Traité de la peinture (Cennini)/LXXVII

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lxxvii.Pour colorer à fresque un vêtement vert changeant.

Si tu veux faire à fresque un vêtement d’ange changeant, couvre le vêtement de deux teintes couleur de chair claire et foncée, les fondant bien dans le milieu de la figure ; tu feras les ombres de la partie la plus obscure avec le bleu d’outremer, et la couleur de chair claire sera ombrée avec la terre verte ; tu les retoucheras ensuite à sec. Remarque que tout travail à fresque doit être conduit à perfection et retouché à sec avec la tempera[1]. Place les lumières sur ce vêtement à fresque de la façon que je t’ai enseignée pour les autres.

  1. Ce passage démontre ou la bonne foi personnelle de l’auteur, ou que de son temps l’ait n’en était pas encore venu à la hauteur qu’il atteignit depuis. Car Vasari, en parlant de la peinture à fresque, déclare choses viles les retouches à sec. Cependant, si on observe minutieusement les travaux à fresque des maîtres les plus déterminés, il y en a bien peu que l’on trouve exempts de retouches, y compris ceux même de Vasari. Corradi les retouchait à l’huile, et Mengs au lait mêlé d’esprit d’eau-de-vie, comme nous rapporte le Requenos (Sul restabili mento, etc.) (Cav. Tambroni.)

    Les retouches me paraissent plus difficiles à faire que la fresque elle-même. Elles sont quelquefois forcées, mais je ne les comprends pas dans une opération si simple que celle mentionnée au ch. 77. (V. Mottez.)