« Page:Armaingaud - La Boétie, Montaigne et le Contr’un - Réponse à R. Dezeimeris.djvu/21 » : différence entre les versions

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et celle de la folie, s’est toujours montré vaillant et belliqueux, l’auteur du Contr’un se serait autorisé au xvie siècle, et M. Dezeimeris s’autoriserait aujourd’hui, pour faire de ce roi un parangon de lâcheté ! C’est une erreur historique ; c’est une erreur morale, dans laquelle le Contr’un n’est pas tombé, et que l’on s’étonne de voir commettre par un homme tel que M. Dezeimeris.

Non, Charles VI, que nous avons montré n’être ni un « hommeau » ni un « efféminé », n’était pas non plus un prince peu « accoustumé à la poudre des batailles et au sable des tournois » ; il était tout l’opposé.


4. Pourrait-on dire, enfin, de lui qu’il était, non seulement incapable de commander aux hommes, mais « tout empesché de servir vilement à la moindre femmellette » ?

Je pourrais ne pas discuter ce dernier trait, car si aucun des trois premiers ne peut s’appliquer à lui, il ne saurait être le tyran représenté par l’auteur du Contr’un ; continuer à discuter, c’est vraiment du luxe. Mais M. Dezeimeris a laissé échapper une erreur philologique que l’autorité dont il jouit m’oblige à relever, et un paradoxe historique qu’on ne peut laisser passer sans protestation, car il tend à transformer injustement ce pauvre fou qu’était Charles VI en un homme vil et dégradé.

L’erreur philologique, la voici : on peut donner à cette phrase : « tout empesché de servir vilement à la moindre femmelette, » deux sens très différents : tout incapable (ou embarrassé) de… ou tout occupé à, tout absorbé par le soin de… J’ai montré dans mon mémoire sur le Contr’un que l’imputation est applicable à Henri III, quelle que soit l’interprétation qu’on adopte. Par contre, dans aucun des deux sens elle n’est applicable à Charles VI. Mais M. Dezeimeris, ne pouvant soutenir que Charles VI soit incapable de…, et espérant prouver au contraire qu’il est tout occupé à…, se refuse à reconnaître que le sens tout incapable de… soit conforme à la langue. Ne pouvant toutefois discuter sérieusement la question, il la tranche dans une courte note, au bas de la page, par deux affirmations catégoriques.