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VOYAGE EN ORIENT.

est généralement carrée ; sa façade sur la cour est ouverte, et du centre s’élève un pilier destine à supporter les murs construits au-dessus ; elle est dallée, et un long sofa en bois règne de trois côtés de la muraille. Cette pièce, qui peut être assimilée à une cour, est fréquemment arrosée ; ce qui communique aux appartements voisins, du moins à ceux du rez-de chaussée, une fraîcheur fort précieuse dans ces climats.

Dans les appartements supérieurs, qui sont ceux du harem, il y en a un, nommé le kaah, dont l’élévation est prodigieuse. On y trouve deux divans, longeant chacun des côtés de la pièce ; l’un est plus large que l’autre , et le plus large est celui qu’on offre de préférence à ceux qu’on désire honorer. Une partie du toit de ce salon, celle qui partage les deux divans, est plus élevée que le reste. Au -milieu, l’on pend une lanterne, appelée memrak, dont les faces sont ornées de treillages, comme ceux des croisées, et qui supporte une petite coupole. Il est rare que le durkah ait une petite fontaine, mais il est souvent pavé de la même manière que le mandarah.

On trouve dans beaucoup de pièces d’étroites planches, surchargées de toute sorte de vases en porcelaine de Chine, qui ne servent que pour l’ornement de l’endroit ; ces planches, placées à plus de sept pieds au-dessus du sol, règnent tout autour de la pièce, sauf les solutions de continuité formées par les embrasures des fenêtres et des portes. Les pièces sont presque toutes fort élevées ; leur hauteur est d’au moins quatorze pieds. On en trouve beaucoup qui ont davantage ; le kaah est pourtant toujours ce qu’il y a de plus spacieux et de plus élevé, et, dans les principales maisons, c’est le plus beau salon.

Dans quelques étages supérieurs des maisons des riches, on voit, outre les fenêtres en treillage, de petites croisées en verres de couleur, représentant des corbeilles de fleurs et d’autres sujets gais et frivoles, ou seulement quelques dessins fantastiques d’un effet charmant. Ces fenêtres en verres de couleur, appelées kamasyés, sont presque toutes de deux ou