« Page:Kostomarov - Deux nationalités russes.djvu/23 » : différence entre les versions

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Nulle part il ne s’éleva tant de temples patronaux, avec une importance miraculeuse et profitable que là. Dans les chroniques de Souzdal, toute victoire, tout succès, presque tout événement un peu remarquable qui arrivait dans le pays devenait un miracle de cette Mère de Dieu. (Ex. Fais un miracle, sainte Mère de Dieu de Vladimir.)

L’idée de la direction divine des événements faisait attribuer à Dieu le succès lui-même. Une entreprise réussit, donc elle est bénie de Dieu, donc elle est bonne.

Un différend s’élève entre les anciennes villes de Rostof-Souzdal et la nouvelle Vladimir. Vladimir a le dessus : c’est un miracle de la Très Sainte Mère de Dieu. Un passage de la chronique est curieux, c’est celui où après avoir avoué que les Rostof-Souzdaliens étant les plus anciens avaient le droit de défendre leurs droits, elle ajoute : qu’en résistant à Vladimir ils ne voulaient pas reconnaître la vérité de Dieu et avaient résisté à la Mère de Dieu. Ces villes voulaient avoir leurs princes choisis par leurs pays, mais Vladimir leur opposa Michel, et le chroniqueur ajoute : « La Mère de Dieu avait choisi Michel ».

Ainsi Vladimir réclame la suprématie sous le prétexte qu’elle contenait le sanctuaire qui avait miraculeusement procuré le succès. « Les Vladimiriens, s’écrie le chroniqueur, bénis par Dieu sur toute la terre à cause de leur droit, Dieu les aide ». Ils sont si fortunés, ajoute-t-il, parce que ce que l’homme demande à Dieu de tout son cœur Dieu ne le lui refuse pas ; on voit la prière remplaçant dans les entreprises le droit civil et le droit coutumier, et Dieu accordant le succès.

À première vue, il semble qu’il y ait ici un extrême mysticisme et un éloignement de l’activité pratique, mais en réalité c’est parfaitement pratique ; ici on montre le moyen d’écarter toute peur de ce qui ébranle la volonté, la volonté a les coudées franches ; ici il y a la confiance en sa propre force, l’habileté à profiter des circonstances. Vladimir, contrairement aux vieilles habitudes et à l’antique ordre de choses, devient ville principale, parce que la Mère de Dieu la protège et cette protection se voit dans le succès des armes. Elle profite des circonstances ; tandis que ses adversaires se maintiennent au moyen des classes supérieures choisies, Vladimir lève le drapeau de la masse du peuple, des faibles contre les forts ; les princes choisis par elle se montrent les défen-