« Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 9.djvu/205 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page corrigée
+
Page validée

Version du 18 juin 2017 à 23:53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

hôpital ; et les cent églises que fit élever Basile furent un tribut payé à la dévotion de son temps. Il se montra assidu et impartial en sa qualité de juge ; il désirait sauver les accusés, mais il ne craignait pas de les condamner : il punissait sévèrement les oppresseurs du peuple ; quant à ceux de ses ennemis personnels auxquels il eût été dangereux de pardonner, après leur avoir fait crever les yeux, il les condamnait à une vie de solitude et de repentir. Les altérations survenues dans la langue et les mœurs exigeaient une révision de la jurisprudence de Justinien : on rédigea en quarante titres et en langue grecque le corps volumineux des Institutes, des Pandectes, du Code et des Novelles ; et si les Basiliques furent perfectionnées et achevées par le fils et le petit-fils de Basile, c’est cependant à lui qu’il faut originairement les attribuer. Un accident de chasse termina ce règne glorieux. Un cerf furieux : embarrassa son bois dans le ceinturon de Basile, qu’il enleva de dessus son cheval. L’empereur fut dégagé par un homme de sa suite, qui coupa le ceinturon et tua la bête ; mais la chute ou la fièvre qui en fut la suite épuisa la force du vieux monarque, et il mourut dans son palais, au milieu des larmes de sa famille et de son peuple. Si, comme on l’a dit, il fit tomber la tête du fidèle serviteur qui avait osé faire usage de son épée sur la personne de son souverain, il faut supposer que l’orgueil du despotisme endormi durant sa vie, se ranima dans ses derniers momens, lorsque désormais sans espérance