« Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/81 » : différence entre les versions

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qu’au mois de ventôse an v, c’est-à-dire, en février ou mars 1797. Ainsi, le public n’a pu en avoir connaissance entière, que seize mois après sa présentation à la convention nationale. L’opinion de la commission sur les diverses causes des troubles de Saint-Domingue et sur les individus qui y prirent une grande part, n’a pu être connue dans cette île que dans le courant de 1797. Nous ne pouvons savoir à qui ou à quoi attribuer cette espèce de réticence, dans la manifestation de vérités qu’il eût été si convenable d’y propager.

Une autre observation est à faire au sujet de la publicité donnée aux débats. C’est que, s’ils servirent à justifier les commissaires civils, ils ne prouvèrent pas moins qu’en prononçant la liberté générale, ils avaient été contraints, cet acte parles événemens, et qu’ils n’en avaient pas l’autorisation de la part de la métropole, dont les assemblées ne voulaient pas d’une telle émancipation pour les esclaves, du moins subitement. Or, comme la convention nationale elle-même y avait été contrainte pour pouvoir conserver Saint-Domingue à la France, la faction coloniale s’en prévalut pour provoquer une réaction dans l’opinion publique, dans celle du corps législatif et du Directoire exécutif : elle y réussit en partie, car les actes que nous avons à relater de la part de ce gouvernement, prouveront que s’il ne voulait pas revenir entièrement sur la liberté générale, du moins il avait conçu un système politique pour la modifier : afin d’arriver à son plan, il prescrivit des mesures contre la classe des anciens libres. Cette vérité ressortira dans les chapitres qui conduiront à la fin de ce volume.