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CHAPITRE XXII


Quand la voiture fut arrivée sur le quai, le cocher se tourna de nouveau vers Nekhludov :

— À quel hôtel allez-vous ?

— Je ne sais pas. Quel est le meilleur hôtel ?

— Le meilleur, c’est la Sibérie. Mais chez Dukov on est bien aussi.

— Mène-moi ou tu voudras !

Le cocher fouetta ses chevaux, et la voiture s’engagea dans les rues de la ville. Cette ville était pareille à toutes les villes : on y voyait les mêmes maisons aux toits plats, la même grande église, les mêmes boutiques, — qui, dans la rue élégante, devenaient des magasins, — les mêmes passants et les mêmes sergents de ville. La seule différence était que la plupart des maisons étaient construites en bois, et que les rues n’étaient point pavées.

Dans la plus animée de toutes ces rues, le cocher arrêta sa troïka devant le perron d’un hôtel ; mais l’hôtel était comble, et l’on dut se remettre en route pour en chercher un autre.

Enfin Nekhludov parvint à se loger. Pour la première fois depuis deux mois, il retrouva ses anciennes habitudes de propreté et de bien-être. Non que la chambre qu’il loua dans l’hôtel de Dukov fût d’un luxe particulier, mais du moins elle était habitable ; et sa vue lui causa un vrai soulagement, au sortir de chambres d’auberge qu’il avait habitées les nuits précédentes. Avant