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droit de propriété par la critique, je propose de le transformer par voie de développement organique et industriel, et vous vous demanderez si l’auteur d’un pareil programme est spoliateur et anarchiste[1].


À M. Duchâtel, ministre de l’intérieur.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Si nous voulons épargner à la société de nouveaux bouleversements, il faut bouleverser la jurisprudence, je veux dire la reconstituer à l’aide d’un nouveau droit administratif, et en la pénétrant de l’élément économique.

Telle est aujourd’hui l’opinion des plus savants jurisconsultes. Notre Code civil, au dire du procureur général de la cour de cassation, est à refaire d’un bout à l’autre. On peut en dire autant des autres codes et de la Charte elle-même. Mais, pour accomplir cette grande œuvre, il faut associer trois puissances, jusqu’à ce jour déplorablement ennemies, la jurisprudence civile, l’administration, l’économie politique : c’est l’objet des mémoires que je publie.

La propriété, base de notre ordre social, est aussi, par la transformation de son principe en celui de souveraineté, la base de notre gouvernement. Mais quelle est cette propriété ? C’est la propriété quiritaire, propriété jalouse, envahissante, insociale ; propriété qui donne tout au citoyen au préjudice de l’État, qui y consacre le monopole individuel au détriment de l’intérêt général. Or, cette propriété, telle que le droit romain l’a faite et que le Code Napoléon l’a conservée, ne suffit plus, dans sa

  1. Le ministère public, en réponse à ces paroles du prévenu, a cité un passage des premiers mémoires, dans lequel l’auteur se déclare anarchiste. Le ministère public n’a pas compris que le mot anarchie était pris en cet endroit dans le sens de négation de souveraineté, c’est-à-dire substitution de la raison pure au bon plaisir dans le gouvernement. En un mot, l’auteur croit à la science et ne reconnait la souveraineté de personne. Mais, dans sa défense, se conformant au langage reçu, il s’est déclaré non-anarchiste, ce qui voulait dire ami de l’ordre.