Utilisateur:TheNonox/brouillon

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Septieme Table. Comparaison de la résistance du bois, trouvées par les expériences précédentes, & de la résistance du bois suivant le regle que cette résistance est comme la largeur de la piece, multipliée par le quarré de sa hauteur, en supposant la même longueur.
Note. Les astérismes marquent que les expériences n’ont pas été faites.
Longueur des pieces. Grosseurs.
4
pouces.
5
pouces.
6
pouces.
7
pouces.
8
pouces.
Piés. Livres. Livres. Livres. Livres. Livres.
7 5312 11525 18950 32200 48100
47649
5901 19915 31624
47198
8 4550 9787 15525 26050
9 4025 8308 13150 22350
10 3612 7125 11250 19475 27750
12 2987 6075 9100 16175 23450
14 ...... 5300 7475 13225 19775
16 ...... 4350 6362 11000 16375
18 ...... 3700 5562 9425 13200
20 ...... 3225 4950 8275 11487
22 ...... 2975
24 ...... 2162
28 ...... 1775

Le bois sur pié prend différentes dénominations selon ses différentes qualités. Il s’appelle

Bois arsin, lorsqu’il a été maltraité par le feu.

Bois blanc. Voyez Blanc-bois.

Bois bombé, s’il a quelque courbure naturelle.

Bois carié ou vicié, s’il a des malandres ou nœuds pourris.

Bois chamblis ; quand il a été maltraité par les vents, soit qu’il ait été déraciné & renversé, soit que les branches seulement en ayent été rompues.

Bois charmé, lorsqu’il a reçû quelque dommage dont la cause n’est pas apparente, & qu’il menace de périr ou de tomber.

Bois en défends, lorsqu’il est défendu de le couper, & qu’ayant été reconnu de belle venue, on veut lui laisser prendre tout son accroissement. Ces défends ne sont guere d’usage que dans les grandes forêts ou les bois dégradés ou trop jeunes, pour qu’on en puisse faire usage. Les taillis sont en défends de droit jusqu’à cinq & six ans. Le défends s’étend toujours aux chevres, cochons, moutons, & autres animaux mal-faisans, hormis le tems de la glandée pour les cochons.

Bois défensable, lorsqu’il est permis, par celui à qui il appartient de permettre, de faire les coupes & paissons convenables, parce qu’il est en état de résister.

Bois encroué, lorsqu’il a été renversé sur d’autres en l’abattant, & que ses branches se sont entrelacées avec les branches des arbres sur lesquels il est tombé.

L’ordonnance défend d’abattre les bois sur lesquels d’autres sont encroüés.

Bois en étant, quand il est debout.

Bois à faucillon, lorsqu’il s’agit d’un petit taillis qu’on peut abattre à la serpette.

Bois gelif, s’il a des gersures ou fentes causées par la gelée.

Bois marmentaux ou de touche, lorsqu’ils entourent un château, une maison, un parterre, & qu’ils lui servent d’ornement. Les usufruitiers n’en peuvent disposer.

Bois mort, s’il ne végete plus, soit qu’il tienne à l’arbre, soit qu’il en ait été séparé. Voyez Mort bois.

Bois mort en pié, s’il est pourri sur pié, sans substance, & bon seulement à brûler.

Bois en pueil, si c’est un bois qui ait été nouvellement coupé, & qui n’ait pas encore trois ans. Il est défendu d’y laisser entrer aucun bétail.

Bois rabougri, s’il est malfait, tortu, & de mauvaise venue.

Bois recépé, quand sur quelque défaut qu’on lui a remarqué, on l’a coupé par le pié pour l’avoir plus promptement & de plus belle venue.

Bois sur le retour, lorsqu’il est trop vieux, qu’il commence à diminuer de prix, & que les chênes ont plus de deux cents ans.

Bois de haut revenu, s’il est de demi-futaie de 40 à 60 ans.

Bois vif, quand il porte fruit & qu’il vit, comme le chêne, le hêtre, le châtaignier, & autres qui ne sont point compris dans les morts-bois.

Le bois abattu ou pris selon la premiere acception du terme bois, ou relativement aux usages qu’on en fait dans la société, peut se distribuer en bois de charpente, de sciage, de charronage, & de chauffage.

Des bois de charpente. La provision des bois de charpente, pour la fourniture de Paris, se fait par trois sortes de marchands, les forains domiciliés, les forains qui vendent en arrivant, & les regratiers, qui ont leurs magasins dans la ville & les fauxbourgs, mais ailleurs que sur les ports. Ces marchands forment trois corps séparés, mais sans communauté ni entr’eux ni en particulier. C’est un commerce libre. L’île Louvier a été le lieu d’abordage des bois à bâtir. Tous les marchands ont eu le même droit d’y descendre. Chacun prenoit la place qui lui convenoit, sans payer de droit, observant seulement de ne pas occuper trop de terrein. Les forains domiciliés tiennent en tout tems leur chantier ouvert pour le service du bourgeois ; il n’est sujet à aucune visite de police : le forain non domicilié est obligé de tenir port pendant trois jours, afin de donner le tems au bourgeois de se pourvoir ; les charpentiers & menuisiers ont la préférence sur les regratiers, & peuvent même rompre leur marché. Le regratier peut faire exploiter pour son compte : mais il ne peut laisser son bois sur les ports ; il faut qu’il le fasse entrer dans ses chantiers immédiatement après l’achat.

Le commerce des bois, soit de chauffage, de charpente ou de menuiserie, pris en grand & dans la forêt, demande une grande expérience : on peut y perdre ou y gagner beaucoup ; le moindre mécompte sur l’étendue du terrein, la quantité des bois, leur qualité, l’exploitation & le transport, tirent à des conséquences immenses ; & tel marchand croit sa fortune faite, tant que son bois est sur pié, qui se trouve à moitié ruiné quand il est abattu.

Le bois de chêne est le meilleur de tous les bois pour la charpente, à cause qu’il ne pourrit point facilement quand il est employé sur terre & dans l’eau, & qu’il est plus fort que les autres bois.

Le bois de châtaignier est bon pour les mêmes ouvrages, pourvû qu’il soit à couvert. La plûpart des anciens édifices ont leur charpente de ce bois.

Le bois d’aune ne pourrit point non plus dans l’eau,