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dent de la Commission et un autre membre de celle-ci (un docteur en médecine) m'écrivirent des lettres personnelles, pour me dire des choses aimables et déplorer l'intolérance et l'étroitesse de la majorité de leurs collègues.

Une circonstance particulière fit que je trouvai un emploi sur-le-champ : emploi qui, dans ma pensée, ne devait être que provisoire, en attendant que je pusse rentrer dans l'enseignement public, auquel je ne croyais pas, à ce moment, avoir dit un adieu définitif. Des raisons diverses avaient amené mon frère à quitter, pour un certain temps, l'imprimerie dont la direction lui avait été confiée : il devait aller travailler à Paris. Le poste de gérant de cette imprimerie avait été offert par mon père (11 juillet) à mon ami Charles Perron, qui ne put accepter ; il me fut proposé ensuite à moi-même (15 juillet) : mais je ne pouvais accepter non plus, puisque je comptais fermement retourner au Locle les vacances finies. Mon père cherchait quelqu'un, au moment où je reçus la lettre de la Commission d'éducation ; et alors l'affaire s'arrangea tout de suite : dès le 10 août j'étais installé à Neuchâtel, dans la petite imprimerie [1], avec des appointements mensuels de cent cinquante francs ; j'étais chargé de la comptabilité, de la lecture des épreuves; j'appris en outre à manier le composteur et m'initiai aux divers travaux de l'atelier, si bien qu'au bout de quelques mois j'étais en état, non seulement de lever mon mille de lettres à l'heure, mais encore de faire une mise en pages, et de tirer un cent d'affiches sur la presse à bras.

De Neuchâtel, je continuai à rédiger le Progrès, dans lequel écrivaient aussi de temps en temps des ouvriers du Locle, et qui venait en outre de trouver un collaborateur momentané en la personne de Joukovsky. Au moment de l'enlèvement des enfants de Mme Obolensky, la fille aînée de la princesse, la jeune Marie, était en vacances à Champéry (Valais) avec la famille Joukovsky : à la nouvelle de ce qui venait de se passer, Joukovsky conduisit aussitôt, par le col de Coux, la jeune fille en Savoie, où elle resta en lieu sur jusqu'à ce qu'elle put rejoindre sa mère, qui avait quitté la Suisse et s'était réfugiée en France en changeant de nom. Les magistrats vaudois lancèrent contre Joukovsky un mandat d'amener sous l'inculpation de « détournement de mineure » : il fut obligé de se cacher, et alla chercher un asile au Locle, où il resta quelques semaines, jusqu'au moment où l'on se fut décidé à renoncer aux poursuites commencées contre lui. Pendant ce séjour au Locle, il écrivit pour le Progrès deux articles, sur l'an-archie et sur le droit d'héritage, qui parurent dans les numéros 18 et 19 (4 et 18 septembre) [2]

X


Articles de Bakounine dans l’Égalité (26 juin-4 septembre). La Section de l'Alliance, à Genève, admise comme Section de l'Internationale par le Conseil général de Londres (28 juillet). Lutte entre la « fabrique » et le « bâtiment » dans l'Internationale de Genève. Les délégués des Sections de la Suisse française au Congrès général de Bâle.


À Genève, pendant les grèves du printemps de 1869, tous les membres des corps de métier adhérents à l'Internationale, qu'ils fussent de la « fabrique » ou du « bâtiment», avaient marché d'accord. Mais cette entente ne subsista pas longtemps : en automne devaient avoir lieu les élections au Conseil d'État [3], et une alliance se préparait entre quelques

  1. Qui continuait porter le nom de mon frère : imprimerie G. Guillaume fils, 14, rue du Seyon.
  2. Dans le livre russe Istoritcheskoé razvilié Internalsionala, l'article sur l'an-archie, du n° 18, m'a été attribué par erreur.
  3. Dans le canton de Genève, le Conseil d'État (pouvoir exécutif) est élu directement par le peuple.