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singulièrement abaissé, et tomba, pour 100 liv. payables au décès, à 2 livres 13 shillings 5 deniers à l’âge de 30 ans, et à 3 livres 7 shillings 11 deniers à 40. D’autres améliorations suivirent, dont la statistique des compagnies à primes et celle de l’Equitable même fournirent les élémens. Les tables de mortalité faites sur le recensement des habitans de Carlisle, celles de M. Finlaison, dressées d’après 22,000 rentiers du gouvernement ou des tontines, les travaux d’un comité opérant sur 17 compagnies d’assurances et sur 83,000 polices, d’où sortit la table dite d’expérience, qui corrobora les résultats de la table de Carlisle, constatèrent successivement une amélioration réelle dans la durée de la vie moyenne en Angleterre, et amenèrent une réduction dans le taux des primes annuelles à payer. Pour assurer 100 livres payables à son décès, un homme de 30 ans, d’après la table d’expérience, n’a plus qu’à solder une annuité de 1 livre 13 shillings 11 deniers, et à 40 ans une annuité de 2 liv. 7 shill. 4 deniers : encore faut-il observer que ces tarifs, appliqués aux hommes, sont un peu plus faibles pour les femmes, dont la mortalité est moindre à tous les âges, comme il résulte des observations du gouvernement et de celles des compagnies. L’abaissement des tarifs a-t-il contribué au développement des assurances en Angleterre ? Cela semble hors de doute. Ces opérations présenteront-elles dans l’avenir des bénéfices aussi grands que par le passé ? Une expérience assez longue peut seule l’établir. Les assurances en cas de décès ne révèlent leur secret qu’après de longues années, alors qu’arrivent les échéances les plus nombreuses. En tout cas, la clause du partage des bénéfices, coïncidant avec la diminution des tarifs, a justifié l’empressement du public pour cette nature de contrats.

Nous en sommes restés en France à la table de Duvillard. Ce n’est pas sans doute qu’elle n’ait donné lieu à de sérieuses critiques. La comparaison avec les tables étrangères publiées dans tous les ouvrages spéciaux, l’écart même qui sépare la table de Duvillard de celle de Deparcieux, faisaient douter que la base des calculs adoptée par nos compagnies fût demeurée, exacte. Plusieurs savans, à leur tête M. de Montferrand, recherchèrent si les conditions de la vie moyenne n’avaient pas changé. Ces travaux de statistique humaine touchent, il faut le reconnaître, à des intérêts d’une bien autre portée que ceux dont nous nous occupons ici : les tables de mortalité, qui prennent à leur naissance un certain nombre d’individus, qui les suivent année par année, et constatent à mesure les vides formés dans les rangs, ne permettent pas seulement d’établir des calculs à l’aide desquels on contracte des assurances : elles révèlent tout un ensemble de conditions d’existence, tout un état de civilisation plus ou moins avancé, non-seulement dans des pays différens, mais dans