« Page:Barbey d’Aurevilly - Les Philosophes et les Écrivains religieux, 1860.djvu/273 » : différence entre les versions

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l’est redevenu, ils devaient l’avoir aussi à l’Académie. Mais l’orateur que voici, le P. Lacordaire, n’était qu’un simple dominicain peu sympathique d’état et d’opinion à messieurs les philosophes éclectiques ou voltairiens qui avaient la bonté d’élire des évêques ou des rois du temps, des avocats ! D’un côté, lui, le P. Lacordaire, qui avait fait vœu d’humilité et qui tenait trop à son vœu pour se donner les soins mondains d’une candidature, pensait encore moins à l’Académie que l’Académie ne pensait à sa Révérence, quand tout à coup l’élection provoquée par MM. de Falloux, Cousin et Villemain, a eu lieu. Les titres littéraires du P. Lacordaire ont donc fait passer les philosophes sur le moine et même le moine sur les philosophes, car le P. Lacordaire n’a pas été nommé à l’Académie avec dispense de visite, comme aurait pu l’être Béranger. Parmi ces titres peu nombreux et encore plus nombreux qu’aperçus, il a glissé ce livre sur Marie-Madeleine, et s’il ne l’a pas publié pour les besoins de son élection, puisqu’il était nommé quand le livre a paru, on peut cependant très-bien croire qu’il l’a publié pour la justifier ou pour en témoigner à qui de droit sa reconnaissance.

Malgré son sujet et son titre (une vie de Sainte !), le livre de Marie-Madeleine devra toucher l’Académie comme un hommage. Cette vie de Sainte, qui pouvait avoir le grand caractère ferme, austère, et surnaturellement édifiant des hagiographies, dignes de ce nom, n’a point cet effroyable et ennuyeux inconvénient. L’enseignement du prêtre qu’on pouvait craindre y est remplacé par la sentimentalité d’un philosophe, chrétien encore, mais d’un christianisme qui n’