Traité des instruments de martyre et des divers modes de supplice employés par les païens contre les chrétiens/Chapitre V

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Traduction par un inconnu, sur les originaux italien et latin.
Charles Carrington (p. 100-110).

CHAPITRE V[modifier]

Instruments à l’aide desquels les Païens avaient coutume de déchirer la chair des fidèles serviteurs du Christ, savoir : griffes de fer, crampons, étrilles.[modifier]

Trois instruments différents étaient employes par les adorateurs du diable (ainsi qu’il est attesté par beaucoup d'Actes des martyrs) pour mutiler les chrétiens, savoir : les griffes de fer, les crampons et les étrilles. Parmi ceux-ci, la premiere espèce est mentionnée par Tertullien, particulièrement dans son ouvrage Contre les Gnostiques, où il écrit : « Ils éprouvent certains chrétiens par le feu, d’autres par l’épée, d’autres par les bêtes sauvages ; pourtant d’autres encore goûtent le martyre par le fouet ou les griffes de fer » ; de même dans son Apologie aux Chrétiens : « Vous attachez les chrétiens à des croix et les fixez à des poteaux. Dites-moi, quelle déformation ne subira pas l’argile placée sur la croix ou sur le poteau ? Sur le gibet fut consacré le corps de notre Dieu et avec des griffes vous déchirez le corps des martyrs chrétiens. » Et encore autre part : « Oui, que les princes déchirent leur chair et que leur corps soit élevé sur la croix ». De même saint Cyprien dit aussi dans son Epître à Donatus : La lance, l’épée et l’exécuteur sont prêts, ainsi que la griffe qui pique et perce. » Et dans un autre endroit : « Maintenant le cheval de bois va les torturer et la pince de fer va les percer. » Saint Grégoire

de Nysse aussi, dans sa Vie de saint Grégoire Thaumaturge : Page:Gallonio - Traité des instruments de martyre.djvu/141 Page:Gallonio - Traité des instruments de martyre.djvu/142
Fig. XVI
A. — Griffes de fer. B. — Étrilles. C. — Crampons.
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Fig. XVII
A. — Martyr torturé au moyen des griffes de fer ou pinces.
B. — Déchiré avec les crampons.
C. — Lacéré avec des étrilles.
Page:Gallonio - Traité des instruments de martyre.djvu/153 ou dompté. O temps heureux et béni ! O êtres fortunés ! dont la

valeur et la vertu etaient telles qu en ces jours, les jeunes garc,ons eux-memes ne tremblaient pas devant les tortures les plus terribles. Ces vaillants athletes du Christ etaient dechires avec des pinces de fer et des verges. Puis, pour leur plus horrible tor ture, ces princes des tenebres (voyez Eusebe, Histoire Ecclesias- tique) inventerent le supplice de les detirer, alors qu ils etaient déjà pleins de blessures et de coups, dans des blocs, jusqu'aux quatrième et cinquième trous. Pourtant, quoiqu'ils endurassent la plus terrible douleur, pas un murmure et pas une plainte ne se faisaient entendre, car, avec une Constance et une fermeté silen- cieuses, ces braves coeurs montraient de la patience dans l'adversité. Mais, si vous désirez en savoir davantage, sur cette sorte de torture, retournez à ce que nous avons dit à ce sujet, dans le chapitre III, où nous avons montré comment le cheval de bois était une chose et le bloc une autre, et où nous avons donné beaucoup de détails relatifs à cet ordre de choses.