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438 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

tant, qui de nous deux serait le plus penaud, si nous nous surprenions l'un l'autre dans le couloir ?... Ainsi méditant, il m'advint quelque chose d'inavouable, d'absurde, de confondant : je m'endormis.

Oui, moins surexcité sans doute qu'épuisé par l'attente et fatigué en outre par la mauvaise nuit de la veille, je m'endormis profondément.

Le crépitement de ma bougie qui achevait de se con- sumer m'éveilla ; ou, peut-être, vaguement perçu à travers mon sommeil, un ébranlement sourd du plancher : cer- tainement quelqu'un avait marché dans le couloir. Je me dressai sur mon séant. Ma bougie à ce moment s'éteignit; je demeurai, dans le noir, tout pantois. Je n'avais plus pour m'éclairer que quelques allumettes ; j'en grattai une afin de regarder à ma montre : il était près d'onze heures et demie ; j'écarquillai l'oreille... plus un bruit. A tâtons je gagnai la porte et l'ouvris.

Non, le cœur ne me battait point ; je me sentais de corps agile, impondérable ; d'esprit calme, subtil, résolu.

A l'autre extrémité du couloir, une grande fenêtre versait jusqu'à moi une clarté crépusculaire ; une clarté non point égale comme celle des nuit tranquilles, mais palpitante et défaillante par instants, car le ciel était plu- vieux et, devant la lune, le vent charriait d'épais nuages. Je m'étais déchaussé ; j'avançais sans bruit... Je n'avais pas besoin d'y voir davantage pour gagner le poste d'ob- servation que je m'étais ménagé : c'était, à côté de celle de Madame Floche, où vraisemblablement se tenait le conciliabule, une petite chambre inhabitée, qu'avait occu- pée d'abord Monsieur Floche (il préférait à présent le

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