Statue de Marguerite de Valois à Angoulême, œuvre de M. Badiou de Latronchère

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Camille Robert. Del. et Sc., d’après la phot. de M. Godard.


MARGUERITE D’ANGOULÊME
ŒUVRE DE M. BADIOU DE LATRONCHÈRE


STATUE DE MARGUERITE DE VALOIS
À ANGOULÊME
Œuvre de M. Badiou de Latronchère, statuaire de la Haute-Loire.



À la suite d’un concours régional tenu à Angoulême, le 17 mai 1877, une statue de Marguerite de Valois, — princesse née dans cette ville et considérée comme une des grandes renommées de la Renaissance, — fut érigée sur la place de la mairie de cette ville. Deux discours furent prononcés dans cette fête doublement solennelle, l’un par M. Mathieu Bodet, ancien ministre des finances et président du conseil général de la Charente, l’autre par M. Babinet de Rencogne, archiviste de la ville et président de la Société archéologique et historique de ce département.

Pendant un récent séjour à Angoulême, j’ai admiré l’œuvre justement estimée de notre compatriote et confrère de la Société des amis des sciences, de l’industrie et des arts de la Haute-Loire, M. Badiou de Latronchère. L’étude de cette remarquable statue, évoquant la mémoire de l’une des saillantes phases de notre histoire littéraire au XVIe siècle, m’a conduit à considérer les traits généraux des mœurs et de la vie de l’illustre princesse. Son époque, si importante également au même point de vue, était celle où florissaient à Lyon la belle cordière Louise Labbey, Pernette du Guillet, Jacqueline Stuard et autres étoiles de la pléiade lyonnaise ; c’était aussi l’époque où la renaissance des arts et des lettres se révélait, dès la fin du XVe siècle, dans notre pays de Velay, par de belles peintures murales représentant les sept arts libéraux qui décoraient la bibliothèque (librairie) du chapitre cathédral du Puy[1] : c’était encore le temps (XVIe siècle) où, dans notre vieille cité podienne, se distinguait par sa faconde érudite et lettrée, Étienne Mège dit Médicis, le premier auteur de nos chroniques locales ; où le roi François Ier, frère de Marguerite de Valois, visitait notre ville (1533), qui déployait, pour accueillir sa brillante cour, toutes les pompes d’une réception somptueusement artistique[2].

Marguerite de Valois ou d’Angoulême, reine de Navarre, est une des plus intéressantes figures de son temps. Elle naquit en 1492, dans une salle de la tour du vieux château féodal d’Angoulême, édifice du XIIe siècle, aujourd’hui transformé en magnifique hôtel de ville, style roman modifié[3]. Fille de Charles d’Orléans, comte d’Angoulême et de Louise de Savoie, elle n’eût, pour aimer les lettres, qu’à lire les poésies mélancoliques de son grand oncle, Charles d’Orléans, captif au bord de la Tamise, et auteur des strophes charmantes qui commencent ainsi :

Le temps a laissé son manteau
De vent, de froideur, de pluie ;
Il s’est vêtu de broderie,
De soleil riant, clair et beau.

Marguerite à douze ans, parut à la cour de Louis XII, en devint le plus bel ornement, et ne brilla pas moins sous son successeur, François Ier. Elle y fut la providence des gens de lettres, des savants, des artistes, et prit même part aux affaires de l’État, donnant souvent les meilleurs conseils au roi, son frère, qu’elle chérissait beaucoup. « Son discours était tel, dit Brantôme, que les ambassadeurs en étaient grandement ravis. » — « Aussi, ajoute Clément Marot qui l’appelait sa « sœur de poésie », par l’industrie de son gentil esprit, elle surpassait la finesse des diplomates les plus consommés ».

Chrétienne animée d’une foi vive, mais éclairée, Marguerite était douée d’un noble caractère qui répugnait aux préjugés et aux superstitions, legs de l’ancien paganisme. Accueillant avec une curiosité sympathique les idées nouvelles, elle défendit avec énergie contre la Sorbonne les malheureux injustement poursuivis par ce tribunal redoutable ; « mais, comme le fait observer M. Nisard, Marguerite, à l’aide de l’appui du roi, son frère, put jouer le noble rôle de protectrice des lettres, sans donner aucun ombrage, ni exciter à la résistance, en favorisant ce qui était suspect, et en protégeant ce qui était opprimé ». C’est à sa salutaire influence que l’on doit de nombreuses fondations à Paris et dans les provinces ; par exemple, la création du Collège de France, dont on offrit la direction à Érasme, grand philosophe de ce siècle.

À l’âge de dix-sept ans, en 1509, elle se maria, malgré son peu de sympathie, à Charles IV d’Alençon qui, en effet, ne méritait pas une épouse aussi distinguée. Ce fut alors que, le cœur plein d’amertume et entièrement adonné à Dieu, elle composa cette devise qui résumait l’état de son âme : une fleur de souci regardant le soleil, avec ces mots : Non inferiora secutus, c’est-à-dire : « Ne s’arrêtant aux choses d’ici-bas. » Elle avait aussi adopté plusieurs autres emblèmes, notamment : un lis avec deux marguerites, et cette inscription : Mirandum naturæ opus, « œuvre admirable de la nature ».

Après la funeste bataille de Pavie (1525), Marguerite se rendit en Espagne, pour consoler son malheureux frère et ranimer son courage. Ses supplications pour obtenir la liberté du prisonnier, échouèrent auprès de l’inflexible Charles-Quint, dont elle fit néanmoins l’admiration, ainsi que de sa cour, par son éloquence, sa grâce, et son instruction exceptionnelle. Plusieurs langues, en effet, lui étaient familières, principalement l’espagnol, l’italien et l’anglais. Le grec, le latin, l’hébreu même ne lui étaient pas étrangers. Ce fut probablement après son retour en France, au moyen de relations intimes contractées en Espagne, qu’elle parvint à obtenir la délivrance du roi.

Le théâtre a souvent retenti du nom de cette princesse. Dans l’opéra de Jean de Paris, Boëldieu a chanté les dons précieux de la reine de Navarre, « cette merveille la plus rare qu’ait pu former la main des dieux ». Parmi les meilleures pièces de Scribe, dans les contes de la reine de Navarre ou la Revanche de Pavie, comédie en cinq actes, cet inépuisable auteur a retracé parfaitement les physionomies des principaux personnages de l’époque : François Ier, le roi chevaleresque, mais faible ; Henri d’Albret, son fidèle compagnon, futur époux de Marguerite ; Charles-Quint, ce monarque dissimulé, inexorable, mais qui finit par être vaincu ; Marguerite, cette fine fleur de la diplomatie qui, jointe à la reine et à l’épouse du premier ministre espagnol, avait prouvé que rien ne saurait résister à l’entente de trois femmes, unies dans un même sentiment : celui de la défense mutuelle.

En 1527, Marguerite, veuve de Charles d’Alençon, de ce lâche seigneur, cause de la perte de la bataille de Pavie et de la captivité du roi, épousa, en secondes noces, Henri d’Albret, roi de Navarre, alors souverain sans États. De cette union naquit une fille, la fameuse Jeanne d’Albret, protectrice de la sériciculture en France et mère d’Henri IV.

Il ne faut pas confondre cette première Marguerite de Valois avec son homonyme, la seconde Marguerite de Valois, fille d’Henri II et de Catherine de Médicis et épouse d’Henri IV. Cette deuxième Marguerite fut l’arrière belle-fille de la première, celle que son frère Charles IX appelait outrageusement «  Margot », exilée à Usson en Auvergne, pendant vingt ans (1585-1605), hôtesse, dit-on, par intervalles des châteaux d’Artias, du Monastier et de Vachères en Velay[4], plus tard divorcée de son propre consentement. L’histoire a mentionné les épisodes de sa vie aventureuse, ses dons à Notre-Dame du Puy, ses efforts pour arrêter les fureurs de la ligue, ses qualités, ses excentricités et ses œuvres littéraires, en un mot tous les traits de l’existence de cette princesse que des auteurs ont travestis si singulièrement. À cet égard, n’y aurait-il pas lieu de vérifier si les dénigremens dont elle a été l’objet, comme son illustre homonyme, sont tous bien fondés ?

Naïve et modeste, mais d’une grâce et d’une élégance rares, Marguerite de Valois ou d’Angoulême n’eut le goût du luxe ni des splendeurs. Résignée dans le malheur, après l’ingratitude du roi son frère qu’elle avait tant aimé et servi, mais qui avait faibli à la suite des intrigues des fanatiques, elle consacra toutes ses ressources au soulagement des malheureux, à l’amélioration de ses petits États, et continua à encourager les artistes et les hommes de lettres. On la vit, dans sa tranquille résidence du Béarn, entourée de ses sujets et d’une cour composée de tout ce qu’il y avait de plus éminent dans les arts, dans les sciences et dans les lettres : Clément Marot, Bonaventure Des Periers, Claude Gruget, Jean de la Haye et autres littérateurs distingués furent au nombre de ses « valets de chambre » ; ce qui fit comparer le splendide château qu’elle avait fait édifier à Pau à un véritable Parnasse.

Marguerite de Valois, sans être d’une grande beauté, avait une figure gracieuse, pleine de douceur, d’intelligence et d’énergie. Une particularité remarquable de sa figure, c’est le profil de son nez convexe ou aquilin des Bourbons, que, semblable à celui de son frère François Ier, elle transmit à sa fille Jeanne d’Albret, laquelle, à son tour, en dota Henri IV ; forme qui se perpétua ensuite aux descendants de la même race[5]. Marguerite habita successivement Alençon, enrichissant les hôpitaux de cette ville ; puis, Nérac, où lui échut l’héritage du saint évêque Jacques Lefèvre d’Etaples, son admirateur, mort à l’âge de cent deux ans, presque à sa table, à laquelle, par un singulier contraste, avait aussi trouvé place Calvin, le fougueux réformateur.

Les savants et les poètes, Brantôme, Bayle, Ronsard et autres ont célébré leur bienfaitrice dans des pièces de vers et des éloges funèbres. Voici une épitaphe par Valentine d’Alsinoïs :


Musarum decima et charitum quarte, inclyta regum
Et soror et conjux Margarita illa jacet.

« Dixième muse, la quatrième grâce, de rois illustre sœur et épouse, Marguerite repose ici. »

Trois jeunes princesses, Anne, Marguerite et Jeanne de Seymour, composèrent, en son honneur, plus de deux cents vers latins que traduisirent les plus célèbres poètes du temps, et qui furent recueillis par leur précepteur, le comte d’Alsinoïs, sous ce titre :

« Tombeau de Marguerite de Valois, fait en distiques latins par trois sœurs princesses d’Angleterre, et traduits en grec, italien et français, par plusieurs excellents poètes. »

Les poésies de Marguerite de Valois furent publiées, pour la première fois, à Lyon, en 1547, par le célèbre imprimeur lyonnais, Jean de Tournes, sous le titre de Marguerite de la Marguerite des princesses ; c’est un recueil de petits poèmes, pièces fugitives, épîtres, chansons, ballades, où l’élément mystique tient une grande place. Le Miroir de l’âme pécheresse, par exemple, œuvre qui excita la fureur de Noël Beda, syndic de la Faculté de théologie, n’est qu’un commentaire de certains passages de l’Écriture-Sainte. D’autres œuvres, publiées successivement, sont empreintes des sentiments religieux les plus éclairés. Certaines productions sont d’un style différent : L’Histoire mythologique des satyres et des nymphes de Dyane, éditée plusieurs fois à Lyon, imite le genre d’Ovide.’

Mais le principal titre de gloire littéraire de Marguerite de Valois est l’Heptaméron (les sept étapes), recueil de nouvelles galantes, divisé par journées, dans la forme, mais moins libre, du Décaméron de Boccace. Peu d’ouvrages ont représenté une société, sous des traits plus fidèles. « Là, dit M. Nisard, commence l’histoire de la prose française. » Il y a dans cette œuvre des écrits qui ne sont pas des contes. Parmi les singulières anecdotes qui reflètent l’image des mœurs de l’époque, il en est une qui, quoique voilée, est toute personnelle à Marguerite et témoigne de son énergie et de sa chasteté. C’est la quatrième nouvelle de ce livre, sous le titre de « Téméraire entreprise d’un seigneur contre une princesse de Flandre, et honte qu’il en reçut. »

Ce coupable gentilhomme était l’amiral Bonnivet qui, ayant reçu François Ier dans un de ses châteaux, eut la hardiesse de s’introduire la nuit, par une trappe, dans la chambre de Marguerite ; mais celle-ci se défendit si bien unguibus et rostro que l’amiral fut obligé de s’enfuir, tout couvert d’égratignures, de morsures et de sang, ce qui le rendit la risée de toute la cour.

L’Heptaméron a été imprimé à Lyon en 1561, 1572 et 1578, ainsi qu’à Paris, à Amsterdam, à Berne, etc. Cette dernière édition, en trois volumes, avec gravures, a été payée dernièrement 219 fr. ; la bibliothèque de la ville de Lyon en possède un joli exemplaire.

Parmi les œuvres les plus rares qui concernent Marguerite, figure un livre imprimé à Londres, en vieil anglais, sous le titre de :

A godly medytacyon of the christian souls… Compiled in French by Lady Margarate, queen of Navarre, and aptly translated into English by the right vertuose Lady Elisabeth, daughter to our late soverayn, King Henry the VIII.

« Méditations pieuses des âmes chrétiennes… réunies en français par dame Marguerite, reine de Navarre, et consciencieusement traduites en anglais par noble vertueuse dame Elisabeth, fille de feu roi Henri VIII. »

Quel singulier contraste que celui de l’implacable Elisabeth qui immola si froidement l’intéressante Marie Stuart, et qui consacra ses loisirs à célébrer les pensées de Marguerite de Valais ?

Les lettres de la reine de Navarre, publiées en 1841 et 1842 par le philologue Génin d’Amiens, en deux volumes, méritent une mention spéciale. Le style en est ferme et concis : c’est une correspondance qui peut, sous plusieurs rapports, être comparée à celle de Mme de Sévigné, et qui, au grand honneur de Marguerite de Valois, met en relief son esprit et ses qualités solides et généreuses.

Tels sont à peu près les droits de cette princesse au titre de protectrice des gens de lettres et des artistes, comme poète et écrivain[6] ; mais un hommage de reconnaissance incombe surtout à la génération actuelle, c’est de reconnaître que, devançant les idées de son temps, elle a éminemment contribué à démontrer une des plus hautes vérités que les peuples modernes revendiquent : la liberté de conscience.

Je dois à M. Joseph Castaigne, président de la Société archéologique et historique de la Charente, chef vénérable d’une famille adonnée, à son excellent exemple, au culte des arts, des sciences et des lettres, la connaissance de quelques-uns des faits qui viennent d’être exposés et qui intéressent au plus haut point sa ville natale, l’illustre cité d’Angoulême. Les œuvres de son père, M. Eusèbe Castaigne, — l’ancien bibliothécaire de cette ville, l’éminent fondateur d’une laborieuse compagnie d’archéologues et d’historiens, — m’ont fourni également de précieuses indications. Aussi, ne puis-je prononcer son nom, comme chacun le fait, qu’avec reconnaissance.

M. Eusèbe Castaigne a vengé Marguerite, cette femme si pieuse et si intéressante, des calomnies dont sa mémoire avait été souillée par d’anciens fanatiques et des sceptiques modernes (voir Sainte-Beuve) ; rappelons aussi qu’il a publié une foule de pièces inédites sur son beau pays, et en particulier sur Angoulême, oppidum gaulois, le Condate Agesinatum, la Civitas Aquelinensium des Gallo-romains, l’Iculisma d’Ausone, l’Icolisma de Grégoire de Tours, etc.[7]. Pouvait-il oublier la plus belle perle de la couronne angoumoisine ? Non certes, car il a consacré à Marguerite d’Angoulême une notice biographique et littéraire, qu’orne un portrait, réputé authentique, de cette illustre princesse, à laquelle il a dédié aussi une pièce de vers, terminée par cette strophe :


Salut, ô reine gracieuse,
Femme à la voix harmonieuse,
Poète, conteur tour à tour,
Dont le nom, comme un diadème,
Rayonne au château d’Angoulême.
Aux créneaux de la vieille tour !


La statue de Marguerite de Valois, en beau marbre blanc, exécutée en 1872 par M. Badiou de Latronchère, fut élevée, en 1877, sur un piédestal dû à M. Varin, l’habile architecte de la ville d’Angoulême.

Le monument est érigé au pied de la grosse et vieille tour ronde, crénelée, où Marguerite reçut le jour et dans un square planté d’arbres verts et palissadé de lierres épais, parmi lesquels gazouillent de joyeux oiseaux ; il est entouré d’un massif ou tapis de marguerites et séparé de la place, de l’hôtel-de-ville par une grille en fer.

Le style du monument est simple et sévère. Le socle, en calcaire jaunâtre jurassique du pays, porte, avec les lettres V et B, initiales des familles Valois et Bourbon, enlacées de rinceaux, les dates de la naissance (1492) et de la mort (1549), et au dessous une épigraphe commémorative de l’illustre princesse[8].

La tête est surmontée de la couronne royale ; la chevelure est encadrée par une cape à la béarnaise, dont les bords sont courbés, comme ceux d’un casque, et qui ne laisse voir que deux boucles de cheveux sur les tempes ; un élégant bavolet flotte derrière ; un collier de pierreries terminé par un médaillon au portrait du roi, son époux, orne sa poitrine. Sa figure est gracieuse, simple et modeste : tout en elle respire la pureté et la candeur, sans exclure un certain sentiment de fine malice. La main droite, tenant un crayon, est posée sur son cœur, dans l’attitude de l’inspiration et de la composition ; l’autre main, appuyée sur la hanche, tient un livre qui rappelle le culte des lettres, le souvenir de ses études. Une robe de soie richement brochée, à larges manches pendantes, serre sa taille souple et élégante. La partie inférieure de ce vêtement, couvre, de ses amples plis, les jambes et la chaussure.

M. Badiou de Latronchère[9] a fait partiellement don à Angoulême de cette belle statue qui lui ayant été commandée, sous l’administration de M. Sazerac de Forges, avait été admirée à l’Exposition de Paris en 1872. Dans la localité, on a soulevé quelques critiques, notamment celle du défaut de ressemblance traditionnelle, de la forme du nez, par exemple ; l’auteur se serait, dit-on, plutôt attaché à l’idée, au sentiment inspiré par les œuvres de Marguerite qu’à la réalité, au moins si l’on a égard au portrait qui a été reproduit par M. Eusèbe Castaigne[10]. Mais cette composition n’en est pas moins considérée généralement comme une œuvre magistrale.

L’habile statuaire avait montré les mêmes tendances, au début de ses études, lorsqu’il composa le buste du maréchal de France, Fay de Latour-Maubourg, ornement de notre musée Crozatier. Il se distingua surtout par un groupe dont le modèle en plâtre figura au salon de 1855. Exécuté en marbre, quatre ans après, ce groupe reparut au salon de 1859 et fut ensuite placé à Paris dans la cour de l’établissement des jeunes aveugles en mémoire de Valentin Hauy, fondateur de cette institution. C’est une œuvre qui témoigne du talent que l’artiste devait déployer également pour la statue de Marguerite. Hauy est debout, dans l’attitude de la réflexion : une main soutient son visage incliné, l’autre présente un manuscrit qui retombe sur la tête d’un enfant, assis à ses pieds, chétif, privé de la vue et couvert d’habits en lambeaux.

On voit que la statue de Marguerite de Valois a été exécutée d’après le même sentiment, à la fois littéraire et poétique, que reflète celle d’Hauy. Dans l’une et dans l’autre statue, tout est bien compris, bien exprimé. L’auteur a su rendre, ici, jusqu’au pénible aspect de la souffrance et des misérables haillons ; là, jusqu’au velouté et au chatoiement de la soie.

La planche gravée, jointe à cette notice et exécutée d’après une photographie, est de M. Camille Robert, artiste en renom de notre pays, dont le crayon et le burin ont produit au Puy, en France et à l’étranger, des travaux estimables et très divers[11]. Ajoutons que cette nouvelle œuvre de notre compatriote est remarquable par le fini et l’exactitude des détails[12].

Grâce encore à cette habile reproduction de l’œuvre de M. Badiou de Latronchère, nos lecteurs jugeront des mérites de celle-ci, comparés avec ceux que nous révèlent d’autres ouvrages du même statuaire conservés au musée du Puy, en particulier les bustes de M. le comte de Macheco, vénérable agronome de notre département, et du maréchal de Fay de Latour-Maubourg, l’une de nos illustrations militaires.

Si la statue de Marguerite de Valois offre un type des plus corrects de la douceur et de la modestie, l’image de Macheco que fait valoir le moelleux aristocratique du marbre, présente le cachet de la dignité et de la bonté, attributs ordinaires de l’ancienne noblesse française aux beaux jours de son histoire. Dans le buste de Latour-Maubourg sont empreints, en outre, des sentiments de courage et d’énergique résolution.

M. Badiou de la Tronchère, sans que nous ayons à rappeler ici d’autres compositions, dont une des principales est la statue en bronze du chirurgien Larrey, à Tarbes, s’est donc bien inspiré de ses sujets qui, par un heureux concours de circonstances, sembleraient, dans leur diversité, avoir été choisis avec une intelligente prédilection. Il a laissé à Angoulême et ailleurs, comme dans sa patrie, des titres à la reconnaissance publique.

Isidore HEDDE.

Note A. — « Le vrai protecteur des lettres, ce fut une protectrice, dit M. Anatole de la Forge dans son rapport récent sur la liberté de la presse en France, (Journal officiel), ce fut Marguerite de Valois. C’est à cette aimable princesse, et non à son frère François Ier, qu’il faut surtout faire honneur de la Renaissance, de cet intervalle remarquable où l’esprit humain se développa si énergiquement. C’est à elle que les artistes, les poètes, les savants, les philosophes durent providentiellement la faveur dont ils jouirent pendant quelque temps, et malgré les persécutions dont ils furent bientôt après victimes, à cause de la faiblesse du roi et à l’instigation des fanatiques tout puissants à la cour, et qui ne distinguaient pas la véritable foi chrétienne des superstitions léguées par le paganisme. Rendons à chacun la part honorifique qui lui est due : Saluons donc Marguerite de Valois, comme la véritable protectrice et la bienfaitrice des arts, des lettres, de la science et qui les a restaurés, au milieu des égarements de l’esprit humain : Cuique suum tribuamus. »

Une récente et judicieuse étude de M. Charles Bigot a paru aussi au Journal officiel (11 octobre 1879) sur Marguerite d’Angoulême, cette première reine de Navarre que François Ier, son frère, appelait « sa mignonne », celle à qui l’auteur du Gargantua et du Pentagruel, le caustique Rabelais a dédié un de ses livres ; dont Labruyère disait qu’elle joignait les grâces de son sexe aux qualités d’un honnête homme ; celle enfin que la postérité a gentiment surnommée « la Marguerite des Marguerites ».

Cette étude est relative à la réédition de l’Heptaméron par Lemerre à Paris, avec notes, variantes et glossaire de M. Frédéric Dellaye et notice de M. Anatole France ; nouvelle preuve de la sympathie générale qu’a toujours inspirée cette gracieuse princesse.

Note B. — M. Castaigne a certainement fait preuve dans tous ses écrits d’un grand savoir et d’une consciencieuse sagacité. Qu’il me soit permis cependant, en ce qui concerne son mémoire sur les Agesinates[13], de préférer à son opinion, celle de M. H. Coquand qui, dans sa Statistique de la Charente, assigne au Condate Agesinatum ou Aquesinatum de la carte de Peutinger le confluent de la Charente et du Né, entre Cognac et Saintes, en aval d’Angoulême, à une certaine distance du point indiqué par M. Castaigne.

Je n’adopte pas non plus absolument l’opinion de M. Castaigne à l’égard de la date qu’il assigne à cette même carte itinéraire conjecturalement attribuée à l’époque des Théodose (Théodose le Grand ou Théodose II, vers 393 ou 435). Il semble que ce document, sauf des interpolations et changements successifs, doit son origine à la carte de l’Empire romain, que, d’après l’ordre de l’empereur Auguste, Agrippa, son gendre, parait avoir fait exécuter.

Les preuves sont assez concluantes pour mériter l’attention : par exemple, on y voit mentionnées les villes d’Herculanum et de Pompéï, qui, l’an 79 de notre ère, avaient cessé d’exister, englouties sous les déjections volcaniques du Vésuve. Il y a, en outre, le royaume de Cottius que Néron avait supprimé. Dans la Gaule, les noms de capitales de Civitates y sont généralement ceux qu’elles portaient sous le règne du premier empereur. Or, l’on sait qu’aux IVe et Ve siècles, presque tous les noms gaulois et gallo-romains de chefs-lieux avaient disparu, remplacés par ceux des Civitates. Ainsi Avaricum était devenu Biturigum (bourges) ; Revession (Saint-Paulien), dans nos inscriptions du IIIe siècle, n’est même désignée constamment que par son titre de Civitas Vellavorum, etc. Les distances indiquées sur ce même itinéraire, à toutes les stations ou étapes de notre voie romaine qui parcourt une longue zone du pays des Vellaves, sont énoncées en lieues gauloises, tandis que sur les colonnes itinéraires — qui, érigées aux noms d’empereurs romains du IIIe siècle, existent encore sur le parcours de la même route, — les inscriptions ne relatent plus que des milles romains, signe évident de postériorité.

On ne peut davantage accepter l’étymologie proposée par M. Castaigne pour la dénomination de Boène (altération de Bolène), incorrectement traduite dans quelques textes du moyen-âge par Bovina, à l’égard de l’une des antiques voies de la Charente qui se dirige de Périgueux (Vesuna petrocoriorum) vers Saintes (Mediolanum Santonum), par Cognac (Cunaccum).

D’autres routes romaines, dans le Velay, en Provence et ailleurs sont désignées par le même terme générique dont la vraie forme Bolène s’est perpétuée partout dans le langage du pays et dans de vieux documents. C’est un nom qui dérive évidemment de bola, expression fort ancienne, gauloise peut-être, qui, ainsi que l’a prouvé notre confrère M. Aymard, signifie pierre plantée et par extension colonne. Ces Bolènes, en effet, paraissent avoir été généralement des voies militaires. Les colonnes qui les jalonnaient, et qui portaient des inscriptions aux noms des empereurs, avaient pour objet d’indiquer les distances aux légions en marche. Certaines routes gauloises pouvaient avoir eu la même qualification motivée par la présence de pierres plus ou moins brutes qui auraient indiqué les distances en lieues, leuca expression formée du radical, celtique probablement, lech qu’on retrouve dans les mots bretons crom-lech « cercle de pierres » et lich-aven[14].

C’était là, du moins, la réelle destination romaine de l’une de ces routes que je viens de citer pour notre pays. Elle porte le même nom de Bolène en Forez, Velay et Gévaudan. Son tracé, tel qu’il est figuré sur la carte de Peutinger, indique un grand embranchement se détachant d’une voie qui partait de Lyon, embranchement qui se dirigeait vers l’Aquitaine par Icidmagus (Usson), Revession (Saint-Paulien), Condate (Condres près Saint-Haon), Anderitum (Javols), etc.

Note C. — J’extrais l’aperçu biographique qui suit, en partie, d’un article de M. Tisseron inséré aux Annales historiques.

M. Émile Badiou de Latronchère, issu d’une respectable famille, est né en 1826 au Monastier (Haute-Loire). Les dispositions particulières qu’il avait montrées dès son jeune âge pour le dessin et la sculpture, amenèrent des amis des arts, avec le concours de la Société académique du Puy, à obtenir du Conseil général une subvention à l’aide de laquelle notre compatriote put se rendre à Paris en vue de s’y livrer à de sérieuses études. Il ne tarda pas à être admis, sur la recommandation d’un autre de nos compatriotes, M. J. Pradier, entomologiste distingué, dans l’atelier du statuaire Jouffroy, membre de l’Institut, où il exécuta, sous les yeux du maître, le buste du maréchal de France, Fay de la Tour Maubourg pour le Musée du Puy.

Quatre ans après, en 1852, son nom parut, pour la première fois, au salon, sur le socle d’un groupe modèle en plâtre, les deux captives, lequel fixa l’attention et commença la réputation de M. Badiou de Latronchère.

En 1854, nommé directeur adjoint de la maison des jeunes aveugles, il n’en continua pas moins de consacrer ses loisirs à la statuaire. En 1855, il exposa le modèle en plâtre du beau groupe d’Hauy et, en 1859, le même groupe en marbre. En 1861, il fut décoré à l’occasion de l’inauguration solennelle de cette statue dans la principale cour de l’établissement des jeunes aveugles. Il fut ensuite nommé inspecteur général des prisons. Ces nouvelles fonctions, difficiles, n’interrompirent pas ses travaux de prédilection, et il exposa successivement diverses œuvres aux salons de chaque année.

On lui doit : la Prodigalité, statue en marbre de grandeur naturelle ; un Praxitèle destiné pour une des niches de la cour du Louvre restées vides ; le modèle de la statue colossale en bronze du chirurgien Larrey qui orne une des places de la ville de Tarbes ; le buste grandiose en marbre de l’abbé Rollin pour l’école normale de Paris et plus de trente bustes ou statuettes en marbre ou en terre cuite qui ont paru également à différentes expositions.

M. Badiou de Latronchère a bien voulu promettre pour notre musée Crozatier, dont il est un des conservateurs, le don du modèle de la statue de Marguerite de Valois qui est encore dans son atelier. Puisse-t-il, dans un double intérêt pour la gloire nationale et pour lui-même, être chargé par l’administration locale, de la statue projetée de notre illustre compatriote, le général Lafayette !

Note D. — M. Camille Robert, né au Puy en 1821, dessinateur-graveur, avait été généreusement initié à l’art du dessin par notre compatriote M. Victor Robert, peintre d’histoire, et avait reçu les leçons de deux maîtres graveurs non moins recommandables MM. Louis Marvy, de Paris et Gowland, de Londres. Il voyagea ensuite en Angleterre, en Écosse et dans les colonies anglaises, et collabora à divers recueils périodiques de France, d’Angleterre, de Sidney, etc. L’Illustration, le Magasin pittoresque et d’autres publications de Paris, ainsi que l’Illustrated London News contiennent des gravures qui lui sont dues.

Il a fort habilement reproduit, entr’autres sujets d’études scientifiques qui comportent une grande exactitude, des antiquités gallo-romaines et des monnaies mérovingiennes et du moyen-âge de notre vieille cité, publiées dans les Annales de la Société académique du Puy et dans les Comptes-rendus du Congrès scientifique tenu au Puy en 1855. Les dessins et vignettes qui figurent dans l’Album d’archéologie religieuse, édité en 1857, et la plupart des gravures de l’édition plus récente des Chroniques d’Étienne Médicis, sont également de cet artiste. Le musée Crozatier possède de lui, sous les numéros 237 et 238, des dessins de figures religieuses, ainsi qu’une vue de la jolie cascade de la Roche.

Au nombre des consciencieux dessins que M. Robert a exécutés au Puy, sous la direction et pour les études archéologiques de M. Aymard, on remarque au Musée une reproduction, de grandeur naturelle, de la splendide corniche restituée, de l’un des temples romains qui couronnaient jadis, au Puy, le sommet du mont Anis. Récemment encore, il a traduit avec habileté, quoique en simple croquis, la représentation d’une portion de l’élévation de ce bel édifice, dessin que notre confrère M. Aymard, directeur du Musée, se propose de soumettre à l’autorité municipale, à titre de projet d’ornement pittoresque et scientifique, dans le jardin public de notre ville.

I. H.




TABLE ALPHABÉTIQUE
DU MÉMOIRE ET DES NOTES


Agésinates (mémoire sur les), par M. Eusèbe Castaigne ; itinéraire d’une voie antique de Périgueux à Saintes ; page 315. — Albret (Henri d’), deuxième époux de Marguerite d’Angoulême, roi de Navarre ; 306. — Albret (Jeanne d’), fille de Marguerite d’Angoulême et mère d’Henri IV, protectrice de la sériciculture ; 306. — Alençon (Charles d’), premier époux de Marguerite d’Angoulême ; il cause la perte de la bataille de Pavie ; 306. — Alençon, ville d’abord habitée par Marguerite d’Angoulême et enrichie de ses libéralités ; 308. — Album d’archéologie religieuse, le Puy, 1857 ; texte par M. Aymard, planches de M. Malégue, éditeur, au sujet de la peinture murale de la cathédrale, représentant les sept arts libéraux ; 304. — Alsinoïs (comte d’), précepteur de trois princesses anglaises ; il recueille des pièces de vers composées en l’honneur de Marguerite ; 308. — Alsinoïs (Valentine d’), auteur d’une épitaphe sur Marguerite ; 308. — Angoulême (ville d’), inauguration dans cette ville de la statue de Marguerite ; 310 ; — ses anciens noms ; 315. — Artias (château d’) du Velay ; visité, dit-on, par Marguerite de Valois ; 307. — Arts libéraux (les sept), peinture murale ; 304. — Ausone, poète latin, a cité Angoulême sous le nom d’Iculisma ; 311. — Aymard, auteur du texte de l’Album d’archéologie religieuse ; 304 ; — explication des mots bolène et leuca ; 316 et 317 ; — mémoire sur l’estrade du Puy au Forez ; 317 ; — projet de décoration du jardin public du Puy par la représentation, de grandeur naturelle, d’une portion de l’élévation du temple romain qui jadis couronnait au Puy le mont Anis ; 318.

Babinet de Rencogne, président de la Société archéologique et historique d’Angoulême ; son discours lors de l’inauguration de la statue de Marguerite ; 303. — Badiou de Latronchère (Émile), statuaire, auteur de la statue de Marguerite d’Angoulême ; 303. — Sa biographie ; 317. — Bataille de Pavie ; 305. — Bayle, panégyriste de Marguerite ; 308. — Beda (Noël), sa colère contre Marguerite pour son livre, le Miroir de l’âme pécheresse ; 309. — Bigot (Charles), auteur d’une étude sur Marguerite ; 315. — Bodet (Mathieu), président du Conseil général de la Charente ; son discours lors de l’inauguration de la statue de Marguerite ; 303. — Boeldieu, compositeur de l’opéra de Jean de Paris, dans lequel figure « la reine de Navarre » ; 306. — Boène, voir bolène ; 316. — Bolène, route romaine connue sous ce nom dans la Haute-Loire ; — étymologie donnée par M. Aymard ; 316. — Bonaventure, homme de lettres, valet de chambre de Marguerite ; 307. — Bonnivet (amiral), sa tentative coupable contre Marguerite ; 309. — Brantôme, écrivain, valet de chambre de Marguerite ; 305 et 308. — Bruget (Claude), homme de lettres, valet de chambre de Marguerite ; 307. — Bustes ; de l’abbé Rollin, à l’école normale de Paris, œuvre de M. B. de Latronchère ; 318. — Du comte de Macheco, agronome de la Haute-Loire, idem ; 314 ; — Du maréchal de Latour-Maubourg, idem ; 313.

Carte dite de Peutinger (romaine), carte reproduite par M. Eus. Castaigne, pour le pays des Agésinates ; 315 ; — preuves de son origine, d’après une carte de l’empire exécutée sous Auguste ; 316 ; — une voie romaine (bolène) du pays des Vellaves y est figurée ; 316. — Calvin, réformateur protestant, commensal de Marguerite ; 308. — Castaigne (Eusèbe), sa notice biographique sur Marguerite ; 311 ; — ses recherches sur les Agésinates et sur une voie antique de Périgueux à Saintes ; 315. — Castaigne (Joseph), président de la Société archéologique et historique de la Charente, auteur de divers ouvrages ; 310. — Charles de France, duc d’Angoulême ; sa venue au Puy, en 1533, avec le roi ; 304. — Charles d’Orléans, père de Marguerite ; 304. — Charles d’Orléans, poète, grand-oncle de Marguerite ; prisonnier des Anglais, après la bataille d’Azincourt ; 304. — Charles Quint, roi d’Espagne ; inflexible geôlier de François Ier ; 306. — Château d’Angoulême, lieu de naissance de Marguerite ; 304 ; — la statue de Marguerite, érigée au pied d’une tour de ce château ; 311. — Château de Pau ; Marguerite l’avait fait édifier ; 307. — Clouet, auteur présumé d’un portrait peint de Marguerite ; 313. — Condate Agesinatum, sa position d’après M. Eus. Castaigne ; 317. — Collège de France ; sa direction offerte à Érasme ; 305. — Coquand (Henri), son opinion sur la position du Condate agesinatum ; 315.

Daniel (Vincent), peintre du Puy ; son dessin représentant la peinture murale des sept arts libéraux ; 304. — Dellaye (Fréd.), ses notes, etc., sur l’heptaméron ; 315. — Devises et emblèmes de Marguerite ; 305.

Élisabeth, reine d’Angleterre, panégyriste de Marguerite ; 310. — Érasme, la direction du collège de France lui est offerte ; 305.

France (Anatole), notice sur l’heptaméron ; 315. — François Ier, roi de France, frère de Marguerite ; — ingrat envers Marguerite ; 307 ; — sa captivité en Espagne ; 305 ; — son entrée au Puy en 1533 ; 304.

Génin, éditeur des lettres de Marguerite ; 310. — Grégoire de Tours cite Icolisma (Angoulême) ; 311. — Guillet (Pernette du), femme de lettres ; 303.

Hauy (Valentin), sa statue ; 313. — Hedde (Isidore) ; don à la Société de la gravure représentant la statue de Marguerite ; 314. — Heptaméron, œuvre de Marguerite, 309 ; — inscrite au piédestal de la statue ; 312 ; — études par MM. Dellaye et France ; 315.

Labbey (Louise), femme de lettres ; 303. — Labruyère (Jean de), panégyriste de Marguerite ; 315. — Lafayette (général), projet de sa statue au Puy ; 318. — La Forge (Anatole de), panégyriste de Marguerite ; 315. — La Haye (Jean de), écrivain ; 307. — Larrey (baron), chirurgien ; sa statue à Tarbes ; 314 et 318. — Lefèvre d’Étaples (Jacques), évêque de Nérac, admirateur de Marguerite ; 308. — Lemerre, éditeur de l’heptaméron ; 315. — Librairie du chapitre cathédral du Puy ; 304. — Louise de Savoie, mère de Marguerite ; 301. — Louis XII, roi de France ; Marguerite à la cour de ce roi ; 304.

Macheco (comte de), son buste au musée du Puy ; 314. — Marguerite d’Angoulême, fille de Ch. d’Orléans et sœur de François Ier ; 304 ; — ne doit pas être confondue avec Marguerite, épouse d’Henri IV ; 306 ; — protectrice des gens de lettres et des artistes ; 310 ; — sa naissance en 1492 ; — sa mort au château d’Odos ; 304, 312 ; — sa statue ; 303 et 312 ; — son grand savoir ; 306 ; — ses devises et emblèmes ; 305 ; — ses œuvres ; 308 ; — ses qualités ; 306, 307 ; — ses panégyristes ; 308 ; — son épitaphe ; 308 ; — son nez aquilin ; 307 ; — « Marguerite de la Marguerite des princesses », qualification donnée à ses poésies ; 308. — Marguerite de France ou de Valois, épouse d’Henri IV ; 306 ; — nommée « Margot » par Charles IX ; exilée à Usson ; hôtesse, dit-on, des châteaux d’Artias, du Monastier et de Vachères ; ses dons à Notre-Dame du Puy ; ses excentricités ; ses qualités ; 307. — Marot (Clément), panégyriste de Marguerite ; 305. — Maubourg (Fay de Latour-), maréchal de France ; son buste au musée du Puy ; 314 et 317. — Médicis (Ét. Mège dit), chroniqueur du Puy ; son récit de l’entrée de François Ier au Puy, en 1533 ; 301. — Monastier (le), ville visitée, dit-on, par Marguerite ; 307. — Musée du Puy ; deux portraits de François Ier, sculptés sur bois ; 308 ; — bustes du maréchal de Latour-Maubourg et de Macheco, 313 et 314 ; — dessins de M. Robert ; 318.

Nérac, ville habitée par Marguerite ; 308 — Nez aquilin des Bourbons transmis par Marguerite à ses descendants ; 307. — Nizard, panégyriste de Marguerite ; 305 et 309.

Odos, château du Béarn, où Marguerite est morte ; 312. — Œuvres de Marguerite ; 308, 310.

Pau (château de), édifié par Marguerite ; 307. — Peinture murale des sept arts libéraux à la cathédrale du Puy ; 304. — Perriers (des), homme de lettres, valet de chambre de Marguerite ; 307. — Peutinger (carte romaine dite de), voir Carte de Peutinger. — Portraits de Marguerite ; 313. — Pradier (Jules), introduit M. B. de Latronchère dans l’atelier du statuaire Jouffroy ; 317.

Rabelais, panégyriste de Marguerite ; 315. — Renaissance (la) en France due surtout à Marguerite d’Angoulême ; 315 ; — femmes de lettres de la renaissance ; 303 ; — la renaissance à Lyon et au Puy ; 303. — Revession (Saint-Paulien, Haute-Loire), au IIIe siècle ; 316. — Robert (Camille), graveur du Puy ; — sa gravure représentant la statue de Marguerite ; 314 ; — sa biographie ; 318. — Robert (Victor), peintre, du Puy ; — initie M. G. Robert à l’art du dessin ; 318. — Ronsard, panégyriste de Marguerite ; 308.

Sazerac de Forges, maire d’Angoulême ; statue de Marguerite commandée par lui à M. B. de Latronchère ; 313. — Sainte-Beuve, écrivain critique de Marguerite ; 311. — Scribe, auteur de la comédie des Contes de la reine de Navarre ; 306 — Seymour (Anne, Jeanne et Marguerite de), princesses anglaises, auteurs de pièces de vers en l’honneur de Marguerite ; 308. — Statues, œuvres de M. B. de Latronchère — de Marguerite exposée à Paris, en 1872 ; 313 ; — sa description ; 311 ; — son inauguration en 1877 ; 303 ; — de la prodigalité ; 318 ; — de Valentin Hauy ; 313 ; — du baron Larrey ; 318. — Stuard (Jacqueline), femme de lettres ; 303.

Thiac (de), ancien président de la Société d’agriculture d’Angoulême, communique à M. B. de Latronchère un portrait de Marguerite, peint par Clouet ; 313. — Tisseron, directeur des Annales historiques ; auteur de la biographie de M. B. de Latronchère ; 317. — Tournes (Jean de), éditeur des poésies de Marguerite ; 308. — Truchard du Molin, son opinion sur les excursions de Marguerite de Valois en Velay ; 307.

Usson (château d’), habité pendant vingt ans par Marguerite de Valois ; 307.

Vachères (château de), visité, dit-on, par Marguerite de Valois ; 307. — Varin, architecte, auteur du piédestal de la statue de Marguerite ; 311.

I. H.



  1. Voyez ancienne peinture murale représentant les arts libéraux ; — Université de l’église cathédrale du Puy, etc., par M. Aymard, aux Annales de la Société d’agriculture, etc., du Puy, 1850, p. 561 ; — Congrès scientifique de France, 1855, tome I, p. 158, ouvrage qui contient aussi un beau dessin de cette peinture par M. Daniel Vincent. — Annales de 1852, p. 225.
  2. Le roi à son entrée au Puy, était accompagné d’une suite nombreuse de grands seigneurs au nombre desquels se trouvait son jeune frère « Mgr le duc d’Angolesme » Charles de France, alors âgé de douze ans, fils de Charles d’Orléans, comte d’Angoulême. En l’honneur de ce personnage, on avait placé à la porte principale de la ville (porte Pannessac), au-dessous d’un grand écu de France, deux autres écus aux armes d’Orléans et d’Angoulême. Notre chroniqueur Médicis ne signale pas la présence de Marguerite.
  3. Cette princesse vécut cinquante-sept à cinquante-huit ans, étant morte le 21 décembre 1549, comme le mentionne l’inscription gravée à la face principale du piédestal de la statue.
  4. M. Truchard du Molin, dans ses Baronnies du Velay, — Roche-en-Régnier ; (Paris, Dumoulin, 1874, p. 119) conteste les excursions en Velay que des traditions attribuent à cette princesse ; toutefois avec des réserves qu’on n’est pas étonné de trouver sous la plume de cet éminent historien et qui ouvrent ainsi la voie à de nouvelles recherches.
  5. On peut juger de ce trait caractéristique du visage de François Ier, — le premier des Bourbons qui en offre le vrai type, — sur deux bas-reliefs, de style très-remarquable, conservés au musée du Puy et exécutés dans notre ville, vers l’époque de l’entrée solennelle de ce souverain.
  6. Voyez la note A, à la suite de la présente notice.
  7. Voyez la note B à la suite de cette notice.
  8. Voici le contexte des inscriptions, à la face principale :
    à marguerite d’angoulême

    sœur de françois Ier
    née au château d’angoulême
    le XI avril MCDXCII
    morte au château d’odos en béarn

    le XXI décembre MDXLIX

    aux trois autres faces (une des trois inscriptions pour chaque face) :

    marguerite de la margueritel’heptaméronMDXLIX.
                des princesses MDXLVII

    lettres et nouvelles lettres
    MDCCCXLIMDCCCXLII
  9. Voyez la note C à la suite de cette notice.
  10. Le statuaire s’est cependant attaché à reproduire le portrait de cette princesse, tel que l’offre un tableau attribué au peintre Clouet et qui lui avait été communiqué par M. de Thiac, président de la Société d’agriculture d’Angoulême.
  11. Voyez la note D à la suite de cette notice.
  12. M. Isidore Hedde a voulu généreusement nous exonérer des frais de cette planche, tout en recommandant à son auteur d’y déployer toutes les ressources de son art. Nous lui en exprimons notre gratitude. — Le Comité administratif de la Société.
  13. Mémoire sur les Agesinates de Pline l’Ancien, suivi d’un itinéraire gallo-romain de Périgueux à Saintes. Angoulême, Nadaud et Cie. 1865.
  14. Voyez pour une route gauloise offrant ainsi des pierres itinéraires, le mémoire de M. Aymard sur l’Ancienne route ou estrade du Puy au Forez ; aux Annales de la Société d’agriculture, etc., du Puy, 1869, tome XXIX, p. 604.