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à 13 ou 14,000 mètres cubes par hectare la dose annuelle de leurs épandages. Ils s’en trouvent bien et continuent. A notre tour, nous aurions peut-être raison, sans les imiter servilement, de nous inspirer de leurs exemples, de calculer largement les surfaces nécessaires, de les choisir, de les désigner. S’arrêter à Achères, pourquoi ? On n’est pas sûr des dispositions des agriculteurs du voisinage. La campagne très vive menée en Seine-et-Oise contre le projet d’Achères aura très probablement pour effet de rendre les défiances plus grandes, les hésitations plus prolongées. — La situation ne permet pas d’attendre. — Sans donc faire plus de fonds qu’il ne faut sur le concours éventuel de l’agriculteur, il conviendrait peut-être que la ville de Paris prît dès maintenant ses mesures pour pousser jusqu’au bout et assurer, à bref délai, l’épuration de toutes ses eaux. Les terrains perméables propres à cette destination ne manquent pas. Un savant géologue, directeur des études de notre grande École des mines, en a signalé plus de 35,000 hectares. Au-delà d’Achères, entre les Mureaux et Mantes, on en trouve plus de 3,000. Pierrelaye-Méry, où la ville possède de vastes étendues, autrefois destinées à des cimetières, en offrent près de 5,000. Ce sont là des constatations de nature à nous rassurer, et qui permettent d’envisager dès maintenant une solution générale et complète.

S’y attacher contribuerait certainement à calmer les inquiétudes légitimes de la population parisienne, qui a l’instinct de ce qu’on devrait faire, et qui pressent que ce qui va être fait n’aura, une fois de plus, que le caractère d’un insuffisant palliatif. Ne serait-ce pas aussi se rencontrer, en quelque sorte, sur un terrain de conciliation avec le groupe nombreux d’hommes considérables, qui parle du canal de Paris à la mer. Aller tout simplement déverser les égouts de Paris quelque part sur un de nos rivages maritimes serait d’abord une œuvre d’une exécution coûteuse ; il ne faut pas croire ensuite que cette énorme masse d’eau résiduaire serait immédiatement diluée par la vague. On sait combien les fleuves sont lents à s’évanouir dans ce qu’on a appelé l’infini de la mer. Deux liquides réunis dans le même vase ne se mélangent pas nécessairement. Il faut pour cela l’intervention d’une force extérieure dont l’intensité doit être en rapport avec les masses à brasser. On peut s’en rendre compte par une foule d’expériences très simples. Dans l’Océan les ondes se déplacent très lentement, se succédant dans leur marche, sans jamais se confondre. Le Gulf Stream ne se mêle point à ses rives liquides ; la Mer des sargasses reste confinée au milieu de l’Atlantique, comme un véritable lac. Des vols d’insectes, hannetons et