À formater

Trois Filles de leur mère/Chapitre 4

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
◄   Chapitre III Chapitre V   ►

IV

Quatre heures s’écoulèrent. Je dînai seul dans un petit restaurant sans femmes, pour reprendre un peu mes forces ; pour reprendre surtout mes esprits.

Mes forces revinrent assez vite ; mais mes esprits furent plus lents.

Quand je rentrai, vers onze heures, il me restait encore quelque mal à comprendre ce qui m’était arrivé.

Donc j’avais pour voisine une belle Italienne qui vendait ses filles. Que j’eusse pris l’une de ses trois filles, c’était tout simple. De toute antiquité les étudiants et les filles de quatorze ans ont couché ensemble. Que la mère, habituée à partager les amants de ses filles, eût sonné chez moi aussitôt après, c’était encore tout naturel.

Mais pourquoi m’avait-elle envoyé Lili ? Pourquoi m’avait-elle promis la visite de…

On frappa. On frappa deux fois… J’allais ouvrir. Une voix douce et tranquille me dit :

« II paraît que c’est mon tour ? » Je reculai. Teresa m’avait prévenu que Charlotte était la plus jolie de ses filles, mais je n’espérais pas qu’elle le fût à ce point, et je le lui dis en pleine figure :

« Dieu que vous êtes jolie !

— Voulez-vous vous taire ! fit-elle tristement. Toutes les filles se valent.

— C’est vous qui êtes Charlotte ?

— Oui. Je vous plais ?

— Si vous me plaisez ! »

Elle m’interrompit pour me dire avec une sorte de soulagement et de lassitude :

« En bien, tant mieux, parce que moi, je me donne comme je suis, vous savez, je ne suis pas coquette pour un sou, et si tu… si vous… Oh ! on se tutoie, hein ? c’est plus simple.

— Et on s’embrasse ?

— Tant que tu voudras. »

Je lui pris la bouche passionnément. Le baiser qu’elle me rendit avait plus de mollesse que d’ardeur, mais il était de bon accueil. Elle dit seulement, quand je lui mis la main sous les jupes :

« Laisse-moi donc me déshabiller.

— Crois-tu que j’ai le temps !

— Tu as toute la nuit. »

Et sans hâte, avec la simplicité d’un modèle qui ôte ses nippes devant un peintre, elle enleva sa robe noire, ses bas, sa chemise et, nue devant moi, elle soupira :

« Tu vois bien que je suis comme les autres. »

Elle était délicieuse. Moins brune de peau que sa mère, mais aussi noire de poils et de cheveux, elle avait des formes du plus doux contour, et tout en elle était douceur : le regard, la voix, la peau, la caresse.

Quand elle fut sur mon lit et entre mes bras elle murmura presque humblement :

« Je voudrais te faire plaisir… Tu n’as qu’à demander, je ferai ce que tu voudras et comme tu voudras. »

Cette fois, une furieuse envie me saisit de posséder cette jolie fille par la voie la plus naturelle. Je lui dis que je l’aimais, que je voulais son plaisir d’abord et le geste que je fis lui laissa comprendre comment je l’entendais.

Mais Charlotte leva les sourcils et avec une grande innocence :

« Baiser ? dit-elle. Oh ! si tu veux ! Mais si c’est pour mon plaisir… non ! Moi, tu sais, je ne suis pas une fille compliquée, je n’aime qu’une chose.

— Quoi ?

— Quand je baise, la peur que j’ai d’être enceinte me coupe toute envie de jouir. Je n’aime pas baiser. Je n’aime pas non plus qu’on me fasse minette, parce que ça m’éreinte. Maman adore ça, je lui fais et je ne veux pas qu’elle me le rende.

— Alors, quand tu veux jouir, comment jouis-tu ?

— Je fais comme une jeune fille du monde : je me branle », dit Charlotte avec un triste sourire.

J’étais confondu. Je voulus la faire répéter :

« Comment, tu es dépucelée, tu fais l’amour de toutes les manières, tu as tous les jours des hommes, des femmes, et… et tu te branles ? Je comprends cela d’une gosse comme Ricette ; mais toi qui as vingt ans ?

— Grand gosse toi-même, fit-elle, est-ce que tu ne sais pas que toutes les putains se branlent ?

— Charlotte je ne veux pas que tu te traites de putain !

— Pardon, fit-elle drôlement. Ne sais-tu pas que toutes les pucelles se branlent ? »

Je souris à peine. J’étais agacé. Charlotte insouciante, continua de la même voix lente et molle :

« Moi, je ne me cache de rien. Devant n’importe qui, je me branle quand ça me prend.

— Et ça te prend souvent ?

— Evidemment… J’aime pas rester excitée, ça me fatigue… Ce matin avant de me lever je ne l’ai pas fait, mais l’eau de mon bidet était chaude, mon bouton s’est mis à bander… je me suis branlée.

— À cheval sur ton bidet ?

— Oui, ce n’était pas la peine de me recoucher. Ensuite après le déjeuner parce que… Mais tu vas te moquer de moi.

— Non. Dis tout.

— Lili me fourre un biscuit dans le ventre et il faut que je me branle dessus pour qu’elle le mange.

— Et comme tu es une bonne fille…

— Oh ! je fais tout ce qu’on veut. Enfin, après le dîner, on me parlait de toi, il y avait huit jours que je n’avais pas couché avec un jeune homme, je pensais à des choses !.,. alors tout en causant… comme j’avais envie… »

Sans achever sa phrase, elle glissa le doigt dans son entrejambes et, me tendant ses lèvres, elle recommença paisiblement à se masturber.

« Ah ! non ! m’écriai-je. Pas sur mon lit ! Quand j’ai par bonheur dans mes bras une aussi jolie fille que toi, ne comprends-tu pas que j’ai envie de la faire jouir moi-même ?

— Et ne comprends-tu pas que tu me ferais jouir si j’avais ta queue dans le derrière et ta bouche sur ma bouche pendant que je me branle ?

— Enfin ! dis-je avec éclat, je ne peux pourtant pas vous enculer toutes les quatre ! »

J’avais dit cette phrase avec tant de mauvaise humeur que la pauvre Charlotte se mit à pleurer.

« Voilà bien ma chance, fit-elle. On dit que je suis gentille et c’est toujours moi qu’on attrape. Tu as été charmant pour ma mère et mes sœurs. Je viens pour toute la nuit, et dès les premiers mots j’ai déjà une scène. »

Elle pleurait simplement, sans aucun sanglot, mais n’en paraissait que plus pitoyable. Je la pris dans mes bras, je balbutiai :

« Charlotte ! ne pleure pas ! je suis au désespoir.

— Et naturellement voilà que tu débandes ! fit-elle avec une désolation qui me fit sourire malgré moi.

— Charlotte ! ma jolie !

— Non, je ne suis pas jolie, puisque tu débandes ! Tu as bandé pour maman, pour Ricette et pour Lili ; mais auprès de moi, voilà… voilà… »

Les larmes l’étouffaient. J’étais désolé. Je ne savais comment arrêter cette douleur peu raisonnable, quand Charlotte se releva et, avec ce besoin de logique et de clarté qui est le propre des esprits simples elle reprit de sa voix lente et bonne :

« Je t’ai dit que je ferai tout ce que tu voudras. Tu peux jouir dans mon chat, dans mon cul, dans ma bouche, entre mes seins, sous mes bras, dans mes cheveux, sur ma figure, jouis dans mon nez si ça t’amuse, je ne peux pas mieux dire, voyons ? je ne peux pas être plus gentille ?

— Mais, ma Charlotte…

— Mais, mon chéri, tu me demandes quel est mon plaisir, eh bien, mon plus grand plaisir, c’est de me branler quand on m’encule. Nous sommes toutes les quatre comme ça, nous avons ça dans le sang, ce n’est pas ma faute. Et nous ne sommes pas les seules, mon Dieu ! Ce que j’en ai vu quand j’étais gosse, des écolières et des arpètes qui me disaient en confidence : Moi aussi, j’aime bien qu’on m’encule.

— Alors…

— Alors fais de moi ce qu’il te plaira si c’est ton plaisir que tu cherches ; mais si c’est le mien, encule-moi et laisse-moi me branler toute seule. As-tu bien compris ? »

Nos bouches se réunirent et le premier effet de la réconciliation fut de me remettre aussitôt dans un état plus digne d’elle. Je cédai à ce qu’elle voulut, mais elle ne me prit pas au mot sur-le-champ et, après m’avoir rappelé qu’elle n’aimait pas qu’on lui fît minette, elle se mit légèrement sur moi, tête-bêche.

C’était une bien jolie chose que le con de Charlotte, peut-être parce qu’elle ne s’en servait guère…, mais non, car le second trou, dont elle se servait tant, était sans défaut comme celui de Teresa.

Toute molle et calme qu’elle fût, Charlotte était une jeune personne fort humide, une de celles qui disent : « Je mouille pour vous » comme une autre dirait : « Je brûle. » Ses poils étaient bien plantés, plus lustrés et moins longs que ceux de sa mère, mais ils croissaient aussi à la naissance des cuisses et ils emplissaient le sillon de la croupe.

Après tout ce que venait de dire Charlotte, je ne voulus pas lui laisser de doute sur mes intentions. J’ouvris ses fesses entre mes mains et je touchai du doigt ce qu’elle m’offrait… Je me rappelais une jeune fille à qui j’avais fait cela et qui s’était écriée avec un frémissement de l’arrière-train : « Oh, ta queue ! Ta queue ! ta queue ! » Charlotte coulait beaucoup, mais ne frémissait guère et ne criait pas. En outre, elle était plus habituée a donner des caresses qu’à en recevoir. Par une méprise que sa profession expliquait assez, elle prit mon geste pour un signal et comme elle ne léchait que mes testicules elle me donna sa langue plus bas.

Charlotte n’était pas vicieuse.

La plupart des hommes ignorent tellement l’adolescence féminine qu’ils ne sauraient comprendre comment une jeune fille peut avouer son goût de se branler quand on l’encule et n’avoir aucun sens du vice. Les jeunes filles me comprendront mieux et cela me console, car il est évident que ce livre sera lu par les jeunes filles plus souvent que par les maris.

Donc, Charlotte n’avait aucun sens du vice, heureusement pour elle et pour moi ; mais elle était « sensible », comme disaient les auteurs du dix-huitième siècle. Et, sans cris ni soupirs ni trémoussements de la croupe, elle se mit à baver si abondamment que la petite Lili (vicieuse, celle-là) eût trempé trois biscuits dans cette flûte mousseuse. Cela débordait sur la vulve et cela passait par-dessus les poils… Je me retirai à temps. Ce que je venais de voir m’avait consolé de ne pas posséder Charlotte par la voie inondée.

Quand nous nous retrouvâmes côte à côte, un nouvel incident nous arrêta. Charlotte ne voulait rien choisir, ni proposer. Elle n’avait ni goût, ni caprice, ni préférence, ni invention. Imaginer ou décrier, cela la fatiguait.

« Pourvu que tu m’encules et que je me branle, dit-elle, je serai contente.

— Alors mets-toi la tête par terre et les deux cuisses sur le lit.

— Si tu veux ! » fit-elle simplement.

Puis, dès qu’elle eut compris que ce n’était pas sérieux, elle prit mon visage entre ses belles mains et me dit avec un sourire, sans amertume :

« Tu t’amuses quand tu te fous de moi ? Eh bien ! continue toute la nuit et chaque fois que nous coucherons ensemble. C’est le plus facile de tous les jeux. Je crois tout ce qu’on me dit et je ne me fâche de rien

— Tu es désarmante ! lui dis-je.

— Je suis désarmée, fit-elle, parce que je sais depuis longtemps que je suis une pauvre bête. »

Mot lamentable, mot tragique ! Je n’oublierai jamais le ton que prit Charlotte pour me dire ce mot-là. Et les femmes sont bien folles de croire qu’elles nous séduisent par l’art de s’embellir. Charlotte faillit me prendre jusqu’au fond du cœur par cet aveu qu’elle me fit.

Nue devant moi, elle avait la tête inclinée, les mains jointes sur le ventre au niveau de ses poils… Je crus la regarder pour la première fois. Je vis que sa beauté, comme son caractère, était absolument sans fard. Ni rouge aux lèvres, ni fer aux cheveux ; rien aux cils ni aux paupières. Je la trouvai si simple, si belle et si bonne, que je lui dis en la brusquant par les coudes et par les hanches :

« Oui, tu es une pauvre bête, Charlotte, si tu ne crois pas tout ce que je vais te dire, m’entends-tu, Charlotte ? mot à mot. Tu es belle de la tête aux pieds. Il n’y a pas un trait de ton visage, pas un poil de ton ventre, pas un ongle de tes orteils qui ne soit joli. Et tu es aussi bonne que belle. Je te connais, maintenant, et c’est à moi de te répéter : fais ce que tu voudras sur mon lit. Je ne te défends qu’une chose, c’est d’injurier la fille que j’aime et contre laquelle je bande. Si tu la traites encore de putain et d’idiote…

— Non, dit-elle gaiement, je vais lui faire la cour, je vais la branler, elle en a envie. Et je lui ouvrirai moi-même les fesses pour que tu l’encules.

— Montre comment. »

Elle était couchée auprès de moi. Elle se retourna sans aucun dessein de me proposer une posture ; mais je me hâtai de la prendre ainsi.

Cela se fit avec une facilité extraordinaire, et que j’éprouvai maintes fois par la suite. L’anus de Charlotte ressemblait à ces gaines de poignards qui sont parfaitement strictes et ajustées, mais où la lame entre d’elle-même. Pour le dire crûment, mais en termes clairs : aussitôt qu’on bandait sous les fesses de Charlotte, on les enculait malgré soi mais l’entrée en était aussi ferme que souple et, par un ensemble de qualités qu’il serait indécent de louer outre mesure, on y pénétrait plus vite que l’on ne pouvait en sortir.

Charlotte enculée devint encore plus Charlotte qu’avant : plus molle, plus humide, plus douée, plus tendrement abandonnée. Je m’étais un peu retourné, de telle sorte qu’elle était presque couchée sur moi de dos, ce qui lui permit d’ouvrir les cuisses dans tout leur écartement. J’y mis la main avant elle : c’était un lac. Songeant qu’elle ne s’était pas encore branlée, je me demandai quel phénomène jaillirait sous ses doigts quand elle aurait fini.

Ses gémissements commencèrent au premier moment qu’elle fut pénétrée et durèrent huit ou dix minutes, sans crescendo, sans effet. Elle semblait insouciante de dissimuler son plaisir et surtout de le crier comme une actrice. Elle se branlait si lentement que sa main paraissait immobile, et moi-même, comprenant assez qu’elle aimait ces voluptés calmes, je ne faisais dans ses chaudes entrailles que des mouvements imperceptibles. Vers la fin, prise d’un scrupule qui la peint tout entière, elle tourna vers moi un oeil languissant et me dit avec faiblesse :

« Veux-tu que je te parle ? Tu vois si je suis contente quand tu m’encules ! Aimes-tu que je te dise tout ce que je sens pendant que j’ai ta queue dans le trou du cul ?

— Non. Dis-moi seulement quand…

— Quand je déchargerai ?

— Oui.

— Quand tu voudras. Aussi souvent que tu voudras. Je l’ai fait en t’embrassant avant que tu m’encules et je suis prête à recommencer.

— Tout de suite ?

— Mais oui. Tu ne vois donc pas que je me branle « autour » ? Quand tu me diras de jouir, je jouirai. »

Ces choses-là ne se disent pas. Je lui fis comprendre que je l’attendais et son plaisir qui devança le mien d’un instant se prolongea pourtant davantage, car les femmes jouissent plus longtemps que nous.

La minute qui suivit ne nous sépara point. Charlotte restait dans mes bras et me regardait en silence avec cette expression de gratitude que tous les amants connaissent.

« J’aime tes seins », lui dis-je en les caressant.

Et je n’avais dit que cela et j’espère que j’allais trouver quelque chose de mieux, quand elle m’interrompit avec une exclamation de surprise :

« Oh ! que tu es gentil ! C’est maintenant que tu aimes mes seins, mon chéri ? Tu viens d’enculer la pauvre Charlotte et tu n’en es pas dégoûté ?

— Dégoûté ? mais tu es folle.

— Si tu savais ce que c’est que la vie d’une putain…

— Je t’avais défendu de te traiter ainsi.

— Alors qu’est-ce que je suis depuis douze ans qu’il me passe tous les jours quatre ou cinq hommes sur le derrière et que n’importe quelle gousse peut me frotter son cul sur la gueule ? Si je te dis que toutes les putains se branlent, c’est qu’elles ont des raisons pour ça. Quand on fait le métier, on se branle ; autrement on ne jouirait guère. En tout cas, on sait une chose, c’est que quand on a tout fait pour plaire à un homme et qu’il a fini de décharger, on n’est plus qu’une putain et une fille de putain.

— Ma « pauvre Charlotte », comme tu dis, je t’assure que…

— Et je ne suis pas habituée qu’on me fasse des compliments sur mes nichons quand on vient de m’enculer, voilà. »

Elle avait encore les larmes aux yeux. Je ne savais que lui répondre. L’aimais-je assez pour me faire aimer d’elle ?

Afin de me laisser le temps de la réflexion et de mieux connaître ma compagne de lit, je posai une ou deux questions auxquelles Charlotte répondit par toute une histoire : celle de sa vie.

◄   Chapitre III Chapitre V   ►