Testament d'Elizabeth Queriau
Disposition à cause de mort par la fe Queriau
Fut présente Elizabeth Queriau femme de Pierre Supiot, ouvrier en matelats, demeurante a Paris Rue Dargenteuil, paroisse Saint Roch, trouvée au lit malade de corps, en une chambre au cinquième étage ayant veue sur la cour et dépendante d’une maison dont le sieur de Bouygue est propriétaire, toutefois saine d’esprit, mémoire et jugement ainsy qu’il est apparu aux notaires soussignés par leurs discours et actions.
Laquelle considérant que la maladie dont elle est attaquée depuis cinq ans a eu des effets si prodigieux qu’il pût être utile au public que la cause en soit examinée et s’il est possible connue, a, par forme disposition à cause de mort, dicté aux notaires soussignés, ce qui suit.
C’est à sçavoir qu’elle veut que son corps mort soit remis au sieur Dupouy l’un des membres du collège de chirurgie de cette ville, son chirurgien ordinaire, pour être par luy ouvert et dissequé. Ainsy jugera nécessaire pour l’utilité publique et la perfection de son art à la charge qu’après lad(ite) opération, son corps sera inhumé à la diligence dud(it) S(ieur) Dupouy dans le cimetière de la paroisse où elle décèdera avec les prières et les cérémonies ordinaires. Ce fut ainsi fait, dicté et nommé par lad(ite) femme Supiot auxd(its) no(tai)res, et a été par l’un d’eux, l’autre présent, relu, qu’elle a dit bien entendre et y a persisté à Paris, en sa chambre susd(ite), le vingt deux août mil sept cent cinquante deux et a déclaré ne pouvoir écrire ny signé à cause de la contraction de tous ses membres causée par sa maladie, de ce enquise.
Signatures : Queriau et Langlard