d'incohérences et de malaises d'où devait finalement sortir la guerre l1l.

Tandis que l'Allemagne resserrait ses forces autour d'une idée claire : celle d'un encerclement européen qu'il ~lui faudrait briser pour progresser, •la France laissait au contraire se détendre le ressort de ses énergies si longtemps rassemblée? autour de la notion de la reconstruction nécessaire. 1870 n'était plus qu'une date historique. On en avait oublié les l eçons. Le démo- cratismc et la i:éaction n'étaient plus disposés à s'associer sur la base de concessions réciproques quand le bien du pays l'exigeait. La forme républicaine sans doute avait cessé d'être discutée mais chaque parti entendait la république à sa façon et, jugeant cette façon la seule bonne, prétendait l'imposer sans retard à ·tous. Les méthodes ·opportunistes perdaient Jenr prestige. On ne se rendait compte ni de la grandeur de l'entre- prise qu'elles avaient permis de mener à bien ni de la place qu'elles occupaient dans le patrimoine national où elles r epré- sentaient l'héritage capétien. Visiblement un retour offensit de la pensée jacobine se préparait . La littérature d'imagination t rès pauvre d'inspiration bien qu'imbue au plus haut point de sa propre valeur, en était déjà imprégnée . L e goût des idées ±roides, .des principes rectangulaires, des raisonnements en forme de (1 ) En général l'Europe soutint la France. A la conférence d 'Algésiras (1906) les Etats-Unis entrèrent en scène et leur a ction pro-française compensa l'effa- cement de la Russie alors en guerre avec le Japon et essuyant des défaites aussi retentissantes qu'inattendues. Algésiras ne . mit pas fin aux incidents 'maroçains. ):..a situation franco-allemande dem!;)ura tendu~ . ..