« Revue canadienne/Tome 1/Vol 17/Ville et Village (Poésie) » : différence entre les versions

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Version du 25 septembre 2019 à 23:39

Collectif
Compagnie d’imprimerie canadienne (17p. 193).

VILLE ET VILLAGE.



Dans les murs des cités, votre ciel est trop sombre,
Les fleurs ne vivent point, les arbres n’ont pas d’ombre.
Dans vos cages, non, non ! l’oiseau ne chante pas
Vos rayons sont trop froids, rendez-lui nos frimas,
Ces ombres des grande bois, l’air embaumé des plaines,
L’odeur des foins fanés, les fleurs, les marjolaines.

Il me faut le silence et vous avez le bruit ;
Il me faut le grand jour et vous avez la nuit.
Je veux toujours garder mes grands bois, mon village,
La douce paix des champs, la pauvre fleur sauvage.
Laissez-moi mon pain noir, les fraises, les bleuets.
Dormant dans les blés mûrs, aux revers de guérets,
Laissez-moi le bonheur et gardez votre vie
Mon toit de cèdre blanc — pour moi — c’est la patrie.

À l’ombre des grands pins, je veux encor m’asseoir,
Je veux vous écouter, soupirs, des vents du soir ;
Il est si beau de voir s’endormir la nature
Et les derniers rayons agitant la ramure.

Ô bruits mystérieux, qui chantez aux ruisseaux,
Doux baisers des zéphirs aux tiges des roseaux,
Rumeurs des bois, des champs, des arbres, des prairies,
Qui peut vous remplacer, sublimes harmonies ?


J. E. Roy.


Lévis, près Québec, 1881