« Page:Stendhal - Armance, Lévy, 1877.djvu/138 » : différence entre les versions

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larmes tremblaient dans ses yeux. Indiquez-moi une action au monde par laquelle je puisse regagner la place que j’avais autrefois dans votre cœur, et à l’instant elle est accomplie. Ces derniers mots, prononcés avec une énergie contenue et profonde, furent trop forts pour le courage d’Armance ; il ne lui fut plus possible de feindre, ses larmes la gagnèrent, et elle pleura ouvertement. Elle craignit qu’Octave en ajoutât quelque mot qui aurait augmenté son trouble et lui aurait fait perdre le peu d’empire qu’elle avait encore sur elle-même. Elle redoutait surtout de parler. Elle se hâta de lui donner la main ; et faisant un effort pour parler et ne parler qu’en amie : Vous avez toute mon estime, lui dit-elle. Elle fut bien heureuse de voir venir de loin une femme de chambre ; la nécessité de cacher ses larmes à cette fille lui fournit un prétexte pour quitter le jardin.


VII


But passion most dissembles yet betrays
Even by its darkness ; as the blackest sky
Foretells the heaviest tempest, it displays
Its workings through the vainly guarded eye,
And in whatever aspect it arrays
Itself, ’tis still the same hypocrisy ;
Coldness or anger, even disdain or hate,
Are masks it often wears, and still too late.

Don Juan, c. I.


Octave resta immobile, les yeux remplis de larmes, et ne sachant s’il devait se réjouir ou s’affliger. Après une si longue