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comporte probablement la question monétaire. La raréfaction de l’or a fait la baisse des prix et la dépréciation de l’argent. Les mines de l’Afrique australe vont ramener, avec l’abondance de l’or, la hausse des prix et le relèvement de l’argent fin.

La production d’or du monde entier était tombée à 30 millions de francs par an en 1830, elle était de 150 millions à la veille de la découverte des placers de la Californie et de l’Australie. Quatre ans plus tard elle atteignait, par un bond gigantesque, le chiffre de 750 millions. Il était évident, par la nature même des gisemens exploités, que ce rendement considérable serait de courte durée ; et en effet la production a diminué continuellement depuis 1853 jusqu’en 1883-1886, période pendant laquelle elle ne dépassait plus 500 millions annuellement.

De 1887 à 1894 un revirement s’est produit, et déjà l’augmentation est énorme. En 1890 la production totale atteignit 615 millions ; elle s’élevait à 805 millions en 1893, et l’on sait à peu près sûrement qu’elle a dépassé 875 millions en 1894, si même elle n’a atteint 900 millions.

L’ingénieur Hamilton Smith, qui a été l’un des principaux metteurs en œuvre des énormes richesses aurifères du sol transvaalien, estime que la production du monde entier dépassera un milliard de francs en 1897. Sur ce total le Transvaal aura fourni 250 millions ; le reste du monde, 750 millions. Cet accroissement sera-t-il de courte durée, comme l’a été la prodigieuse augmentation due à l’exploitation des mines californiennes et australiennes au milieu du siècle ? Il est presque certain, répondent avec M. Hamilton Smith d’autres autorités d’une grande compétence, que la production d’or à raison d’un milliard par an se maintiendra pendant une assez longue série d’années. Quant au Transvaal, sa production maximum annuelle, atteinte peut-être vers 1900, serait d’environ 300 millions de francs.

Les raisons que donnent les experts de cette confiance dans la durée du rendement, au moins en ce qui concerne le Transvaal, sont tirées de l’examen des développemens miniers effectués en ce pays pendant les deux dernières années. Il est acquis que les conditions géologiques dans lesquelles l’or apparaît au Transvaal sont tout à fait différentes de celles qui distinguent la plupart des mines aurifères dans le reste du monde, le caractère essentiel des gisemens transvaaliens étant la continuité régulière des couches du minerai et la stabilité de leur teneur en or.

On n’ignore pas que cette teneur est généralement faible, très inférieure, dans le plus grand nombre des exploitations, à une once d’or par tonne de minerai, et que le traitement ne serait presque