« Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/147 » : différence entre les versions

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noirs, aux formes élégantes et élancées, comme la Sulamite du Cantique des Cantiques. Depuis un siècle peut-être rien d’aussi voluptueux n’avait paru sur la scène du grand théâtre. En un moment toutes les puissances européennes, dans la personne de leurs représentans, furent embrasées pour elle des feux les plus vifs. Il y aurait eu de quoi rompre à jamais l’équilibre et la paix de l’Europe, sans un incident qui se présenta.

Au moment où la jeune débutante, après s’être long-temps dérobée aux poursuites d’un Zéphyr, tombait comme épuisée dans ses bras et lui laissait prendre un baiser au vol, un homme dont le costume n’avait rien de mythologique, portant une longue barbe et un chapeau à larges bords, sort vivement de la coulisse, court à la débutante, la saisit par sa robe qu’il froisse et qu’il déchire. « Malheureuse ! s’écrie-t-il, rien n’a pu t’arrêter, il a fallu que tu vinsses te prostituer à la face de tout Berlin ! Eh bien ! aussi à la face de tout Berlin je te maudis, et je demande au ciel qu’il te fasse mourir dans la honte et dans la misère ; je te maudis ! » répéta-t-il. Et bien qu’il ne fût pas le moindrement du monde comédien, jamais