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ainsi dans leurs instructions. Mais ils ne satisfirent pas aux exigences de l’ordonnance de 1825, quant à l’indemnité, n’ayant que ces 24 millions à verser à la caisse des dépôts et consignations.

Les obligations de l’emprunt, au nombre de 30 mille, furent divisées en vingt-cinq séries de douze cent chacune, portant les lettres alphabétiques de A à Z. Chaque année, l’une de ces séries devait être amortie par un tirage au sort, en payant les 1,200 mille francs du capital outre les intérêts de 6 pour cent payables par semestre, pour le capital de toutes les obligations émises. Pour la première année, échéant le 1er janvier 1827, ces intérêts seraient de 1800 mille francs ; mais ils diminueraient chaque année par l’effet de l’amortissement, qui seraient terminé au 1er janvier 1851, si Haïti remplissait exactement cet engagement.

Cet emprunt était déjà une lourde charge pour elle ; et en supposant qu’on en contractât un semblable pour chacun des versemens à faire à la caisse des dépôts et consignations, afin de se libérer des 150 millions de l’ordonnance, cette somme énorme serait presque doublée par ces emprunts[1]. Une telle perspective était effrayante et propre à suggérer de pénibles réflexions à Boyer qui, en offrant en 1821 de payer « une indemnité raisonnablement calculée, » — sur les ressources de la République, — n’avait certainement pas cru qu’il fallût atteindre un chiffre aussi disproportionné. Et encore, ses espérances étaient déçues au sujet du traité qui devait faire disparaître les ambiguïtés de l’ordonnance !

Le 14 février, le Président informa le Sénat du contrat

  1. Si je ne me trompe pas dans mon calcul, le seul emprunt de 1825, au bout de 25 ans, aurait coûté 23,210,000 fr. d’intérèts, qui, avec les 30,000,000 du capital souscrit, feraient la somme de 53,210,000 fr. En quintuplant ce chiffre, on obtient celui de 266,050,000 fr. tandis que les prêteurs n’auraient déboursé que 120,000,000.