« Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t4, 1888.djvu/383 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
Aucun résumé des modifications
AkBot (discussion | contributions)
Pywikibot touch edit
(Aucune différence)

Version du 23 juillet 2018 à 20:08

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
359
GEORGES RODENBACH.



II


Cependant quand le soir douloureux est défunt,
La cloche lentement les appelle à compiles
Comme si leur prière était le seul parfum
Qui pût consoler Dieu dans ses mélancolies !

Tout est doux, tout est calme au milieu de l’enclos ;
Aux offices du soir la cloche les exhorte,
Et chacune s’y rend, mains jointes, les yeux clos,
Avec des glissements de cygne dans l’eau morte.

Elles mettent un voile à longs plis ; le secret
De leur âme s’épanche à la lueur des cierges ;
Et, quand passe un vieux prêtre en étole, on croirait
Voirie Seigneur marcher dans un Jardin de Vierges !



III


Et l’élan de l’extase est si contagieux,
Et le cœur à prier si bien se tranquillise,
Que plus d’une, pendant les soirs religieux,
L’été, répète encor les Avé de l’église;

Debout à sa fenêtre ouverte au vent joyeux,
Plus d’une, sans ôter sa cornette et ses voiles,
Bien avant dans la nuit, égrène avec ses yeux
Le rosaire aux grains d’or des priantes étoiles !


(La Jeunesse Blanche)