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faire, pour le Carnaval, un Capucin de paille
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pour divertir nos filles de village ; vous l’endoſſerez
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pour divertir la Novice, qui nous paroit ma
pour divertir la Novice, qui nous paroît ma
foi bien triſte, & vaille que vaille, v’là qu’eſt
foi bien triſte, & vaille que vaille, v’là qu’eſt
convenu ; mais pourrez-vous prendre l’air
convenu ; mais pourrez-vous prendre l’air

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LE COUVENT,

je te promets une récompenſe digne du ſervice que tu m’auras rendu.

Antoine.

C’en eſt fait, je ne réſiſtons plus. J’avons préciſément acheté l’aut’jour au marché la défroque d’un Révérend, & je comptions en faire, pour le Carnaval, un Capucin de paille pour divertir nos filles de village ; vous l’endoſſerez pour divertir la Novice, qui nous paroît ma foi bien triſte, & vaille que vaille, v’là qu’eſt convenu ; mais pourrez-vous prendre l’air piteux, le ton naſillard d’un pauvre diable ? Dame c’eſt votre affaire, une fois dans le Couvent, je n’répondons plus d’vous.

Le Chevalier.

Il s’agit de vaincre la répugnance de mon amante, de la décider à quitter ſa priſon.

Antoine.

Il ſe peut bien que ce ſoit vous qu’elle aime, il s’agit de vous en convaincre, & je ne ſommes pas fâché d’y bouter la main. Je n’ferions pas ça pour tout le monde da ! ça n’feroit pas notre profit. T’nais, je n’ſommes pas fâchais quand queuqu’jolis minois s’enfermont dans c’te cage, y nous y reviant toujours