« Page:Haraucourt - Amis, 1887.djvu/145 » : différence entre les versions

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Puis, des roulements de voitures, des grelots, des coups de fouet, des cris ; des pas couraient devant le perron, des roues grinçaient sur le sable. En un quart d’heure le salon s’emplit. D’Arsemar présentait les hommes à son ami ; Jeanne s’empressait à toutes les dames, qui s’avançaient rigidement, avec des gestes préparés pour être naturels. L’arc-en-ciel des robes se déploya sur les fauteuils au bruit des soies froissées.

Les invitées regardaient la comtesse de côté, avec un œil arrondi ; quelques cavaliers chuchotaient un juron admiratif, vers l’oreille d’un intime.

La noblesse arriva plus tard ; les noms sonnaient ; à chacun d’eux, on voyait toutes les têtes de femmes converger d’ensemble sur la porte, avec l’exactitude d’une manœuvre militaire ; on causait à voix basse. Georges, debout près du piano, était magnifique. Les mères contemplaient comme les filles.

— C’est un Parisien.

— Il est très riche.

— Il est très bien.

— C’est un artiste.

— Oh !

Mais l’hôtesse rappelait tous les yeux.

— Peut-on ?

— Un mari peut-il ?

— Oh !

De petits sifflements satiriques susurraient sur les bouches. Une froideur régnait encore. Mais l’atmo-