Traité de la peinture (Cennini)/II

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ii.00Comment les uns viennent à l’art poussés par l’élévation de l’esprit, les autres dans l’espoir du gain.

Ceux que l’art enflamme d’un amour naturel se mettent en route pour y atteindre toujours pourvus d’un esprit élevé. Le dessin réjouit leur intelligence, la nature les y pousse d’eux-mêmes, ils y vont sans guide, sans maître, par délicatesse d’esprit. Pour parvenir à en connaître les jouissances, il leur faut alors un maître avec qui, par amour, ils se disposent à l’obéissance et se mettent en servitude pour arriver à la perfection. D’autres le font par pauvreté et besoin ; mais on doit surtout faire cas de ceux qui parviennent par amour de l’art et noblesse de cœur.