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Une singulière partie est engagée au moment présent en France, et
Une singulière partie est engagée au moment présent en France, et
s'il ne s'agissait des plus graves intérêts, peut-être de l'avenir du pays,
s’il ne s’agissait des plus graves intérêts, peut-être de l’avenir du pays,
le spectacle ne laisserait pas d'êire piquant. Oui, à la condition de se
le spectacle ne laisserait pas d’êire piquant. Oui, à la condition de se
souvenir du conseil de M. Thiers, de ne rien prendre au tragique, mais
souvenir du conseil de M. Thiers, de ne rien prendre au tragique, mais
de ne pas prendre les choses trop à la légère, on pourrait se donner
de ne pas prendre les choses trop à la légère, on pourrait se donner
la satisfaction de suivre les mouvemens de l'échiquier, de compter
la satisfaction de suivre les mouvemens de l’échiquier, de compter
pour ainsi dire les coups, et de se demander à qui restera la victoire
pour ainsi dire les coups, et de se demander à qui restera la victoire
dans cette partie assez embrouillée que le gouvernement lui-même a
dans cette partie assez embrouillée que le gouvernement lui-même a
engagée, dont l'enjeu est le choix d'une politique. Le ministère, il est
engagée, dont l’enjeu est le choix d’une politique. Le ministère, il est
vrai, s'est arrangé pour s'assurer un premier avantage par le débat un
vrai, s’est arrangé pour s’assurer un premier avantage par le débat un
peu précipité, un peu impatient, qui s'est ouvert dès le début de la
peu précipité, un peu impatient, qui s’est ouvert dès le début de la
session sur les affaires de Tonkin et sur nos relations avec la Chine. Il
session sur les affaires de Tonkin et sur nos relations avec la Chine. Il
a joué avec une certaine hardiesse en allant au-devant du combat, en
a joué avec une certaine hardiesse en allant au-devant du combat, en
défiant ses adversaires, et il a enlevé le dénoûment avec une dextérité
défiant ses adversaires, et il a enlevé le dénoûment avec une dextérité
qui n'est pas sans reproche, par la production d'un document d'une
qui n’est pas sans reproche, par la production d’un document d’une
origine au moins équivoque. Il a réussi, il a eu, du premier coup, la
origine au moins équivoque. Il a réussi, il a eu, du premier coup, la
majorité parlementaire qu'il cherchait, mais les discussions de ce genre
majorité parlementaire qu’il cherchait, mais les discussions de ce genre
sont le plus souvent dominées par des considérations d'honneur ou
sont le plus souvent dominées par des considérations d’honneur ou
d'intérêt national, et les témoignages de confiance restent pour ce qu'ils
d’intérêt national, et les témoignages de confiance restent pour ce qu’ils
valent. Quel que soit ce premier vote, le ministère n'a point évidemment
valent. Quel que soit ce premier vote, le ministère n’a point évidemment
cause gagnée ; le débat sur le Tonkin et sur la Chine n'est qu'une
cause gagnée ; le débat sur le Tonkin et sur la Chine n’est qu’une
escarmouche préliminaire, un prologue plus ou moins heureux. La
escarmouche préliminaire, un prologue plus ou moins heureux. La
question n'est pas précisément là ; elle est dans la politique tout entière,
question n’est pas précisément là ; elle est dans la politique tout entière,
dans l'interprétation pratique du discours de M. le président du conseil
dans l’interprétation pratique du discours de M. le président du conseil
au Havre, du discours plus récent de M. le ministre de l'intérieur
au Havre, du discours plus récent de M. le ministre de l’intérieur
à Tourcoing ; elle est dans la direction générale que les principaux
à Tourcoing ; elle est dans la direction générale que les principaux

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 novembre.

Une singulière partie est engagée au moment présent en France, et s’il ne s’agissait des plus graves intérêts, peut-être de l’avenir du pays, le spectacle ne laisserait pas d’êire piquant. Oui, à la condition de se souvenir du conseil de M. Thiers, de ne rien prendre au tragique, mais de ne pas prendre les choses trop à la légère, on pourrait se donner la satisfaction de suivre les mouvemens de l’échiquier, de compter pour ainsi dire les coups, et de se demander à qui restera la victoire dans cette partie assez embrouillée que le gouvernement lui-même a engagée, dont l’enjeu est le choix d’une politique. Le ministère, il est vrai, s’est arrangé pour s’assurer un premier avantage par le débat un peu précipité, un peu impatient, qui s’est ouvert dès le début de la session sur les affaires de Tonkin et sur nos relations avec la Chine. Il a joué avec une certaine hardiesse en allant au-devant du combat, en défiant ses adversaires, et il a enlevé le dénoûment avec une dextérité qui n’est pas sans reproche, par la production d’un document d’une origine au moins équivoque. Il a réussi, il a eu, du premier coup, la majorité parlementaire qu’il cherchait, mais les discussions de ce genre sont le plus souvent dominées par des considérations d’honneur ou d’intérêt national, et les témoignages de confiance restent pour ce qu’ils valent. Quel que soit ce premier vote, le ministère n’a point évidemment cause gagnée ; le débat sur le Tonkin et sur la Chine n’est qu’une escarmouche préliminaire, un prologue plus ou moins heureux. La question n’est pas précisément là ; elle est dans la politique tout entière, dans l’interprétation pratique du discours de M. le président du conseil au Havre, du discours plus récent de M. le ministre de l’intérieur à Tourcoing ; elle est dans la direction générale que les principaux