Utilisateur:Zyephyrus/Janvier 2015/Odyssée, juxta/6

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Titre : Chants XVII, XVIII, XIX et XX de l'Odyssée / Homère ; [expliqués littéralement, traduits en français et annotées par M. Sommer,...]

Auteur : Homère

Éditeur : L. Hachette et Cie (Paris)

Date d'édition : 1855

Contributeur : Sommer, Édouard (1822-1866). Éditeur scientifique. Traducteur

Type : monographie imprimée

Langue : Grec

Format : 1 vol. (280 p.) ; in-16

Format : application/pdf

Droits : domaine public

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6227821b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-320 (293)

Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30614751d

Description : Collection : Les Auteurs grecs expliqués d'après une méthode nouvelle par deux traductions françaises...

Provenance : bnf.fr Le texte affiché comporte un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance obtenu pour ce document est de 99 %.

LES

AUTEURS GRECS

F.xpLiouÉs O'APUÈS cru: MÉTHODF. NOI'VEM.K

PAR DEUX TRADUCTIONS FRANÇAISES Ces chants ont été expliqués littéralement, traduits en français et annotés par M. Sommer, agrégé pour les classes supérieures, docteur ès lettres.

© LES

AUTEURS GRECS EXPLIQUÉS D'APRÈS UNE MRTJlODK NOUVELLE PAR DEUX TRADUCTIONS FRANÇAISES

L'UIÎT Tii r riynr ET juxtalinéaire présentant LE mot a mot français ,~-t~ K 1 EGARD DES MOTS GRECS CORRESPONDANTS ^.,\N * l'âb^< ! eNcorrecte ET précédée DU texte grec

les sommaires et des notes 114, SOCIÉTÉ DE PROFESSEURS

ET DHELLÉNISTIK,

HOMÈRE

CHANTS XVII, XVIII, XIX ET XX DE L'ODYSSÉE

PARIS LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie RUE HERRE-SA.RRÂZtN, N° 14 (Près de l'Ecole de Médecine)

1855 AVIS RELATIF A. LA TRADUCTION JUXTÂHNÉARIE.

On a réuni par des traits les mots français qui traduisent un seul mot grec.

On a imprimé en italiques les mots qu'il était nécessaire d'ajouter pour rendre intelligible la traduction littérale, et qui n'avaient pas leur équivalent dans le grec.

Enfin, léS mots placés entre parenthèses, dans le français, doivent être considérés comme une seconde explication, plus intelligible que la version littérale.

ARGUMENT ANALYTIQUE DU DIX-SEPTIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Télémaque part pour la ville et ordonne à Eumée de conduire le mendiant au palais (1-30). Joie de Pénélope et de ses femmes au retour de Télémaque (31-60). Il se rend à l'assemblée pour chercher son hôte Théoclymène, qu'il emmène chez lui (61-84). Pendant le repas, Télémaque raconte en peu de mots son voyage à sa mère (85-149). Théoclymène renouvelle ses assurances au sujet du prochain retour d'Ulysse; les prétendants se livrent à leurs jeux en attendant le souper (150-182). Ulysse et Eumée arrivent auprès ueia IOntaine des Nymphes; le berger Mélanlhius les insulte et maltraite Ulysse (182-260). Bientôt cependant ils sont à la porte du palais; le vieux chien Argus reconnaît son maître et meurt (260,327). Ils entrent dans la salle où les prétendants prennent leur repas; Télémaque donne du pain et des viandes au mendiant (328-358). Ulysse sollicite la pitié des prétendants; querelle d'Eumée et d'Antinous (359-404). Ulysse raconte ses malheurs pour attendrir Alcinoüs, qui lui lance un escabeau à l'épaule. Imprécations d'Ulysse ; indignation des prétendants contre Alcinoiis (405-491). Pénélope désire entretenir le mendiant et le fait appeler par Eumée; mais Ulysse, craignant la colère des prétendants, remet l'entretien au soir (492-588).

Eumée s'en retourne vers ses troupeaux (689-60G).

Quand parut la fille du maLin, l'Aurore aux doigts de roses, Télémaque, le fils chéri du divin Ulysse, noua sous ses pieds de belles sandales; il prit une lance solide qui s'adaptait à sa main, et, au moment de se rendre à la ville, adressa la parole à son pasteur : eL Cher Eumée, je vais à la ville, afin que ma mère me voie; car je ne pense pas qu'elle cesse de gémir tristement et de verser des larmes amères avant que ses yeux m'aient vu ; pour toi, voici ce que je te recommande. Amène à la ville ce malheureux étranger, pour qu'il y mendie sa nourriture ; chacun à son gré lui donnera le pain et la coupe : car je ne puis me charger de tous les hommes, moi qui ai HOMÈRE.

L'ODYSSÉE.

CHANT XVII.

Mais quand parut l'Aurore fil le-du-m a tin aux-dbi g ts-de-rose s, donc alors ensuite Télémaque, fils chéri du divin Ulysse, attacha sous ses pieds ses belles sandales; et il prit une lance robuste, qui s'adaptait aux mains à lui, se-dirigeant-yers la ville, et il dit-à son pasteur-de-porcs : a Cher Eumée, assurément moi je vais à la ville, afin que ma mère voie moi; car je ne crois pas elle devoir cesser auparavant et les pleurs tristes et le gémissement larmoyant, avant que du moins elle ait vu moi-même; maisj'enjoinsà toi ainsi (ce qui suit).

Conduis à la ville l'étranger infortuné, afin que là-bas il mendie son repas (sa nourriture; ; mais celui qui aura voulu donnera à lui un mOTceau-de-pain et une coupe ; car il n'est nullement passible tant de chagrins dans le cœur. Si notre hôte s'irrite, tant pis pour lui : j'aime toujours à dire la vérité. »

L'ingénieux Ulysse répliqua : « Ami, je ne désire pas non plus qu'on me retienne ici; pour un mendiant il vaut mieux demander sa nourriture à la ville que dans les champs: chacun me donnera selon son gré. Je ne suis plus d'âge à rester dans une ferme pour exécuter tous les1 ordres d'un maître. Va donc; le pasteur me conduira, comme tu le lui commandes, dès que je me serai réchauffé au foyer et que la chaleur du jour sera venue : car je n'ai que de bien misérables vêtements, et je crains de souffrir de la rosée du matin : d'ailleurs on dit que la ville est loin. »

Il dit ; Télémaque sortit de la ferme, marchant d'un pas rapide et méditant la perte des prétendants. Lorsqu'il fut arrivé à son magni- moi me charger de tous les hommes, ayant certes des douleurs dans mon Et si l'étranger [cœur.

s'irrite fortement, ce sera plus douloureux pour lui-même; car" assurément il est agréable à moi de dire-des choses vraies. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à lui : « 0 ami, ni assurément moi-même je ne désire être retenu ; il est meilleur pour un mendiant de mendier son repas (sa nourriture) dans la ville que dans les champs ; et celui qui aura voulu donnera à moi.

Car je ne suis plus d'-âge à rester dans des étables, de-façon-à obéir en tout à un maître ayant enjoint.

Mais va; et cet homme, à qui tu ordonnes, conduira moi aussitôt, après que je me serai chauffé au feu et que la chaleur du jour se sera produite ; car j'ai ces vêtements terriblement mauvais ; je crains que le froid du-matin ne dompte moi ; et vous dites la ville être loin. » Il dit ainsi ; mais Télémaque était allé à travers l'étable, s'avançant rapidement de ses pieds; et il méditait des maux pour les prétendants.

fique palais, il déposa sa lance contre une haute colonne, puis il entra et franchit le seuil de pierre.

Sa nourrice Eurycice, qui recouvrait de tapis les siéges travaillés avec art, l'aperçut avant tous les autres. Elle vint droit à lui en pleurant ; autour d'elle se rassemblèrent les autres servantes du patient Ulysse, et le serrant dans leurs bras elles baisaient sa tête et ses épaules.

La prudente Pénélope sortit de son appartement, semblable à Diane ou à Vénus aux cheveux d'or ; elle jeta ses bras en pleurant au cou de son fils chéri, baisa sa tête, ses beaux yeux, et dit en soupirant ces paroles ailées : « Te voilà donc, Télémaque, ma douce lumière? Ah ! je n'espérais plus te revoir, depuis qu'un vaisseau t'emmena vers Pylos, en cachette, contre mon gré, pour chercher des nouvelles de- ton père.

Mais allons, raconte-moi ce que tu as vu. » Mais lorsque donc il fat arrité à ses demeures bien-habitées, il déposa sa lance [haute, l'ayant appuyée contre une colonne et lui-même alla au-dedans et franchit le seuil de-pierre.

Mais Euryclée sa nourrice, étendant des peaux sur les sièges façonnés-avec-art, vit lui de beaucoup la première.

Et ayant pleuré ensuite elle alla droit à lui ; et donc les autres servantes d'Ulysse au-cœur-courageux se rassemblèrent autour de lui, et l'embrassant lui baisaient et la tête et les épaules.

Et la très-prudente Pénélope alla hors de sa chambre, semblable à Diane ou à Y-énus aux cheveux d'-or; et ayant pleuré elle jeta ses deux-bras autour de -son fils chéri; et elle embrassa lui et à la tête et à ses deux beaùx yeux, et donc sanglotant elle dit-à lui ces paroles ailées : cr Tu es arrivé, Télémaque.

ma douce lumière.

Moi-du-moins je ne pensais pas devoir voir encore Loi, - depuis que tu es parti pour Pylos sur un vaisseau en cachette, contre-le-gré de moi, [velles) pour-chercher l'audition (des noude ton père chéri.

Mais va, raconte-moi comment (ce que) [vu). »

tu as rencontré le spectacle (tu as Le sage Télémaque lui répondit : « Ma mère, n'excite point mes pleurs et ne trouble point mon cœur en ma poitrine, quand je viens d'échapper à un terrible trépas; mais plutôt baigne-toi, couvre ton corps de vêtements purs, monte avec tes femmes aux appartements supérieurs, et fais vœu d'immoler à tous les dieux des hécatombes sans tache, si Jupiter accomplit les œuvres de la vengeance. Pour moi, je me rendrai à l'assemblée, afin d'appeler l'étranger qui m'a suivi à mon retour en ces lieux. Je lui ai fait prendre les devants avec mes divins compagnons ; j'ai ordonné à Pirée de le conduire dans sa demeure, de le soigner en ami et de l'honorer jusqu'à ce que je fusse arrivé. » Il dit, et Pénélope ne répondit pas; mais elle se baigna, couvrit son corps de vêlements purs, monta avec ses femmes aux appartements supérieurs, et fit vœu d'immoler à tous les dieux des hécatombes sans tache, si Jupiter accomplissait les œuvres de la vengeance.

Télémaquesortit ensuite du palais, sa lance à la main, et ses chiens Et le sage Télémaque dit à elle à-son-tour en-réponse: « Ma mère,

ne soulève pas à moi le gémissement et ne remue pas le cœur dans la poitrine à moi, quoique ayant évité une mort terrible; mais t'étant baignée, ayant pris pour ton corps des vêtèments purs, étant montée aux appartements-supérieurs avec tes femmes suivantes, fais-vœu de sacrifier à tous les dieux des hécatombes accomplies, si peut-être Jupiter veut achever les œuvres de-vengeance.

Mais moi j'irai à l'assemblée, afin que j'appelle l'étranger, quia suivi (est venu) de là-bas avec moi venant ici.

Lequel moi j'ai envoyé-en-avant avec mes compagnons égaux-à-deset j'ai ordonné à Pirée [dieux ; conduisant lui vers sa maison de le traiter-amicalement avec-zèle et de l'honorer, jusqu'à ce que je sois venu. s 11 parla donc ainsi ; et la parole fut à elle sans-ailes.

Mais celle-ci s'étant baignée, ayant pris pour son corps des vêtements purs, promit de- sacrifier à tous les dieux des hécatombes accomplies, si peut-être Jupiter voulait achever les œuvres de-vengeance.

Et Télémaque donc ensuite traversa pour sortir du palais, agiles suivaient ses pas. Minerve avait répandu sur lui une grâce divine; tout le peuple le regardait s'avancer avec admiration. Autour de lui se pressaient les prétendants superbes, lui souhaitant mille biens et roulant dans leur cœur de sinistres projets. Mais bientôt il s'éloigna de leur foule nombreuse, et alla s'asseoir près de Mentor, d'Antiphus et d'Halithersès, ces vieux amis de son père , qui l'interrogèrent sur son voyage. Le brave Pirée s'approcha d'eux; il amenait l'étranger à l'assemblée, à travers la ville, et Télémaque ne resta pas longtemps loin de son hôte, mais il s'assit à ses côtés. Pirée prit le premier la parole : « Télémaque, envoie sans retard tes servantes dans ma demeure, afin que je fasse porter chez toi les présents de Ménélas. u ayant sa lance; en-même-temps-que celui-ci des chiens agiles de pieds le suivaient.

Et Minerve donc répandit sur lui - une grâce divine; et tous les peuples donc voyaient-avec-admiration lui s'avançant.

Et les nobles prétendants se rassemblaient autour de lui, disant de bonnes paroles, mais ils méditaient-profondément dans leurs esprits des choses mauvaises.

Mais celui-ci ensuite évita la foule nombreuse de ceux-ci, mais étant allé il s'assit là, où Mentor était assis et Antiphus et Halithersès, qui étaient à lui dès l'origine amis paternels; et ceux-ci l'interrogeaient sur chaque chose.

Et Pirée illustre-par-la-lance vint auprès à (s'approcha de) ceux-ci, amenant l'étranger à l'assemblée à travers la ville; et Télémaque donc ne se détourna plus longtemps loin de l'étranger, mais il se tint-auprès de lui.

Et Pirée le premier dit ce discours à lui : « Télémaque, envoie aussitôt les femmes vers ma demeure, afin que j'envoie à toi les présents que Ménélas a donnés à toi. » Le sage Télémaque lui répondit : « Pirée, nous ne savons pas comment finira tout ceci. Si les fiers prétendants m'égorgent secrètement dans le palais et se partagent les biens de mon père, j'aime mieux que tu gardes ces richesses et que tu en jouisses plutôt que l'un d'entre eux; si c'est moi qui leur apporte à tous la vengeance et la mort, joyeux alors tu amèneras ces présents au palais, où je les recevrai avec joie. »

Il dit, et conduisit sous son toit le malheureux étranger. Quand ils furent arrivés au palais magnifique, ils déposèrent leurs manteaux surdes pliants et sur des fauteuils, puis ils se plongèrent pour se laver dans des baignoires polies. Des femmes les baignèrent, les frottèrent d'essences, les couvrirent de tuniques et de manteaux moelleux; sortant alors du bain, ils prirent place sur des sièges. Une servante vint répandre l'eau d'une belle aiguière d'or sur un bassin d'argent Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en-réponse : « Pirée, [chose car nous ne savons pas en quelque comment seront ces choses, si les nobles prétendants ayant tué moi en-cachette dans le palais- [nels, se partagent tous mes biens paterj'aime-mieux toi-même les ayant en jouir,

que quelqu'un de ceux-ci; mais si moi j'ai tramé le meurtre et la mort pour ceux-ci, donc alors te réjouissant songe à les apporter dans mon palais à moi me réjouissant. »

Ayant dit ainsi il conduisit dans sa maison l'étranger malheureux.

Mais lorsque donc ils furent arrivés dans les demeures bien-habitées, ils déposèrent leurs manteaux sur et des pliants et des sièges; et étant entrés dans des baignoires bien-polies ils se baignèrent.

Et après dont que des servantes eurent baigné eux, et les eurent oints d'huile, et donc eurent jeté (mis) autour d'eux des manteaux moelleux et des tuniques, étant sortis donc du bain ils s'assirent sur des pliants.

Et une servante versa en l'apportant de reau-pour-alrlutioil d'une aiguière belle, d'-or, pour faire les ablutions; puis elle mit devant eux une table polie.

L'intendante vénérable apporta le pain et le déposa sur la table avec des mets nombreux, servant tous ceux qu'elle avait en réserve. Pénélope s'assit en face de son fils, à l'entrée de la salle, le dos renversé sur son siège; ses doigts filaient une laine délicate. Les convives étendirent les mains vers les plats servis devant eux. Quand ils eurent apaisé la faim et la soif, la prudente Pénélope prit la parole : « Télémaque , je vais remonter dans mon appartement et me reposer sur cette couche qui est devenue pour moi un lit de douleur toujours arrosé de mes larmes, depuis qu'Ulysse est parti pour Ilion avec les Atrides. Tu n'as pas voulu, avant que les fiers prétendants vinssent dans ce palais, me dire clairement si tu as appris quelque nouvelle du retour de ton père. » au-dessus d'un bassin d'-argent, pour se laver;et elle étendit (plaça) auprès une table polie.

Et une intendante vénérable plaça-auprès d'eux du pain en l'apportant, ayant mis-sur la table des mets nombreux, les gratifiant [gardés), des mets qui étaient-là (qu'on avait Et la mère de Télémaque s'assit en face près du jambage de porte de l'appartement, inclinée sur un pliant, tournant dans sa main des fils minces.

Et ceux-ci jetaient leurs mains vers les mets préparés placés-devant eux.

Mais quand ils eurent enlevé (chassé) le désir du boire et du manger, alors la très-prudente Pénélope commença à eux les discours : « Télémaque, assurément moi étant montée à l'appartement-supérieur j'irai-me-coucher dans le lit, qui a été fait douloureux à moi, toujours mouillé de mes larmes, depuis qu'Ulysse est parti vers Ilion avec les fils-d'Atrée ; et tu n'as pas supporté, avant que les nobles prétendants être (soient) venus dans ce palais, de dire clairement à moi le retour de ton père, [part. »

si tu l'as entendu (appris) quelque- Le sage Télémaque lui répondit : « Eh bien, ma mère, je te dirai donc la vérité. Nous sommes allés à Pylos, chez Nestor, pasteur des peuples; il m'a reçu dans sa haute demeure et m'a traité avec l'amitié d'un père pour un fils qui reviendrait après une longue absence : tant il m'a témoigné de bienveillance, lui et ses enfants glorieux. Mais il disait n'avoir appris d'aucun des habitants de cette terre que le patient Ulysse vécût encore ou qu'il eût cessé de vivre ; il m'a donc fait conduire avec des chevaux et un char magnifique chez le fils d'Atrée, le belliqueux Ménélas. Là j'ai vu l'Argienne Hélène, pour laquelle les Grecs et les Troyens ont souffert tant de maux par la volonté des dieux. Le brave Mendias m'a demandé aussitôt quelle raison m'amenait dans la divine Lacédémone, et je lui ai dit toute la vérité. Alors, prenant la parole à son tour : « Grands dieux! s'est-il écrié, ils voulaient entrer dans la couche Et le sage Télémaque dit à elle à-son-tour en-réponse : a Eh bien, ma mère, je dirai à toi la vérité.

Nous sommes allés et à Pylos et chez Nestor, pasteur des peuples; et celui-là ayant accueilli moi dans ses demeures élevées me traitait-amicalement avec-zèle, comme un père traite son fils, étant revenu récemment d'ailleurs après-un-long-tcmps ; ainsi celui-là soignait moi avec-zèle avec ses fils glorieux,Mais il disait jamais n'avoir entendu rien [terre de quelqu'un de ceux qui-sont-sur-Iaau sujet d'Ulysse au-coeur-patient, ni vivant ni mort ; mais il envoya moi avec des chevaux et un char solidement-joint vers le fils-d'Atréc, Ménélas célèbre-par-la-lance.

Là je via Hélène l'Argienne, pour laquelle les Argiens et les Troyens ont enduré-avec-fatigue des maux par la volonté des dieux. [nombreux Et ensuite aussitôt Ménélas brave pour le cri de guerre me demanda de quoi ayant-besoin - j'étais venu dans Lacédémone divine; et moi je racontai à lui toute la vérité; et alors donc répondant il dit-à moi avec des paroles : « 0 grands-dieux, « assurément donc ils voulaient

« d'un homme si vaillant, eux qui sont sans courage ! De même que, « lorsqu'une biche a couché ses jeunes faons, encore à la mamelle, « dans le repaire d'un intrépide lion, puis va parcourir les collines Il boisées et paître dans les riantes vallées, le lion revient dans son a antre et donne aux deux faons une mort cruelle : ainsi Ulysse leur a donnera à tous une cruelle mort. Ah ! puissant Jupiter, et toi Mi« nerve, et toi Apollon, si seulement Ulysse était encore tel que jadis « il se leva, dans la riche Lesbos, à la suite d'une querelle, pour « lutter contre Philomélide, qu'il renversa d'un bras puissant, à la a grande joie de tous les Achéens ! Si seulement il était encore tel a et se présentait au milieu des prétendants, ils trouveraient tous Il une prompte mort et des noces amères. Quant au sujet de tes queso: tions et de tes prières, je ne te dirai rien qui s'écarte de la vérité,

«coucher dans la couche « de cet homme au-cœur-courageux, a étant eux-mêmes sans-valeur!

« Et comme quand une biche « ayant couché ses faons « nouvellement-nés « encore à-la-mamelle a dans le repaire d'un lion vaillant « interroge (parcourt) Il les collines-boisées cc et les vallées verdoyantes a en paissant, a et celui-là (le lion) eusuite a est entré dans sa couche (tanière), « et a envoyé à ces deux faons « un destin cruel ; a ainsi Ulysse enverra à ceux-là a un destin cruel.

a Si en effet, ô et Jupiter père, a et Minerve, et Apollon, « étant tel, « que jadis dans Lesbos bien-fondée « s'étant levé ail lutta contre Philomélide m par suite d'une querelle (d'un défi), * et le renversa vaillamment, « et tous les Achéens se réjouirent !

« si étant tel Ulysse « se trouvait-parmi les prétendants, « tous deviendraient cc et d'un-court-destin « et de-noces-amères.

et Mais ces choses, a que du demandes à moi « et que tu me supplies de te dire, - moi-du-moins «je ne t'en dirai pas d'autres a. au delà de la vérité a en-m'en-écartant, a ni je ne te tromperai ;

« je ne te tromperai point; mais les paroles que m'a dites le véridiIr que vieillard des mers, je ne t'en déroberai, je ne t'en cacherai a aucune. Il affirmait l'avoir vu dans une île, souffrant de cruelles dou« leurs, dans le palais de la nymphe Calypso, qui le retient par force.

a Il ne peut retourner dans sa patrie : il n'a ni vaisseau garni de rames ni compagnons pour le conduire sur le large dos de la CI mer. D

« Ainsi parla le fils d'Atrée, le belliqueux Ménélas. Ayant accompli ces choses, je m'en revins; les immortels me donnèrent un vent favorable et me ramenèrent promptement dans ma chère patrie. »

Il dit, et le cœur de Pénélope fut ému dans sa poitrine. Le divin Théoclymène prit la parole à son tour : « Auguste épouse d'Ulysse iils de Laërte, il ne sait pas clairement ce qui est, mais écoute mes paroles : je te dirai l'avenir avec certitude et ne te cacherai rien. Je prends à témoin parmi les dieux Jupiter, et cette table hospitalière, et le foyer du noble Ulysse qui a mais les choses qu'a dites à moi a le vieillard marin véridique, a de celles-ci je ne cacherai à toi c aucune parole, a ni ne t'en dissimulerai aucune.

a Celui-ci m'a dit avoir vu lui « dans une île [lentes, « ayant (souffrant) des douleurs vioce dans le palais a de la Nymphe Calypso, « qui retient lui par contrainte; « et il ne peut pas « revenir dans sa terre patrie: a car des vaisseaux garnis-de-rames ne sont pas à lui a et (ni) des compagnons, [duire) a qui conduisent lui (pour le cona sur le vaste dos de la mer. » a Ainsi parla le fils-d'Atrée, Ménélas illustre-par-la-lance.

Ayant achevé ces choses je revins ; ctles-immortels donnèrent à moi un vent-favorable, eux qui renvoyèrent moi promptedans ma chère patrie. [ment Il dit ainsi; et il remua donc à" celle-ci le cœur dans la poitrine, [un-dieu Et aussi Théoclymène semblable-àdit-parmi eux : « 0 femme vénérable d'Ulysse fils-de-Laërte, assurément celui-ci-du-moins ne sait pas leî choses clairement; mais écoute le discours de moi : car je prophétiserai à toi sincèreet ne te cacherai rien. 1 [ment Que Jupiter sache maintenant en-premier-lieu parmi les dieux et la table hospitalière me reçoit aujourd'hui : oui, Ulysse est déjà sur la terre de sa patrie, assis ou en marche; il apprend les honteuses actions qui s'accomplissent ici et prépare la mort de tous les prétendants. Assis sur le solide navire, j'ai observé un augure et je l'ai interprété à Télémaque. »

La prudente Pénélope lui répondit : a Etranger, puisse cette parole s'accomplir! tu éprouverais bientôt mon amitié en recevant de moi de nombreux présents, et ceux qui te rencontreraient te proclameraient heureux. v C'est ainsi qu'ils s'entretenaient ensemble. Devant la demeure d'Ulysse, les prétendants s'amusaient à lancer des palets et des épieux sur une belle esplanade, où ils avaient coutume d'exercer leur insolence. Quand l'heure du dîner fut venue et que de tous côtés les troupeaux arrivèrent des champs, conduits par leurs bergers or- et le foyer d'Ulysse irréprochable, auquel je suis arrivé, que assurément Ulysse est déjà dans sa terre patrie, assis ou marchant, apprenant ces méchantes actions, et d'autre-part médite le malheur pbur tous les prétendants : tel moi étant assis sur le vaisseau aux-bonnes-planches j'ai observé un augure et l'ai dit à Télémaque." Et la prudente Pénélope dit-à lui à-son-tour : « Si seulement en effet, étranger, cette parole était accomplie ; pour cela tu connaîtrais promptement et l'amitié et les présents nombreux venant de moi, tellement que quelqu'un te rencontrant estimerait-heureux (féliciterait) toi." Ainsi ceux-ci se disaient de telles choses l'un à l'autre.

Mais les prétendants devant le palais d'Ulysse s'amusaient lançant (à lancer) avec des palets et des épieux sur le pavé fait-avec-art, où auparavant [lence.

ils avaient (exerçaient) leur insoMais lorsque déjà l'heure-du-dlner fut venue, et que les troupeaux arrivèrent de-tous-côtés des champs (et ceux-ci les amenèrent, qui les amenaient précédemment" aussi alors donc dinaires, Médon, celui des hérauts qui leur plaisait le plus et qui assistait à leurs repas, prit alors la parole : « Jeunes héros, maintenant que vous'avez récréé vetre esprit par ces jeux, rentrez dans le palais, afin que nous apprêtions le repas ; on ne se trouve pas plus mal de se mettre à table au moment convenable. D Il dit; tous se levèrent et obéirent à sa voix. Quand ils furent entrés dans la magnifique demeure, ils déposèrent leurs manteaux sur des pliants et sur des fauteuils ; puis ils immolèrent des brebis superbes et de grasses chèvres, égorgèrent des porcs chargés de graisse et une grande génisse, pour apprêter leur repas. Cependant Ulysse et le divin pasteur se disposaient à quitter les champs pour venir à la ville. Le porcher, chef des pasteurs, prit le premier la parole : « Étranger, puisque tu désires aller à la ville aujourd'hui, ainsi que l'a ordonné mon maître (certes j'aurais mieux aimé qu'on te laissât ici pour garder les étables; mais je le respecte et je crains-qu'il Médon dit à eux ; Médon qui donc en effet leur plaisait le plus des hérauts, et assistait. au repas à eux : « Jeunes-gens, puisque tous vous vous êtes réjouis en votre esprit par les luLtes, allez vers le palais, afin que nous préparions le repas ; car il n'est pas pire en quelque chose de prendre le dîner [(il est bon: au moment-convenable, » Il dit ainsi; et ceux-ci s'étant levés se-mirent-en-marche et obéirent à sa parole.

Mais lorsque donc ils furent arrivés dans les demeures bien-habitécs, ils déposèrent leurs manteaux sur et des pliants et des siéges ; et ils sacrifièrent de grands moutons et des chèvres grasses, et immolèrent des porcs gras et une génisse de-gros-troupeau, préparant le repas.

Mais ceux-ci, et Ulysse et le divin pasteur-de-porcs, se hâtaient de venir de la campagne à la ville.

Et le porcher, chef d'hommes, commença à eux les discours : « Étranger, puisque donc déjà ensuite tu désires aller à la ville aujourd'hui, comme mon maîlre l'a ordonné (certes moi-du-moins j'aimeraistoi avoir été laissé ici [mieux comme gardien des étables; ne s'irrite ensuite contre moi, car les reproches des maîtres sont pénibles), eh bien ! partons; déjà la plus grande partie du jour slcst écoulée ; bientôt le soir t'amènera du froid. «

L'ingénieux Ulysse lui répondit: « Je comprends, je sais ; tu parles à un homme intelligent. Partons donc, et guide-moi pendant toute la route. Donne-moi un bâton pour m'àppuyer, si tu erras un de coupé, puisque vous dites que le chemin est si glissant. »

Il dit, et jeta sur ses épaules sa pauvre besace toute déchirée, où pendait une corde servant de bandoulière. Eumée lui donna le bâton qu'il désirait. Ils se mirent en marche ; les chiens et les pasteurs qu'ils laissaient derrière eux gardaient la ferme, tandis qu'Eumée conduisait à la ville son maître semblable à un misérable mendiant, mais je respecte et je crains lui, - de peur que dans-la-suite il ne querelle moi; or les reproches de maîtres sont fâcheux), eh bien -allons partons maintenant; car déjà le jour est passé en-très-grande-partie ; et bientôt vers le soir le temps sera plus froid à toi. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à lui : « Je comprends, je sais"; tu ordonnes certes ces choses à un homme intelligent.

Eh bien allons; et toi ensuite guide-moi sans-discontinuer.

Et si un bâton coupé est quelque-part à toiy donne-le-moi pour m'appuyer, puisque vous dites la route être fort-glissante. »

Il dit donc et jeta autour de ses épaules sa besace laide, -- déchirée en-nombreux-endroks ; et dedans était une corde tordue.

Mais Eumée donc donna à lui un bâton agréable-au-cœur.

T ous-deux- se-m i rent-en-marche" ; mais les- chiens et les hommes pasteurs, restant par derrière, gardaient l'étable; et celui-ci conduisait vers la ville son -maître, - (l'abif ressemblant à' un mendiant miséet» vieux,

à un vieiliard, soutenant ses pas avec un bâton et couvert de méchants habits.

Après avoir marché longtemps par l'âpre sentier, comme ils étaient déjà près d& la ville , ils arrivèrent à une belle fontaine, aux ondes limpides, où les habitants venaient puiser, et qu'avaient construite Ithacus, Nérile et Polyctor; tout autour s'étendait en cercle un bois sacré de peupliers qui s'abreuvent d'eau, et la source glacée coulait du haut d'une roche; au-dessus on avait élevé en l'honneur des nymphes un autel où tous les voyageurs offraient un sacrifice. Là ils furent rejoints par le fils de Dolius, Mélanthée, qui conduisait pour le repas des prétendants les plus belles chèvres de ses bergeries ; deux pasteurs l'accompagnaient. II les aperçut et, l'injure- à la bouche , il leur adressa des paroles indignes et outrageantes, qui remuèrent le cœur d'Ulysse : « C'est maintenant qu'on peut bien dire qu'un vaurien mène un s'appuyant sur un bâton ; et il s'était revêtu.

autour de son corps de ses vêtements hideux.

Mais lorsque déjà s'avançant par la route raboteuse ils furent près de la ville et furent arrivés à la fontaine bien-construite, au-beau-courant, d'où les citoyens puisaient-de-l'eau, qu'avaient construite Ithacus et Nérite et Polyctor (et autour donc était un bois-sacré [d'eau, de peupliers qui-se-nourrissentarrondi de-tous-côtés, - et une eau fraîche coulait d'en hàut d'une roche; et au-dessus [phes, avait été construit un autel des nymoù tous les voyageurs sacrifiaient), là Mélanthée fils de Dolius trouva eux, Mélanthée conduisant des chèvres, qui se distinguaient entre tous ses troupeaux-de-chèvrer, repas pour les prétendants; et deux bergers le suivaient ensemble.

Et ayant vu ceux-ci il les querella, - et dit une parole et prononça ces mots, violemment et indignement ; et il remua le cœur d'Ulysse : Il Maintenant certes tout-à-fait absolument un méchant conduit un méchant ; autre vaurien, car toujours le dieu rassemble ceux qui se ressemblent. Où donc, mauvais porcher., conduis-tu ce vagabond importun, ce fléau des repas? .Ses épaules useront les portes "tandis qu'il demandera des croûtes de pain, et non des trépieds ou des bassins. Si tu me le donnais pour garder les étables en mon absence, balayer la basse-cour et apporter du feuillage aux chevreaux, il boirait -du petit-lait et se ferait plus belle jambe. Mais, puisqu'il n'a rien appris que de mauvais, il ne voudra pas se mettre à l'œuvre ; il aime mteuK errer parmi le peuple et remplir en mendiant son ventre insatiable.

Toutefois je te le dis, et cela se réalisera : s'il entre dans les demeures du divin Ulysse, ses côtes useront les tabourets que les mains des prétendants lui jetteront à la tête dans le palais. »

II. dit, et en passant âl frappa brutalement de son pied Ja cuiae car toujours Le dieu mène le pareil vers le pareil.

Où dMc,porcher peu-digne-d'envie, conduis-tu ce glouton, ce mendiant importun, ce fléau des festins? [portes qui se tcnant-auprès de nombreuses usera ses épaules, demandant des miettes, non des trépieds ni des bassins; lequel si tu donnais à moi pour être laissé quand je sors comme gardien des élables et pour être balayeur-de-basse-com' et pour porter le feuillage aux chevTeaux, aussi en buvant du petit-lait il se ferait la cuisse grande (grasse).

Mais puisque donc assurément il a appris des occupations mauvaises, il ne voudra pas aborder le travail des champs9 mais mendiant parmi le peuple il aime-mieux en demandant nourrir son ventre insatiable.

Mais je le déclare à toi, et ceci aussi sera accompli : s'il va au palais du divin Ulysse, les côtes de lui frappé dans la demeure useront-par-frottement de nombreux escabeaux lancés des mains des hommes autour de la tête à lui.* Il dit ainsi; et en passant il assaillit en-frappant-du-jiied , d Ulysse ; mais il ne put le jeter hors du sentier, et te héros demeura ferme. Ulysse alors délibéra si, fondant sur lui avec son bâton, il lui ôterait la vie, ou si l'enlevant en l'air il lui frapperait la tête contre le sol. Mais il se contint et supporta l'outrage. Le pasteur de porcs, regardant Mélantbius en face, le gourmanda, puis élevant les mains il pria à haute voix : « Nymphes des fontaines, filles de Jupiter, si jamais Ulysse a brùlé en votre honneur des cuisses d'agneaux et de chevreaux recouvertes d'une épaisse couche de graisse, exaucez mon vœu : que ce héros revienne, qu'un dieu le ramène. Il aurait bientôt dissipé toutes ces jactances par lesquelles tu nous braves aujourd'hui, toi qui vas sans cesse rOder à la ville, tandis que de méchants pâtres font dépérir tes troupeaux. »

Le pasteur de chèvres, Mélanthius, répliqua : « Grands dieux !

que dit donc ce chien malfaisant? Un jour viendra où je l'emmène- la cuisse d'Ulysse daus sa sottise; et il ne lança pas lui en dehors du sentier, mais il resta sans-broncher; et Ulysse délibéra, si ou s'étant élancé il lui ôterait la vie avec son bâton, ou lui jetterait la tête à terre, l'ayant enlevé de terre.

Mais il endura l'affront, et se contint en son cœur ; mais le porcher querella celui-là (le berger) l'ayant regardé en-face; et il pria à-voix-haute, ayant élevé les mains: « Nymphes des-fontaines, filles de Jupiter, si jamais Ulysse a brûlé pour vous des cuisses d'agneaux et de chevreaux, les ayant recouvertes d'une graisse grasse (épaisse), accomplissez à moi ce vœu, que cet homme (Ulysse) revienne, et qu'une divinité amène lui; par cela il dissiperait du moins à toi toute la jactance que tu portes (montres) maintenant en insultant, toujours errant dans ta ville ; cependant de mauvais bergers font-dépérir.les brebis. » Et Mélanthius, pasteur de chèvres, dit-à lui à-son-tour : nO grands-dieux, quelle parole a dite ce chien, sachant des choses pernicieuses!

rai loin d'Ithaque sur un solide navire, pour qu'il me rapporte une bonne somme. Si seulement aujourd'hui Apollon à l'acc d'argent frappait Télémaque dans le palais, ou s'il tombait sous les coups des prétendants, comme il est vrai qu'Ulysse a vu périr loin d'ici le jour du retour! »

Il dit, et les laissant là, car ils marchaient doucement, il continua sa route et arriva bientôt au palais du roi. Il entra sans .retard et s'assit parmi les prétendants, vis-à-vis d'Eurymague, qu'il chérissait entre tous. Ceux -qui faisaient le service mirent devant lui une part de viandes, et l'intendante vénérable lui apporta du pain. -Cependant Ulysse et le divin pasteur s'approchent et s'arrêtent; le son de la cithare recourbée vient jusqu'à eux, car Phémius commençait pour les prétendants des chants harmonieux. Ulysse prit la main du pasteur el lui dit : lui que moi un jour j'emmènerai loin d'Ithaque i ches, sur un vaisseau noir aux-bonnes-plauafin que vendu il procure à moi un vivre (bien) considérable.

Si seulement en feflet Apollon à-l'arc-d'argent frappait aujourd'hui Télémaque dans le palais - ou s'il était dompté sous (par) les prétendants, [retour comme il est vrai que le jour dura péri loin d'ici pour Ulysse du moins. »

Ayant dit ainsi : il laissa à la vérité là ceux-ci, qui allaient lentement, mais lui, il se-mit-en-marche ; et il arriva fort promptement aux demeures de son maître.

Et aussitôt il alla en dedans.

et s'assit parmi les prétendants, en-face d'Eurymaque; car il chérissait celui-ci le plus.

Ceux qui servaient mirent auprès de lui une part de viandes; et l'intendante vénérable Rapportant plaça-auprès de lut du pain -pour manger.

Mais Ulysse et le divin porcher arrivant-tous-les-deux s'arrêtèrent auprès ; et le son de la lyre creuse vint autour d'eux; tarPhémius commençait à chanter à eux ; maisceluki'dit.au pasteur-de-porcs, l'ayant pris par la Inai-n:

« Eumée, voilà sans doute le beau palais d'Ulysse; ou le reconnaîtrait facilement, même entre plusieurs. Il a plusieurs étages; la cour est fermée d'un mur et d'une haie; les portes sont solides et à deux battants ; nul homme ne pourrait l'enlever de vive force. Je m'aperçois que dans l'intérieur une foule de convives prennent leur repas, car il monte une odeur de viandes, et l'on entend résonner la cithare, que les dieux ont faite la compagne des banquets. »

Pasteur Eumée, tu répondis: « Tu l'as facilement reconnu, et d'ailleurs tu n'es pas sans intelligence. Mais voyons comment tout ceci finira. Ou bien entre le premier dans ces demeures magnifiques, et glisse-toi parmi les prétendants, tandis que je resterai ici ; ou, si tu l'aimes mieux, reste, et je te précéderai ; mais ne tarde pas, de peur que quelqu'un, te voyant ainsi dehors, ne te frappe ou ne te chasse : je t'engage à y songer. »

« Eumée, assurément en vérité ce sont les belles demeures d'Ulysse ; or elles sont facilement reconnaissamême à les voir [bles entre de nombreuses.

Et d'autres appartements sont à-la-suite d'autres; et la cour a été garnie à lui d'un mur et de créneaux, et les portes fermant-bien sont à-double-clef (à deux battants); un homme [mes lui (le palais).

ne pourrait pas enlever-par-ses-arEt je reconnais que dans lui des hommes nombreux disposent un repas; car l'odeur de la graisse a monté, et la lyre résonne au dedans, la lyre que donc les dieux - ̃ ont faite compagne au (du) repas. » Et répondant tu dis-à lui, Eumée pasleur-de-porcs : cc Tu as reconnu facilement le palais, puisque tu n'es pas sans-intelligence non plus dans les autres choses.

Mais allons déjà délibérons comment ces actions seront (se feront).

Ou-bien toi entre le premier dans les demeures bien-habitées, et glisse-toi parmi les prétendants, et moi je resterai ici-même ; mais si tu veux, demeure, et moi j'irai en avant; et toi ne songe pas à tarder, de peur que quelqu'un ayant aperçu toi au dehors ou ne te frappe ou ne le chasse; j'invite toi à réfléchir à ces choses. » Le patient et divin Ulysse répliqua: « Je comprends, je sais; tu parles à un homme intelligent. Va donc devant, je resterai ici. de n'ignore pas ce que c'est que les coups et les rebuffades ; «on cœur-as t patient, car j'ai enduré bien des maux sur les flots et dans les combats : cela s'ajoutera donc au reste. On ne peut cacher ce ventre avide et funeste, qui cause tant de souffrances aux hommes; -c'est pour lui que de solides navires sont armés et traverscrrHamer inféconde, portant la désolation aux ennemis. D C'est ainsi qu'ils s'entretenaient ensemble. Auprès d'eux-un chien couché dressa la tête et les oreilles; c'était Argus, le chien du vaillant Ulysse, qu'il avait nourri lui-même, mais dont il n'avait pas jouij car il était parti vers la sainte Ilion. Autrefois, les jeunes gens - Mais le .patient et divin Ulysse répondit à lui ensuite : «Je comprends, je sais ; 'tu ordonnes certes ces choses à un homme intelligent.

Eh bien -va en avant, et moi je resterai ici-même.

Car je ne suis pas en quelque chose sans-expérience des coups-fiappés ni des coups-lancés; un cœur endurant est à moi, puisque j'ai souffert des maux nombreux par les flots et par la guerre ; que ceci aussi s'ajoute à ces maux anciens.

Mais il n'est nullement possible de celer le ventre avide, pernicieux, qui donne (cause) aux hommes des maux nombreux ; le ventre à cause duquel aussi des vaisseaux aux-beaux-bancssont armés [de-rameurs pour aller sur la mer inféconde, apportant des malheurs aux .ennemis. Ainsi ceux-ci se disaient de telles choses l'un à l'autre.

Mais un chien couché leva et la tête et les oreilles, Argus, chien d'Ulysse au-cœur-patienf, que donc jadis lui-même il avait nourri, mais dont il n'avait pas joui; mais avant d'en jouir il partit vers la sainte -Ilion.

El-auparavant les jaunes hommes le menaient à la poursuite des chèvres sauvages, des cerfs et des lièvres ; mais alors, en l'absence de son maître, il gisait négligé sur un amas de fnmier de mulets et de bœufs entassé devant les portes jusqu'à ce que les serviteurs d'Ulysse l'enlevassent pour fumer le domaine immense. Là était couché le chien Argus, tout rempli de vermine. Dès qu'il aperçut Ulysse auprès de lui, il agita la queue et baissa les oreilles , mais il ne put s'avancer vers son maître. Le héros le vit et se détourna pour essuyer une larme qu'il cacha sans peine à Eumée ; puis il l'interrogea en ces termes : o Eumée, je suis fort étonné de voir ce chien couché sur le fumier; il est d'une grande beauté, mais je ne sais si sa vitesse répondait à l'élégance de ses formes, ou si c'était un de ces chiens conduisaient-fréquemment lui contre les chèvres sauvages et les cerfs et les lièvres ; mais alors il gisait négligé, son maître étant-absent, dans le fumier abondant, fumier et de mulets et de bœufs qui avait été répandu à lui en-grande-quantité devant les portes, jusqu'à ce que les serviteurs d'Ulysse devant fumer le grand domaine Remmenassent ; là gisait le chien Argus, rempli de poux.

Mais alors du moins, lorsqu'il eut aperçuTJlysse étant auprès de lui, celui-ci donc flatta avec la queue et abaissa ses deux oreilles, mais il ne put pas ensuite venir plus près de son maître ; mais celui-là (Ulysse) l'ayant vu essuya à l'écart une larme, ayant échappé facilement à la vue d'Eumée; et soudain il l'interrogea par ce discours : « Eumée, [étonnante, certes c'est grandement une chosece chien est étendu sur le fumier ; il est à la vérité beau de corps, mais je ne sais pas clairement ceci du moins, si donc il était aussi prompt à courir outre cette beauté, ou ainsi, tels que sont les chiens de-table de certains hommes; qui se tiennent auprès de la table du maître et qu'on nourrit par luxe. » Pasteur Eumée, tu répondis : « C'est le chien d'un héros mort loin d'ici. Si pour la taille et pour les exploits il était encore tel qà'Ulysse le laissa en partant pour Troie , tu l'admirerais bientôt en voyant son agilité et sa vigueur. Dans les profondeurs des épaisses forêts nulle bête lancée par lui ne lui échappait ; il excellait à suivre la trace.

Mais maintenant il est accablé de maux ; son maître ci péri loin de sa patrie, et les femmes négligentes ne prennent aucun soin de lui.

Jupiter à la vaste voix enlève à l'homme la moitié de sa vertu, quand le jour de la servitude vient le saisir. »

En achevant ces mots, il entra dans le palais magnifique; il alla et leurs maîtres les soignent en-vue-de l'ornement. » Et répondant tu dis-à lui, Eumée pasteur-de-porcs : « Aussi assurément ce chien est du moins celui d'un homme mort loin.

S'il était tel et de corps et aussi en actions, qu'Ulysse étant allé à Troie a laissé lui, aussitôt tu l'admirerais, ayant vu sa vitesse et sa vigueur.

Car il ne fuyait en rien dans les profondeurs de la forêt-épaisse une bête-sauvage, qu'il avait fait-lever; et en effet il les connaissait-supépar les traces ; [rieurement mais maintenant il est possédé par le mal : et le maître à lui a péri ailleurs que dans sa patrie ; et les femmes négligentes ne soignent pas lui.

Car les serviteurs, quand les maîires ne commandent plus, ne veulent plus ensuite exécuter les choses justes.

Car Jupiter à-la-vaste-voix enlève la moitié de la vertu à un homme, quand le jour de-la-scrvitude a saisi lui. » Ayant dit ainsi il entra dans les demeures .bien- habitées ; droit à la salle et s'avança vers les prétendants illustres. Pour Argus, le destin de la noire mort s'empara de lui dès qu'il eut revu Ulysse après vingt ans d'absence.

Le divin Télémaque reconnut avant tous les autres le pasteur traversant le palais ; aussitôt ii lui fit un signe pour l'appeler auprès de lui. Eumée, après avoir jeté ses regards de tous côtés, prit le siège où s'asseyait d'ordinaire l'officier qui partageait aux prétendants les viandes abondantes, quand ils mangeaient dans le palais ; il l'apporta vis-à-vis de Télémaque , auprès de la table; le héraut prit une part qu'il plaça devant lui avec du pain puisé dans la corbeille.

Bientôt après Ulysse entra à son tour dans le palais, semblable à un misérable mendiant, à un vieillard, soutenant ses pas avec un bâton et couvert de méchants habits. Il s'assit en dedans. de la porte, sur le seuil de frêne, et s'appuya contre le lambris de cyprès, et il alla droit à travers le'palais vers les prétendants illustres.

Mais d'autre-part le destin de la noire mort saisit Argus, aussitôt ayant (qu'il eut) vu Ulysse la vingtième année.

Et Télémaque semblable-à-un-di e u vit de beaucoup le premier le pasteur-de-porcs allant par le palais; et aussitôt ensuite il lui fit-signe, l'ayant appelé auprès de lui; [tés et celui-ci ayant regardé-de-tous-côprit un siége qui-se-trouvait-là, et où l'écuyer-tranchant s'asseyait, partageant des viandes nombreuses aux prétendants prenant-leur-repas dans la demeure; lequel siège apportant il posa auprès de la table de Télémaque en-face de lui; et là donc il s'assit lui-même ; et le héraut donc ayant pris une part la plaça là pour lui et aussi du pain l'ayant enlevé d'une corbeille.

Mais près (bientôt) après lui Ulysse se glissa dam le palais, semblable à un mendiant misérable et vieux, s'appuyant sur son bûton; et il s'était revêtu autour de son corps de ses vêtements hideux.

Et il s'assit sur le seuil de-frêne en dedans des portes, s'étant appuyé à un montant-de-porte de-cyprès, que jadis l'artisan que jadis l'architecte avait poli avec art et aligné au cordeau. Télémaque appela le pasteur, tira de la corbeille magnifique un pain, tout entier, prit autant die viande que ses mains pouvaient en contenir, et lui dit : « Ya: porter ces présents à l'étranger, et invite-le à faire le tour des prétendants pour leur demander ; la honte n'est pas bonne pour un mendiant. »

Il dit; le pasteur s'éloigna dès qu'il eut entendu ces mots, et sap,prochant d'Ulysse, il lui adressa ces paroles ailées: - Voici, étranger, ce que Télémaquete donne, et il t'inwle à faire le tour des.. prétendants pour leur demander ; il dit que la honte n'est pas bonne pour un mendiant. »

L'ingénieux Ulysse lui répondit: « Puissant Jupiter, fais que Tclémaque soit heureux entre tous les hommes, et qu'il obtienne tout ce que son cœur désire. » avait poli savamment et avait rendu-droit au cordeau.

Mais Télémaque dit-au pasteur-de-porcs l'ayant appelé auprès de lui, et ayant pris un pain-entier de la corbeille très-belle et de la viande, comme (autant que) les mains en contenaient à lui ayant embrassé : « Donne ces choses à l'étranger en les lui portant

et invite-le lui-même à demander en abordant absolument tous les prétendants ; car la honte [trouver n'est pas bonne à (ne doit pas) se chez un homme qui a-be-soin, » Il dit ainsi ; et le pasteur-de-porcs se-mi t-eu-inarclie, après qu'il eut entendu la parole; et se tenant auprès d'Ulysse il lui dit ces paroles ailées : « Étranger, Télémaque donne à toi ces choses, et invite toi à demander en abordant absolument tous les prétendants ; car il dit la honte r ne pas être bonne pour un homme mendiant..

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à lui : oc Jupiter roi, fais Télémaque être à moi heureux parmi les hommes, et que toutes les choses qu'il désire d'ans son esprit se fassent pour lui, » Il dit, et recevant l'offranùe dans ses deux mains, il la déposa à ses pieds, sur sa hideuse besace. Puis il mangea tant que le chanteur se fit entendre dans le palais. Quand il eut fini son repas et que le divin chanteur se tut, les prétendants commencèrent leur tumulte dans le palais. Cependant Minerve, s'approchant d'Ulysse fils de Laërte, le pressa de demander du pain aux prétendants, afin de reconnaître parmi eux le juste et l'injuste, bien qu'elle ne voulut écarter d'aucun d'eux le malheur. Le héros s'avança donc et se plaça- successivement à la droite de chaque convive, tendant la main de tous côtés, comme s'il eût mendié depuis longtemps. Ceux-ci, touchés de pitié, lui donnaient et le regardaient avec surprise, se demandant les uns aux autres qui il était et d'où il venait. Le pasteur de chèvres, Mélanrhius, prit alors la parole : Il dit donc et reçut le pain et la viande de ses deux mains et les déposa là, devant ses pieds, sur sa besace hideuse.

Et il mangea tant que le chanteur chanta dans le palais.

Comme il avait fini-de-dîner, d'autre-part le divin chanteur cessait ; et les prétendants firent-du-bruit dans le palais.

Mais Minerve, se tenant auprès, excita Ulysse fils-de-Laërte, [pain afin qu'il recueillît des morceaux-deparmi les prétendants, et reconnût lesquels sont (étaient) justes, et lesquels inj ustes; mais pas même ainsi elle ne devait garantir quelqu'un du malheur.

Et il semit-en-marche pour aller devant demander à chaque homme en se plaçant à-droite,

tendant- la main de-tous-côtés, comme s'il eût été mendiant depuis-longtemps.

Et ceux-ci ayant-pitié lui donnaient et regardaient-avec-surprise lui ; et ils se demandaient les uns aux auqui il était [très et d'où il était venu.

Et aussi Mélanthius, pasteur de chèvres, dit-au-milieu d'eux :

« Écoutez, prétendants de l'illustre reine, ce que j'ai à vous dire de cet étranger, car je l'ai déjà vu. C'est le porcher qui l'a conduit ici ; toutefois je ne sais pas d'où il se vante de tirer son origine. »

Il dit, et Antinous adressa au porcher des paroles de reproche : « Pourquoi donc, fameux porcher , l'as - tu amené à la ville ?

N'avons-nous déjà pas assez de mendiants, de pauvres importuns, fléaux des repas? Trouves-tu donc qu'il y ait trop peu de gens rassemblés ici pour dévorer les biens de-ton maiLre, toi qui appelles encore cet homme-ci ? »

Pasteur Eumée, tu répondis: «Antinous, si vaillant que tu sois, tu ne parles pas avec sagesse; qui donc, en effet, va chercher de luimême un hôte, à moins qu'il ne s'agisse d'uir ouvrier, d'un devin, d'un médecin, d'un charpentier ou d'un divin chanteur qui le charme

« Écoutez-moi, prétendants de la reine très-illustre, au-sujet-de cet étranger : car certes j'ai vu lui précédemment.

Assurément le pasteur-de-porcs guidait lui ici ; [même, mais je ne sais pas clairement luid'où il se vante d'être par sa race. »

Il dit.ainsi ; et Antinous querella le porcher par ces paroles : « 0 porcher aisé-à-reconnaître, et pourquoi donc toi as-tu amené celui-ci à la ville?

est-ce que aussi d'autres vagabonds ne sont pas suffisamment à nous, mendiants importuns, fléaux des festins?

ou blâmes-tu comme insuffisant que des gens se rassemblant ici dévorent à toi le vivre (bien) de ton maître, et toi as-tu appelé encore de-quelque-part celui--ci P » Et répondant tu dis-à celui-ci, Eumée pasteur-derporcs : « Antinous, même étant (quoique tu tu ne parles pas bien; [sois) brave en effet qui donc appelle un étranger d'ailleurs l'ayant été trouver lui-même un autre du moins, si ce n'est un de ceux qui sont.travaiHant-pour-le-pubUc, un devin ou un guérisseur de maux ou un artisan de bois (charpentier), ou encore un chanteur divin, qui charme en chantant ?

par sa voix ? Ce sont là les mortels qu'on invite sur la terre immense ; on ne va pas querir un mendiant pour se faire gruger. Mais de tous les prétendants tu es toujours le plus rude aux serviteurs d'Ulysse, et surtout à moi ; au reste, je m'en soucie peu , tant que la prudente Pénélope vit dans ce palais avec le divin Télémaque. »

Le sage Télémaque, prenant à son tour la parole: « Silence, et ne lui réponds pas en de si longs discours. C'est l'habitude d'Antinous de nous blesser par des paroles outrageantes, et même d'exciter les autres contre nous. »

Puis il adressa à Antinous ces paroles ailées : Certes, Antinous, tu prends soin de moi comme un père de son fils, toi qui par tes propos violents ordonnes de chasser cet étranger du palais; mais puissent les dieux ne pas le permettre ! Prends et donne-lui, je ne m'y oppose pas, je t'y engage moi-même; ne crains à ce sujet ni car ceux-ci entre les mortels sont appelés du moins sur la terre immense; mais personne - n'appellerait un mendiant, devant gruger lui-même.

Mais tu es toujours dur au-dessus de tous les prétendants pour les serviteurs d'Ulysse, et plus encore pour moi ; mais moi-du-moins je ne m'en soucie pas, tant que la prudente Pénélope vit à moi dans le palais et (ainsi que) Télémaque semblable-à-un-dieu. »

Et le sage Télémaque dit à celui-ci à-son-tour en-réponse: a Tais-toi, ne réponds pas pour moi de nombreuses choses à celui-ci en paroles; car Antinoüs a coutume de piquer toujours méchamment par des paroles fâcheuses, et il excite aussi d'autres à le faire.» Il dit donc et adressa-à Antinoüs ces paroles ailées : « Antinous, certes tu prends-souci bien de moi comme un père de son fils, toi qui par un discours violent exhortes à chasser l'étranger du palais; puisse un dieu ne pas accomplir cela.

Donne-lui ce que tu veux, l'ayant pris; je n'envie pas cela à toi; car moi-même je t'y invite; ma mère ni aucun des serviteurs qui habitent le palais du divin Ulysse. Mais ton cœur est loin de songer à cela ; tu aimes bien mieux manger toi-même que de donner à un autre.

Antinoüs répliqua: cc Télémaque, langue hautaine, cœur indomptable, quelles paroles as-tu dites? Si tous les prétendants lui donnaient autant que moi, il se tiendrait trois mois loin de cette demeure. »

A ces mots, il saisit sous la table et éleva en l'air un escabeau sur lequel il tenait ses beaux pieds pendant le festin. Cependant tous les autres donnèrent au mendiant et remplirent sa besace de pain et de viandes ; déjà Ulysse allait retourner vers le seuil pour goûter les dons desAchéens, quand il s'arrêta près d'Antinous et lui diL: a Donne, ami ; il ne me semble pas que tu sois le dernier des Achéens, mais- bien plutôt le premier, puisque tu ressembles à un et ne crains donc pas pour cela-duma mère [moins ni quelque autre des serviteurs qui sont dans le palais du divin Ulysse.

Mais une telle pensée n'est pas dans la poitrine à toi; car tu aimes-mieux de beaucoup manger toi-même que de donner à un autre. »

Et Antinoüs répondant dit-à lui à-son-tour : a Télémaque au-langage-haulain, qui-ne-sais-maîtriser ton cœur, quelle parole as-tu dite?

Si tous les prétendants tendaient (donnaient) à lui autant, aussi sa maison retiendrait lui loin d'ici pendant trois mois. »

Il dit donc ainsi ; et ayant pris un escabeau qui se trouvait sous la table il le montra, [festin escabeau sur lequel donc en faisantil tenait ses pieds brillants.

Mais tous les autres donnaient à Ulysse, et ils remplirent donc sa besace de pain et de viandes; bientôt certes aussi Ulysse, étant allé de nouveau vers le seuil, était-sur-le-point de goûter le présent des Achéens; mais il s'arrêta auprès d'Antinous et dit à lui ce discours: « Donne, ami ; tu ne parais pas à moi être le plus bas des Grecs, mais le meilleur (le plus noble), car tu ressembles à un roi.

roi. Aussi faut-il que tu me donnes une part de pain plus forte encore que les autres; je te célébrerai sur la terre immense.

Riche autrefois, moi aussi, j'habitais parmi les hommes une opulente demeure, et souvent je donnais au mendiant, quel qu'il fût, de quelque lieu que l'amenât le besoin; j'avais de nombreux serviteurs et tous les biens que possèdent ceux qui vivent dans l'abondance et qu'on appelle les heureux. Mais Jupiter tout détruisit (telle était sans doute sa volonté), lorsqu'il m'engagea à partir pour l'Égypte avec des pilotes coureurs d'aventures ; ce long voyage devait être ma perte. J'arrêtai dans le lit de l'Égyptus mes vaisseaux recourbés. Alors j'ordonnai à mes compagnons bien-aimés de rester auprès des navires pour les garder, et j'envoyai des éclaireurs à la découverte. Ceux-ci, n'écoutant que leur violence et n'obéissant qu'à leurs instincts, dévastèrent aussitôt les riantes campagnes des Égyptiens, C'est-pourquoi il faut toi donner une part de pain même meilleure que les autres; et moi je glorifierai toi sur la terre immense.

Et en effet moi jadis fortuné j'habitais parmi les hommes une maison opulente et souvent je donnais à un vagabond tel qu'il était (quel qu'il fût) [soin et de quelque-chose-que ayant-beil fût venu ; et des serviteurs tout à fait innombrables étaient à moi et d'autres choses nombreuses, par lesquelles les hommes et vivent et sont appelés opulents. [bien Mais Jupiter fils-de-Saturue m'a perdu (car il le voulait sans-doute), Jupiter qui poussa moi à aller en Egypte,

long voyage, avec des pirates erraii ts-de-tous-cô lés, afin que je périsse.

Et j'arrêtai dans le fleuve Ëgyptus les vaisseaux recourbés.

Là donc j'ordonnai des compagnons très-chers rester là-même auprès des vaisseaux et garder les vaisseaux; et j'exhortai des espions à aller dans des lieux-d'observation, Mais ceux-ci ayant cédé à laviolence, ayant suivi leur inclination, ravageaient tout à fait sur-le-champ les terres très-belles des hommes égyptiens, emmenèrent les femmes et les jeunes enfants, massacrèrent les hommes; bientôt un cri de désespoir parvint jusqu'à la ville. Ceux qui l'entendirent arrivèrent dès le lever de l'aurore; toute la plaine se remplit de guerriers, de chevaux, -d'airain étincelant; Jupiter qui aime la foudre envoya à mes compagnons la fuite honteuse, et nul d'entre eux n'osa faire face à l'ennemi ; car de tous côtés le malheur les enveloppait. Une foule des nôtres tombèrent sous le fer aigu ; on emmena les autres vivants pour les forcer aux travaux. Quant à moi, ils me donnèrent à un de leurs hôtes pour me conduire à Cypre, à Dmétor, fils d'Iasus , roi puissant de cette île; c'est de là que je suis venu ici, en souffrant bien des maux. »

Antinous lui répondit : « Quelle divinité a conduit ici cetle peste, ce fléau des repas? Tiens-toi au milieu, loin de ma table, si tu ne veux et emmenaient leurs femmes et leurs enfants en-bas-âge, et les tuaient eux-mêmes; et bientôt un cri parvint à la ville.

Et ceux-ci entendant la clameur vinrent [sant ; en-même-temps-que l'aurore paraiset toute la plaine fut remplie et de fantassins et de chevaux et de l'éclat de l'airain ; et Jupiter qui-aime-la-foudre jeta-en mes compagnons la fuite honteuse, et aucun n'endura de se tenir en face des ennemis : car des maux se tenaien t auto ur d'eux de-tous-côtés.

Là ils tuèrent à la vérité de nombreux d'entre nous avec l'airain aigu, et ils emmenèrent les autres vivants pour travailler pour eux par nécessité.

Mais ils donnèrent moi pour aller à Cypre à un hôte qui se rencontra, à Dmélor fils-d'Iasus, qui régnait puissamment sur Cypre; de là donc maintenant je suis venu à cet endroit ici souffrant des maux. »

Et Antinous à-son-tour répondit à celui-ci et dit : « Quelle divinité a amené-vers nous ce fléau, désolation du festin?

Tiens-toi ainsi étant allé au milieu, à l'écart de ma table, retourner bien vite dans Cypre et dans ton amère Égypte; car tu es un mendiant bien hardi et bien impudent. Tu t'approches successivement de tout le monde et chacun te donne follement; ils n'ont ni réserve ni pitié quand il s'agit de faire largesse du bien d'autrui.

car tous ils possèdent de grandes richesses. Il L'ingénieux Ulysse répliqua en se retirant: « Grands dieux, la sagesse n'est donc pas unie en toi à la beauté ; lu ne donnerais pas même un grain de sel de ta maison à un suppliant, toi qui, assis à la table d'autrui, n'as pas voulu m'offrir un morceau de pain, tandis que tu es dans l'abondance. »

Il dit; la colère grandit dans le cœur d'Antinous, et le regardant en dessous, il lui adressa ces paroles ailées : « Je ne pense pas que tu sortes heureusement de ce palais, puisque ta bouche profère l'injure. » de peur que bientôt tu ne t'en ailles dans l'amère Egypte et dans Cypre; tellement tu es un mendiant hardi et impudent.

Tu te tiens-auprès de tous à-la-fil c ; et ceux-ci te donnent à-la-légère; car aucune modération n'est en eux ni aucune pitié [trui, pour faire-largesse des biens d'-aupuisque de nombreuses ressources sont-à-la-disposilion de chacun. s Et l'ingénieux Ulysse s'étant reculé dit-à lui : a 0 grands-dieux, aussi dessentiments-de-sagesse donc n'étaient pas à toi-du-moios outre (avec) ta beauté; toi-du-moins tu ne donnerais pas à ton suppliant pas même du sel de la maison, toi qui maintenant assis-auprès des biens d' -autrui n'as pas enduré de donner à moi un peu de pain en ayant prélevé sur ta part; or de nombreux mets sont-auprès de toi. » Il dit ainsi ; mais Antinoüs s'irrita davantage en son cœur, et ayant regardé lui en dessous lui dit ces paroles ailées: « Maintenant certes je ne crois plus toi du moins devoir te retirer en arrière bien (heureusement) en-traversant-pour-sortir du palais, puisque donc tu dis aussi des injures. » A ces mots il prit un escabeau dont il le frappa derrière le dos , à l'épaule droite; le héros demeura ferme comme un roc, et le coup ne le fit pas broncher ; mais il secoua la tête en silence, roulant au fond de son cœur des pensées sinistres. Il retourna donc auprès du seuil, s'y assit, et déposa sa besace toute pleine; puis il dit aux prétendants : « Écoutez, prétendants de l'illustre reine , ce que dans ma poitrine mon cœur m'invite à vous dire. L'âme est sans ressentiment et sans douleur, quand un homme est frappé en combattant pour ses biens, pour ses génisses ou ses blanches brebis; mais Antinous m'a frappé à cause de ce ventre odieux et funeste, qui est pour les hommes l'occasion de tant de maux. S'il est des dieux et des Furies qui pro- Il dit donc ainsi ; et ayant pris l'escabeau il lui frappa l'épaule droite, à l'extrémité-du dos ; mais celui-ci se tint fermement comme une roche; et donc le proj ectile d'Antinous n'ébranla pas lui, mais silencieux il secoua la tête, méditant-profondément des choses funestes.

Et celui-ci (Ulysse) étant-allé en arrière vers le seuil s'assit donc, et il déposa donc sa besace bien-remplie; et il dit aux prétendants : « Écoutez-moi, prétendants de la reine très-illustre, afin que je dise les choses que le cœur dans la poitrine invite moi à dire.

Assurément ni douleur n'est dans l'esprit ni quelque deuil, lorsqu'un homme combattant pour ses biens ou pour ses bœufs ou ses blanches brebis est frappé; mais Antinoüs a frappé moi à-cause-de mon ventre odietn..

funeste, qui donne aux hommes des maux nombreux.

Mais si des dieux et des Furies des mendiants du moins sont quelque-part, tégent le mendiant, puisse la mort fondre sur Antinoüs avant son hymen ! » Antinous, fils d'Eupithès, répliqua : a Mange en paix et reste assis, étranger, ou va-t'en ailleurs, si tu ne veux que nos jeunes serviteurs, en entendant un pareil langage, te traînent à travers le palais par les pieds ou par les mains et te déchirent le corps. »

Il dit; tous les convives furent remplis d'indignation, et chacun de ces jeunes orgueilleux s'écria : « Méchant Antinous, tu as eu tort de frapper un malheureux mendiant; peut-être est-ce quelqu'un des dieux du ciel. Les immortels parcourent les villes sous les traits d'hôtes de pays lointains, ils prennent toutes les formes afin de connaître par eux-mêmes la violence ou la justice des hommes. »

Ainsi parlèrent les prétendants ; mais il se souciait peu de leurs discours. Télémaque sentit son cœur gonflé de chagrin quand il vit puisse le terme de la mort trouver (atteindre) Antinous avant l'hymen. x> Et AntinoÜs, fils d'Eupithès, dit-à lui à-son-tour : « Mange paisible (en paix), étranger, étant assis, ou va-t'en ailleurs; de peur que les jeunes-gens, de telles choses tu dis (entendant ne tirent toi [tes paroles) à travers le palais ou par le pied ou aussi par la main, et ne te déchirent tout-entier; » II dit ainsi ; mais ceux-ci donc tous s'indignèrent extrêmement; et quelqu'un (chacun) de ces jeunes-hommes arrogants disait ainsi : « Antinous, [de frapper) tu n'as pas frappé bien (tu as eu tort ce malheureux vagabond, 6 homme pernicieux; si peut-être c'est (c'était) quelque dieu du-ciel.

Et aussi les dieux ressemblant à des étrangers d'autres-pays, étant de-toutes-les-formes, circulent dans les villes, examinant et l'insolence et la justice des hommes. »

Les prétendants donc dirent ainsi; [leurs discours. * mais celui-ci ne se souciait pas de Mais Télémaque laissait-croître en son cœur une grande douleur frapper Ulysse ; mais sans laisser couler les pleurs de ses paupières, il secoua la tête en silence, roulant au fond de son âme des pensées sinistres.

Lorsque la prudente Pénélope apprit qu'on avait frappé le mendiant dans le palais, elle dit à ses suivantes : « Puisse Apollon à l'arc glorieux te frapper ainsi toi-même, Aiitinoûs! » L'intendante Eurynomé ajouta ces mots : « Si nos vœux étaient exaucés, aucun d'eux ne verrait l'Aurore au trône d'or. > La prudente Pénélope répliqua : a Nourrice, ils me sont tous odieux, puisqu'ils ne trament que le mal ; mais Antinoûs surtout est semblable à la noire Mort. Un malheureux étranger erre dans le palais, demandant l'aumône à ces hommes; c'est le besoin qui l'y pousse ; tous les autres l'ont contenté et lui ont fait quelque don : Antinoüs le frappe d'un escabeau à l'épaule droite. »

C'est ainsi qu'elle parlait au milieu de ses suivantes, assise dans

à cause d'Ulysse frappé; [à terre et pourtant il ne laissa-pas-tomber une larme de ses paupières, mais silencieux il secoua la tête,

méditant- profondément des choses funestes.

Mais dès que donc la très-prudente Pénélope eut entendu (appris) celui-ci frappé dans le palais, elle dit donc à ses servantes : « Si seulement Apollon à-l'arc-illustre avait frappé ainsi toi-même. Il Et Eurynomé l'intendante dit-à elle à-son-tour ce discours : a Si en effet l'accomplissement arrivait à nos vœux, aucun de ceux-ci du moins ne parviendrait (ne vivrait) jusqu'à l'Aurore au-trône-d'or. »

Et la très-prudente Pénélope dit-à elle à-son-tour : « Nourrice, tous me sont odieux, [mauvaises; puisqu'ils machinent des choses mais Antinous surtout ressemble à la noire Mort.

Un étranger infortuné erre dans le palais, demandant l'aumône aux hommes; car l'indigence l'y invite ; là tous les autres et l'ont rempli (rassasié) et lui ont donné; mais celui-ci l'a frappé d'un escabeau à l'extrémité-de l'épaule droite. D Celle-ci donc parlait ainsi parmi les femmes servantes, son appartement ; cependant Ulysse prenait son repas. Bientôt Pénélope manda auprès d'elle le divin pasteur et lui dit : « Va, divin Eumée, et invite l'étranger à venir, afin que je lui parle et que je lui demande s'il a appris quelque nouvelle du patient Ulysse ou s'il l'a vu de ses yeux; car il semble avoir parcouru bien des pays. » Pasteur Eumée, tu répondis : « Plût aux dieux, reine, que les Achéens gardassent le silence! ses récits charmeraient ton cœur.

Je l'ai eu trois nuits,je l'ai gardé trois jours dans ma cabane (car c'est chez moi qu'il est venu d'abord, après s'être échappé d'un vaisseau), et il n'avait pas encore fini de me raconter toutes ses infortunes.

Comme on regarde un chanteur qui, instruit par les dieux, redit aux hommes dans ses vers d'aimables récits qu'on ne peut se lasser assise dans sa chambre ; cependant le divin Ulysse dînait; et celle-ci dit au divin porcher l'ayant appelé auprès d'elle: CI Va étant parti, divin Eumée, invite l'étranger à venir, afin que et je salue lui et je lui demande [nouvelles si quelque-part ou il a appris des d'Ulysse au-cœur-patient ou il l'a vu de ses yeux; car il ressemble à un homme errant- de-to us -côtés. » Et répondant tu dis-à elle, Eumée pasteur-de-porcs : a Si seulement donc, ô reine, les Achéens se taisaient pour toi !

par des choses telles que celui-ci en le cœur chéri [dit serait charmé à toi.

Car j'ai eu déjà lui pendant trois nuits, et je l'ai retenu dans ma cabane pendant trois jours; car d'abord il arriva vers moi, s'étant enfui d'un vaisseau ; mais il n'avait pas encore fini racontant (de raconter) son infortune.

Et comme lorsqu'un homme regarde un chanteur, qui ayant appris des dieux chante des récits agréables aux mortels, et ils désirent sans-se-lasser entendre lui, lorsqu'il chante ; d'entendre; de même il me charmait, assis auprès de moi dans ma demeure. Il dit qu'il est hôte paternel d'Ulysse et qu'il habite la Crète, où règne la race de Minos. C'est de là qu'il est venu ici, souffrant mille maux, errant de contrée en contrée; il a entendu dire, à ce qu'il affirme, qu'Ulysse est près d'ici, chez l'opulente nation des Thesprotes, et qu'il rapporte des trésors dans son palais. »

La prudente Pénélope reprit : « Va, dis-lui de venir ici, afin qu'il me raconte tout à moi-même. Que les autres se réjouissent assis aux portes du palais ou dans le palais même, puisqu'ils ont le cœur joyeux. Leurs richesses restent intactes dans leurs demeures; leur pain, leur, itl délicieux sont consommés par leurs serviteurs; quant à eux, tous les jours ils viennent dans notre maison, égorgent les bœufs, les brebis, les chèvres grasses, se livrent aux festins et boivent follement notre vin noir; et cependant tous nos biens périssent : car ainsi celui-là charmait moi assis-près de moi dans mes demeures.

Or il dit être hôte paternel d'Ulysse, habitant dans la Crète, où est la race de Minos.

De là donc maintenant il est venu à cet endroit ici, souffrant des maux, roulanl-en-suppliant ; et il affirme avoir entendu-parler d'Ulysse, vivant et se trouvant près d'ici chez le peuple opulent des hommes thesprotes ; et il amène dans sa demeure de nombreux joyaux. »

Et la très-prudente Pénélope dit-à lui à-son-tour: « Va, appelle–ïe ici, [présence.

afin que lui-même me le dise enMais que ceux-ci se réjouissent ou étant assis aux portes ou ici dans le palais, puisqu'un cœur joyeux est à eux.

Car les richesses d'eux se trouvent (restent) non entamées dans la maison de chacun, pain et vin-pur doux, que leurs serviteurs consomment; mais ceux-ci. venant-continuellement tous les jours dans notre maison, sacrifiant des bœufs, et des brebis, et des chèvres grasses, festinent, et boivent notre vin noir, follement; et la plus grande partie de nos biens se consume.

Car un homme n'est-pas-là, il ne se trouve pas là un homme, comme était Ulysse, pour écarter le mal de ce palais. Ah! si Ulysse était de retour, s'il rentrait dans sa patrie ,'bientôt, aidé de son fils, il aurait puni ces insolents. » Elle dit, et Télémaque, éternuant avec grand bruit, fit retentir tout le palais. Pénélope sourit et adressa aussitôt à Eumée ces paroles ailées : a Va donc et fais venir cet étranger ici devant moi. Ne vois-tu pas que mon fils a éternué à toutes mes paroles? Non, aucun des prétendants n'échappera à la mort, mais tous sans exception subiront le trépas. Je te dirai encore une autre chose, et toi grave-la dans ton coeur : si je reconnais qu'il dit en tout la vérité, je lui donnerai un manteau et une tunique superbes pour le vêtir. » Elle dit; le pasteur s'éloigua dès qu'il eut entendu ces mots, et s'approchant d'Ulysse, il lui adressa ces paroles ailées : tîl qu'Ulysse était, pour éloigner la calamité de la maison.

Mais si Ulysse revenait et arrivait dans sa terre patrie, aussitôt avec son fils il punirait les violences de ces hommes. »

Il parla ainsi ; (fortement) ; et Télémaque éternua grandement et le palais tout-autour retentit d'une-façon-terrible ; et Pénélope rit ; et aussitôt donc elle dit-à Eumée ces paroles ailées : « Va pour moi, appelle l'étranger ici en-ma-présence.

Ne vois-tu pas que mon fils a éternué à moi à toutesmes paroles ?

c'est-pourquoi aussi la mort [semenl pourrait ne pas être sans-accomplispour les prétendants, tout à fait pour tous, et pas un d'eux ne pourrait éviter la mort et les Parques.

Et je dirai une autre chose à toi, et toi jette (mets)- la danp ton esprit i si je reconnais lui disant toutes choses vraies, je vêtirai lui et d'un manteau et d'une tunique, beaux vêtements. »

Elle dit ainsi ; et le porcher se-mit-en-marche, après qu'il eut entendu le discour et se tenant auprès d'Ulysse il lui dit ces'paroles allées :

« Vénérable étranger, la prudente Pénélope, la mère de Téltfmaque, t'appelle ; son cœur la presse de t'interrogrr sur son époux^tsur les maux que tu as soufferts. Si elle reconnaît que tu dis en tout la vérité, elle te donnera pour te vêtir un manteau et une tunique, dont tu as grand besoin; alors, demandant ton pain parmi le peuple, tu rassasieras ton ventre, et chacun te donnera à son gré. il Le patient et divin Ulysse lui répondit : « Eumée, je suis prêt à dire sur-le-champ la vérité à la fille d'Icai ius, à la prudente Pénélope; car jesais bien quel est le sort d'Ulysse, et nous avons supporté tous les deux la même infortune. Mais je crains la foule brutale de £m prétendants, dont l'insolence monte jusqu'au ciel d'airain. Tout à l'heure, tandis que je traversais le palais sans faire aucun mal, cet homme m'a frappé etnfa fait souffrir; ni Télémaque ni personne ne cc Étranger mon père, la très-prudente Pénélope, mère de Télémaque, appelle toi ; son cœur invite elle à t'interroger en quelque chose au-sujet-de son époux, et sur les maux que tu as soufferts.

Et si elle reconnaît toi .disant toutes choses vraies, elle vêtira toi -et d'un manteau et d'une tunique, dont tu as-besoin surtout ; et demandant aussi du pain parmi le peuple,

tu nourriras ton ventre; et celui qui voudra donnera à toi. »

Mais le patient et divin Ulysse dit-à lui à-son-tour : cc Eumée, je pourrais dire.aussitôt toutes choses vraies à la fille d'Icarius, à la très-prudente Pénélope ;

car je sais bien ce qu'il en est au-sujet-de celui-là (d'Ulysse), et nous avons reçu une infortune Mais je crains la foule [pareille.

des prétendants durs, desquels et l'insolence et la violence arrivent au ciel de-fer.

Et en effet, lorsque cet homme ayant frappé maintenant moi allant dans le palais et n'ayant fait aucun mal m'a livré aux douleurs, ni Télémaque ni quelque autre n'a empêché en quelque chose ceci.

l'en a empêché. Engage donc Pénélope à attendre dans le palais, malgré son impatience, jusqu'à ce que le soleil se couche; alors, qu'elle m'interroge sur le jour du retour de son époux, en me faisant asseoir auprès de son feu, car je n'ai que de misérables vêtements : tu le sais toi-même , puisque c'est toi le premier que j'ai supplié. »

Il dit, et le pasteur s'éloigna dès qu'il eut entendu ces mots. Au moment où il franchissait le seuil, Pénélope s'écria : « Tu ne l'amènes pas, Eumée ? à quoi songe donc ce vagabond? Ëprouve-t-il quelque crainte hors de saison, ou la honte l'empêche-t-elle de traverser le palals? un mendiant honteux se nuit à lui-même. »

Pasteur Eumée, tu répondis : « Il parle avec sagesse, et comme penserait tout autre qui voudrait éviter l'insolence de ces hommes orgueilleux. Il t'engage à attendre que le soleil se couche. Il vaut C'est-pourquoi maintenant invite Pénélope, quoique étant pressée, à attendre dans le palais jusqu'au soleil couché; et alors qu'elle demande à moi au-sujet-de son époux le jour du-retour, m'ayant fait-asseoir plus près (à côté) du feu ; car j'ai certes des vêtements misérables ; tu le sais aussi toi-même, puisque j'ai supplié toi d'abord (le premier). »

Il dit ainsi ; et le porcher se-mit-en-marche, après qu'il eut entendu le discours.- Et Pénélope dit-à lui qui avait marché par-dessus le seuil : « Tu ne l'amènes pas, Eumée ?

qu'est-ce qu'a pensé le vagabond?

est-ce que peut-être ayant craint quelqu'un outre-mesure ou aussi autrement (sans cela) il a-honte d'aller dans le palais ?

mais un vagabond honteux est funeste à lui-même. »

Et répondant tu dis-à elle, Eumée pasteur-de-porcs : a Il parle selon la convenance, disant des choses que penserait aussi un autre, évitant (voulant éviter) l'insolence d'hommes superbes. Mais il invite toi à attendre jusqu'au soleil couché.

mieux aussi pour toi, ô reine, parler seule à l'étranger et l'entendre seule. » La prudente Pénélope répliqua : « Cet homme, quel qu'il soit, n'est pas dépourvu de sens ; car nulle part on ne voit des mortels si insolents pratiquer l'injustice. »

Elle parla ainsi, et le divin pasteur revint se mêler à la foule des prétendants, après avoir accompli son message. Bientôt, penchant sa tête vers Télémaque pour que les autres n'entendissent point, il lui adressa ces paroles ailées : « Cher enfant, je m'en retourne, je vais veiller sur mes porcs et sur tout ce qui est là-bas, ta fortune et la mienne; toi, occupe-toi ici de tout. Songe d'abord à ton salut et vois en ton cœur qu'il ne t'arrive point de mal ; car bien des Achéens méditent des projets funestes. Puisse Jupiter les faire périr avant que le maliieur vienne sur nous ! a Le sage Télémaque lui répondit: a C'est ce que je ferai, bon Et aussi il sera beaucoup meilleur ainsi pour toi-même, ô reine, étant seule de dire une parole à l'étranger et d'en entendre une. » Et la très-prudente Pénélope dit-à lui à-son-tour : « L'étranger' ne pense pas insensé (sans sagesse), quel qu'il soit; car nuls hommes insolents

parmi les hommes mortels ne machinent quelque-part ainsi des choses injustes. »

Celle-ci donc parla ainsi ; et le divin pasteur-de-porcs alla vers la réunion des prétendants, après qu'il eut dit toutes choses.

Et aussitôt il dit-à Télémaque des paroles ailées ayant tenu sa tête auprès de lui, afin que les autres n'en tendissen t pas: « 0 ami, moi je m'en vais, devant (pour) garder les porcs et les choses-de-là-bas, ton vivre (bien) et le mien ; mais que toutes choses ici soiellt-à-soin à toi.

Sauve d'abord toi-même, et réfléchis en ton cœur, [mal ; de peur que tu n'éprouves quelque car de nombreux des Achéens méditent des choses funestes ; lesquels puisse Jupiter perdre avant que du malheur soit arrivé à nous. »

Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en-réponse : père ; goûte donc et pars ; mais reviens dès l'aurore et amène de belles victimes; les immortels et moi, nous aurons soin du reste. » Il dit, et Eumée s'assit de nouveau sur un siège poli; quand il eut contenté sa faim et sa soif, il se mit en devoir de retourner vers ses porcs, et quitta la cour et le palais rempli de convives. Ceux-ci se livraient joyeusement à la danse et aux chants; car déjà le soir était venu.

« Il sera ainsi, cher Eumée ; mais toi va ayant fait-le-repas-du-soir ; mais dèf l'aurore songe à venir et à amener de belles victimes ; d'autre-part toutes les choses-d'ici seront-à-souci à moi et aux immortels. »

Il dit ainsi ; et celui-ci donc de nouveau s'assit sur un siége bien-poli; et ayant donc rassasié son cœur de manger et de boire, il se-mit-en-marche donc pour aller vers les porcs ; et il quitta et l'enceinte et le palais rempli de convives ; or ceux-ci se réjouissaient par la danse et par le chant ; car déjà aussi était survenu le jour (temps) du-soir.

NOTES -.

SUR LE DIX-SEPTIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Page 6 1. etc. Voy. chant XVI, v. 23 et 24.

Page 8 : 1. IkXX' ûôgYivajjivY]., etc. Yoy. chant IV, v. 750 et 751, - -2. Tïi 8'" ântepoç. luXexo ¡¡.veÕç. Dugas-blontbel Cette fin de vers est. susceptible d'être expliquée de trois manières différentes : , ,"

CI 1° Ce discours fut sans ailes pour Pénélope, c'est-à-dire qu'elle le gaida précieusement, qu'elle le recueillit avec joie; c'est le sens que j'indique.

cc 20. Au lieu de traduire à.m..¡¡oç par l'a privatif, quelques-uns Je rendent par IçrÔTrrepoç, qui a des ailes d'une égale vitesse, qui est rapide. Dans ce cas, il faut entendre -que, le discours de Télémaque fut prompt à persuader sa mère. , « 3° Enfin M. Goraï veut que par Tà oh entende que Pénélope ne répondit pas, qu'elle garda le silence : Oùôéva Xâyov açîjxev ëx<7tT7îvai TOU ̃ axàjjLaxoç, « elle ne laissa envoler aucun discours de « sa bouçhe;,,, car Homère donne souvent aux discours Pépîthète de -îrrepoevTa, ailés. Je penche toujours pour le. premier sens; tout en convenant que L'opinion de M. Corai est fort ingénieuse. »

Pour nous, nous avons adopté cette troisième interprétation, qui est incontestablement la meilleure et la plus vraisemblable.

Page 12 : 1. 'E; S' à<yajjuv8o\jç paves;, etc. Yoy. chant IV,"vers -48-50: ,

2. Xépviëa a, à(Acpt7ïoXo;, etc. Vor. chant 1, vers 136-140, 148, 150., etc. -

Page 14 : 1. IIpiv. ê; toSe o !Í>¡Ul.. En effet, Télémaque pouvait s'entretenir librement avec sa mère tandis que les prétendants étaient à l'assemblée; s'il avait évité cet entretien, c'est sans doute parce qu'il craignait de laisser échapper son secret.

Page 16 : 1. TCOUOI, etc. Nous avons déjà vu tout ce discours de Ménélas au chant IV, v. 333-350. Il ne devrait sans doute pas se trouver répété ici, puisque Télémaque ne fait qu'un rapide récit de son voyage ; et cependant on ne peut le retrancher, parce que les derniers vers renferment sur le sort d'Ulysse un renseignement essentiel, que Télémaque ne pouvait pas omettre.

Page 20 : 1. juv oy' èv , etc. Nous avons vu également ces cinq vers au chant IV, vers'556-560.

Page 22 : 1. A1 yàp toûto, etc. Voy. chant XV, vers 533-535.

2. Mvr|<xTÎjp £ ç os, etc. Voy. chant IV, vers 625-627.

Page 24 : 1. Ot 8é se Tapporte à Médon et aux serviteurs des prétendants.

Page 26 : 1. Arj yàp fjii[AëXwxe ^àXiffxa -rçimp. De même Virgile, Enéide, IX, 156 : Nunc adeo, melior quoniam pars acta djei..

Page 28 : 1. Ithacus, Nérite et Polyctor étaient tous les trois fils de Ptérélas, l'un des plus anciens héros d'Ithaque, Ithacus avait donné son nom à la ville, et Nérite à la plus haute montagne de Vile.

Page 36 : 1. 'Eç hépwv ÉTEP' êotîv. Dugas - Montbel : cr: Elle a plusieurs étages. C'est là le sens que tous les interprètes donnent à ces paroles du texte : 'Eç s'tépwv Énp' i<mv. Voilà ce qui explique cette expression de ÙTispûa, les appartements supérieurs où se retire Pénélope et dont il est parlé ailleurs. Ces appartements étaient au premier étage, et principalement destinés aux femmes.

« M. Le Chevalier, dans son voyage de la Troade, suppose qu'il existe encore aujourd'hui des ruines qui, d'après la tradition reçue parmi les habitants d'Ithaque, seraient les débris du palais d'Ulysse.

Cette opinion ne peut être appuyée sur aucun fondement historique de quelque vraisemblance; mais elle flatte trop les idées des Ithaciens pour ne s'être pas accréditée parmi eux. »

2. "Hv ocpa. ha.(p"flv. Horace dit aussi, en parlant de la lyre : Divitum mensis arnica.

Page 38 : 1. 'À v Se xuwv, etc. Pope loue beaucoup cet épisode du chien d'Ulysse, a Je ne vois rien, dit-il, de plus beau ni de plus touchant dans tout le poëme. » L'épisode est fort beau sans doute ; mais, comme le fait remarquer Dugas-Montbel, le préférer à tout le poëme, c'est pousser un peu loin l'admiration.

Page 38 : l. "HILtCJU ytxp x' àpETrjç, etc. Dugas-Montbel : « Platon, qui cite cette belle sentence du plus sage des poëtes (O'OrpW'tiX'tOÇ twv TCoiYixwv), comme il le dit lui-même, donne un texte un peu différent de celui que portent nos éditions. Voici les vers rapportés par Platon : La différence la plus remarquable est celle de vooç, intelligence, mot substitué à celui de àpe-rri, vertu. La pensée d'Homère est plus morale et plus juste. Au reste, il est difficile de concilier cette pensée avec l'opinion que les anciens avaient sur l'esclavage. Aristote dit positivement : « Les premiers et les moindres éléments de la famille « sont le maître et l'esclave, le mari et la femme, le père et les « enfants. » Ailleurs : a Le bœuf est l'esclave du pauvre. a Il va plus loin : « Il est des individus qui par nature sont libres, d'autres œ esclaves : à ceux-ci il est avantageux de servir, et -cela est juste « incontestablement. »

Page 54 : 1. "EifYlve, il montra, il fit voir (avec menace).

Page 56 : 1. Sxrj<ya 8' Èv AïyuTïTw, etc. Nous avons déjà vu tout ce récit au chant XIV. Il faut remarquer cependant que la fin n'est pas la même. Au chant XIV, le mendiant raconte à Eumée ses aventures; Eumée assiste encore maintenant au récit qui s'adresse aux prétendants , et il ne paraît pas s'apercevoir des contradictions dans lesquelles son hôte est tombé. Il y aurait donc là de l'invraisemblance, si Eumée ne supposait qu'en altérant la fin de son histoire le mendiant veut tromper les prétendants et se dispenser de les avertir du prochain retour d'Ulysse.

Page 62 : 1. "Hure TrsTpv). Virgile, Énéide, VII, 586 : Ille velut pelagi rupes immola resistit.

Page 70 : 1. Oi ô' ctç y)[iiT £ pov, etc. Yoy. chant II, vers 55-59.

Page 74 : 1. Kat xrjSe' âitep 7r £ 7ra0otT);. C'est la correction indiquée par Butman, au lieu de la leçon vulgaire xal xrjôeâ rcep rceiraOutr), dont il est bien difficile de se tirer. On ne sait en effet ni à qui ni à quoi rapporter grammaticalement ce datif 7re7ta0\uï].

ARGUMENT ANALYTIQUE DU DIX-HUITIÈME-CHANT DE L'ODYSSÉE.

Le mendiant Irus veut forcer Ulysse à quitter le palais ; les prétendants les mettent aux prises ensemble (1-65). Préparatifs du çombat ; épouvante d'Irus ; les prétendants le forcent à lutter (66-87).

Ulysse vainqueur chasse Irus du palais (88-116). Amphinome se montre bienveillant pour Ulysse, qui lui conseille de se retirer avant le retour du roi d'Ithaque (117-157). Pénélope veut se montrer aux prétendants, mais refuse de se laisser parer; Minerve l'endort et, pendant son sommeil, rehausse sa beauté (158-197). Pénélope descend dans la salle et blâme Télémaque de laisser maltraiter son hôte ; Télémaque s'excuse tout en maudissant les prétendants (198-242).

Entretien d'Euryinaque et de Pénélope; tous les prétendants offrent des présents à la reine (243-303). Le soir venu, Ulysse renvoie les servantes auprès de leur maîtresse; insolence de Mélahtho; les menaces d'Ulysse remplissent toutes les femmes de frayeur (304-345).

Eurymaque raille Ulysse ; réponse hardie du héros ; Télémaque interVIent; on fait les libations et on se sépare (346-428).

-–~==<-c– En ce moment arriva un pauvre de profession, qui mendiait dans la ville d'Ithaque et se faisait remarquer par sa gloutonnerie, mangeant et buvant sans se rassasier; il n'avait ni vigueur ni courage, bien qu'il fût de haute stature. Arnée était le nom que sa vénérable mère lui avait donné au moment de sa naissance; mais tous les jeunes gens l'appelaient Irus, parce qu'il allait porter des messages quand on le lui ordonnait. Il voulut chasser Ulysse de sa propre demeure, et lui cherchant querelle il lui adressa ces paroles ailées : a Retire-toi hors du vestibule, vieillard, si tu ne veux être traîné HOMÈRE.

LODYSSÉE.

CHANT XVIII.

Mais un mendiant du-pays survint, lequel mendiait-habitnellement dans la ville d'Ithaque, et se distinguait par son ventre glouton, pour manger et pour boire sans-cesse; ni force ni vigueur n'était à lui, mais de forme il était fort grand à être vu.

Et son nom était Araée ; car sa mère vénérable [sauce ; lui avait donné ce nom dès sa naismais tous les jeunes-gens l'appelaient Irus, [messaws, parce que étant allé il faisait-deslorsque quelque-part quelqu'un le lui ordonnait.

Lequel donc étant venu chassait (voulait chasser) Ulysse de sa demeure, et le querellant disait-à lui ces paroles ailées : c Retire-toi du. vestibule, vieillard, de peur que déjà bientôt tu ne sois traîné même par le pied ; par les pieds; ne vois-tu pas que de tous côtés on me fait signe, on m'ordonne de te chasser? mais vraiment j'en rougirais. Allons, lève-toi, ou bien notre querelle va se vider par la force. D Le sage Ulysse, le regardant de travers, lui répondit : « Insensé, je ne te fais, je ne te dis aucun mal, et je n'envie point les présents qu'on te fait, si abondants qu'ils puissent être. Ce seuil suffira pour nous deux, et tu n'as pas besoin d'être jaloux d'autrui ; car tu parais être un pauvre vagabond comme moi : mais ce sont les dieux qui donnent le bonheur. Ne me menace donc pas de ton bras, et crains de m'irriter; tout vieux que je suis, je pourrais souiller de sang ta poitrine et tes lèvres; -et je n'en serais que plus tranquille demain, car je crois que tu ne rentrerais plus dans le palais d'Ulysse fils de Laërte. a ne t'aperçois-tu pas que déjà tous fout-signe à moi, et m'ordonnent de te traîner dehors ?

mais moi cependant j'en ai-honte.

Mais lève-toi, de peur que bientôt une dispute ne soit à nous-dcux aussi par les mains. »

Mais donc l'ingénieux Ulysse ayant regardé celui-ci en dessous lui dit : a Malheureux, et je ne fais pas à toi et je ne te dis pas quelque chose de mal, et je ne suis-pas-jaloux que quelqu'un te donne, même ayant pris des présents nomMais ce seuil [breux.

nous contiendra tous-les-deux, et il ne faut pas en quelque chose toi être-jaloux des avantages d'-autrui ; car tu parais à moi être un homme-errant comme moi ; mais les dieux [l'opulence.

doivent (ont coutume de) donner Mais ne me provoque pas trop par les mains, de peur que tu ne courrouces mor, de peur que quoique étant vieux je ne souille toi de sang à la poitrjne et aux lèvres ; et tranquillité serait à moi demain même encore davantage ; car je ne crois pas toi [nouveau) devoir revenir une-seconde-fois (de dans le palais d'Ulysse fils-de-Laërte. » Le mendiant Irus répliqua avec colère : a Grands dieux, avec quelle volubilité parle ce glouton ! on dirait une vieille cendrillon.

Mais je pourrais bien te faire un mauvais parti, et, te frappant de mes deux mains, faire tomber à terre toutes les dents de tes mâchoires, comme celles d'une truie qui dévaste les champs. Allons, retroussetoi, afin que tous ceux qui sont ici nous voient combattre! Mais comment ferais-tu pour lutter contre plus jeune que toi? »

C'est ainsi que devant les portes élevées, sur le seuil poli, ils se querellaient avec courroux. Le divin Antinoüs s'en aperçut, et riant de tout cœur il dit aux prétendants : « Amis, jamais on n'a rien vu de semblable au divertissement qu'un dieu amène en ce palais; Irus et l'étranger se disputent et veulent en venir aux mains ; mettons-les aux prises ensemble. »

Il dit; tous se levèrent en riant et s'assemblèrent autour des mea- Mais Irus le vagabond s'étant irrité dit-à lui : « 0 grands-dieux, comme le glouton parle avec-volubilité, pareil à une vieille toujours-assise-au-feu; Zitiàquije méditerais (feiais) des le frappant des deux mains, [maux, et je chasserais hors de ses mâchoires en les jetant à terre toutes ses dents comme celles d'une truie qui-broute-les-moissons.

Trousse-toi maintenant, afin que aussi tous ceux-ci nous jugent combattant; mais comment combattrais-tn contre un homme plus jeune? Il Ainsi ceux-ci se querellaient de-tout-cœur devant les portes élevées - sur le seuil poli.

Mais la sainte vigueur d'Antinous remarqua eux, et donc ayant ri avec-plaisir il dit-parmi les prétendants : a 0 amis, auparavant n'a pas encore été faite chose telle que le divertissement qu'un dieu a amené dans ce palais.

Et l'étranger et Irus se disputent l'un contre l'autre pour combattre par les mains ; mais mettons-les-aux-prises promptement. »

Il dit ainsi ; et ceux-ci donc tous se levèrent en riant, diants vêtus de haillons. Antinous, le fils d'Eupilhès, prit alors la parole : a Écoutez, illustres prétendants, ce que j'ai à dire. Voici sur le feu des ventres de chèvres que nous y avons mis pour notre souper, tout remplis de graisse et de sang; quel que soit celui qui l'emportera et qui sera le plus fort, il choisira lui-même le morceau qu'il préfère. De plus, il mangera toujours avec nous, et nous ne permettrons à nul autre mendiant de venir demander ici. »

Ainsi parla Antinous, et sa proposition leur plut. Cependant le sage Ulysse, imaginant une ruse, dit à son tour : * Amis, il n'est pas juste qu'un vieillard épuisé par l'infortune lutte contre un jeune homme ; mais la faim cruelle me pousse à me faire accabler de coups. Jurez seulement tous par un serment inviolable que personne, pour favoriser Irus, ne me frappera in- et s'assemblèrent donc autour des mendiants mal-vêtus.

Et Antinous, fils d'Eupithès, dit-parmi eux : « Écoutez-moi, nobles prétendants, afin que je dise quelque chose : ces ventres de chèvres sont sur le feu ; nous y avions placé eux pour le repas-du-soir, les ayant remplis et de graisse et de sang ; [vaincu mais que celui-des-deux-qui aura et aura été le plus fort, s'étant levé choisisse lui-même celui de ceux-ci qu'il voudra ; et toujours ici il prendra-ses-repas-avec nous, et nous ne laisserons pas quelque autre mendiant se mêler à nous au dedans du palais devant demander. » Ainsi parla Antinous; et le discours plut à eux.

Mais l'ingénieux Ulysse songeant-à-une-ruse dit-parmi eux : cc 0 amis, il n'est pas juste un homme vieux, accablé par l'infortune, [jeune; combattre contre un homme plus mais mon ventre malfaisant excite moi à combattre, afin que je sois dompté de coups.

Mais allons maintenant tous jurez-mor un serment puissant, que personne apportant secours à Irus ne frappera moi d'une main pesante justement de sa main pesante et ne me soumettra par force à cet homme. » Il dit, et aussitôt tous firent le serment qu'il exigeait. Quand Us eurent achevé de prononcer ce serment, le divin Télémaque prit aussi la parole : « Étranger, si ton âme généreuse t'invite à chasser ce vagabond, ne crains personne d'entre les Achéens ; celui qui te frapperait aurait à combattre contre plusieurs d'entre nous. Je suis ton hôte, et ces deux rois, Antinoüs et Eurymaque, tous deux pleins de sagesse, m'approuvent en ce moment. »

Tous les prétendants applaudirent Télémaque. Cependant Ulysse retroussa ses haillons autour de sou aine et montra ses bcllc5 et fortes cuisses; il mit à nu ses larges épaules, sa poitrine et ses bras robustes : Minerve, qui se tenait auprès de lui, développait les membres du pasteur des peuples. Tous les prétendants étaient

é tant-inj uste, et ne soumettra moi par la force à celui-ci. » •

J1 dit ainsi ; et ceux-ci donc tous jurèrent-que-non, comme il les y .invitait.

Mais lorsque donc -et ils eurent juré et ils eurent achevé le serment, alors la sainte vigueur de Télématfue

dit-parmi- eux tle nouveau : a Étranger', ̃ .si ton cœur et ton âme généreuse

excitent toi excitent toi a repousser celui-ci, «. ne crains donc aucun des autres Àcùéêns;• car celui qui frapperait toi aura-à-combattre-contre plusieurs" Je suis ton hôte;

et las deux, rois, -

et Antinous et-TCurymaque, tous-deux sensés,

m'approuvent. »

Il dit ainsi ; et ceux-ci donc tous approuvèrent.

Mais Ulysse se ceignit de ses haillon?

autour de ses parties-viriles,

et montra ses cuisses et belles et grandes, et les larges épaules à lui et sa poitrine et ses bras robustes furent découverts ; d'autre,part Minerve se tenant auprès de lui développait les membres au pasteur de peuples.

Et donc tous les prétendants furent surpris extrêmement ; frappés de surprise, et chacun disait en regardant son voisin : a Certes, l'iflforluué Irus sentira bientôt le mal qu'il s'est attiré: voyez quelle cuisse montre le vieillard sous ses haillons! »

C'est ainsi qu'ils parlaient, et le cœur d'irus était cruellement agité. Cependant les serviteurs le retroussèrent de force et l'amenèrent rempli de frayeur; ses chairs tremblaient sur tous ses membres. Antinous le gourmanda en ces termes : « II vaudrait mieux pour toi, glouton, ne pas vivre en ce jour et ne jamais être né, si tu trembles et si une crainte pareille s'empare de toi devant ce vieillard épuisé par les maux qui fondent sur lui. Mais je te le déclare, et cela s'accomplira : s'il l'emporte sur toi, s'il est le plus fort, je te jetterai sur un noir vaisseau et te ferai conduire sur le continent, chez le roi Ëchétus, ce fléau des mortels, afin qu'il te coupe le nez et les oreilles avec un fer cruel, et que t'arrachant et chacun disait ainsi, ayant regardé vers un autre son voisin : « Certes bientôt Irus malheureux-lrus aura le mal attiré par lui; telle le vieillard montre une cuisse de dessous ses haillons. »

Ils dirent donc ainsi ; mais le cœur était remué à Irus misérablement.

Mais même ainsi (malgré cela) des serviteurs l'amenèrent l'ayant retroussé par force.

tout craignant; et ses chairs tremblaient-autour de ses membres.

Et Antinoüs le gourmanda et dit une parole et prononça : «Maintenant et puisses-tu ne pas être, ô fanfaron, et puisses-tu n'être pas né,si donc tu redoutes celui-ci du moins et le crains étrangement (extrêmeun homme vieux, [ment), accablé par l'infortune qui est arrivée à lui.

Mais je le déclare à toi, et ceci aussi sera accompli : si celui-ci triomphe de toi et est le plus fort, j'enverrai toi sur le continent, t'ayant jeté sur un vaisseau noir, chez le roi Ëchétus, fléau de tous les mortels, qui te coupera le néz V et les oreilles ^Aavec l'airain (le fer) impitoyable,

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5

ODÏSSÉEJXÏIIÎ^ les organes de la virilité il les donne tout crus en pâture à ses chiens. » Il dit, et un tremblement plus vif encore s'empara des membres d'Iras. On le conduisit au milieu du cercle; les deux combattants levèrent les mains. Alors le patient et divin Ulysse délibéra si d'un seul coup il le renverserait et lui ôterait la vie, ou s'il le frapperait doucement et se coritenlerait de l'étendre sur le sol. Le parti qui lui sembla le meilleur fut de le frapper doucement, afin que les Achéens ne-le reconnussent point. Ils se dressèrent en même temps, et tandis qu'lrus frappait Ulysse à l'épaule droite, le héros l'atteignit au cou, au-dessous de l'oreille, et-lui brisa les os. Un sang noir sortit aussitôt de la bouche d'Irus, qui tomba de son long dans la poussière et claqua des dents en battant le sol des deux pieds, tandis que les nobles prétendants levaient les bras au ciel et se mouraient de rire.

Cependant Ulysse le traîna à- travers le vestibule jusque dans la et t'ayant arraché les parties-viriles les donnera aux chiens pour se les partager crues, » Il dit ainsi ; et le tremblement saisit les membres à lui (Irus) encore davantage; et ils l'amenèrent au milieu; et ceux-ci tous-deux levèrent les mains.

Donc alors le patient et divin Ulysse délibéra si ou il le frapperait de lelk sorte que la vie abandonnât lui étant tombé là, ou il frapperait lui doucement et détendrait à terre.

Mais il parut à lui délibérant être meilleur ainsi, de le frapper doucement, afin que les Achéens ne reconnussent pas lui. [mains, Donc alors levant-tous-deux les Irus le frappa à l'épaule droite, et celui-ci (Ulysse) le frappa au cou sous l'oreille, et brisa les os en dedans ; et aussitôt un sang rouge vint (coula) par la bouche ; et il tomba-étendui dans la poussière, et il heurta ses dents, frappant la terre de ses pieds; mais les prétendants illustres levant les mains mouiaient de rise.

Mais Ulysse le traîna hors du vestibule, l'ayant pris par le-pied, jusqu'à ce -qwil arriva à la cour, cour, auprès de la porte; là il l'assit et l'appuya contre le mur, puis il lui mit un bâton dans les mains et lui adressa ces paroles ailées : a Reste assis là pour écarter les porcs et les chiens, et ne songe plus à faire le maître avec les étrangers et les mendiants, toi qui n'es qu'un misérable, si tu ne veux éprouver encore un plus terrible malheur. »

Il dit, et jetant sur ses épaules sa pauvre besace toute déchirée, où pendait une corde servant de bandoulière, il revint s'asseoir sur le seuil. Les prétendants rentrèrent dans le palais en riant de tout cœur et le félicitèrent en ces termes : t Étranger, que Jupiter et les autres dieux immortels t'accordent ce que tu désires le plus, ce qui plaît à ton cœur, pour avoir empêché ce glouton de mendier désormais parmi le peuple ; bientôt et aux portes du-portique; et il fit-asseoir lui [la cour; l'ayant appuyé contre la clôture de et il mit un bâton dans la main à lui, et ayant parlé il dit-à lui ces paroles ailées : « Sois assis maintenant ici, écartant et les porcs et les chiens, et toi-du-moins ne songe pas à être le maître-souverain des hôtes et des mendiants, étant misérable comme tu l'es, de peur que quelque-part [mal tu ne jouisses de (ne reçoives) quelque encore plus grand. »

Il dit donc et se jeta autour des épaules sa besace laide, déchirée en-nombreux-endroits ; et dedans était une corde tordue.

Et celui-ci (Ulysse) étant allé en arrière vers le seuil s'assit donc ; et ceux-là (les prétendants) [palais) allèrent au dedans (entrèrent dans le riant agréablement et l'accueillirent par ces paroles : c Que Jupiter donne à toi, étranger, [donnent et que les autres dieux immortels le ce que tu veux le plus et ce qui a été (est) cher au cœur à toi, toi qui as fait-cesser cet homme insatiable de mendier parmi le peuple ; car bientôt nous emmènerons lui sur 4e continent nous le ferons conduire sur le continent, chez le roi échétus, ce fléau des mortels. » Ils dirent, et le divin Ulysse se réjouit de ce présage. Antinous plaça devant lui un éaorme ventre de chèvre , rempli de graisse et de sang; Amphinome lui servit deux pains qu'il venait de prendre dans la corbeille , et, une coupe d'or à la main, le salua et lui dit : «Je le salue, vénérable étranger; puisses-tu être heureux un jour ! .car maintenant bien des maux pèsent sur toi. »

L'ingénieux Ulysse lui répondit : cc Amphinome, tu me parais être fort sensé; tel était d'ailleurs ton père, car j'ai entendu sa bonne renommée, je sais que Nisus était brave et opulent; on dit que tu es son fils, et tu ressembles à un homme sage. Écoute-jjioï donc avec attention et retiens mes paroles. La terre ne nourrit rien de si faible que l'homme, parmi tous les êtres qui respirent et rampent à chez le roi Ëchétus, fléau de tous les mortels.» Ils dirent donc ainsi ; et le divin Ulysse se réjouit de la voix (du présage).

Et Antinoüs donc mit auprès de lui un grand ventre de chèvre, rempli et de graisse et de sang ; et Ampbinome mit-auprès de lui deux pains les ayant enlevés d'une corbeille, et le salua avec une coupe d'-or et dit : « Réjouis-toi, ô étranger père (vénérable), .que le bonheur soit à toi pour dans-la-suite du moins; mais maintenant certes tu es possédé par des maux nombreux. » Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à lui : « Amphinome, oui assurément tu parais à moi êLre sensé; car tu es né d'un père aussi tel ; car j'entendais une bonne renommée, Nisus de-Dulichium être et bon et opulent; Nisus de qui on dit toi être né; et tu ressembles à un homme éloquent.

C'est-pourquoi je dirai ceci à toi, mais toi fais-altention et écoute-moi : de tous les êtres qui et sespirent et se meuvent sur la terre, la terre n'en nourrit aucun plus faible que l'homme.

sa surface. Jamais l'homme ne croit que l'avenir lui réserve quelque malheur, tant que les dieux lui donnent l'opulence et que ses genoux sont pleins de vigueur. Mais lorsque les immortels lui envoient l'infortune , il faut bien que malgré lui il la supporte d'un cœur patient'; car l'âme des habitants de cette terre change selon les jours qu'amène le père des dieux et des hommes. Moi aussi jadis je paraissais fortuné parmi les mortels, et j'ai commis bien des injustices, n'écoutant que ma violence et ma force, confiant en mon père et en mes frères.

Aussi, que jamais nul "ne soit injuste, mais que chacun jouisse en paix des présents que lui font les dieux. Je vois ici les prétendants pratiquer l'iniquité, dévorer les biens et outrager l'épouse d'un Car jamais il ne dit (ne croit) devoir éprouver du mal dans-la-suite, tant que les dieux lui donnent le bonheur, et que ses genoux se meuvent (ont du ressort) ; mais lorsque déjà les dieux bienheureux ont accompli aussi des choses tristes, il supporte aussi celles-ci ne-le-voulant-pa.s (malgré lui) d'un cœur patient.

Car l'esprit des hommes qui-habi ten t -sur-la-terre est tel,

que le père et des hommes et des dieux amène le jour.

Et en effet moi autrefois je devais être heureux parmi les hommes, mais j'ai fait - beaucoup de choses injustes, cédant à ma violence et à ma force, confiant et en mon père et en mes frères.

C'est-pourquoi que jamais aucun homme absolument ne soit injuste, mais que celui-ci (tout homme) ait en silence (en paix)

les présents des dieux, quoi qu'ils lui donnent.

De telles choses injustes je vois les prétendants machinant, consumant les biens - et outrageant l'épouse d'un homme que je dis homme qui ne-restera plus longtemps, je l'affirme, éloigné de ses amis et de sa patrie, car il est près de ces lieux. Puisse une divinité te remmener secrètement en ta demeure! puisses-tu ne pas te rencontrer avec le héros, lorsqu'il reviendra dans sa patrie bien-aimée!

car je ne pense pas, une fois qu'il sera rentré dans son palais, que la querelle se décide .entre les prétendants et lui sans effusion de sang. »

Il dit, et, faisant une libation, il but le vin généreux, puis il remit la çoupe dans les mains du chef de peuples. Celui-ci s'éloigna-dans la salle, le cœur rempli de tristesse et secouant la tête, car son âme pressentait le malheur. Malgré cela pourtant il n'échappa point à la mort, mais Minerve l'arrêta pour le faire tomber sous la lance et le bras vaillant de Télémaque. Il se rassit donc sur le siège qu'il avait quitté.

Cependant la déesse aux yeux bleus, Minerve, inspira-à la Elle d'Icarius, à la prudente Pénélope, la pensée de se montrer aux ne plus devoir être-éloignélongtemps de ses amis et de sa terre patrie; car il est fort près.

Mais puisse une divinité emmener-secrètement toi -en ta maison, -et puisses-tu ne pas rencontrer -cequand il sera-dc-retour [lui-là, dans sa chère terre patrie.

Car je ne crois pas les prétendants et celui-là devoir se séparer sans-euusion-de-sang du moins, après qu'il sera entré dans sa deII dit ainsi; [Maur£. » et ayant fait-une-libation il but du vin doux-comme-raiel ; et il mit d& nouveau la coupe dans les mains à l'ordonnateur (au chef) de peuples.

Trtais celui-ci se-mit-en-marche à travers le palais, affligé en son cœur chéri, branlant la tête; [heur.

car déjà son âme prévoyait le malMais pas même ainsi il n'échappa à la mort; mais-Minerve entrava aussi celui-ci, pour être dompté par la force sous les mains et la lance de Télémaque.

Et il s'assit donc de nouveau en-s'en-retournant sur le siège d'où il s'était levé.

Mais-donc la déesse Minerve aux-yeux-bleus mit dans l'esprit à celle-là, à la fille d'lcarius, la très-prudente Pénélope, prétendants pour réjouir leur cœur et pour se faire honorer, plus encore que par le passé, de son époux et de son fils. Pénélope soérit machinalement et dit : a Eurynomé, mon cœur souhaite, ce qui ne lui est jamais arrivé, que je me montre aux prétendants, si odieux qu'ils me soient ; je veux faire à mon fils une recommandation utile : qu'il ne se mêle pas toujours ainsi à ces hommes superbes, dont les paroles sont bonnes, mais qui derrière lui méditent le mal. »

L'intendante Eurynomé lui répondit: « Mon enfant, tu parles avec sagesse. Va donc et parle à ton fils sans détour ; mais d'abord baigne ton corps et parfume tes joues; ne te présente pas ainsi avec un visage souillé de larmes, car on ne gagne rien 1 pleurer toujours Voilà ton fils devenu adolescent et tel que tu demandais aux dieux de le voir. » de se montrer aux prétendants, afin qu'elle dilatât (réjouît) trèsle cœur des prétendants [fort et qu'elle devînt plus honorée et de son époux et de son fils qu'elle ne l'était auparavant.

Et elle sourit sans-Sujet, et dit une parole et prononça : « Eurynomé, le cœur à moi désire, [moins, il ne le désirait pas auparavant du de me montrer aux prétendants, quoique liais de. moi tout à fait ; et je dirais à mon fils une parole qui serait plus avantageuse, de ne pas se mêler en toutes choses aux prétendants superbes, qui parlent à la vérité bien, mais pensent mal par derrière. »

Et Eurynomé l'intendante dit-à elle à-son-tour ce discours : « Oui certes, mon enfant, tu as dit selon la convenance toutes ces choses du moins.

Eh bien va et dis la parole à ton fils, et ne la lui cache pas, ayant (quand tu auras) lavé ton corps et ayant oint de parfums tes joues; et ne va pas ainsi étant souillée de larmes autour de ton visage ; [bon) car il est plus mauvais (il n'est pas de s'affliger toujours sans-cesse.

Car déjà le fils à toi est à-cet-âge, que (où) toi surtout tu priais les immortels de le voir ayant pris-barbe. » La prudente 'Pénélope répliqua : « Eurynomé, malgré ta benté pour moi, ne me conseille pas de baigner mon corps et de me parfumer d'essences; les dieux qui habitent l'Olympe ont détruit ma beauté depuis que mon époux est parti sur un profond navire. Dis plutôt à Autonoé et à Hippodamie de venir me trouver afin de m'accompagner -dans le palais; je n'irai point seule au mitieu de. ces hommes, j'en aurais honte. »

Elle dit; la vieille servante traversa le palais pour avertir 1«Jm- mes et les presser de venir.

Cependant la déesse aux yeux bleus, Minerve, avait formé me autre pensée : elle répandit un doux sommeil sur la fille (Hcarius..

Pénélope s'endormit sur son lit de repos, le corps penché en arrière , et ses membres perdirent leur ressort. Pendant son sommeil, l'auguste déesse lui fit de divins présents, afin- que les Achéens fussent frappés d'admiration.-D'abord elle lava son beau visage avec Et la irès-prudente Pénélope dit-à celle-ci à-son-tour : « Eurynomé, [moi, quoique ayan t- de-la-soll icit ude pour ne me conseille pas ces choses, de me laver le corps et de m'oindre de parfums ; car les dieux qui habitent l'Olympe ont détruit la beauté à moi-du-moins, depuis que celui-là (Ulysse) s'en est dans les vaisseaux creux. [allé Mais ordonne et Autonoé et Hippodamie venir à moi, [moi afin qu'elles se tiennent-auprès de dans le palais ; et je n'entrerai pas sellie parmi les hommes; car j'en ai-honte. »

Elle dit donc ainsi ; et la vieille-femme s'en alla à travers le palais, devantannoncer 1 a chose aux femmes et devant les engager à venir.

Alors de nouveau la déesse anx-yeux-bleus Minerve conçut une autre pensée : elle versa un doux sommeil à la fille d'Icarius.

Et elle dormit s'étant renversée ; et toutes les articulations se détendirent à elle IA-même-sur le lit-de-repos ; mais pendant-ce-temps donc Minerve divine entre les déesses lui donnait des présents immortels, afin que les Achéens admirassent "d'abord [elle : elle purifia à elle Ym beau visage avec une essence de beauté divine l'essence immortelle dont se parfume Cythérée à la belle couronne, lorsqu'elle se rend vers le chœur séduisant des Grâces; elle^tft paraître plus grande et plus forte, et la rendit plus blancheqro l'ivoire. Après cela, l'auguste déesse s'éloigna.

Les servantes aux bras blaucs arrivèrent du palais et entrèrent avec bruit; le doux sommeil quitta la reine, qui essuya ses joues avec ses mains et dit : « Infortunée, un doux assoupissement s'était emparé de moi; si seulement, en ce moment même, la chaste Diane m'envoyait ainsi une douce mort, afin que je ne consume plus ma vie à gémir en mon cœur, regrettant les qualités si nombreuses d'un époux bien-aimé, le plus distingué de tous les Achéens ! »

Elle dit, et descendit de l'appartement superbe, non pas seule, mais deux suivantes l'accompagnaient. Quand cette femme divine fut arrivée auprès des prétendants, elle s'arrêta à l'entrée de la saile telle que celle dont Cythérée à-la-belle-couronne se frotte, quand elle va vers le chœur agréable des Grâces;.et elle fit elle plus grande et plus grosse à être vue ; et elle fit donc elle plus blanche que l'ivoire scié.

Celle-ci donc divine entre les déesses ayant fait ainsi s'en alla.

Et les suivantes aux-bras-blancs vinrent du palais, arrivant avec bruit ; et le doux sommeil quitta celle-ci, et donc avec ses mains elle essuya ses joues et dit : « Certes un doux assoupissement a enveloppé moi

tout à fait malheureuse ; si seulement la chaste Diane procurait à moi une mort douce ainsi, sur-le-champ maintenant, afin que je ne consume plus ma vie en gémissant en mon cœur,

regrettant le mérite de-toute-sorte d'un époux chéri : car il était distingué entre les Achéens. » Ayant parlé ainsi elle descendit les (des) étages-supénon seule ; [rieurs brillants, aussi avec, elle deux servantes sui vaient.

Et donc quand celle-ci divine entre les femmes fut arrivée aux prétendants, solidement construite, tenant devant son visage un voile brillant; les vertueuses suivantes demeuraient à ses côtés. Les prétendants sentirent fléchir leurs genoux et le désir échauffa leur cceur, tous souhaitaient de partager sa couche. Elle adressa la parole à Télémaque, son fils chéri : a Télémaque, ton esprit et ton cœur ont perdu leur fermeté; quand tu étais encore enfant, ton âme connaissait mieux la sagesse.

Maintenant que tu es grand, que tu as atteint la jeunesse, et -qu'un étranger, en voyant ta stature et la beauté, te prendrait pour le fils d'un mortel fortuné, tu n'as plus -ni justice ni prudence..Jien-prû*d6 à témoin ce qui vient de se passer dans ce palais, où tu as laissé outrager ainsi ton hôte. Quel déshonneur pour toi, quelle ho nie elle se tint-debout donc près du.jambage de porte de l'appartement construit -salidement, tenant devant ses joues (sou visage) un voile-brillant; et donc une honnête suivante se tenait-auprès d'elle de-l'un-et-l'autre-côté. [dants) Or les genoux d'eux (des prétense détendirent là-mème, [cœur et donc ils furent charmés en leur par l'amour ; et tous souhaitèrent - d'être couchés auprès d'elle dans le lit.

Mais celle-ci de-son-côlé dit-à Télémaque, - son fils chéri : CI Télémaque, un esprit ferme n'est.plus à toi ni une pensée sage; étant encore enfant tu agitais les sages-desseins en ton esprit même plus qu'àprésent; mais maintenant que déjàtues grand et que tu es arrivé à l'accomplissement de la puberté, et qu'un homme étranger, regardant à ta haute-taille et à ta beauté, dirait toi être le rejeton d'un homme heureux, un esprit juste n'est plus à toi ni une pensée sage.

Telle déjà cette action a été accomplie dans le palais, grâce à toi qui as permis l'hôte être maltraité ainsi.

parmi les hommes, si l'étranger qui vient s'asseoir dans nos demeures doit souffrir d'indignes traitements! »

Le sage Télémaque lui répondit : « Ma mère, je ne blâme point ton courroux; mais au fond de mon âme je comprends, je sais ce qui est bien et ce qui est mal, tandis qu'auparavant je n'étais qu'un enfant. Toutefois, je ne puis pas toujours tout voir selon la prudence; ces hommes aux mauvaises pensées, assis autour de moi, me troublent de tous côtés, et je n'ai point de défenseurs. Cependant ce n'est pas par la volonté des prétendants qu'est survenue la querelle d'Irus et de l'étranger; d'ailleurs celui-ci était le plus fort. Si seulement, auguste Jupiter, Minerve et Apollon, les prétendants domptés penchaient aujourd'hui la tête dans nos demeures, les uns dans la cour, les autres dans le palais même, et si leurs membres étaient brisés Comment maintenant la honte et l'opprobre seraient-ils à toi parmi Les hommes, si un étranger, assis dans nos demeures, souffrait quelque chose ainsi par-suite-de mauvais-traitements douloureux ! »

Et le sage Télémaque dit à elle à-son-tour en-réponse: cc Ma mère, je ne m'indigne pas dececi àla vérité, toi être irritée; mais moi je comprcndsen mon cœur et je sais chaque chose, et les bonnes et les pires; car auparavant

j'étais encore enfant; mais je ne peux pas certes comprendre toutes choses sensées; car ceux-ci troublent moi, étant assis-auprès de moi [côlé, l'un d'un côté l'autre d'un-autiepensant des choses mauvaises, et des auxiliaires ne sont pas à moi.

Le combat cependant - de l'étranger du moins et d'Irus n'a pas été fait par la volonté des prétendants; mais celui-ci était supérieur par la Si seulement en effcl, [forer.

ô et Jupiter père (auguste) et Minerve et Apollon, les prétendants maintenant, domptés, branlaient la tête dans nos demeures, les uns dans la cour, les autres au dedans de la demeure, .et si les membres de chacun étaient détendus ainsi, comme ceux de cet Irus, qui est assis la tête branlante à la porte de la cour, semblable à un homme ivre, sans pouvoir se tenir sur ses pieds ni s'en retourner à sa maison, tant ses membres sont privés de ressort! »

C'est ainsi qu'ils s'entretenaient, quand Eurymaque, s'adressant à Pénélope-: « Fille d'Icarius, dit-il, prudente Pénélope, si tous les Achéens d'Argos, la ville de Jason, pouvaient te voir, des prétendants plus nombreux encore prendraient leur repas dès l'aurore dans votre demeure; car tu l'emportes sur toutes les femmes en beauté, en stature et en sagesse. »

La prudente Pénélope répliqua : Il Eurymaque, les immortels ont détruit mes avantages, ma taille et ma beauté, le jour où les Aigiens s'embarquèrent .pour Ilion et où avec eux partit Ulysse mon époux.

S'il était revenu pour protéger ma vie, ma gloire en serait bien plus- comme maintenant cet Irus est assis près des portes de-la-cour branlant la tête, ressemblant à un homme ivre, et ne peut pas se tenir droit sur ses pieds ni retourner à sa maison, par où le retour. est à lui.; car ses membres chéris ont été détendus. »

Ainsi ceux-ci [tre.

disaient de telles choses l'un à l'auMais Eurymaque parla-à Pénélope en ces termes.: cc Fille d'Icarius, très-prudente Pénélope, si tous les Achéens dans Argos ville de-Jason voyaient toi, des prétendants plus nombreux preudraient-leurs-repas dèsl'aurorc dans vos demeures; car tu es-supérieure aux femmes, et par la forme et par la haute-taille et au dedanspar l'esprit égal (sage).

Et la très-prudente Pénélope répondit à celui-ci ensuite : Il Eurymaque, certes les immortels ont détruit mes avaniages et ma beauté et mon corps, quand les Argiens montèrent-vers Uion, et que mon époux Ulysse alla avec eux..

Si celui-là du moins étant revenu protégeait ma vie, ma gloire serait plus grande - et plus belle ainsi.

grande et bien plus belle. Maintenant, au contraire, je suis remplie de tristesse, tant une divinité m'a suscité de maux. Lorsqu'il s'éloigna de sa patrie, il prit ma main droite dans sa main et me parla ainsi : « Femme, je ne crois pas que tous les Achéens aux belles cnémides « doivent revenir de Troie sains et saufs ; car on dit que les Troyens « sont des hommes belliqueux, habiles à lancer le javelot, à décote cher la flèche, à monter sur les coursiers au pied rapide, qui dé« cident si promptement la grande lutte et les chances communes des « batailles. J'ignore donc si un dieu me laissera revenir ou si je périrai « devant Troie; mais veille ici sur toutes choses. Souviens-toi dans « ce palais de mon père et de ma mère comme maintenant, et da« vantage encore, tandis que je serai loiu de toi. Quand tu verras « notre fils arrivé à l'adolescence, épouse celui que tu voudras et « quitte notre palais. » Mais maintenant je suis affligée ; car la divinité a envoyé à moi tant de maux.

Certes donc lorsqu'il s'en alla ayant quitté sa terre patrie, ayant pris ma main droite au poignet il dit-à moi : « 0 femme, a car je ne crois pas « les Achéens aux-belles-cnémides a devoir revenir tous bien (heureuIl de Troie [semcnt) « exempts-de-dommage ; « et en effet on dit les Troyens « être des hommes belliqueux, « et habiles-à-lancer-les-javelots « et habiles-à-envoyer les flèches, a et habiles-à-monter « surles chevaux aux-pieds-rapides, « qui ont décidé d'habitude (décia le plus promptement [dent) cc la grande querelle le d'une guerre égale pour tous.

IL C'est-pourquoi je ne sais pas « si un dieu renverra moi, a ou si je serai pris là a à Troie ; « mais que toutes choses ici « soient-à-souci à toi. [lais a Songe à te souvenir dans ton pa« de mon père et de ma mère « comme maintenant, ce ou encore davantage « moi étant loin d'ici.

a Mais lorsque déjà tu auras vu « notre fils ayant pris-barbe, « songi à te marier à celui a à qui tu voudras, « ayant quitté tôn palais. II

«. Voilà ce qu'il disait, et tout s'accomplit aujourd'hui; elle approche, la nuit où un hymen odieux sera le partage de l'infortunée à qui Jupiter a ravi le bonheur. Mais une douleur cruelle possède mon cœur et mon âme : ce n'était pas ainsi que se conduisaient jadis des prétendants; ceux qui veulent rechercher une femme vertueuse, la fille d'un homme opulent, amènent eux-mêmes des bœufs (et de grasses brebis pour offrir des festins aux amis de la jeune fille, et ils lui font de magnifiques présents; mais ils ne dévorent pas insolemment le bien d'autrui. > Elle dit; le patient et divin Ulysse se réjouit en voyant qu'elle attirait ainsi leurs présents et charmait leurs cœurs par de douces paroles, tandis que son esprit était occupé d'autres pensées.

Le fils d'Eupithès, Antinous, répondit : « Fille d'Icarius, prudente Pénélope, reçois donc les présents que chacun des Achécus voudra envoyer ici, car il n'est pas bien de refuser des dons : quant à ncn?,

« Celui-ci parlait ainsi; toutes ces choses donc s'accomplissent maintenant.

Et la nuit sera bientôt, quand (où) déjà un hymen odieux viendra à moi perdue (malheureuse), à qui Jupiter a enlevé le bonheur.

Mais cette douleur cruelle est venue à mon cœur et à mon âme : celle-ci auparavant n'était pas la manière de prétendants: ceux qui veulent rechercher une femme et bonne (vertueuse) et fille d'un homme opulent, [très, et qui luttent les uns contre les auceux-ci mêmes amènent des bœufs et de grasses brebis, festin pour les amis" delà jeune--fîlk, et donnent des présents brillants; mais ils ne mangent pas sans-indemnité

le vivre (bien) d'-autrui. »

Elle dit ainsi ; mais le très-patient et divin Ulysse se réjouit, parce qu'elle attirait les présents de ceux-ci, et charmait leur cœur par des paroles douces-comme-miel; mais l'esprit à elle pensait d'autres choses.

Et Antinous, fils d'Eupithès, dit-à elle à-son-tour : « Fille d'Icarius, très-prudente Pénélope, [veuille qui-quence-soit des Achéens qui apporter des présents ici, songe à les recevoir ; car il n'est pas beau de refuser un don ; nous ne retournerons point à nos champs ni autre part, avant que tu aies épousé celui des Grecs que tu voudras choisir. »

Ainsi parla Antinous, et son distours leur plut; ils envoyèrent chacun un héraut pour rapporter des présents. Celui d'Antinous apporta un grand et magnifique voile brodé ; il était garni de douze agrafes toutes d'or, adaptées à leurs anneaux arrondis. Le héraut d'Eurymaque revint avec uii collier artistement travaillé; il était d'or, entremêlé de grains d'ambre, et brillait comme un soleil. Les serviteurs d'Eurydamas apportèrent des boucles d'oreilles où étincelait une triple perle et qui brillaient de mille grâces. Le suivant de Pisandre, fils du roi Polyctor, revint tenant un collier, parure magnifique ; et tous les autres Achéens offrirent aussi chacun leur présent. Alors cette femme divine remonta dans son appartement, \et ses suivantes l'accompagnèrent, chargées de ces dons superbes.

mais nous ne nous eu irons auparavant du moins ni à nos cultures ni quelque-paTt ailleurs, avant du moins que tu te sois mariée à celui des Achéens qui est le meilleur. »

Ainsi parla Antinous;

et son discours plut à eux; (raut et ils envoyèrent donc chacun un hépour apporter des présents.

Son héraut apporta à Antinous un grand voile très-beau, brodé; et dedans donc étaient des agrafes d'-or, douze en-tout, [bés.

s'adaptant à des anneaux bien-courEt son héraut apporta aussitôt à Eurymaque un collier travaillé-avec-grand-art, d'-or, attaché avec des coraux-d'ambre comme un soleil.

Et ses serviteurs apportèrent à Eurydamas deux pendants-d'oreilles, à-trois-yeux, d'un grand-travail ; et une grande grâce y brillait. -

Et un serviteur donc apporta de chez Pisandre prince fils-de-Polyctor [belle.

un ornement-de-cou, parure trèsEt donc chaque autre des Achéens apporta un autre beau présent.

Celle-ci ensuite, divine entre les femmes, monta aux appartements-supérieurs; et avec celle-ci donc des suivantes portaient les présents très-beaux.

Les prétendants se livrèrent joyeusement à la danse et aux délices du chant; ils attendaient que le soir arrivât. Tandis qu'ils se réjouissaient, la nuit sombre survint. Aussitôt on disposa trois brasiers dans le palais pour l'éclairer, et on les entoura de bois desséché depuis longtemps, facile à brûler, nouvellement fendu à l'aide du fer ; dans l'intervalle on plaça des torches ; les servantes du patient Ulysse entretenaient tour à tour la lumière. Cependant l'idgérietix et divin Ulysse leur dit : - « Servantes d'Ulysse) de ce maître depuis si longtemps absent, rentrez dans les appartements où se tient l'auguste reine, et, assises près d'elle dans le palais, réjouissez-la en tournant le fuseau, ou en peignant la laine de vos mains ; moi, de mon côté, je leur donnerai à tous de la lumière. Quand même ils voudraient attendre l'Aurore au trône d'or, ils ne me lasseront pas ; je suis accoutumé à la patience. »

Il dit ; les servantes se mirent à rire et se regardèrent entre elles ; Mais ceux-là (les prétendants) s'étant tournés vers et la danse et le chant aimable se réjouissaient; et attendaient que le soir être (fût) survenu.

Et à eux se réjouissant le soir noir survint.

Aussitôt ils placèrent dans le pabis trais viases-à-feu, afin qu'ils éclairassent; et ils placèrent autour du bols inflammable, desséché depuis-longtemps, très-sec, fendu récemment par l'airain; et ils y mêlèrent des flambeaux ; et les servantes d'Ulysse au-cœur-patient les faisaient-luire alternativement.

Mais le noble Ulysse ingénieux lui-même dit-parmi elles : « Servantes d'Ulysse, de ce maître parti depuis longtemps, allez vers les appartements où est la vénérable reine ; et tournez vos tâches auprès d'elle, et réjouissez elle étant assises dans le palais, on peignez la laine avec vos mains; mais moi je fournirai de la lumière à tous ceux-ci.

Car si-même ils veulent attendre l'Aurore au-trône-d'or, ils ne vaincront (lasseront) pas moi ; car je suis fort patient, a Il dit ainsi; mais celles-ci rirent, et regardèrent l'une vers l'autre.

mais Mélanlho aux belles joues l'injuria grossièrement. Dolius était son père, mais Pénélope l'avait élevée, la soignait comme sa propre fille, et lui donnait tout ce qui pouvait charmer son cœur. Cependant son âme ne s'affiigeait point du malheur de Pénélope, mais elle s'était unie à Eurymaque qu'elle aimait. Elle adressa donc à Ulysse ces outrageantes paroles : « Étranger misérable, tu as la cervelle troublée, toi qui, au lieu d'aller dormir dans quelque forge ou dans quelque parloir, restes ici à discourir audacieusement au milieu de cette assemblée et ne redoutes rien en ton cœur. Sans doute le vin s'est emparé de ton esprit, à moins que tu ne sois toujours ainsi fait; ton langage est celui d'un insensé. Es-tu donc si fier d'avoir vaincu Irus le vagabond 1 Prends garde que tout à l'heure un plus fort qu'Irus ne se Mais Mélantho aux-belles-joues gourmanda lui honteusement, Mélantho que Dolius avait engendrée, mais que Pénélope avait soignée, et choyait comme sa fille, et à qui donc elle donnaitdesjuyaux agréables à son cœur ; mais pas même ainsi elle n'avait du deuil en son âme à cause de Pénélope ; mais celle-ci s'unissait à Eurymaque et l'aimail.

Celle-ci donc gourmanda Ulysse avec des paroles outrageantes : « Étranger misérable, tu es un homme égaré par l'esprit, - et tu ne veux pas dormir, étant allé dans une maison de-forgeron, ou quelque-part dans un parloir-public; mais ici tu dis bien des choses avec audace - parmi des hommes nombreux, et lu ne crains rien en ton cœur; certes donc le vin possède toi en ton esprit, ou un tel caractère est à toi toujours; c'est-pourquoi aussi tu dis des choses vaines.

Est-ce que tu es-fier parce que tu as vaincu Irus le vagabond ?

prends garde que quelque autre meilleur (plus fort) qu'Irus ne se lève bientôt contre toi, lève contre loi, et, te frappant la tête de ses mains vigoureuses, ne te chasse tout ensanglanté de ce palais. «

L'ingénieux Ulysse, la regardant avec colère, répondit: « Chienne, je vais aller répéter à Télémaque ce que tu viens de dire, afin qu'il te coupe ici par morceaux. » - Ces mots effrayèrent les femmes, qui s'éloignèrent aussitôt.

Leurs genoux fléchissaient d'épouvante, car elles pensaient que ces paroles étaient sérieuses. Pour lui, il resta auprès des brasiers ardents pour éclairer la salle ; ses yeux étaient fixés sur tous les prétendants, mais son cœur agitait d'autres pensées, qui ne restèrent pas sans accomplissement. -

Cependant Minerve ne laissait pas les prétendants superbes renoncer complétement à leurs mordantes railleries, afin que la douleur descendît plus profondément daas le cœur d'Ulysse fils de Laërlc.

Eurymaque, le fils de Polybe , prit le premier la parole pour bafouer Ulysse et excita le rire de ses compagnons : quelqu'un qui ayant frappé toi autour de la tête de ses mains robustes, t'envoie-hors du palais, t'ayant souillé d'un sang abondant. « Et donc l'ingénieux Ulysse l'ayant regardée en dessous dit-à elle : « Certes je dirai bientôt àTéiémaque, chienne, quelles choses tu dis, étant allé là-bas où il est, afin que ici il coupe toi membre-par-membre. »

Ayant dit ainsi il effraya les femmes par ces paroles.

Et elles se-mirent-en-marche pour aller à travers le palais; et les membres de chacune d'elles se détendirent d'effroi ; car elles pensaient lui avoir dit des choses vraies.

Mais celui-ci éclairant se tenait auprès des vases-à-feu allumés regardant vers tous ; mais le cœur méditait à lui d'an Ires dans sa poitrine, - [choses lesquelles donc

ne furent pas non-achevées.

Mais Minerve ne laissait pas du tout les nobles prétendants [cœur, s'abstenir de l'outrage qui-amige-Ieafin que le ressentiment pénétrât encore davantage dans le cœur d'Ulysse fils-de-Laërle.

Et Eurymaque, fils de Polybe, commença à eux à haranguer, raillant Ulysse, [gnons ; et il fit (causa) du rire ,à ses compa- a Écoutez-moi, prétendants de l'illustre reine, afin que je dise ce que mon cœur m'inspire. Ce n'est pas sans l'intervention d'un dieu que cet homme est venu dans la demeure d'Ulysse ; il me semble vraiment que sa tête luit du même éclat que ces flambeaux, car il n'a pas de cheveux, pas même un seul. »

Il dit, et s'adressant à Ulysse destructeur de villes : « Étranger, voudrais-tu me servir si je te prenais au fond de mon domaine (avec un salaire suffisant) pour construire des haies et planter de grands arbres? Je le fournirais le pain, dont tu ne manquerais jamais, je te donnerais des habits pour te vêtir et des sandales pour tes pieds.

Mais tu n'as appris qu'à mal faire, tu ne voudras pas te mettre au travail, tu aimes mieux mendier parmi le peuple pour avoir de quoi remplir ton ventre insatiable. » , L'ingénieux Ulysse lui répondit: « Eurymaque, si nous luttions

« Écoutez-moi, prétendants de la très-illustre reine, afin que je dise les choses que le cœur dans la poitrine invite moi à dire.

Cet homme-ci n'est pas venu sans-les-dieux (sans un dessein des dans la maison d'-Ulysse; [dieux) l'éclat des flàmbeaux paraît à moi tout à fait être celui de lui-même et de sa tête; car des cheveux ne sont pas à lui pas même peu-nombreux. »

Il dit donc, et en-méme-tempss'adressa-à Ulysse destructeur-de-villes ; « Etranger, est-ce que donc tu voudrais me servir, si je prenais toi, à l'extrémité du territoire (et un salaire suffisant sera à toi), et rassemblant( construisant)des haies et plantant de hauts arbres?

là moi je te fournirais une nourriture de-toute-l'année, et je te vêtirais de vêtements et je te donnerais des chaussures pour tespieds.

Mais puisque donc certes tu as appris des actions mauvaises, tu ne voudras pas aborder le travail, mais lu aimes-micux mendier parmi le peuple, afin que tu aies à (lu puisses) nourrir ton ventre insatiable. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à lui : - ensemble d'ardeur au travail dans une prairie, au printemps, quand les jours sont longs, que j'eusse une faux bien recourbée et toi une pareille, afin d'essayer ce que nous pouvons faire , tous deux à jcua jusqu'à la sombre nuit, avec de l'herbe devant nous; ou bien si nous avions à conduire une paire de ces bœufs les meilleurs de tous, roux, grands, bien repus de fourrage, de même âge et de mime vigueur, dont la force ne serait pas médiocre, que nous eussions là quatre arpents et que le sot cédât à la charrue, tu verrais si je puis creuser mon sillon d'un seul trait. Si le fils de Saturne soulevait aujourd'hui quelque guerre , que j'eusse un bouclier, deux javelots, un casque tout d'airain bien adapté à mes tempes, tu me verrais me mêler aux premiers rangs, et-tu ne viendrais pas me reprocher ma voracité. Mais tu m'outrages et ton cœur est sans pitié; cependant u Eurymaque, si en effet une lutte de travail était à nous-deux dans la saison de-printemps, quand les jours deviennent grands, dans l'herbe, que j'eusse une faux bien-colll'J,ée, et que- toi d'un-autre-côté tu en eusses une pareille, [vail , afin que nous fissions-épreuve detrarestant-à-jeun tout à fait jusqu'aux ténèbres, et que de l'herbe fût-là; et si d'autre-part aussi [re), des bœufs étaient à pousser (conduiceux qui sont les meilleurs, roux, grands, tous-deux rassasiés d'herbe, égaux-en-âge, portaul-mëme-poids, dont la vigueur ne fût pas faible, et que quatre-arpents fussent lit, et que la motte cédât à la charrue; alors tu verrais moi, si j'ouvrirais un sillon continu.

Et si d'autre-part aussi Le fils-de-Saturne aujourd'hui soulevait la guerre de-quelque-part, mais qu'un bouclier fût à moi et deux javelines et un casque tout-d'airain, s'adaptant à mes tempes.; alors tu verrais moi mêlé parmi les premiers combattants, et tu ne parlerais pas reprochant à moi mon ventre.

Mais tu es-insolent fortement, et une âme sans-pitié est à toi; lu parais grand et fort, parce que tu vis au milieu d'un petit nombre d'hommes et qu'ils ne sont pas braves. Si Ulysse-revenait, s'il rentrait dans sa patrie, ces portes, qui sont pourlant bien larges, seraient trop étroites pour toi, quand tu voudrais fuir hors de ce palais. »

Il dit; la colère s'amassa dans le cœur d'Eurymaque , et le regardant de travers il lui adressa ces paroles ailées : « Misérable, je te ferai bientôt un mauvais parti, à toi qui parles avec tant d'audace au milieu de cette assemblée, et qui ne redoutes rien en ton cœur. Sans doute le vin s'est emparé de ton esprit, à moins que tu ne sois toujours ainsi fait ; ton langage est celui d'un insensé. Es-tu donc si fier d'avoir vaincu Irus le vagabond? »

En achevant ces mots, il prit un escabeau ; mais Ulysse alla s'asseoir aux genoux d'Amptiinome de Dulichium pour éviter Eurymaque; celui-ci atteignit l'échanson à la main droite. Le cratère et peut-être tu parais être quelqu'un de grand et de fort, parce que tu vis-liabituellement auprès d'hommes peu-nombreux et non braves.

Mais si Ulysse revenait et arrivait dans sa terre patrie, aussitôt ces portes, quoique étant fort larges, [tes) à toi se resserreraient (paraîtraient étroifuyant dehors par le_vestibule. »

Il dit ainsi ; et Eurymaque se courrouça davantage en son cœur, et l'ayant regardé en dessous dit-à lui ce& paroles ailées : cc Ah! misérable, - certes bientôt j'accomplirai (je ferai) du mal à toi, de telles choses tu dis avec-audace parmi des hommes nombreux, et tu ne crains rien en ton cœur; certes donc le vin possède toi en ton esprit, ou un tel caractère est à toi toujours ; c'est-pourquoi aussi tu dis des choses vaines.

Est-ce que tu es-fier, parce que tu as vaincu Irus le vagabond ?

Ayant parlé donc ainsi il prit un escabeau; mais Ulysse alla et s'assit aux genoux d'Amphinome de-Dulichium, ayant craint Eurymaque ; et celui-ci donc frappa l'échanson à la main droite; et l'aiguière étant tombée à terre retentit ; tomba à terre avec bruit, et le serviteur gémissant fut renversé dans la poussière. Les prétendants remplirent de tumulte le sombre palais, et chacun disait en regardant son voisin : « Plût aux dieux que cet étranger vagabond eût péri ailleurs avant de venir ici ! il n'aurait pas excité un tel trouble; maiatenant, -nous nous querellons pour des mendiants; adieu le charme des festins délicieux , voilà que le mal triomphe. »

Le divin Télémaque prit alors la parole : « Malheureux, vous délirez, vous ne comprimez plus en votre cœur les effets de la bonne chère et du vin ; sans doute un dieu vous excite. Faites un repas agréable et aUcz dormir chacun chez vous, si votre cœur vous y engage, car je ne renvoie personne. »

II dit ; tous, se mordant les lèvres, s'étonnaient d'entendre Télémaque parler.avec tant d'assurance. Cependant Ampliinome, glorieux fils du roi Nisus et petit-fils d'Arétès, leur adressa ce discours : puis celui-ci (l'échanson) ayant gémi tomba à-la-renverse dans la poussière.

Et les prétendants firent-tumultedans le palais sombre ; et chacun disait ainsi [sin : ayant regardé vers un autre son voi« Que l'étranger errant aurait dû périr ailleurs avant d'être venu !

par cela il n'aurait pas apporté un si-grand tumulte.

Mais maintenant nous sd mm es-en-querelle an-sujet-de mendiants, et il n'y aura pas quelque charme d'un bon repas, puisque les choses pires triomphent. » Et la sainte vigueur de Télémaque dit aussi parmi eux : « Hommes étonnants, vous êtes-fous et vous ne cachez plus en totre cœur le(les effets du )manger ni le(du)boii e; quelque dieu certes excite vous.

Mais ayant pris-votre-repas bien allez-vons-coucher étant allés dans votre demeure, quand votre cœur vous y invite; car moi je ne chasse personne. «

11 dit ainsi ; et ceux-ci donc tous s'attachant avec-les-dents à leurs lèvres (se mordant les lèvres} admiraient Télémaque, de ce qu'il parlait avec-audace.

Et Ampliinome, fils brillant (glorieux) de Nisus, prince fils-d'Arétès, harangua et dit-parmi eux :

« Amis, que nul de vous ne s'irrite et ne réponde par des paroles hostiles à ce qui vient d'être dit avec justice ; ne maltraitez ni l'étranger ni aucun des serviteurs qui sont sous le toit du divin Ulysse. Allons, que l'échanson nous offre les coupes, afin que nous fassions les libations et que nous allions dormir chacun chez nous; quant à l'étranger, laissons-le dans le palais d'Ulysse; Télémaque en aura soin, puisqu'il est venu dans sa demeure. »

Il dit, et ses paroles plurent à tout le monde. Le héros Mulius, de Dulichium, mélangea pour eux le cratère ; c'était le serviteur d'Amphinome. Il s'approcha de chaque convive et remplit les coupes; ceux-ci, après avoir offert des libations aux dieux bienheureux, burent le vin qui réjouit le cœur. Lorsqu'ils eurent fait les libations et bu selon leur désir, ils se retirèrent chacun chez soi pour se livrer au sommeil.

cc 0 amis, que personne désormais blâmant ne sévisse en paroles contraires au-sujet-de la chose juste dite par Télémaque; et ne maltraitez en rien l'étranger ni quelque autre des serviteurs qui sont dans le palais du divin Ulysse.

Mais allons, que l'échanson offre le vin dans des coupes, afin qu'ayant fait-des-libations nous allions-nous-coucher étant allés dans notre demeure; et laissons l'étranger [lémaque être-à-soin à (recevoir les soins de) Tédans le palais d'Ulysse ; car il est venu dans la demeure chérie de celui-ci. »

Il parla ainsi; , et il dit un discours qui plut à tous ceux-ci.

Mais le héros Mulius, héraut de-Dulichium, mélangea à eux le cratère; or if était serviteur d'Amphinomc; et il distribua donc à tous en-se-tenant-auprès d'eux; et ceux-ci ayant fait-des-libations aux dieux bienheureux burent le vin doux-comme-miel.

Mais après que et ils eurent fait-les-libations et ils eurent bu autant que leur cœur voulait, ils se-mirent-en-marche donc pour aller devant se coucher chacun vers ses demeures.

NOTES SUR LE DIX-HUITIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

l'âge 86 : 1. 'Ipov. Il est assez vraisemblable que ce nom d'lrus, comme celui de la messagère des dieux Iris, est tiré du verbe Etpw, je dis ou j'annonce. On a donné du nom d'Arnée des étymologies bien moins probables, les uns le faisant venir de apvuaôat, prendre, les autres de lipcxtoç, maudit, et d'autres enfin de OMO iw àpvûv, des agneaux, parce qu'il avait l'air d'un sot. Cette dernière a sur les deux autres l'avantage d'être souverainement ridicule.

Page 88 : 1. MsXXovcriv. Ce verbe prend ici un sens qui ne lui est pas ordinaire ; il répond au latin solent.

Page 94: 1. ËeivoSoxoç piv Èywv. Quelques éditeurs proposent de supprimer ces deux vers comme une interpolation. La plus forte raison qu'ils donnent à l'appui de leur opinion, c'est que l'épitlaète ît £ 7tvu[j.Évtù est invraisemblable dans la bouche de Télémaque parlait de deux des prétendants. Mais, comme le fait remarquer avec raison Dugas-Montbel, dont le savant Bothe reproduit la note, supprimer ainsi deux vers dont l'interpolation n'a rien d'évident, c'est supposer aux épithètes homériques une importance que peut-être elles n'ont pas. En effet, pour peu qu'on soit familier avec Homère, il est aisé de reconnaître que les épithètes dont abondent l'Iliade et l'Odyssée ne doivent pas toujours être prises au pied de la lettre. Ici d'ailleurs on voit tout d'abord quel intérêt peut avoir Télémaque à se concilier la bienveillance des prétendants.

Page 100 : 1. "H th xal wjjioiiTtv, etc. Voy. chant XVH, vers 197 et 198. -

Page 104 : 1. Toïoç yàp vooç icnLv J etc. Dugas-Montbel : a Quelques interprètes, par ces mots t,.' vjtxocp, selon le jour, entendent l'état de l'atmosphère, qui influe plus ou moins sur notre caractère; d'autres pensent qu'il est ici question de la bonne ou mauvaise fortune ; ce qui présente un sens bien meilleur, et beaucoup plus analogue à ce que vient de dire le poëte. Clarke cite à cette occasion ces deux vers d'Archiloque, rapportés par Diogène de Laërce dans sa Vie de Pyrrhon:

Tata; àvÔpwTCOin vewç, ta I7.aÛK £ , Aeîctivwi) 7tat, •yiveTai ÔVYiTOîç, é>i0t7)V ZiVÇ ilfl' i¡(J.Ép"IJ'I tXyu.

« Glaucus, fils de Leptine, l'esprit des hommes mortels est selon te « jour que leur envoie Jupiter. »

Térence dit encore de même (l'Hécyre, act. III, sc. m, v. 20): Omnibus nobis ut res dant sese,-ita magni atque humiles sumus.

Page 112 : 1. 00)(, ot-4, etc. Nous avons déjà vu ces vers au chant I, 331-335.

Page 116 : 1. TIwe; équivaut ici exactement à 7tatav. C'est l'adverbe pour l'adjectif; le contraire a lieu bien souvent.

Page 124 : 1. <l:I(u;ie; S' a':h' È7tl ëpycx., etc. Voy. chant II, vers 127 et 128.

Page 126 : 1. Ot 8' eîç opy^atuv, etc. Voy. chant I, v. 421-423.

Page 128 : 1. Xa^x^ïov èç ÕÓ!J.Ov eX0wv, Y]é.ùou Èe; }écrX"IJv. DugasMontbel : cc XaXxrjïov e; Sojjlov èXGwv, en allant dans une maison d'airain, c'est-à-dire dans une forge, endroit où l'on travaille l'airain.

C'était là que se réfugiaient les pauvres, parce qu'ils y trouvaient du feu. Quant au mot Xécjyji, tous les interprètes l'expliquent par un lieu public, où l'on allait causer et passer son temps. Ce devaient être en général les gens d'une basse classe et les vagabonds qui s'y rendaient, puisque c'est là que l'insolente Mélantho renvoie Ulysse, qu'elle prend pour un mendiant. Aussi Hésiode recommande-t-il de fuir ces sortes de réunions ( les OEuvres et les Jours, y. 491); et plus loin il ajoute qu'on n'a pas grande espérance à concevoir de celui qui y passe sa vie. Plus tard il est probable que ces lieux-là devinrent le rendez-vous d'un meilleur monde, puisque Pausanias donne la description d'une lesché où se trouvaient de fort belles peintures. Kniglit observe qu'il n'est jamais fait mention de ces lieux de réunion dans l'Iliade; il en conclut que ce poëme appartient à une époque où cet usage n'existait pas encore. La raison n'est pas suffisante ; car il est plusieurs détails domestiques que le poëte n'avait pas occasion de rappeler dans un camp. »

Page 136 : 1. '0; &p<xT', etc. Voy. chant XVII, vers 458 et 459.

Page 138 : 1. 'Ue; ÉçaO'* at S' âpa iravreç, etc. Voy. chant 1, vers 381, 382.

Page 140: 1. MovXioç fipcoç. Dugas-Montbel : « Le grec porte : MouXio; vîpwç, itŸ¡pv!; Ao\j) ixie0ç, a le héros Moulius, héraut deDulichium. » Eustathe observe que notre poëte donne indifféremment le nom de héros à toutes sortes de personnages, même aux serviteurs; c'est ainsi qu'au quatrième chant de l'Odyssée il dit le puissant Étéonée, quoique celui-ci fût un serviteur de Ménélas, et que souvent Eumée est appelé ôpxa^oç àvSpwv, chef des hommes. Ce qui confirme ce que j'ai dit, qu'il ne faut pas attacher trop d'importance aux épithètes et aux dénominations homériques. Cependant, quant à Étéonée et à Eumée, il faut dire que ces dénominations leur étaient données parce qu'ils avaient d'autres serviteurs sous leurs ordres. » ARGUMENT ANALYTIQUE DU DIX-N^JVIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Après le départ des prétendants, Télémaque, sur l'ordre de son père, cache les armes qui se trouvent dans le palais ; Minerve ellemême le précède avec un flambeau (1-46). Télémaque Ta dormir et Pénélope vient pour entretenir le mendiant ; elle réprimande sa suivante Mélantho pour son insolence envers l'étranger (47-102). Ulysse refuse d'abord de faire connaître sa patrie ; Pénélope insiste, après avoir gémi elle-même sur ses propres malheurs (103-163). Récit d'Ulysse ; Pénélope met à l'épreuve sa sincérité (164-248). Ulysse cherche à calmer la douleur de la reine, réveillée par cet entretien , et lui annonce le prochain retour de son époux (249-307). Pénélope exige que. l'étranger soit traité par toutes les servantes avec respect; elle iuvite Euryclée à laver les pieds du vieillard (308-385).

Euryclée reconnaît Ulysse à une blessure qu'il porte à la jambe, et qui lui a été faite jadis par un sanglier (386-475). Ulysse la force à se taire (476-507). Pénélope raconte à Ulysse un songe qui parait annoncer le retour de son époux ; mais elle n'ose y croire, et se propose de donner sa main, le lendemain même, à celui des prétendants qui saura le mieux se servir de l'arc d'Ulysse. Le héros l'encourage à exécuter ce projet (508-587). Pénélope rentre dans sou appartement pour goûter le repos (588-604).

Cependant le divin Ulysse restait dans le palais, méditant avec Minerve le trépas des prétendants; bientôt il adressa à Télémaque ces paroles ailées : « Télémaque, il faut renfermer toutes les armes de guerre, sans exception ; puis tu amuseras les prétendants par de douces paroles, quand ils chercheront leurs armes et t'interrogeront : « Je les ai plao, cées loin de la fumée, diras-tu ; elles ne ressemblaient plus à ce « qu'elles étaient quand Ulysse les laissa en partant pour Troie; y mais, atteintes par la vapeur de la flamme, elles se sont ter« nies. D'ailleurs une divinité a mis en mon cœur une raison plus <• puissante : j'ai craint qu'en buvant le vin il ne s'élevât une que- HOMÈRE.

L'ODYSSÉE.

CHANT XIX.

Cependant le divin Ulysse fut laissé dans le- palais, méditant avec Minerve la mort pour les prétendants; et aussitôt il dit-à Télémaque ces paroles, ailées : Télémaque, il faut déposer en dedans du palais les proies martiales tout à fait toutes; d'autre-part tromperies prétendants par de douces paroles., quand désirant des armes Us interrogeront toi : a Je les ai déposées loin dé la fumée; « car elles ne ressemblaient plus « à ces armes, a telles que jadis étant allé à Troie a Ulysse les avait laissées, « mais elles ont été souillées , CI autant qu'est venue sur elles a la vapeur du feu.

« Et en outre encore la divinité « a mis dans mon esprit el ceci plus grand (plus important) : « de peur que de quelque-façon « vous étant enivrés, CI ayant élevé une querelle entre vous.

« relle entre vous, et que vous frappant les uns les autres vous n'en c vinssiez à souiller vos festins et votre poursuite : car le fer attire « l'homme. »

Il dit ; Télémaque obéit à son père bien-aimé, et appelant sa nourrice Euryclée : « Nourrice, renferme les femmes dans le palais, tandis que je porterai dans une chambre les belles armes de mon père, que la fumée a dégradées et ternies dans cette salle, depuis qu'Ulysse est parti; jusqu'à ce jour je n'étais qu'un enfant, mais maintenant je veux les déposer en un endroit où la vapeur de la flamme ne les atteigne pas. »

Euryclée, sa nourrice chérie, lui répliqua: «Plût au ciel, mon enfant, que tu prisses assez de sagesse pour avoir soin de ta maison et garder tous tes biens! Mais voyons, qui t'accompagnera en portant un flambeau, puisque tu ne veux pas laisser venir de servantes pour t'éclairer ? »

Le sage Télémaque répondit : «-Ce sera l'étranger que voici ; car

« vous ne vous blessiez les uns les au« et ne déshonoriez le festin [très « et la recherche de l'hymen; a car le fer lui-même « attire l'homme. » Il dit ainsi ; et Télémaque obéit à son père chéri; et l'ayant appelée il dit à sa nourrice Euryclée : « Nourrice, eh bien donc enferme-moi les femmes dans le palais, jusqu'à ce que j'aie déposé dans une chambre les belles armes de mon père, que la fumée gâte à moi négligées dans la maison , mon père étant parti (absent) ; car moi j'étais encore enfant; mais maintenant je veux les déposer dans un endroit où la vapeur du feu n'arrivera pas. »

Et la chère nourrice Euryclée dit-à lui à-son-tour : « Si seulement en effet déjà enfin, mon enfant, tu prenais de la prudence, pour avoir-soin de ta maison

et veiller-sur tous tes biens.

Mais çà i laquelle ensuite t'accompagnant portera la lumière à toi?

car tu ne permettais pas des servantes qui eussent éclairé s'avancer-vers toi. » Et le sage Télémaque dit à elle à-son-tour en-réponse : je ne souffrirai pas qu'il reste oisif, celui qui touche à mon boisseau, bien qu'il arrive de loin. » Il dit, et sans répliquer elle ferma les portes du palais magnifique.

Ulysse et son noble fils se levèrent et transportèrent les casques, les boucliers arrondis, les lances acérées ; Minerve marchait devant eux, tenant un flambeau d'or, et répandait une lumière éclatante. Alors Télémaque dit à son père : « 0 mon père, un grand prodige frappe mes yeux : les murs du palais, les lambris superbes, les poutres de sapin, les hautes colonnes brillent à mes regards comme une flamme étincelante; sans doute notre demeure renferme l'un des dieux qui habitent le vaste ciel. »

L'ingénieux Ulysse lui répondit : « Silence, garde cette pensée en ton esprit et ne m'interroge point; telle est en effet la coutume des - dieux qui habitent l'Olympe. Mais va reposer ; moi je resterai ici afin a Cet étranger-ci m'éclairera; car je ne supporterai pas oisif celui qui touche à mon boisseau du moins, même étant venu de loin. »

Il dit donc ainsi; et la parole fut à elle sans-ailes.

Mais elle ferma les portes du palais bien-habité.

Et tous-les-deux donc, Ulysse et son fils grillant (glorieux) , s'étant levés [ques portèrent-dans-l'intérieur et les caset les boucliers bombés et les lances aiguës; et devant eux Pallas Minerve, ayant un flambeau d'-or, faisait une lumière très-belle.

Donc alors Télémaque dit-à son père aussitôt : « 0 mon père, certes je vois de mes yeux uh grand prodige qui est celui-ci : les murs du palais et les beaux entre-celonnements et les poutres de-sapin et les colonnes se dirigeant en haut apparaissent aux yeux à moi tout à fait comme du feu étant allumé.

Oui certes quelque dieu de ceux qui habitent le vaste ciel est au dedans du palais. » Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à lui : CI Fais-silence et garde la chose en ton esprit et ne m'interroge pas ; celle-ci certes est la coutume des dieux qui habitent l'Olympe.

d'éprouver encore les servantes et ta mère; dans son affliction, Pénélope m'interrogera sur chaque chose. »

Il dit ; Télémaque traversa le palais et se rendit, à la lueur des flambeaux, dans la chambre où il avait l'habitude de se coucher quand le doux sommeil s'emparait de lui. Il se jeta sur son lit et attendit la divine Aurore. Cependant le divin Ulysse restait dans le palais, méditant avec Minerve le trépas des prétendants.

La prudente Pénélope sortit bientôt de son appartement, semblable à Diane ou à Vénus aux cheveux d'or. Ses femmes avancèrent pour elle auprès du feu le siège où elle avait coutume de s'asseoir; orné d'ivoire et d'argent, c'était l'œuvre de l'habile Icmalius; il y avait ajouté pour les pieds un escabeau qui tenait au siége lui-même, et sur lequel on étendait une grande peau de brebis. Ce fut là que s'assit la prudente Pénélope, et les suivantes aux bras blapcs vinrent Mais toi à la vérité couche-toi ; et moi je resterai ici même, afin que je provoque encore les servantes et ta mère; car celle-ci se lamentant interrogera moi sur chaque chose à l'écart (en secret), » Il dit ainsi ; et Télémaque alla à travers le palais dans sa chambre devant se coucher, avec des flambeaux allumés, dans cette chambre où il dormait auquand le doux sommeil [paravant, était venu à lui ; là donc aussi alors il se coucha et attendit l'Aurore divine.

Mais le divin Ulysse fut laissé dans le palais, méditant, avec Minerve le trépas pour les prétendants.

Mais la très-prudente Pénélope alla hors de son appartement, semblable à Diane ou à Vénus aux cheveux d'-or.

On plaça pour elle auprès du feu le siège où donc elle s'asseyait, siège garni-tout-autour d'ivoire et d'argent, que l'artisan Icmalius avait fait jadis, et il avait mis-sous les pieds un escabeau tenant au siège lui-même, où (sur lequel) une grande peau était jetée. -

Là-s'assit ensuite la très-prudente Pénélope.

Et les servantes aux-bras-blancs vinrent du palais.

de l'intérieur du palais. Elles enlevèrent les pains nombreux, les tables et les coupes où avaient bu les princes orgueilleux ; elles renversèrent à terre le feu des brasiers et les remplirent à leur tour de bois pour donner de la lumière et de la chaleur. Cependant Mélantho querellait Ulysse pour la seconde fois: « Étranger, vas-tu donc nous tourmenter encore toute la nuit à rôder dans le palais et à épier les femmes? Va dehors, malheureux, et contente-toi d'avoir pris ton repas, ou bientôt, frappé de ce tison, tu te verras expulsé. » L'ingénieux Ulysse, la regardant avec colère, lui répondit : « Misérable , pourquoi l'acharner sur moi avec tant de courroux ? Est-ce parce que je suis malpropre, couvert de mauvais haillons, et que je mendie parmi le peuple ? mais la nécessité m'y force. Tels sont les pauvres et les vagabonds. Riche autrefois, moi aussi, j'habitais parmi Et celles-ci enlevèrent le pain abondant et les tables et les coupes d'où (dans lesquelles) donc les hommes superbes buvaient; et elles jetèrent le feu à terre hors des brasiers; et elles entassèrent sur eux d'autres bois en-quantité, pour être une lumière et pour se chauffer.

Et Mélantho querella Ulysse une-seconde-fois de nouveau : « Étranger, nous importuneras-tu encore aussi à présent ici [maison tournant (allant et venant) dans la pendant la nuit, et épieras-tu les femmes ?

Mais sors dehors, malheureux, et profite (contente-toi) du repas ; ou bientôt aussi frappé d'un tison tu iras dehors. »

Et donc l'ingénieux Ulysse l'ayant regardée en dessous dit-a elle : < Malheureuse, pourquoi tombes-tu sur moi ainsi d'un cœur irrité ? [propre, est-ce parce que donc je suis-malet que je suis vêtu sur mon corps de vêtements misérables, et que je mendie parmi le peuple?

car la nécessité me presse.

Tels sont les mendiants et les hommes errants.

Et en effet moi jadis fortuné j'habitais parmi les hommes les hommes une opulente demeure, et souvent je donnait au mendiant, quel qu'il fût, de quelque lieu que l'amenât le besoin; j'avais de nombreux serviteurs et tous les biens que possèdent ceux qui vivent dans l'abondance et qu'on appelle les heureux. Mais Jupiter a tout détruit; telle était sans doute sa volonté. Crains aussi, femme, que tu ne viennes un jour à perdre toutcetéclat qui te distingue entre les autres servantes, soit que ta maîtresse s'irrite et s'indigne contre toi, soit qu'Ulysse rentre ici; car on peut l'espérer encore. Si au contraire il a péri, s'il ne doit plus revenir en ces lieux, son fils Télémaque, par un bienfait d'Apollon, est déjà d'âge à voir tout ce que ses femmes font de mal dans le palais; car ce n'est plus un enfant. » une maison opulente et souvent je donnais à un vagabond, quel qu'il fût et de quelque-chose-que ayant-besoin il fût venu ; et des serviteurs tout à fait innombrables étaient à moi et d'autres choses nombreuses, par lesquelles les hommes et vivent bien et sont appelés opulents.

Mais Jupiter fils-de-Saturne m'a perdu : car il le voulait sans-doute; c'est-pourquoi maintenant aussi toi, femme, prends garde qu'un jour tu ne perdes tout l'éclat par lequel maintenant du moins tu l'emportes parmi les servantes ; que de-quelque-façon (a maîtresse s'étant courroucée ne sévisse contre toi, ou qu'Ulysse ne revienne : car une part aussi d'espoir est encore.

Mais si celui-ci a péri ainsi et n'est plus devant-revenir, eh bien déjà son fils est là tel que tu le connais par la volonté d'Apollon du moins, Télémaque; et aucune des femmes qui sont dans le palais n'échappe à la clairvoyance de lui agissant (quand eïleagit) inj ustement car il n'est plus à-cet-âge où l'on ne voit rien. » Il dit, et la prudente Pénélope l'entendit. Aussitôt elle gourmanda la servante en ces ternies : u Fille audacieuse, chienne impudente, je n'ignore point le forfait que tu payeras de ta tête. Tu savais tout, puisque tu avais entendu de ma bouche même que je voulais dans ce palais interroger l'étranger sur mon époux; car je suis accablée de douleur. »

Puis s'adressant à Eurynomé son intendante : « Eurynomé, apporte un siège et recouvre-le d'une peau de brebis, afin que l'étranger, assis près de moi, me parle et entende mes paroles; je veux l'interroger. »

Elle dit, et Eurynomé s'empressa d'apporter un siége poli qu'elle recouvrit d'une peau de brebis et sur lequel s'assit le patient et divin Ulysse. Cependant la prudente Pénélope prit la parole la première : a Étranger, je te demanderai d'abord qui tu es, où se trouvent ta patrie et tes parents. » Il dit ainsi ; et la très-prudente Pénélope entendit lui, et elle réprimanda la servante et dit une parole et prononça : cc Audacieuse, chienne sans-crainte, [sais) tu n'échappes pas à moi du tout (je accomplissant (que tu accomplis) une grande-action (un grand crime), que tu expieras de ta tête.

Car tu savais bien toutes choses, puisque tu avais entendu de moi-mêque je devais (voulais) [me interroger l'étranger sur mon époux dans mon palais ; car je suis affligée fortement. »

Elle dit donc et adressa ce discours à Eurynomé l'intendante : a Eurynomé, çà apporte un siège et une peau sur ce siège, afin qu'étant assis l'étranger me dise une parole et en entende une de moi ; car je veux interroger lui.» Elle dit ainsi ; [meut et celle-ci l'apportant fort prompteposa un siège bien-poli et jeta une peau sur lui ; là s'assit ensuite le très-patient et divin Ulysse.

Et la très-prudente Pénélope commença à eux les discours : « Étranger, moi-même j'interrogerai toi sur ceci d'abord : qui et d'où des hommes es-tu !

où sont à toi une ville et des parents?> L'ingénieux Ulysse répondit : « Femme, nul des mortels qui habitent cette vaste terre ne pourrait te blâmer; ta gloire s'élève jusqu'au ciel immense, comme celle d'un roi irréprochable qui, plein de respect pour les dieux, règne sur un peuple nombreux et brave et gouverne avec justice ; sous lui, la noire terre produit le froment et l'orge, les arbres sont chargés de fruits, les brebis donnent sans cesse de nouveaux rejetons, la mer fournit des poissons en abondance, et, grâce à son pouvoir équitable, ses peuples sont florissants sous ses lois. Aujourd'hui donc, dans ta demeure, interroge-moi sur toute autre chose, mais ne me demande ni mon origine ni ma patrie, afin que ce souvenir ne remplisse pas mon âme de nouvelles douleurs : car je suis bien infortuné. Que me sert de m'asseoir sous un toit étranger pour pleurer et pour gémir? on ne gagne rien à soupirer sans cesse; peut-élre quelqu'une de tes femmes, si ce n'est toi- Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à elle : « 0 femme, nul des mortels sur la terre immense ne blâmerait toi ; car assurément la gloire de toi arrive au vaste ciel, comme celle ou de quelque roi irréprochable, qui craignant-les-dieux régnant sur des hommes nombreux et braves élève (montre) une bonne-justice; et la terre noire porte le froment et l'orge, et les arbres sont chargés de fruits, et les brebis mettent-bas des petits robustes, et la mer fournit des poissons, par suite-d'un bon-gouvernement; et les peuples sont-florissants sous lui.

C'est-pourquoi maintenant interroge-moi sur les autres choses dans ta maison, et ne demande pas ma race et ma terre patrie, [tage de peur que tu ne remplisses davande chagrins le cœur à moi m'étant rappelé, fcarje suis tout à fait fort-malheureux.

Et il ne faut pas en quelque chose moi et gémissant et me lamentant être assis dans la maison d'-autrui; car il est plus mauvais de s'affliger sans-cesse toujours; de peur que quelqu'une des servantes ne s'irrite contre moi, ou bien toi-même, même, s'irritant contre moi, dirait que je pleure parce que mes esprits sont appesantis par le vin. »

La prudente Pénélope répliqua : « Étranger, les immortels ont détruit mes avantages, ma taille et ma beauté, le jour où les Argiens s'embarquèrent pour Ilion et où avec eux partit Ulysse mon époux.

S'il était revenu pour protéger ma vie, ma gloire serait bien plus grande et bien plus belle. Maintenant, au contraire, je suis remplie de tristesse, tant une divinité m'a suscité de maux. Tous ceux qui régnent dans les lies, à Dulichium, à Samé, dans Zacynthe-aux riches forêts, tous ceux qui commandent dans la haute Ithaque me recherchent malgré moi et dévastent ma maison. C'est pourquoi je ne prends soin ni des étrangers, ni des suppliants, ni des hérauts qui remplissent un ministère public ; mais, regrettant Ulysse je laisse se consumer mon cœur chéri. Tandis qu'ils pressent l'hymen, je trame ruses sur ruses. La divinité m'inspira d'abord de préparer une grande toile que je tissais dans mon palais, un voile funèbre, et ne dise moi chargé de vin en mon esprit être rempli-de-larmes. »

Et la très-prudente Pénélope répondit à lui ensuite : a Étranger, certes les immortels ont détruit mes avantages et ma forme (beauté) et mon corps, quand les Argiens montèrent-vers Ilion, et que mon époux Ulysse alla avec eux.

Si celui-là du moins étant revenu protégeait ma vie, ma gloire serait plus grande et plus belle ainsi.

Mais maintenant je suis-triste ; car la divinité a envoyé à moi tant-de maux.

Car tous ceux qui les premiers (les plus puissants) dominent-sur les îles, et sur Dulichium et sur Samé et sur Zacynthe boisée, et ceux qui habitent Ithaque elle-même visible-au-loin.

ceux-ci recherchent moi qui-ne-veuxet épuisent ma maison. [pas, C'est-pourquoi je n'ai-soin ni des étrangers ni des suppliants ni en quelque chose des hérauts, qui sont ministres-publics; mais regrettant Ulysse je me consume en mon cœur chéri.

Et ceux-ci pressent l'hymen ; mais moi je trame des ruses.

D'abord la divinité a inspiré à moi, ayant dressé une grande toile, de tisser dans le palais tissu délicat et immense, et aussitôt je leur dis: « Jeunes guerriers, «mes prétendants, puisque le divin Ulysse est mort, attendez « pour presser mon mariage que j'aie terminé ce voile, afin que CI cette trame ne soit point perdue; ce sera le linceul du héros CI Laërte, quand, par un triste destin, la mort sera venue le couCI cher dans la tombe ; je craindrais qu'une des femmes achéennes ne « s'indignât contre moi parmi le peuple, s'il reposait sans suaire, lui « qui a possédé tant de biens. » Je dis, et leur cœur généreux se laissa persuader. Le jour je travaillais à cette toile immense, et la nuit, à la lueur des flambeaux, je défaisais mon ouvrage. C'est ainsi que, pendant trois ans, ma ruse demeura secrète, et que je persuadai les Grecs ; mais quand la quatrième année fut venue, que les heures furent écoulées, et que les mois en se consumant tour à tour eurent mené à leur terme ces longues journées, instruits par mes servantes, par ces chiennes impudentes, ils vinrent me surprendre et m'adressèrent des paroles de reproche. Il fallut alors l'achever, bien un voile mince et fort-grand; et aussitôt je dis à eux : « Jeunes-liommes, mes prétendants, « puisque le divin Ulysse est mort, cc pressant mon hymen, c attendez, a-jusqu'à ce que j'aie achevé ce voile, « pour que les fils œ ne soient pas perdus vains à moi, « voile funéraire c pour le héros Laërte, « pour le temps où le destin funeste a de la mort qui-couche-tout-du-long « aura pris lui ; [nés, a de peur que quelqu'une des Achéen« ne s'irrite contre moi dans le peuple « s'il gisait sans suaire, cc ayant possédé beaucoup de biens. » Je parlai ainsi ; et le cœur généreux fut persuadé à eux.

Et alors le jour à la vérité je tissais la grande toile, et la nuit je la défaisais, après que j'avais mis-près-de-moi des Ainsi pendant-trois-ans [flambeaux.

je m& cachai et persuadai les Achéens; [nue, mais quand la quatrième année fut veet que les heures furent arrivées, les mois se consumant, , et que des jours nombreux eurent été accomplis, aussi alors donc, grâce-à mes servantes, chiennes qui ne se soucient de rien, étant survenus ils surprirent moi et me gourmandèrent par desparoAinsi j'achevai lui (le voile), [les.

et (quoique) ne le voulant pas, par nécessilé.

malgré moi. Mais maintenant je ne puis plus ni échapper à l'hymcn ni inventer quelque ruse nouvelle. Mes parents me pressent vivement de choisir un époux ; mon fils s'indigne de voir ainsi dévorer son héritage ; car c'est déjà un homme capable de gouverner sa maison et à qui Jupiter peut dispenser la gloire. Mais malgré tout dis-moiton origine et ta patrie ; car tu n'es pas né d'un chêne antique ni d'une roche. »

L'ingénieux Ulysse lui répondit :.« Vénérable épouse d'Ulysse fils de Laërte, tu ne renonceras donc point à me questionner sur mon origine? Eh bien, je te la dirai; mais tu me feras éprouver des chagrins plus nombreux encore que ceux qui m'accablent déjà. C'est ce qui arrive à l'homme qui, absent de sa patrie depuis aussi longtemps que moi, a erré, en proie à tous les maux, dans les cités Et maintenaut et je ne puis éviter l'hymen et je lie trouve plus quelque autre invention ; mais mes parents me pressent fort de me marier ; et mon fils est irrité [(bien), à cause d'eux dévorant noire vivre lui qui s'en aperçoit : car déjà il est homme capable surtout de prendre-soin d'une maison, et à qui Jupiter donnerait de la gloire.

Mais même ainsi (malgré cela) dis-moi ton origine, d'où tu es; car tu n'es pas né d'un chêne d'ancienne-tradition ni d'une roche. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à elle : c, 0 femme vénérable d'Ulysse fils-de-Laërte, ne cesseras-tu plus demandant (de demander) mon origine ?

eh bien je la dirai à toi ; certes tu livreras du moins moi à des chagrins plus nombreux que ceux par lesquels je suis poscar c'est la coutume [sédé lorsqu'un homme est éloigné de sa patrie pendant autant-de temps que moi maintenant, errant dans des cités nombreuses de mortels, souffrant des douleurs ; innombrables des mortels. Malgré cela, je vais répondre à tes questions.

« Il est, au milieu de la noire mer, une terre qu'on nomme la Crète, belle, féconde, entourée d'eau; ses habitants sont nombreux, on ne saurait les compter ; elle renferme quatre-vingt-dix villes.

Tous les langages y sont confondus : car on y trouve des Achéens, de magnanimes Crétois autocnthones, des Cydoniens, la triple tribu * des Doriens et de divins Pélasges. Parmi les cités se trouve Gnose, ville immense, sur laquelle régna pendant neuf ans Minos, qui avait commerce avec le grand Jupiter; Minos était le père de mon père, le magnanime Deucalion. Deucalion m'engendra ainsi que le puissant Idoménée; mais ce dernier partit pour Ilion avec les Atrides sur des vaisseaux recourbés. J'étais le plus jeune, et je portais le nom glorieux d'Éthon ; Idoménée était l'aîné et le plus brave. Ce fut en Crète que je vis Ulysse et que je lui offris les présents de l'hospitalité.

mais même ainsi (malgré cela) je dirai ce sur quoi tu interroges moi et me questionnes.

« Il est une certaine terre la Crète, au-milieu-de la noire mer, belle et grasse (féconde), entourée-d'eau ; [breux, et dedans sont des hommes nominnombrables, et quatre-vingt-dix villes (et une langue de ceux-ci et une autre langue d'autres y est confondue ; au dedans sont des Achéens, et au dedans sont des Crétois-indimagnanimes, [ gènes et au dedans sont des Cydoniens, et des Doriens divisés-en-trois-tribus et de divins Pélasges) ; et parmi celles-ci (ces villes) est Gnosse, grande ville, oùMinos [pi ter qui-s'entretenait-avec le grand Jurégna neuf-ans, Minos père de mon père, le magnanime Deucalion.

Et Deucalion engendra moi et le roi Idoménée; mais celui-ci partit pour Ilion sur des vaisseaux recourbés avec les Atrides; etle nom glorieux était à moi Éthon, à moi qui étais le plus jeune par la naissance; et celui-là donc était le premier (l'aîné) et le plus brave.

Là moi je vis Ulysse [piuli;<i.

et lui donnai les présents-de-l'hos- La violence des vents, en l'éloignant du cap Malée, le força de relâcher en Crète lorsqu'il se dirigeait vers Ilion ; il jeta l'ancre dans l'Amnisus, où se trouve la grotte d'Ilithyc, dans un port difficile, et n'échappa qu'avec peine à la tempête. Aussitôt il vint à la ville et s'informa d'Idoménée, qu'il appelait son hôte chéri et vénéré. Mais c'était déjà la dixième ou onzième aurore depuis qu'Idoménée était parti pour Ilion sur ses vaisseaux recourbés. Je conduisis le héros dans ma demeure et lui donnai l'hospitalité; je l'entourai de soins amis, car ma maison était opulente; je fis une collecte parmi le peuple et lui donnai, à lui et aux compagnons qui le suivaient, de la farine, du vin noir et des bœufs pour les immoler et contenter leur appétit. Les divins Achéens restèrent chez moi pendant douze jours; le souffle violent de Borée les retenait, et ne permettait même pas de rester debout sur la terre ; sans doute une divinité eanemie Et en effet la violence du vent, l'ayant éloigné de Malée, amena en Crète celui-ci, qui se dirigeait vers Troie ; et il arrêta ses vaisseaux dans le fleuve Amnisus, où est la grotte dilithye, dans un port dtfficile ; et il échappa avec-peine aux tempêtes.

Et aussitôt étant monté à la ville il demandait Idoménée ; car il disait Idoménée être à lui un hôte et cher et vénéré.

Mais la dixième ou onzième aurore était déjà à lui (Idoménée) parti pour Ilion avec ses vaisseaux recourbés.

Moi conduisant lui (Ulysse) vers mes demeures, je lui donnai-l'hospitalité bien, le traitant-amicalement avec-soin, des ressources nombreuses étant dans ma maison ; et je donnai à lui et aux autres compagnons qui suivaient (allaient) avec lui des farines et du vin noir les ayant (que j'avais) réunis parmi le peuple, et des bœufs pour sacrifier, afin qu'ils rassasiassent leur cœur.

Là les divins Achéens restèrent douze jours ; car le vent Borée grand (violent) les retenait [bout et ne permettait pas de se tenir-desur terre ; et quelque divinité ennemie l'avait excité; l'avait suscité. Le treizième jour, le vent tomba et ils mirent à la voile. » C'est ainsi que dans ses discours Ulysse donnait à des fables les apparences de la vérité; en l'écoutant, Pénélope versait des larmes et son corps se consumait. Comme on voit fondre sur les hautes montagnes, amollie par le souffle de l'Eurus, la neige que le Zéphyre y avait amassée et qui va grossir le cours des torrents; de même les belles joues de Pénélope se fondaient en pleurs qu'elle répandait sur un époux assis auprès d'elle. Ulysse en son âme avait pitié de son épouse affligée ; mais sous ses paupières son œil restait immobile, semblable à la corne ou au fer, et pour soutenir sa ruse il cachait ses larmes. Quand elle se fut rassasiée de pleurs et de gémissements, elle reprit de nouveau la parole : « Étranger, je veux maintenant éprouver si véritablement tuas reçu là-bas dans ton palais, comme lu me le dis, mon époux et ses mais le treizième jour le vent tomba; et ceux-ci mirent-à-la-voile. »

Il rendait vraisemblables disant de nombreux mensonges, semblables à des choses vraies ; et les larmes donc de celle-ci entendant coulaient, et son corps se consumait.

Et comme la neige se fond - sur les hautes montagnes, la neige que l'Eurus a fondue, après que le Zéphyre l'a répandue; et donc les fleuves coulant [fondant; sont remplis (grossis) de celle-ci se ainsi se fondaient les belles joues de celle-ci versant-des-Iarmes, pleurant son époux assis-près d'elle.

D'autre-part Ulysse - avait-pitié il-cst-vrai en son cœur de sa femme sanglotant, mais ses yeux restaient-immobiles comme des cornes ou du fer, sans-bouger dans ses paupières; et celui-ci par ruse cachait ses larmes.

Et après donc que celle-ci se fut rassasiée [dantes, du gémissement aux-larmes-abonensuite répondant par des paroles elle dit-à lui : « Maintenant donc, étranger, je crois devoir éprouver toi, pour voir si véritablement donc tu as donné-l'hospitalité là-bas dans tes palais à mon époux des-dieux, avec (et à) ses compagnons égaux-à comme tu le dis.

divins compagnons. Dis-moi quels vêtements il portait, quel il était lui-même, enfin quels compagnons le suivaient. >> L'ingénieux Ulysse lui répondit : « Femme, il est bien difficile de te satisfaire après un si long temps écoulé; voici déjà vingt ans qu'il est parti de là-bas et qu'il s'est éloigné de ma patrie. Je te dirai cependant ce que mon cœur me représente. Le divin Ulysse avait un double manteau de pourpre à longs poils ; l'agrafe était d'or avec deux anneaux. Le devant était brodé; un chien tenait entre ses deux pattes un cerf à la robe tachetée et le regardait palpitant. Chacun admirait ces deux animaux représentés en or, l'un regardant le faon qu'il étouffait, l'autre cherchant à s'échapper et se débattant avec ses pieds. Je remarquai aussi la brillante tunique qui couvrait son corps; elle était semblable à une mince enveloppe d'oignon, tant elle était Dis-moi de quels vêtements il était revêtu autour de son corps , et lui-même quel il était, et dis-moi les compagnons qui suivaient lui. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à elle : et 0 femme, il est difficile moi étant à l'écart (séparé de lui) depuis autant-de temps te le dire ; car déjà la vingtième annéë est à lui, depuis qu'il est parti de là-bas et s'est éloigné de ma patrie; mais même ainsi (malgré cela) je te dirai comme le cœur se représente à moi.

Le divin Ulysse avait un manteau de-pourpre velu, double ; mais à lui l'agrafe d'or avait élé faite avec un double trou; et sur-le-devant le vêlement était brodé : un chien tenait un faon tacheté dans ses pieds de-devant, le regardant palpitant; et tous voyaient-avec-admiration ce vêtement, vu que ceux-ci étant d'-or, l'uu regardait le faon en l'élouffant, mais l'autre désirant s'échapper se débattait avec les pieds.

Et j'ai remarqué autour deson corps sa tunique brillante, et telle que la pelure de l'oignon sec ; fine, et elle brillait comme un soleil; aussi beaucoup de femmes l'admiraient. Mais je te dirai encore une autre chose, et toi mets-la dans ton esprit : je ne sais pas si Ulysse portait déjà ces vêtements dans sa patrie, ou si en partant sur son rapide navire il les avait reçus de quelque ami, d'un hôte peut-être : Ulysse était cher à bien des mortels; car peu d'Achéens l'égalaient. Pour moi, je lui donnai une épée d'airain, un beau manteau de pourpre, une longue tunique, et je le conduisis avec respect jusqu'à son solide vaisseau. Il était accompagné d'un héraut un peu plus âgé que lui. Je vais te le dépeindre tel qu'il était : il avait les épaules voûtées, la peau noire, les cheveux crépus. Son nom était Eurybate ; Ulysse l'honorait particulièrement entre tous ses compagnons, parce qu'il possédait un esprit rempli de sagesse. » 11 dit, et ainsi il exciia plus vivement encore la douleur de Péné- elle était molle (fine) ainsi; [leil; et elle était éclatante comme un socertes beaucoup de femmes du moins contemplèrent elle.

Mais je dirai une autre chose à toi, et toi jette (mets) -la dans ton espri t : je ne sais pas si Ulysse était revêtu de ces vêtements autour de son corps en sa demeure, ou si quelqu'umie ses compagnons les a donnés à lui allant sur le vaisseau rapide, ou peut-être aussi quelque hôte; car Ulysse était cher à beaucoup d'hommes; en effet de peu-nombreux des Aétaient semblables à lui. [chécns Et moi je donnai à lui une épée d'-airain et un vêtement double beau, de-pourpre, et une tunique tombant-aux-pieds ; et je le congédiai avec-respect sur son vaisseau aux-bonncs planEt certes un héraut [clies.

un peu plus -a.gé que lui suivait lui ; et je dirai à toi celui-ci, quel il était; bossu sur les épaules, noir-de-peau, à-tète-frisée; et son nom était Eurybale ; et Ulysse honorait lui plus que ses autres compagnons, parce qu'il (Eurybate) savait à lui des choses convenables en son esIl dit ainsi ; [prit.

et il excita encore davantage le désir du gémissement à elle lope ; car elle reconnaissait les signes qu'Ulysse venait de décrire exactement. Quand elle se fut rassasiée de pleurs et de gémissements, elle reprit encore !a parole : « Étranger, tu m'inspirais déjà de la pitié; mais maintenant tu seras chéri et respecté de moi dans mes demeures ; car c'est moi qui lui avais donné les vêtements que tu dépeins ; je les avais pliés et tirés de ma chambre ; j'y avais attaché cette brillante agrafe pour lui en faire un ornement. Mais je ne le reverrai plus; il ne reviendra plus dans sa maison, dans la terre de sa patrie. Ulysse s'en est allé sous de funestes auspices dans son vaste navire pour voir cette fatale Ilion, indigne d'être nommée." L'ingénieux Ulysse lui répondit : *. Vénérable épouse d'Ulysse fils de Laërte, ne flétris plus ton beau corps, ne consume plus ton cœur à pleurer ton époux. Je ne t'en blâme point; car la femme qui a perdu l'époux de sa jeunesse, celui à qui elle a donné des enfante dans de tendres embrassements, le pleure lors même qu'il serait in- ayant reconnu les signes qu'Ulysse avait indiqués à elle certains.

Et après donc que celle-ci se fut rassasiée [dantes, du gémissement aux-Iarmes-abonaussi alors répondant pardesparoles elle dit-à lui : « Maintenant déjà, étranger, [pitié, quoique étant auparavant digne-detu seras à moi et cher et respecté dans mon palais ; car moi-même je lui ai donné ces vêtements, tels que tu les dis, [bre; les ayant pliés et retirés de ma chamet j'y mis une agrafe brillante, pour être une parure à celui-là ; mais je ne recevrai plus lui de nouétant revenu en sa demeure [veau, dans sa chère terre patrie.

C'est-pourquoi donc Ulysse s'en est allé sur un vaisseau creux avec un mauvais destin, devant voir cette Ilion-de-malheur qui n'est pas à-nommer. a Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à elle : m 0 femme vénérable d'Ulysse fils-de-Laërte, ne détruis plus maintenant ton beau corps et ne consume plus en rien ton cœur, en pleurant ton époux; je ne te blâme toutefois en rien: et en effet chaque femme se lamente ayant perdu un jeune époux, auquel s'étant unie par la tendresse elle a enfanté des enfants, férieur à Ulysse, qu'on dit semblable aux dieux. Mais cesse de gémir et écoute mes paroles; je te dirai sincèrement, sans rien te dissimuler, ce que j'ai appris du retour d'Ulysse: il est vivant et près d'ici, chez le peuple opulent des Thesprotes; il ramène d'immenses et magnifiques trésors recueillis dans cette cité; mais il a perdu ses compagnons bien-aimés et son profond navire au milieu de la noire mer, en s'éloignant de l'île de Thrinacie. Jupiter et le Soleil étaient irrités contre lui, parce que ses compagnons avaient dévoré les génisses du Soleil. Tous périrent dans les flots agités; pour lui, monlé sur la quille de son vaisseau, une vague le jeta sur le rivage, sur la terre des Phéaciens semblables aux dieux; ces peuples l'honorèrent dans leur cœur à l'égal d'un immortel, lui firent de riches présents, et voulurent le reconduire eux-mêmes sain et sauf dans sa patrie. De- même un époux d'autre-sorte-que qu'on dit [(inférieur à) Ulysse, être semblable aux dieux.

Mais cesse le gémissement, et fais-attention au discours de moi : car je dirai à toi sincèrement et ne te cacherai pas comme moi j'ai entendu déjà au-sujet-du retour d'Ulysse, se trouvant près d'ici parmi le peuple opulent des hommes thesprotes, et vivant: mais il amène des joyaux nombreux et précieux, demandant parmi le peuple ; mais il a perdu ses compagnons bien-ainiés et son vaisseau creux dans la noire mer, étant parti de l'île de Thrinacie; car et Jupiter et le Soleil s'étaient irrités contre lui; en effet ses compagnons avaient tué les bœufs de celui-ci.

Ceux-ci tous périrent dans la mer très-agitée; et le flot donc jeta lui sur la terre-ferme sur la quille du vaisseau, sur la terre des Phéaciens, qui sont nés voisins-des (égaux aux )-dieux ; qui donc ont honoré lui grandement dans leur cœur comme un dieu, [sents et ont donné à lui de nombreux préet ont voulu eux-mêmes puis longtemps Ulysse serait ici; mais il lui a paru meilleur de parcourir la terre immense pour rassembler des richesses, car de tous les mortels c'est celui qui connaît le mieux les stratagèmes, et nul se pourrait lutter avec lui. Voilà ce que m'a raconté Phidon, le roi des Thesprotes. Il ajuré devant moi, en faisant des libations dans sa demeure, que déjà un vaisseau était lancé à la mer et des compagnons tout prêts pour reconduire le héros dans sa chère patrie. Mais il me fit partir avant ce moment; car il se trouva qu'un vaisseau des Thesprotes faisait voile pour Dulichium féconde en froment. Il me fit voir les trésors qu'avait amassés Ulysse. Ces richesses auraient pu nourrir une famille jusqu'à la dixième génération , tant étaient consIdérables les biens déposés dans le palais du roi. Il disait qu'Ulysse était parti pour Dodone, afin d'écouter l'oracle divin descendant du chêne à la haute chevelure, et de savoir de Jupiter comment, après reconduire lui en sa demeure sans-dommage.

Et Ulysse serait depuis-longtemps ici ; mais donc ceci parut au cœur à lui plus avantageux, de rassembler des richesses enfilant sur la terre immense; tellement Ulysse sait.des ruses nombreuses [tels: supérieurement aux hommes moret quelque autre homme ne le lui disputerait pas.

Le roi des Thesprotes Phidou dit ainsi à moi ; et il jurait en-face-de moi-même, faisant-des-libations dans sa maison, un vaisseau avoir été tiré à la mer et des compagnons être prêts, qui donc conduiraient lui dans sa chère terre patrie.

Mais il renvoya moi auparavant ; car il se trouva un vaisseau d'hommes thesprotes allant à Dulichium abondante-en-blé.

Et il montra à moi les richesses, [blées; toutes-celets-qu'Uljsse avait rassemet elles feraient-vivre [autre un autre du moins succédant à un j usqu'à la dixième génération encore; tant d'objets-précieux se trouvaient à lui dans le palais du roi.

Et il (le roi) disait lui (Ulysse) être allé à Dodone, afin qu'il entendît le conseil (l'oracle) du dieu Jupiter de dessus le chêne une si longue absence , il devait revenir chez le peuple opulent d'Ithaque, ouvertement ou en secret. Ainsi il est sain et sauf, bientôt il sera de retour, il ne restera plus longtemps éloigné de ses amis et de sa patrie ; je t'en ferai le serment. Je prends d'abord à témoin Jupiter, le premier et le plus puissant des dieux, et le foyer du noble Ulysse; oui, tout s'accomplira comme je te le dis. Ulysse viendra ici cette année même, à la fin de ce mois ou au commencement de l'autre. »

La prudente Pénélope répliqua : IL Étranger, puisse cette parole s'accomplir ! tu éprouverais bientôt mon amitié en recevant de moi de nombreux présents, et ceux qui te rencontreraient te proclameraient heureux. Mais voici ce que mon cœur me présage et ce qui arrivera : Ulysse ne rentrera plus dans sa demeure et tu n'obtiendras

à-la-haute-chevelure, pour savoir comment il reviendrait dans sa chère terre patrie, ou ouvertement ou en-cachette, étant-absent déjà depuis-longtemps.

Ainsi celui-ci est sauf ainsi et reviendra déjà tout à fait près (bientôt); et il ne sera plus encore longtemps loin de ses amis et de sa terre patrie ; et de-toute-façon je donnerai à toi des serments.

Que Jupiter le sache maintenant d'abord, lui le plus haut [dieux, et le meilleur (le plus puissant) des et le foyer d'Ulysse irréprochable, auquel je suis arrivé : [compliront, assurément toutes ces choses s'accomme je le dis.

Ulysse viendra ici cette année même ; ce mois-ci finissant, et (ou) l'autre commençant. »

Et la très-prudente Pénélope dit-à celui-ci à-son-tour : « Si seulement en effet, étranger, cette parole était accomplie ; pour cela tu connaîtrais promptement et l'amitié et les présents nombreux venant de moi, [trant tellement que quelqu'un te renconestimerait-heureux (féliciterait) toi.

Mais quelque chose pressent à moi en mon cœur ainsi, comme ce sera : et Ulysse ne viendra plus en sa maison, pas le retour, parce que ceux qui donnent des ordres dans ce palais ne sont pas tels qu'était Ulysse parmi les hommes, si toutefois il a jamais existé , disposés à accueillir et à reconduire dans leur patrie de vénérables étrangers. Cependant, mes servantes, baignez le vieillard et dressez-lui un lit avec des couvertures, des manteaux et des tapis superbes, afin qu'à l'abri du froid il attende l'Aurore au trône d'or. Demain,-dès le point du jour, qu'on le baigne et qu'on le parfume ; assis dans le palais auprès de Télémaque il s'occupera du festin.

L'insensé qui l'affligerait aurait à s'en repentir et ne commettrait plus en ces lieux aucune insolence, si violent que fût son courroux. Comment en effet, étranger, reconnaîtrais-tu que je suis supérieure aux autres femmes par ma sagesse et par ma profonde prudence, si tu assistais à nos repas dans ce palais avec ta malpropreté et les haillons qui te couvrent? L'existence des hommes n'est qu'un moment : celui et tu n'obtiendras pas la conduite (le retour); car il n'y a pas dans la maison des maîtres tels qu'Ulysse était parmi les hommes, si-jamais du moins il a existé, pour reconduire et accueillir les étrangers vénérables.

Mais, servantes, lavez-le, et dressez un lit, des tapis et des manteaux et des couvertures brillantes, afin qu'ayant-chaud bien il arrive à l'Aurore au-trône -d'or., Mais dès l'aurore tout-à-fait matin songez et à le baigner et à le parfumer, afin qu'au dedans de la demeure assis dans le palais auprès de Télémaque il songe au repas; et ce sera tant pis pour celui qui d'entre ceux-là ayant-le-cœur-gâté (étant insensé) tourmenterait celui-ci ; et il ne fera (ferait) plus quelque acte ici, - [d'insolence quoique étant irrité fort violemment.

Comment en effet toi, étranger, apprendras-tu moi, sijesuis-supérieureen quelque chose à d'autres femmes en pensée et en conseil prudent, si tu prenais-tes-repas dans le palais étant sale, revêtu de misérables vêtements?

or les- hommes sont de-courte-durée (vivent peu).

qui est sans pitié et qui agit sans pitié, tous les mortels lui souhaitent des maux durant sa vie et tous se réjouissent de sa mort; mais celui qui est irréprochable et qui vit sans reproche, les étrangers répandent au loin sa renommée chez tous les peuples, et partout on parle de sa vertu. »

L'ingénieux Ulysse lui répondit: « Vénérable épouse d'Ulysse fils de Laërte, les manteaux et les brillants tapis me sont devenus odieux, depuis que partant sur un navire aux longues rames je me suis éloigné des montagnes neigeuses de la Crète; je me coucherai comme auparavant, quand je passais des nuits sans sommeil; car j'ai reposé bien des fois sur une couche indigente , en attendant la divine Aurore au trône d'or. Le bain préparé pour mes pieds n'est plus agréable à mon cœur; nulle des femmes qui te servent dans ce palais ne touchera à mes pieds, si ce n'est quelque femme âgée et pru- Celui qui lui-même est cruel et sait des choses cruelles, tous les mortels donc rivant souhaitent-avec-imprécation à lui des douleurs dans-la-suite ; d'autre-part tous insultent lui mort du moins.

Mais celui qui lui-même est irréprochable et sait des choses irréprochables, et les étrangers porlent-de-tous-côtés chez tous les hommes la gloire vaste de lui, et de nombreux [bien. »

ont dit lui (le disent) homme deEt l'ingénieux Ulysse répondant dit-à elle : a 0 femme vénérable d'Ulysse fils-de-Laërte, certes les manteaux et les couvertures brillantes ont été liais de moi, [suis éloigné lorsque d'abord (depuis que) je me des montagnes neigeuses de la Crète, étant parti sur un vaisseau aux-longues-rames.

Mais je me coucherai comme auparavant je passais des nuits sans-sommeil.

Car j'ai reposé déjà bien-des nuits dans une couche laide et j'y ai attendu la divine Aurore au-trône-d'or.

Et le lavement des pieds n'est pas en quelque chose agréable au cœur à moi, et une femme ne touchera pas à notre (mon) pied, du moins une de celles qui sont servantes à toi dans le palais, dente, qui ait enduré en son âme autant de douleurs que moi ; s'il en est une, je ne m'opposerai point à ce qu'elle touche à mes pieds. »

La prudente Pénélope répliqua : et Cher étranger, jamais encore.

parmi tant d'hôtes amis venus de pays lointains, un homme aussi sensé que toi n'est entré dans ma demeure, car toutes tes paroles respirent la prudence. J'ai une vieille servante, dont le cœur est rempli de sagesse, qui a nourri et soigné cet infortuné; elle l'aiait reçu dans ses bras au moment où sa mère le mit au jour : c'est elle qui te lavera les pieds, quoiqu'elle soit bien faible. Allons, lève-toi, prudente Euryclée, et baigne ce vieillard du même âge que ton maître; peut-être Ulysse lui ressemble-t-il et par les pieds et par les mains; car les hommes vieillissent vite dans le malheur. »

Elle dit; la vieille Euryclée se couvrit le visage de ses mains, versa des larmes brûlantes et s'écria en gémissant : si ce n'est quelque vieille âgée, sachant des choses honnêtes, qui donc ait enduré en son esprit autant-de maux que moi aussi ; et je n'envierais (ne refuserais) pas toucher aux pieds de moi.» [celle-ci Et la très-prudente Pénélope dit-à celui-ci à-son-tour : « Cher étranger, car pas-encore un homme [tains parmi les chers hôtes de-pays-loinn'est venu en ma demeure sensé ainsi (à ce point), comme toi tu dis toutes choses sensées fort raisonnablement ; il est en effet à moi une vieille, ayan t dan s son espri t des pensées sages, qui a nourri bien et a soigné cet infortuné (Ulysse), Payant reçu dans ses mains, lorsque d'abord (au moment où) sa enfanta lui, [mère laquelle lavera toi aux pieds, quoique étant-faible cependant.

Eh bien allons maintenant t'étant letrès-prudente Euryclée, [vée, lave cet homme de-même-âge que ton maître ; et peut-être -Ulysse est déjà tel par les pieds, et tel aussi par les mains; car dans le malheur [ment. »

les mortels vieillissent prompteElle dit donc ainsi ; mais la vieille cacha son visage de ses mains, et jeta (versa) des larmes brûlantes, et dit une parole gémissante : - « Hélas! mon enfant, faible que je suis, je ne puis te secourir. Ah!

Jupiter l'a pris en haine entre tous les mortels, toi dont le cœur était si pieux. Jamais aucun homme n'a consumé en l'honneur de Jupiter, du dieu qui aime la foudre, autant de grasses cuisses et d'hécatombes sans tache que tu lui en as offert, quand tu le suppliais de te laisser parvenir à une longue vieillesse pour voir grandir ton fils ; et voilà qu'aujourd'hui, je le crains, il t'a ravi à jamais le jour du retour. Peut-être les femmes de peuples lointains le raillaient-elles quand il entrait dans de superbes demeures, comme toutes ces chiennes te raillent ici. C'est pour éviter leurs outrages, les insultes dont elles sont prodigues, que tu refuses de te laisser baigner par elles, et la fille d'Icarius, la prudente Pénélope, me charge de ce soin, dont je m'acquitterai avec plaisir. Eh bien donc je te laverai les pieds et pour Pénélope elle-même et pour toi, parce qu'au fond démon cœur se réveillent mes souffrances. Écoute donc ce que je vais te dire: bien des étrangers infortunés sont déjà venus en ces lieux; mais

« Hélas je suis impuissante pour toi, mon enfant; certes Jupiter a détesté plus que tous les autres hommes toi qui avais cependant un coeur craignant-les-dieux (pieux).

Car pas encore (jamais) quelqu'un des mortels n'a hrûlé pour Jupiter qui-aime-Iaautant-de cuisses grasses [foudre ni d'hécatombes choisies, que tu en as donné à lui, priant afin que et tu arrivasses à une vieillesse brillante de force et tu élevasses ton fils glorieux; et maintenant il a ravi tout à fait le jour du-retour à toi seul.

Lesfemmes d'hôtes de-pays-lointains insultaient peut-être aussi celui-là ainsi, comme ces chiennes insultent toutes toi, [lant éviter) desquelles maintenant évitant (vouet l'insolence et les injures nombreuses tu ne leur permets pas de te laver ; mais la fille d'Icarius, la très-prudente Pénélope, y a invité moi qui ne suis pas de-mauvais-gré.

C'est-pourquoijelaverai toi aux pieds à cause et à la fois de Pénélope elleet de toi : [même puisque au dedans le cœur à moi est ému de douleurs.

Mais allons maintenant fais-attention à la parole que j'aurai dite: déjà de nombreux étrangers éprouvant-des-maux sont venus ici, je puis dire que je n'en ai encore vu aucun qui ressemblât autant que toi à Ulysse et par la taille et par la voix et par les pieds. »

L'ingénieux Ulysse lui répondit : « Bonne vieille, tous ceux qui nous ont vus l'un et l'autre disent que nous nous ressemblons fort, comme tu en fais toi-même la remarque. »

Il dit; la vieille Euryclée prit le bassin éclatant dont elle se servait pour baigner les pieds, et y versa de l'eau froide en abondance; puis elle y ajouta de l'eau chaude. Cependant Ulysse s'assit près du foyer et se tourna aussitôt du côté de l'ombre; car il craignait en son cœur qu'elle ne le reconnût en touchant sa cicatrice et que tout ne fût dévoilé. Elle s'approcha de lui et baigna son maître ; soudain elle reconnut la blessure que lui avait faite jadis la dent blanche d'un sanglier, lorsqu'il était allé sur le Parnèse visiter Autqlycus et ses fils, Autolycus, le noble père de sa mère, qui l'emportait sur mais je dis n'avoir pas-encore vu quelqu'un ressemblant ainsi, comme toi tu ressembles à Ulysse de corps et de voix et de pieds. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à elle : a 0 vieille-femme, tous ceux qui ont vu de leurs yeux nous deux (Ulysse et moi) disent ainsi, [l'autre, nous être fort ressemblants l'un à comme toi-même tu dis le remarquant. »

Il dit donc ainsi; et la vieille-femme prit un bassin tout-brillant, dans lequel, elle lavait les pieds, et versa-dedans de l'eau froide en-abondance ; et ensuite elle versa-par-dessus de l'eau. chaude.

Mais Ulysse

s'assit sur le foyer, et se tourna aussitôt vers l'obscurité ; car soudain il appréhenda en son cœur qu'ayant pris lui elle ne remarquât la cicatrice et que les choses ne devinssent manifestes.

Mais étant venue donc plus près elle lavait son maître ; et aussitôt elle reconnut la cicatrice, dont jadis un sanglier avait frappé de sa dent blanche lui étant allé sur le Parnèse, vers et Autolycus et ses fils, Autolycus brave père de sa mère, qui l'emportait sur tous les hommes tous les hommes par le vol et le parjure; c'était un don du dieu Mercure, en l'honneur duquel il brûlait les cuisses délicieuses d'agneaux et de chevreaux, et la divinité bienveillante l'accompagnait toujours. Autolycus, venu chez le peuple opulent d'Ithaque, trouva le fils nouvellement né de sa fille; Euryclée le déposa sur ses genoux comme il terminait son repas et lui dit en même temps : a Autolycus, trouve et donne toi-même un nom à l'enfaut chéri de ta fille, que tu as si vivement souhaité. »

Autolycus répondit : œ Mon gendre, et toi, ma fille, donnez-lui le nom que je vais dire. Comme je suis venu ici plein de colère contre bien des hommes et bien des femmes sur la terre féconde, que son nom soit Ulysse. Pour moi, quand il sera devenu grand et qu'il viendra sur le Parnèse, dans la haute demeure de sa mère, où sont mes trésors, je lui en donnerai une part et le renverrai comblé de joie.,, et par le vol et par le serment ; or un dieu lui-même, Mercure, avait donné cette supériorité à lui; car il ( A u toly eu s) brûl ai t pour celui-ci des cuisses agréables d'agneaux et de chevreaux; et celui-ci (Mercure) bienveillant suivait avec (accompagnait) lui.

Or Autolycus

étant venu chez le peuple opulent d'Ithaque trouva le fils nouvellement né de sa fille ; lequel donc Euryclée plaça sur les genoux chéris à lui cessant le repas; et elle dit une parole et prononça : CI Autolycus, toi-même maintenant trouve un nom que tu donnes au fils chéri de ta fille; car il est à toi très-désiré. »

Et Autolycus à-son-tour répondit à elle et dit : a Mon gendre et ma fille, donnez-lui le nom que j'aurai dit; car moi je suis venu ici m'étant indigné contre beaucoup et hommes et femmes sur la terre très-nourricière ; que le nom donc imposé à celui-ci soit Ulysse.

Mais moi, lorsque ayant atteint-la-puberté il sera venu au Parnèse dans le grand palais maternel, où quelque-part sont à moi des richesses, je donnerai à lui une part de celles-ci et congédierai lui se réjouissant. » Ulysse partit donc plus tard pour recevoir ces présents magnifiques. Autolycus et les fils d'Autolycus le pressèrent dans leurs bras et l'accueillirent par de douces paroles; la mère de sa mère, Amphithée, le tenant enlacé, baisa sa tête et ses beaux yeux. Autolycus commanda à ses fils glorieux de préparer le repas; ils écoutèrent ses ordres et amenèrent aussitôt un bœuf de cinq ans qu'ils dépouillèrent; puis, l'ayant apprêté, ils le dépecèrent tout entier, le découpèrent avec art, et percèrent les morceaux avec des broches; ils les firent griller habilement et divisèrent ensuite les parts. Le festin dura tout le jour, jusqu'au soleil couchant, et ils contentèrent largement leur appétit. Quand le soleil se fut couché et que l'obscurité fut venue, ils allèrent goûter les douceurs du sommeil.

Lorsque parut la fille du matin, l'Aurore aux doigts de roses, tous A cause de ces choses Ulysse y alla, afin qu'il donnât à lui des présents brillants (magaifiques).

Donc et Autolycus et les fils d'Autolycus saluèrent celui-ci [main) et avec les mains (en lui donnant la et avec des paroles douces-comme-nriel ; et Amphithée mère de sa mère s'étant attachée-autour d'Ulyssa embrassa donc lui et sur la tête et sur ses deux beaux yeux.

Mais Autolycus commanda à ses fils glorieux de préparer le repas} et ceux-ci entendirent htiordonnant; et aussitôt ils firent-entrer dans le paun bœuf mâle de-cinq-ans, [lais lequel ils écorcbèrent et apprêtèrent, et ils dépecèrent lui tout-entier, et le coupèrent-en-morceaux donc savamment et le percèrent de broches et le firent-griller avec-art et divisèrent les parts.

Ainsi alors tout le jour jusqu'au soleil couchant ils se régalèrent ; et leur cœur ne manqua en rien d'un repas égal à leur appétit.

Mais quand le soleil se fut couché et que l'<ibscurité fut survenue, donc alors ils se couchèrent et prirent le présent (goûtèrent les du sommeil. [douceurs) Mais quand parut l'Aurore qai-nalt-le-maLin aux-doigts-de-roses, partirent pour la chasse, les chiens et les fils d'Autolycus; le divin Ulysse les suivit; bientôt ils atteignirent la montagne du Parnèse revêtu de forêts, et s'engagèrent dans les vallons où s'engouffrait le vent. Le soleil, sortant des profondeurs tranquilles de l'Océan, frappait les champs de ses premiers rayons, quand les chasseurs entrèrent dans une vallée. Devant eux s'élancèrent les chiens en quête, puis venaient les fils d'Autolycus; parmi eux élait le divin Ulysse, qui, suivant de près la meute, brandissait sa longue lance. Dans un épais fourré reposait un grand sanglier ; là ne pénétrait jamais le souffle humide des vents; jamais le soleil radieux ne frappait cet abri de ses rayons; jamais la pluie ne traversait ses ombrages, tant le bois était touffu; mais il s'y trouvait un amas considérable de feuilles. Le sanglier entendit les pas des chasseurs et des chiens ils se-mirent-en-marche donc pour aller à la chasse, et les chiens et aussi eux-mêmes les fils d'Aulolycus ; et le divin Ulysse alla avec eux; et ils abordèrent la haute montagne du Parnèse revêtue de forêts ; et bientôt ils arrivèrent aux sinuosités battues-des-vents.

Ensuite le soleil frappait nouvellement les champs, sorti de l'Océan qui-coule-doucement aux-courants-profonds.

Cependant les chasseurs arrivèrent dans une vallée ; et devant eux doncles chiens allaient cherchant les traces; mais par derrière s'avançaient les fils d'Autoiycus; et le divin Ulysse allait avec eux près des chiens, agitant une lance à-longue-ombre.

Et là donc dans un hallier épais était couché un grand sanglier; et certes ni la force des vents qui soufflent un souffle humide ne pénétrait ce hallier, ni le soleil brillant ne frappait lui de ses rayons, ni la pluie ne le traversait de-part-en-part: tellement serré (touffu) donc il était; mais une quantité-répandue de feuilsuffisamment abondante [les était-dans ce hallier.

Mais le bruit des pieds et des hommes et des chiens vint-autour de lui (arrivaausanglier), qui pénétraient dans le fourré ; il sortit de sa retraite, les soies hérissées, les yeux pleins de feu, et se tint près d'eux inmobile., Ulysse s'élança le premier, élevant sa longue lance de sa mai* ttbuste et impatient de le frapper; le sanglier plus rapide le blessa au-dessus du genou et d'un coup oblique lui traversa les chairs avec sa défense : mais il n'atteignit pas l'os du héros. Ulysse le frappa avec adresse à l'épaule droite, et la pointe de sa javeline brillante le perça de part en part; il tomba étendu dans la poussière, et la vie s'envola de son corps. Cependant les fils chéris d'Autolycus s'empressaient autour d'Ulysse; ils bandèrent avec art la plaie du divin et irréprochable héros, et leurs enchantements arrêtèrent le aang noir; bientôt ils rentrèrent dans le palais de leur père bien-aimé.

Autolycus et ses fils, après l'avoir bien guéri et lui avoir fait de magnifiques présents, se bâtèrent de le renvoyer comblé de joie das sa lorsque chassant ils s'élancèrent; et celui-ci se-présentant-en-face hors du fourré, ayant hérissé bien sa soie, [yeux, et regardant (lançant) du feu de ses se tint donc auprès d'eux; et Ulysse donc s'élança tout-le-premier, élevant sa longue lance de sa main épaisse (robuste), désirant le percer ; mais le sanglier ayant prévenu blessa lui au-dessus du genou ; et s'étant élancé obliquement il arracha avec sa dent beaucoup de chair, mais n'arriva pas à l'os du héros.

Mais Ulysse l'ayant atteint perça lui à l'épaule droite, et la pointe de la lance brillante traversa de-part-en-part ; et il tomba étendu dans la poussière, et la vie s'envola de son corps.

Donc les fils chéris d'Autolycus s'empressèrent-autour de celui-ci ; et ils bandèrent savamment la blessure d'Ulysse irréprochable, égal-à-un-dieu ; et ils arrêtèrent le sang noir par un enchantement; et aussitôt ils s'en allèrent vers le palais de leur père chéri.

Et Autolycus donc et les fils d'Autolycus l'ayant guéri bien [gnifiques et lui ayant donné des présents mase réjouissant renvoyèrent promptement lui content chère Ithaque. Son père et sa vénérable mère furent heureux de son retour et l'interrogèrent sur toutes les circonstances de la blessure qu'il avait reçue; il leur raconta comment le sanglier l'avait frappé de sa blanche défense tandis qu'il était allé chasser sur le Parnèse avec les fils d'Autolycus.

La vieille Euryclée, prenant les jambes d'Ulysse dans ses mains, toucha et reconnut la cicatrice ; elle laissa échapper le pied du héros; la jambe retomba dans le bassin ; l'airain retentit et le vase se renversa; l'eau se répandit sur le sol. La joie et la douleur saisirent en même temps son âme; ses yeux se remplirent de larmes, et sa voix s'arrêta dans son gosier. Enfin, prenant le menton d'Ulysse, elles'écria: i, Oui, tu es bien Ulysse, mon cher enfant, et je n'ai pas reconnu mon maître avant d'avoir touché tout son corps. »

Elle dit' et porta ses yeux vers Pénélope pour lui révéler que son époux bien-aimé était dans le palais. Mais la reine ne put ni la re- daas sa chère Ithaque ;

son père donc et sa mère vénérable se réjouirent de lui étant revenu, et l'interrogèrent sur chaque chose, sur sa blessure, sur ce qu'il avait éprouvé; et celui-ci donc raconta bien à eux comment un sanglier avait frappé de sa dent blanche lui chassant, étant allé sur le Parnèse avec les fils d'AuLolycus.

Laquelle blessure la vieille-femme ayant prise de ses mains penchées reconnut donc l'ayant touchée; et elle lâcha le pied pour être emporté (retomber).

Et la jambe tomba dans le bassin ; et l'airain retentit, [côté; et fut penché en arrière de-l'autreet j'eau fut répandue à terre.

Mais la joie et la douleur saisirent en-même-temps celle-ci en et les deux-yeux [son esprit ; se remplirent à elle de larmes; et la voix sonore fut arrêtée à elle.

Et ayant touché le menton du héros elle dit-à Ulysse : a Oui certes tu es Ulysse, cher enfant; et jen'ai pas reconnu toi auparavant, avant d'avoir touché mon maître tout-entier. »

Elle dit et regarda-vers Pénélope de ses yeux, voulant lui indiquer [palais.

son cher époux étant au dedans du garder en face ni la remarquer, car Minerve avait détourné eon attention. Cependant Ulysse de sa main droite la saisit à la gorge, et l'attirant vers lui de l'autre main il lui dit : « Nourrice, pourquoi veux-tu me perdre ? c'est toi pourtant qui m'as nourri sur ton sein, et aujourd'hui, après avoir souffert bien des maux, je suis rentré au bout de vingt années dans la terre de nia patrie. Mais puisque tu as tout deviné et qu'un dieu a éclairé ton cœur, tais-toi, afin que nul autre n'en soit instruit dans ce palais.

Car je te le déclare, et ma parole s'accomplira : je ne t'épargnerai pas, bien que tu sois ma nourrice, quand je mettrai à mort les autres femmes dans ma demeure. »

La prudente Euryclée lui répondit : a Mon enfant, quelle parole est sortie de ta bouche! Tu sais que mon âme est sûre et ne cède Mais celle-ci (Pénélope) ne put ni regarder en face ni apercevoir; car Minerve détourna l'esprit à elle ; mais Ulysse ayant tâté prit sa nourrice au gosier avec sà main droite, et avec l'autre main il l'attira plus près de lui et dit : « Nourrice, pourquoi veux-tu p'erdre moi ?

pourtant toi-même tu asnoumimoi sur ta mamelle; et maintenant [breuses ayant enduré des douleurs nomjesuis arrivé la vingtième année dans ma terre patrie.

Mais puisque tu l'as remarqué, et qu'un dieu l'a mis à toi dans le tais-toi, [cœur, de peur qu'un autre ne l'apprenne dans le palais.

Car je déclarerai ainsi, et ceci aussi sera accompli : si un dieu [mes coups) dompte sous moi (fait tomber sous les prétendants illustres, je n'épargnerai même pas toi qui es ma nourrice, quand je tuerai les autres femmes servantes dans mon palais. »

Et la très-prudente Euryclée dit-à lui à-son-tour: « Mon enfant, quelle parole [dents!

à échappé à toi à la barrière de 4es Tu sais quelle est ma vigueur - ferme et ne cédant pas, - jamais; je serai comme un dur rocher ou comme du fer. Mais je te dirai une autre chose, et toi grave-la dans ton cœur : si un dieu fait tomber sous tes coups les prétendants superbes, alors je t'apprendrai quelles sont dans ton palais les femmes qui te méprisent et celles qui sont exemptes de faute. »

L'ingénieux Ulysse répliqua : « Nourrice, pourquoi me les indiquerais-tu ? cela n'est pas nécessaire ; je les reconnaîtrai bien moimême et distinguerai chacune d'elles. Mais garde le silence et confietoi aux dieux. »

A ces mots, la vieille nourrice traversa le palais pour apporter un autre bain; car toute l'eau s'était répandue. Lorsqu'elle l'eut baigné et qu'elle l'eut arrosé de parfums, Ulysse avança de nouveau son siége auprès du feu pour se chauffer, et couvrit sa cicatrice de ses haillons. Cependant la prudente Pénélope prit la parole là première : « Étranger, je veux t'interroger encore; car bientôt viendra le mais je retiendrai \tairai) la chose, comme lorsqu'une pierre solide ou du fer retient quelque chose.

Mais je dirai à toi une autre chose, et toi mets-la dans ton esprit : si un dieu dompte sous toi les prétendants superbes, donc alors j'énumérerai à toi dans le palais les femmes, et celles qui méprisent toi, et celles qui sont innocentes. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à elle : « Nourrice, et pourquoi toi indiquerais-tu elles?

car il nefauten rientoi lesindiquer.

Aussi moi-même j'observerai bien et connaîtrai chacune; [(chose), mais garde en silence la parole et remets l'événement aux dieux. »

Il dit donc ainsi ; et la vieille-femme s'en alla en-traversant le palais, devant apporter un bain-de-pieds; car le premier avait été renversé tout-entier.

Mais après qu'elle l'eut lavé et l'eut oint grassement d'huile, Ulysse donc tira de nouveau son siége plus près du feu devant (pour) se chauffer, et couvrit sa cicatrice de ses haillon?.

Et la très-prudente Pénélope commença à eux les discours : « Étranger, moi-même j'interrogerai joi un peu encore; moment d'un agréable repos pour ceux dont le doux sommeil s'emparera malgré leurs chagrins. Pour moi, la divinité m'a donné en partage des douleurs sans bornes : le jour, je me plais à pleurer, à gémir, en surveillant les travaux de mes servantes dans ma demeure; puis, quand la nuit est venue et que tous songent à dormir, je m'étends sur ma couche, et dans mon triste cœur d'amères pensées aiguisent mes regrets. De même que la fille de Pandarée, la jeune Aédon, fait entendre de doux chants, au retour du printemps, assise parmi les feuilles épaisses des arbres, et dans ses modulations rapides verse d'harmonieux accords, pleurant Ityle, ce fils bien-aimé du roi Zéthus, que dans son erreur elle égorgea avec le fer ; de même mon cœur est agité par deux sentiments, incertaine si je res- et en effet déjà bientôt sera l'heure du doux coucher, pour celui du moins que le doux aura saisi, [sommeil quoique étant affligé; mais une divinité a donné à moi aussi une douleur impossible-à-mesurer : car pendant les jours je me réjouis en me lamentant, en gémissant, [travaux et en regardant sur (examinant) mes et ceux de mes servantes dans la maison ; mais quand la nuit est venue et que le lit a reçu tous (tout le monde), je suis étendue dans mon lit, et des soucis aigus serrés autour du cœur épais à moi piquent moi me lamentant.

Et comme lorsque la fille de Pandarée, la verdoyante Aédon, chante un beau chant, le printemps commençant nouvellement, assise parmi les feuilles serrées des arbres, elle qui en la variant souvent , verse (fait-entendre) une voix aux-sons-multipliés, pleurant-sur son enfant chéri Ityle, fils du roi Zéthus, que jadis elle tua avec l'airain par ignorance ; ainsi aussi à moi le cœur est poussé de-deux-etés ici -et là, terai auprès de mon fils et garderai tout d'une main ferme, mes biens, mes serviteurs, ma grande demeure au toit élevé, respectant la couche de mon époux et ma renommée parmi le peuple, ou si je suivrai l'un de ces Achéens qui me recherchent dans mon palais, celui qui est le plus noble et qui me fera les plus riches présents. Mon fils, tant qu'il était jeune et sans expérience, m'empêchait de songer à l'hymen et de quitter la maison de mon époux; mais maintenant qu'il est grand et que le voilà parvenu à l'adolescence, il souhaite que je m'éloigne de ce palais, car il voit avec peine les Achéens dévorer son héritage.

Mais allons, explique-moi ce songe; écoute. Dans ma maison, vingt oies mangent le froment trempé dans l'eau, et je me plais à les re• garder; un grand aigle au bec recourbé fond de la montagne, leur brise le cou et les immole. Leurs corps étaient entassés dans le pal lais; l'aigle s'éleva dans le divin éther. Je pleurais, je gémissais, bien me demandant si ou je resterai près de mon fils et garderai toutes choses stables, mon bien et mes servantes et le grand palais au-toit-élevé, respectan t et la couche de mon époux et la renommée du peuple, ou déjà je suivrai en-accompagnant un des Achéens, celui qui étant le meilleur me recherche dans le palais, m'ayant donné des présents-d'hymen infinis (immenses).

Et mon fils,

tant qu'il était encore enfant et léger-d'esprit, ne permettait pas moi me marier ayantquilté la maison de mon époux; mais maintenant que déjà il est grand et est arrivé à l'accomplissement de la puberté, aussi déjà il souhaite moi aller de nouveau hors du palais, s'indignant à cause de son bien, que les Achéens dévorenl'à lui.

Mais allons explique-moi ce songe, et écoute.

Vingt oies mangent à moi dans la maison du froment détrempé d'eau, et aussi je suis charmée d'elles en les regardant; mais.un grand aigle au-bec-recourbé étant venu de la montagne brisa les cous à toutes et les tua; [(nombreuses) et celles-ci furent étendues serrées dans le palais ; et celui-là s'éleva dans l'air divin.

que ce fût un songe, et les Achéennes à la belle chevelure s'éveillaient autour de moi, tandis que je poussais des cris lamentables parce que l'aigle avait fait périr mes oies. Il revint alors, et, se perchant sur la saillie du toit, il prit une voix humaine pour me calmer et me dire : a Prends courage, fille de l'illustre Icarius; ce n'est point un « songe, mais une heureuse réalité qui va s'accomplir pour toi. Les « oies sont les prétendants; moi, j'étais un aigle tout à l'heure, at a maintenant je suis ton époux de retour, et je frapperai tous les« prétendants d'un cruel trépas. » a 11 dit, et le doux sommeil m'abandonna. Je regardai de tous côtés, et dans le palais je vis les oies qui mangeaient le froment auprès de l'auge, comme auparavant. » L'ingénieux Ulysse lui répondit : « Femme, il n'est pas possible Mais moi je pleurais et jetais-de-grands-cris quoique dans le songe; et les Acliéennes à-la-belle-chevelure se rassemblaient autour de moi qui me lamentais d'une-façon-digne-de-pitié, parce que l'aigle avait tué à moi les oies.

Et l'aigle étant venu de nouveau s'assit donc sur le toit qui-fait-saillie ; et il retint moi qui fuyait avec une voix humaine et me dit : « Aie-confiance, a fille d'Icarius « illustre-au-loin ; a ce n'est pas un songe, « mais une vision bonne (vraie), « qui sera accomplie à toi.

Les oies sont les prétendants; « et moi j'étais à toi auparavant « un oiseau aigle, c maintenant d'autre-part « je suis venu étant ton époux.

« mot qui en\ errai « un destin (trépas) honteux e à tous les prétendants. a « Il dit ainsi ; mais le sommeil doux-comme-mie lâcha (quitta) moi.

Et ayant regardé-de-tous-côtés je vis dans le palais les oies mangeant du froment auprès du baquet, où elles en mangeaient auparavanLI Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à elle : d'expliquer ce songe en l'interprétant autrement, puisqu'Ulysse luimême t'a enseigné comment il s'accompliraitf que le trépas de tous les prétendants paraît assuré, et que nul d'entre eux n'échappera à la mort. »

La prudente Pénélope répliqua : « Étranger, les songes sont obscurs et inexplicables, et tous ne s'accomplissent pas pour les hommes. Il y a deux portes pour les songes légers : l'une est de corne et l'autre d'ivoire. Ceux qui franchissent la porte d'ivoire travaillé sont trompeurs et apportent des paroles qui ne se réaliseront point; ceux qui sortent par la porte de corne polie prédisent la vérité au mortel qui les voit. Pour moi, je ne crois pas que ce songe étrange me soit venu de là; ce serait une grande joie pour 9 0 femme, iln'est pas possible d'expliquer le songe, en le détournant ailleurs, puisque donc Ulysse lui-même a expliqué à toi comment il l'accomplira; et la perte est-apparente pour les prétendants tout à fait tous; et pas un n'échappera à la mort et aux Parques. » Et la très-prudente Pénélope dit-à lui à-son-tour : «. Étranger, certes les songes sont inexplicables ayant-un-langage-confus, [cent et toutes les choses qu'ils annonne s'accomplissent pas pour les hommes.

Car les portes des songes sans-consistance sont doubles : en effet l'une a été faite de corne, et l'autre d'ivoire ; desquels ceux qui sont venus à travers l'ivoire scié, ceux- ci donc trompent, apportant des paroles sans-accomplissement; mais ceux qui sont allés dehors par la corne polie, ceux-ci donc accomplissent des choses vraies, lorsque quelqu'un des mortels les a vus.

Mais je ne crois pas ce songe étrange être venu à moi de là ; certes il serait agréable à moi et à mon fils.

moi et pour mon fils. Mais je te dirai encore une autre chose, et toi grave-la dans ton esprit : elle va venir, cette aurore de malheur qui m'éloignera de la maison d'Ulysse; car je vais proposer un combat, celui des haches qu'Ulysse dressait toutes les douze dans son palais, l'une à la suite de l'autre, comme les étais d'une carène; debout à une longue distance, il lançait une flèche à travers tous les trous.

J'imposerai donc aux prétendants cette lutte : celui qui bandera le plus facilement l'arc entre ses mains et dont la flèche traversera les douze haches, je le suivrai, j'abandonnerai pour lui ce séjour de ma jeunesse , ce palais si beau et si opulent, dont je me souviendrai, je pense, même dans mes songes..

L'ingénieux Ulysse lui répondit : « Vénérable épouse d'Ulysse fils de Laërte, ne tarde plus à exécuter ce projet dans tes demeures; car l'ingénieux Ulysse sera de retour en ces lieux avant que la main Mais je dirai à toi une autatchosc, et toi mets-la dans ton esprit : cette aurore malheureuse va-venir déjà, qui éloignera moi de la maison d'Ulysse car maintenant j'établirai une lutte, les kaches, que celui-là (Ulysse) dans son palais dressait à-la-file comme des étais-de-uiiseau les douze toutes-ensemble; [tance et celui-ci se tenant beaucoup à-dislançait-à-travers une flèche.

Or maintenant j'imposerai aux prétendants cette lutte : et celui qui aura tendu le plus facilement l'arc dans ses mains, et qui aura lancé-la-tlèche à travers les douze haches tottes-ensemble, je suivrai (irai) avec celui-là, n'étant éloignée de cette demeure.

demeure de-ma-jeunesse, - fort belle, remplie de vivre (d'opulence, ; de laquelle je crois devoir me souvenir un jour, même en songe. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à eUe : « 0 femme vénérabbe d'Ulysse fils-de-Laërte, ne diffère plus maintenant cette lutte dans tes demeures ; car l'ingénieux Ulysse - arrivera à toi ici auparavant, de ces hommes ait bandé l'arc poli et que leur flèche ait traversé le fer.» La prudente Pénélope répliqua : « Si tu voulais, étranger, demeurer assis auprès de moi dans le palais et me charmer ainsi, le sommeil ne se répandrait point sur mes paupières. Mais on ne peut pas toujours rester sans sommeil; les immortels ont en chaque chose imposé des bornes à l'homme sur la terre féconde. Je vais donc remonter dans mon appartement et me reposer sur cette couche qui est devenue pour moi un lit de douleur toujours arrosé de mes larmes, depuis qu'Ulysse est parti pour voir cette funeste Ilion, indigne d'être nommée. C'est là que je me reposerai; de ton côté, dors ici même et fais-toi une couche par terre, ou bien mes serviteurs te dresseront un lit. »

Elle dit, et remonta dans son appartement superbe, non pas seule, car ses servantes l'accompagnaient. Rentrée avec ses femmes aux avant que ceux-ci touchant cet arc bien-poli et avoir (aient) tendu la corde et avoir (aient) lancé-la-flèche à travers le fer. D Et la très-prudente Pénélope dit-à lui à-son-tour : «Si tu voulais, étranger, assis-près de moi dans le palais me charmer, le sommeil ne se répandrait pas àmoi sur les paupières.

Mais certes il n'est pas possible les hommes être toujours sans-sommeil ; car les immortels assurément ont assigné un lot aux mortels, à chacun, sur la terre féconde-en-présents.

Mais assurément moi étant montée à l'appartement-supérieur j'irai-me-coucher dans le lit qui a été fait douloureux à moi, toujours souillé de mes larmes, depuis qu'Ulysse est parti, devant voir la funeste-Ilion non digne-d'être-nommée. -

J'irai-me-coucher là; mais toi couche dans cette maison, ou bien ayant étendu un lit à terre, ou qu'on te dresse une couche. »

Ayant dit ainsi elle monta à l'appartement-supérieur tout-briilaut, non pas seule ; en-même-temps que celle-ci aussi d'autres, des suivantes, allèrent.

étages supérieurs, elle pleura Ulysse, son époux cliéri, jusqu'à ce que Minerve aux yeux bleus versât le doux sommeil sur ses paupières.

Et ayant monté vers les étages supérieurs avec les femmes suivantes, elle pleura ensuite Ulysse, son cher époux, [bleus jusqu'à ce que Minerve aux-yeuxeut jeté (versé) à elle sur les paupières un doux sommeil.

- ..-NOTES - - SUR LE DIX-NEUVIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Page 146 : 1, 'Ex KOLKVQV xateOrix', etc; VOy. chant XVI, vers 288294.

Page 150 : 1. "0~ aitnriTai, celui qui touche à mon boisseau, qui mange Taonpain,* qui s'assied à ma table. Une des "sentences de Pythagore était 'Em xotvtxoç (J-*! xa0-7jcr9ai, ne pas s'asseoir sur le boisseau, c'est-à-dire ne pas se faire nourrir en demeurant oisif.

2. Auyvov doit sans doute s'entendre ici d'un de ces brasiers.

ou réchauds qui servaient à la fois-à éclairer et à chauffer ies appartements. , Page 152 : 1. 'H 8' ïey, etc. Voy. chant XVII, vers 36 et 37.

Page 154 : 1. Ax'.rà; 6viao, profite du repas (auquel on t'a admis), c'est-à-dire contente-toi de la nourriture qu'on t'a donnée.

.:.- 2. Kxi.-yàp ÉYTO TCOTS, etc. Voy. chant XVII., vers 41if–=424.

Page-156: 1. ̃'AnoXXcavpç Ë¡Ol'tL. Apollon disposait de la vie des garçons , et Diane de-la vié des filles.

Page 16.0 : 1. "Q;'tE nu. ÏJ PACW/.RIOÇ, etc. Dugas-Montbel : «Platon, qui veut qu'on, n'aime la justice -que pour elle-même, blâme notre poëte de ce qu'il nous représente les biens matériels commela conséquence immédiate de Ja justice d'un roi. C'est être bien rigoriste.

Homère ne dit pas ici qu'on doive être juste à cause du bien qui peut en revenir; il peint seulement les avantages, même matériels, qui résultent d'une administration juste. Or il est très-moral de -prouver qu'une conduite selon la justice est non-seulement la meilleure, mais encore la plus avantageuse. Platon lui-même, en donnant la justice: pour base à sa ville imaginaire, qu'a-t-il voulu, sinon procurer à ses habitants le plus de bonheur possible?

« Horace semble avoir voulu imiter, ce passage dans sa description du règne.d'Auguste :

Tulus bas eteniin rura peramhulat," N ulril ruraCeres, alinaque Fauslitas;" Pacatuui Volilantper mare navilsc.

Au reste, je soupçonne un-peu les vers 111-114 d'être d'une composition moderne. On conçoit bien que sous un règne paisible les vaisseaux marchands parcourent la mer, comme le dit Horace, mais non que "la mer renferme plus ou moins de poissons, OàXaaca Se TrapÉxei lX6üç (v. 114). » • - Page 162 : 1. Eeîv', îjxoi [LÉv, etc. Voy. chant XVIII, v. 250-255.

- 2. "OûüOt yip viiirota-tv, etc. Voy. chant I, v. 245-248.

- 3. STïi^aiiévY) jj.éyav Ictov , etc. Voy. chant II, y. 94-110.

Page 166: 1. Où yàp arco ôpuôç. oùo' àizb ueipiri;. Allusion à une des traditions primitives, qui faisait naître les premiers hommes du tronc des chênes et du flanc des rochers. Cela tient sans doute à ce que, dans les temps qui précédèrent les âges héroïques, les mères déposaient ordinairement leurs nouveau-nés dans des grottes ou dans le creux des arbres. D'autres pensent que c'était une locution toute faite pour désigner ceux dont on ne savait pas au juste l'origine ; les Latins disaient de même e terra nalus d'un homme dont on ne connaissait pas la naissance.

Page 168 : 1. Kpr|T7I TIÇ. UÔVTW. Virgile, Énéide, III, 104 : Creta Jovis magni medio jacel insula ponto. Page 170 : 1. MaXeiwv, Malée, aujourd'hui cap Malio ou SaintAnge, promontoire du Péloponèse, à l'extrémité de la presqu'île située entre les golfes Laconique et Argolique. Ce promontoire était fort dangereux.

Page 172 : 1. 'E,úp.otcrt'I ôp.oïa. Aristote, Poétique, 24; AeSiôaxe jiàXiGTO^OJAYIPOÇ xai TOVe; âXXou; Xéyîiv w; ôsï.

Page 180 : 1. Opivaxir,? vriaou, Voy. notre note sur le XI" chant, vers 107.

2. 3><xnnx(ov iç yatav, etc. Voy. chant V, vers 35 et 36.

Page 182 : 1. "D[Lvue; Gt, etc. Voy. chant XIV, vers 325-337.

Page 184 : 1. At yàp TOÙTO, etc. Voy. chant XV, vers 535-537.

Page 190 : 1. Al^a yàp., xaTayopaa-y-oucriv. On retrouve le même vers dans Hésiode (OEuvres et Jours, 90), si toutefois il n'y a pas été introduit par intcrpolaiion :

Page 194 : 1. 'ESjaTîgviÇEv. Cet imparfait équivaut à un aoriste marquant l'habitude.

Page 196 : 1. KXS7ITO<TÙV7] T' OPXW TE, le vol et le parjure. DugasMonibel : « Voici comment Mme Dacier paraphrase ces deux hémistiches d'Homère :

a Prince qui surpassait tous ceux de son temps en prudence et en « adresse pour cacher ses desseins et pour surprendre ses ennemis,

« et en bonne foi pour garder religieusement sa parole et ne violer œ jamais ses serments. »

« Ce n'est pas ainsi que Platon entendait ce passage; c'est Socrate qui parle : a Sans doute qu'un voleur vous paraît être l'homme juste; a vous aurez appris cela d'Homère ; car ce poëte vante beaucoup a l'aïeul maternel d'Ulysse, et dit qu'il l'emportait sur tous les « hommes par le vol et le serment. De sorte que la justice, selon « vous, selon Homère et selon Simonide, est de voler au profit de « ses amis et au préjudice de ses ennemis. D Eustathe dit aussi que cette forme, l'emporter par le serment, signifie employer les faux serments avec habileté. Pope , au contraire, est du même sentiment que Mme Dacier ; mais ceux qui veulent ici justifier Homère confondent toujours l'époque héroïque avec celle où nous vivons.

« Dans ces temps d'une société à peine sortie de la barbarie, où chacun était en guerre avec son voisin, le point essentiel était de se défendre à tout prix; et, quand on ne pillait pas, on courait grand risque d'être pillé. Dès lors les qualités qu'Homère vante dans Autolycus devaient être fort estimées. Ulysse lui-même n'est pas scrupuleux quand il s'agit de mentir. Eustathe, à l'endroit cité, observe avec raison qu'il ne dit que des mensonges en toute rencontre. »

Page 200 : 1. TY¡v [J.È'J &p' ou'" cX'JÉ[J.w'J, etc. Voy. chant V, vers 478-482.

Page 210 : 1. 'Q; 3' ote ITavSapéou xoupr), etc. On verra facilement, en consultant les dictionnaires mythologiques, que la fable d'Aédon est présentée d'une manière différente par les auteurs postérieurs à Homère.

Page 216 : 1. Aoiaî yap te ttuXch, etc. Virgile, ÉnJide, VI, 894 :

Sunt geminae Somni portae, quarum altera fertur Cornea, qua veris facilis datur exitus umbris; Altera candenti perfecta nitens elephanto, Sed fa Isa ad cœtura miltunt insomnia Manes.

Page 218 : 1. Tove; TIgÀÉXEŒe;. On croit que les Grecs, dans le temps de la guerre de Troie , se servaient pour armes offensives et pour l'immolation des victimes de haches montées sur des manches pjus ou moins longs, avec une ouverture ronde ou carrée faite dans l'épaisseur du tranchant. -

Page 220 : 1. '\Xk' r(Toi fLÈv Èywv, etc. Voy. chant XVU, vers 101-loi.

2. OùxoÏy), etc. Voy. chant I, vers 362-364.

ARGUMENT ANALYTIQUE DU VINGTIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Ulysse, dans son insomnie, voit les fautes des servantes et délibère s'il doit les punir; il se résigne enfin à la patience; Minerve s'approche de lui et l'endort (1-57). Pénélope gémit sur son infortune; Ulysse supplie Jupiter de lui envoyer encore un double présage ; le dieu exauce son vœu (57-121). Télémaque, après s'être informé d'Ulysse, se rend à l'assemblée ; les servantes nettoient le palais ; les pasteurs amènent les victimes (122-163). Ulysse est abordé successivement par Eumée, par Mélanthius et par le fidèle Philœtius (164-239). Présage funeste envoyé aux prétendants (240-256). Télémaque défend aux prétendants d'insulter le mendiant à l'avenir (257274). Sacrifice et festin; violence de Ctésippe; fier langage de Télémaque (275-319). Àgélaûs conseille à Télémaque de presser le mariage de sa mère (320-344). Prophétie de Théoclymène; il quitte le palais (345-370). Propos insolents des prétendants; Télémaque n'y prend pas garde; le moment de la vengeance approche (371-394).

Ulysse s'était couché dans le vestibule. 11 avait étendu sur le sol une peau de bœuf non préparée, et par-dessus, de nombreuses peaux de brebis immolées par les Achéens; Eurynomé lui avait jeté un manteau sur le corps. C'est là qu'Ulysse reposait tout éveillé, méditant en son cœur la perte des prétendants. Cependant les femmes qui avaient coutume de s'unir à eux sortirent du palais , riant et se réjouissant ensemble. Le cœur du héros bondit dans sa chère poitrine ; il se demandait en -son âme s'il s'élancerait pour donner la mort à chacune d'elles où s'il les laisserait s'abandonner aux prétendants pour- la dernière fois ; et son cœur rugissait au de- HOMÈRE.

L'ODYSSÉE.

CHANT XX.

Cependant le divin Ulysse se couchait dans le vestibule ; il étendit une peau-de-bœuf non-corroyée, puis par-dessus de nombreuses peaux des moutons que les Achéens immolaient; et Eurynomé donc jeta un manteau sur lui couché.

Là Ulysse reposait éveillé, méditant en son cœur des malheurs pour les prétendants; mais les femmes, qui s'unissaient aux prétendants auparavant déjà, allèrent hors du palais, se fournissant l'une à l'autre et du rire et du contentement.

Et le cœur dejui était remué dans sa chère poitrine ; et il méditait beaucoup en son esprit et en son cœur, se demandant si ou s'étant élancé il donnerait la mort à chacune, ou il les laisserait encore s'unir une dernière et suprême fois avec les prétendants superbes; et le cœur aboyait (grondait) à lui au dedans.

dans de lui. Telle on voit une chienne tourner autour de ses petits encore faibles, aboyer contre un homme qu'elle ne connaît pas et se préparer ardemment au combat; tel en sa poitrine rugissait sonccur indigné de ces forfaits, el se frappant le sein il gourmanda ce cœur en ces termes : « Résigne-toi, 6 mon cœur; tu as supporté bien pis encore, le jour où le cruel Cyclope dévorait mes braves compagnons; tu te contins jusqu'au moment où la rase te fit sortir de cette caverne où tu croyais périr. »

Il dit, gourmandant ainsi son cœur dans sa poitrine; et son cœur demeura ferme, se résignant avec patience , tandis qu'Ulysse se retournait en tous sens. Tel qu'un homme tourne et retourne sur le brasier ardent un ventre de chèvre rempli de graisse et de sang, qu'il se hâte de faire -griller; tel Ulysse s'agitait sur sa couche, mé- Et comme une chienne marchant [nes), autour de ses petits tendres (tout jeun'ayant-pas-reconnu un homme aboie et désire-vivement combattre; ainsi donc aboyait au dedans le cœur de lui voyant-avec-indignation ces actions mauvaises.

Et ayant frappé sa poitrine il gourmanda son cœur par ce discours : cr Supporte donc, mon cœur; tu as supporté jadis une autre chose même plus pénible, en ce jour lorsque (où) le Cyclope qui-ne-sait-se-maîtriser de cœur mangeait les braves compagnons à moi; et toi tu te résignais, jusqu'à ce qu'une invention fît-sortir toi de l'antre, toi qui t'attendais à mourir. «

Il dit ainsi, gourmandant dans sa poitrine son cœur chéri ; et le cœur restait à lui tout à fait endurant sans-relâche [amarre ; comme le vaisseau attaché à une mais lui-même se retournait ici et là (de tous côtés).

Et comme lorsqu'un homme, un grand feu étant allumé, tourne ici et là (dé tous côtés) le ventre d'une victime rempli et de graisse et de sang, et désire lui être grillé fort promptement; ditant comment il appesantirait son bras sur les prétendants audacieux, car il se trouvait seul contre tous. Minerve, descendant du ciel, s'approcha de lui sous les traits d'une femme, se pencha audessus de sa téte et lui adressa ces mots : « Pourquoi veiller encore, ô le plus infortuné des mortels? Te voici dans ta demeure, et dans cette demeure se trouvent ton épouse et un fils tel que peut le désirer un père. »

L'ingénieux Ulysse lui répondit : « Oui, déesse , ce que tu dis est bien vrai ; mais dans ma poitrine mon cœur médite comment j'appesantirai mon bras sur les prétendants audacieux; car je suis seul, tandis qu'ils se trouvent toujours en grand nombre dans le palais.

Je délibère aussi en mon esprit sur un objet plus important encore : si je puis les exterminer avec ton secours et celui de Jupiter, où me réfugierai-je? Je t'engage à y réfléchir. D ainsi donc celui-ci se retournait ici et là, délibérant eomment donc il jetterait ses mains sur les prétendants impudents, étant seul pour beaucoup.

Et Minerve vint auprès à lui, étant descendue du ciel ; et de corps [femme ; elle s'était rendue-semblable à une et elle se tint donc au-dessusde sa tête et dit cette parole à lui : « Pourquoi veilles-tu de nouveau, ô malheureux au-dessus de tous les hommes?

la maison est à toi celle-ci, et la femme est à toi celle-ci dans la maison et le fils, tel que sans doute quelqu'un désire un fils être à lui. a Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à elle : « Oui certes, déesse, tu as dit selon la convenance toutes ces choses du moins; mais le cœur dans la poitrine médite à moi cette chose-ci, comment donc je jetterai mes mains sur les prétendants impudents, étant seuL; [(nombreux) mais ceux-ci sont toujours serrés au dedans (dans le palais).

Et en outre encore je médite en mon esprit aussi ceci plus grand (plus important) : car si je les tue par la volonté et de Jupiter et de toi, où me réfugierai-je?

j'invite toi à considérer ces eboses.» La déesse aux yeux bleus, Minerve, répliqua : a Insensé, chacun a confiance en un compagnon plus faible que je ne suis, en un mortel dont la prudence est inférieure à la mienne ; moi, au contraire, je suis une déesse et je veille sans cesse sur toi dans tous tes travaux.

Mais je vais te parler ouvertement : quand même cinquante bataillons de guerriers nous entoureraient l'un et l'autre et brûleraient de t'immoler, tu pourrais chasser devant toi leurs bœufs et leurs grasses brebis. Mais que le sommeil s'empare de toi ; il est triste de rester ainsi éveillé toute la nuit. Bientôt tu vas sortir de tes maux. »

Elle dit, et lui versa le sommeil sur les paupières; puis l'auguste déesse remonta dans l'Olympe, au moment où le sommeiL, bannissant les soucis de son cœur et détendant ses membres, saisissait le héros. Cependant sa vertueuse épouse s'éveilla et se mit à pleurer, assise sur sa couche moelleuse. Lorsque son cœur fut Mais Minerve la déesse aux-veux-bleus dit-à lui à-son-tour : « Malheureiix, et cependant chacun a-confiance en un compagnon inférieur, qui et est mortel et ne sait pas autant-de conseils ; - mais moi je suis une déesse, moi qui garde toi continuellement dans tous tes travaux ; et je dirai la chose à toi ouvertement: si-même cinquante bataillons d'hommes doués-de-voix [armes), entouraient nous-deux par Mars (en désirant nous tuer, tu chasserais devant toi les bœufs et les grasses brebis même de ceux-ci, Mais que le sommeil saisisse aussi toi ; c'est une chose-alffigeante aussi de veiller resiant-saus-dormir toute-la-nuit ; et dès-à-présent (bientôt) tu sortiras de tes maux. » Elle dit ainsi, et donc versa à lui le sommeil sur les paupières; et elle-même divine entre les déesses arriva de-retour dans l'Olympe, quand le sommeil saisissait celui-ci, détendant les soucis de son cœur, le sommeil qui-détend-les-membres.

Et donc son épouse qui savait des choses vertueuses s'éveilla ; et elle pleurait donc assise sur son lit moelleux.

Mais lorsque en son cœur [pleurer), elle se fut rassasiée pleurant (de rassasié de larmes, cette femme divine adressa d'abord ses vœux à Diane : a Diane, auguste déesse, fille de Jupiter, plût au ciel que, me perçant le sein d'une flèche, tu me ravisses sur-le-champ la vie , ou qu'une tempête me saisissant m'emportât à travers les routes de l'air et me précipitât dans les flots de l'Océan qui embrasse la terre, comme jadis les vents emportèrent les filles de Pandarëel Les dieux avaient fait périr leurs parents et elles restaient orphelines dans leur palais; mais la divine Vénus les nourrit de lait, de doux miel et de vin délicieux; Junon les doua d'une beauté et d'une sagesse supérieures à celles des autres femmes ; la chaste Diane leur donna une taille imposante, et Minerve leur apprit à faire des ouvrages superbes. Tandis que l'auguste Vénus montait sur le haut Olympe et allait demander pour les jeunes vierges l'accomplissement d'un hymen glorieux, priant pour elles Jupiter qui aime la foudre (car ce dieu sait toutes choses, il connaît le bonheur et l'infortune des divine entre les femmes elle pria tout-d'abord Diane : « Diane, auguste déesse, fille de Jupiter, - [che si seulement déjà ayant lancé une flèdans ma poitrine tu. ôtais- à moi la vie sin>lé-champ maintenante ou si encore un tourbillon ayant ravi moi .- s'en allait m'emportànt par les routes dc-l'air,et me jetait dans les courants de l'Océan qui-revlent-sur-lui-même, comme. lorsque des tourbillons enlevèrent les filles de Pandarée 1 Les dieux à la vérité - [rents ; avaient fait-périr à elles leurs pa- et celles-ci furen t laissées orphelines dans leur palais, '- : - mais la divine Vénus --' les nourrit avec du.fromage et du miel doux -

et du vin agréable ; et Junon donna à elles -, supérieurement à toutes les femmes la beauté et la sagesse, et la chaste Diane leur donna la haute-taille, et Minerve leur enseigna à faire des ouvrages, magnifiques.

Lorsque la divine Vénus alla-vers le haut Olympe, [les - devant demander pour les jeunes-fill'accomplissement d'un hymen florissant, vers Jupiter qui-aime-la-foudre, car celui-ci sait bien toutes choses, et le bonheur et le malheur des hommes mortels, hommes mortels), pendant ce temps, les Harpyes enlevèrent les jeunes filles et les donnèrent pour servantes aux odieuses Furies.

Puissent ceux qui habitent les palais de l'Olympe me faire disparaître ainsi, ou Diane à la belle chevelure me frapper de ses traits, afin que voyant encore Ulysse, même sous la terre détestée, je ne réjouisse pas l'àme d'un homme moins noble que lui. Le malheur est encore supportable lorsque l'on pleure pendant le jour, livré à une profonde tristesse, et que la nuit on cède au sommeil; car le sommeil fait tout oublier, le bien comme le mal, lorsqu'il a voilé les paupières. Mais pour moi, la divinité m'envoie encore des songes funestes. Cette nuit même, un homme semblable à lui reposait à mes côtés, tel qu'il était lorsqu'il partit avec l'afmée; et mon cœur se réjouissait, car je ne croyais pas que ce fût un songe, mais une réalité. » Elle dit, et bientôt parut l'Aurore au trône d'or. Le dhin Ulysse pendant-ce-temps donc les Harpyes enlevèrent les jeunes-filles et donc les donnèrent aux Furies odieuses pour les servir.

Ainsi puissent me faire-disparaitre ceux qui ont (habitent) les demeures de-l'Olympe, ou ainsi puisse me frapper Diane à-la-belle-chevelure, afin qu'ayant-devant-les-yeux Ulysse j'arrive même sous la terre odieuse et je ne réjouisse en rien la pensée d'un homme pire que lui.

Mais quelqu'un a le mal encore supportable, lorsqu'il pleure pendant les jours, étant affligé de cœur fortement, mais que le sommeil le possède pendant les nuits ; car celui-ci a fait-oublier toujours tous les biens et les maux, lorsque donc il a enveloppé les paupières ; mais la divinité a envoyé à moi aussi des songes mauvais.

Car cette nuit-ci encore un homme semblable à lui a dormi-près de moi, étant tel, qu'il est parti avec l'armée; mais mon cœur se réjouissait, parce que je ne pensais pas cela être un songe, mais une vision vraie déjà. »

Elle dit ainsi; et aussitôt l'Aurore au-trône-d'or vint.

entendit la voix de Pénélope qui pleurait; il réfléchit aussitôt, et il lui sembla en son cœur qu'elle l'avait reconnu et qu'elle était debout à son chevet. Il rassembla le manteau et les peaux sur lesquelles il dormait, puis alla les déposer sur un siège dans le palais et traîna dehors la peau de bœuf; alors, les mains levées, il pria Jupiter : - Œ Auguste Jupiter, si votre volonté m'a ramené, à travers les terres et les mers, sur le so1 de ma patrie, après tant de maux que tous m'avez fait souffrir, que quelqu'un des hommes qui s'éveillent dans ce palais'me dise une parole prophétique, et qu'au dehors m'apparaisse un nouveau signe de Jupiter. > Telle fut sa prière, et le prévoyant Jupiter l'entendit; aussitôt il fit gronder son tonnerre au-dessus des nuages, dans l'Olympe resplendissant, et le divin Ulysse se réjouit. Dans le palais, une.femme qui broyait le grain fil entendre le présage; elle se trouvait dans une salle voisine, où étaient les meules du pasteur des peuples; douze femmes les faisàient tourner avec effort, préparant la farine Et donc le divin Ulysse entendit la voix d'elle pleurant, et il délibéra ensuite, et elle parut à lui en son cœur le reconnaissant déjà

se tenir-auprès de sa tête.

Ayant réuni le manteau et les peaux sur lesquelles il dormait, il les alla-déposer dans le palais sur un siège; et portant la peau-de-bœuf il la déposa au dehors ; et il pria Jupiter, ayant élevé les mains : « Jupîter père, si le voulant vous avez conduit moi sur (à'travers) le sec et l'humide dans ma terre (patrie), après que vous eû tes fait-souffrir moi beaucoup, que quelqu'un des hommes qui s'éveillent dise à moi du dedans du palais une parole prophétique, et que du dehors un autre prodige de Jupiter me soit montré. »

Il dit ainsi en priant; et le prévoyant Jupiter entendit lui; et aussitôt il tonna de l'Olympe éclatant, d'en haut des nuages; et le divin Ulysse se réjouit.

Et une femme broyant-le-grain proféra la voix prophétique de dedans la maison près de lui, où donc les meules étaient à lui, le pasteur des peuples ; douze femmes en-tout pesaient-sur elles (les meules), d'orge et de froment, cette moelle des hommes. Les autres dormaient après avoir broyé le grain; une seule ne reposait pas encore, car elle était la plus faible de toutes. Elle arrêta sa meule et prononça cette parole, présage pour son maître : « Auguste Jupiter, qui règnes sur les dieux et sur les hommes, tu viens de faire gronder ton tonnerre dans le ciel étoilé, bien qu'iLn'y ait aucun Huage ; c'est sans doute un signe que tu envoies à quelque mortel. Accomplis aussi le vœu que va former une misérable : puissent en ce jour les prétendants prendre pour la dernière fois dans le pa- lais d'Ulysse un délicieux repas, eux qui me brisent les genoux par une dure fatigue tandis que je leur prépare la farine; oui, puissentils manger ici pour la dernière fois! »

Elle dit; le divin Ulysse se réjouit à la fois et de cette parole et de la foudre de Jupiter; car il espérait punir ces hommes injustes.

Cependant les autres servantes s'éveillaient dans le magnifique préparant la farine-d'orge et la farine-de-froment, moelle des hommes.

Les. autres donc dormaient, [ment; après qu'elles avaient moulu le fromais celle-ci seule ne reposait pas encore, car elle était très-faible; laquelle donc ayant arrêté sa meule dit cette parole, signe (présage) pour son maître : « Jupiter père (auguste), qui règnes sur les dieux et sur les hommes, certes tu as tonné grandement depuis le ci,el étoilé, [part; et il n'y a pas de nuage quelquetu montres donc à quelqu'un ceci comme présage.

Accomplis maintenant aussi pour moi malheureuse la parole que j'aurai dite : que les prétendants en ce jour 'prennent le repas agréable dans le palais d'Ulysse pour et la dernière et la suprême (ois; eux qui donc ont détendu les genoux à moi préparant la farine par une fatigue qui-aftlige-le-cœl\J'; que main tenant ils prennent-le-repas pour la dernière fois. »

Elle dit donc ainsi; et le divin Ulysse

se réjouit de la voix prophétique et du tonnerre de Jupiter ; car il pensait punir les coupables.

Cependant les autres servantes dans le beau palais d'Ulysse palais d'Ulysse, et se rassemblant- elles allumaient sur le foyer une flamme ardente. Télémaque, héros semblable à un dieu, se leva de sa couche, revêtit ses habits, suspendit à son épaule un glaive aigu, attacha sous ses beaux pieds de riches brodequins, prit une forte lance garnie d'un airain acéré, et, debout sur le seuil, adressa ces mots à Euryclée : a Chère nourrice, avez-vous honoré notre hôte dans cette demeure ?

lui avez-vous donné un lit et de la nourriture, ou le laisse-t-on ainsi sans soins? Car telle est ma mère, malgré sa sagesse ; de deux mortels elle honore étourdiment le pire, et renvoie le meilleur sans honneur. » La prudente Euryclée lui répondit : « Ne l'accuse pas aujourd'hui, mon enfant, car elle est sans reproche. Assis au foyer, il a bu du vin tant qu'il a voulu et a dit lui-même à Pénélope qui l'interrogeait qu'il n'avait plus besoin de pain. Lorsqu'il a songé à se reposer et à se rassemblant allumaient sur le foyer le feu infatigable. [dieu, Et Télémaque, homme égal-à-unse leva de sa couche, ayant revêtu ses vêtements ; et il se-plaça-autour de l'épaule un glaive aigu, et il attacha sous ses pieds brillants de belles chaussures, et il prit une forte lance, effilée par l'airain aigu ; et il s'arrêta donc étant allé vers le seuil, et dit à Euryclée : et Nourrice chérie, avez-vous honoré l'étranger dans la maison d'une couche et de nourriture ?

ou reste-t-il ainsi négligé ?

Car la mère est telle à moi, quoique étant sensée: elle honore follement l'un du moins de deux hommes doués-de-voix quoique pire qu'un autre, mais l'ayant dédaigné elle renvoie le meilleur. » Et la très-prudente Euryclée dit-à lui à-son-tour : « Mon enfant, [elle tu ne devrais pas accuser maintenant non-coupable.

Car étant assis il a bu du vin tant qu'il a voulu lui-même; et il a dit ne plus avoir-faiin de pain : car elle le demandait à lui, [geait) Mais lorsque déjà il se souvenait (sondu (au) coucher et du (au) sommeil, dormir, elle a ordonné aux servantes de lui dresser un lit; mais lui, comme un homme malheureux et tout à fait misérable, n'a point voulu dormir sur une couche ni sur des tapis; il s'est jeté dans le vestibule sur une peau de bœuf non préparée et sur des peaux de brebis; mais nous l'avons recouvert d'un manteau. »

Elle dit, et Télémaque traversa le palais, sa lance à la main; ses chiens agiles suivaient ses pas. Il se dirigea vers l'assemblée des Achéens aux belles cnémides, tandis que la divine Euryclée, fille d'Ops et petite-fille de Pisénor, donnait ses ordres aux servantes : «Allons, hâtez-vous de balayer et d'arroser le palais ; jetez des tapis de pourpre sur les sièges travaillés avec art ; vous, essuyez arec des éponges toutes les tables, nettoyez les cratères et les grandes et magnifiques coupes; vous enfin, allez chercher de l'eau à la fontaiae et hâtez-vous de revenir. Les prétendants ne resteront plus longtemps celle-ci ordonna aux servantes de dresser un lit ; mais celui-ci, [rable comme un homme touLàfaitmiséraet infortuné, n'a pas voulu dormir dans un lit et sur des tapis, mais il a dormi dans le vestibule sur une peau-de-boeuf non- corroyée et sur des peaux de moutons ; et nous nous l'avons couvert d'un manteau.» Elle dit ainsi ; et Télémaque se-mit-en-marclie à travers le palais, ayant sa lance; en-même-temps des chiens agiles de pieds suivaient celui-ci.

Et il se-mit-en-m arche pour aller à l'assemblée [des.

vers les Achéens aux-belles-cnémiEt de-son-côté Euryclée, fille d'Ops fils-de-Pisénor, divine enire les femmes, exhortait les servantes: « Allez, les unes vous étant empressées balayez le palais et arrosez-le, et jetez des tapis de-pourpre sur les sièges bien-façonnés ; et les autres essuyez avec des éponges toutes les tables, et nettoyez les cratères et les coupes doubles bien travaillées; et d'autres allez à la fontaine pour-chercher de Peau et étant allées vite apportez-en.

loin du palais, mais ils arriveront de grand matin, car c'est pour tous un jour de fête. » Elle dit, et les femmes s'empressèrent d'obéir. Vingt d'entre elles descendirent à la fontaine aux eaux noires ; les autres rangèrent tout avec art dans le palais.

Les serviteurs des Achéens entrèrent à leur tour. Ils fendirent le bois avec soin , tandis que les femmes revenaient de la fontaine et que le pasteur de porcs arrivait, amenant trois porcs gras, les plus beaux de ses troupeaux. Il les laissa paître en dedans de l'enceinte magnifique, et salua Ulysse de ces douces paroles : « Étranger, les Achéens te considèrent-ils davantage, ou bien continuent-ils à te traiter avec mépris dans le palais? »

L'ingénieux Ulysse lui répondit : « Si seulement, Eumée, les dieux Car les prétendants ne seront pas longtemps loin du palais, mais ils viendront fort matin ; puisque c'est une fête même pour tous. » Elle dit ainsi ; et celles-ci donc entendirent tout à fait elle et obéirent.

Les vingt (vingt d'entre elles) allèrent vers la fontaine à-l'eau-noire ; et les autres là-même dans le palais travaillaient savamment. Cens Cependant les serviteurs des Achéentrèrent ; ceux-ci ensuite fendirent du bois bien et savamment; et les femmes revinrent de la fontaine ; et le porcher survint à eux, amenant trois porcs, qui étaient les meilleurs entre tous.

Et il laissa donc eux paitre dans la belle enceinte, et lui-même d'autre-part s'adressa-à Ulysse avec de douces paroles: CI Étranger, est-ce que donc en quelque chose les Achéens regardent toi davantage, ou bien outragent-ils toi dans le palais, comme précédemment? » Et l'ingénieur Ulysse répondant dit-à lui : « Si seulement donc déjà, Eumée, les dieux punissaient l'insolence punissaient l'insolence de ces hommes qui pratiquent l'iniquité dans la maison d'autrui et n'ont pas l'ombre de pudeur! 9 C'est ainsi qu'ils s'entretenaient ensemble ; en ce moment s'avança vers eux Mélanthius, le pasteur de chèvres, qui amenait les plus belles chèvres de ses étables pour le repas des prétendants; deux bergers l'accompagnaient. Il attacha les chèvres sous le portique sonore, et fit entendre à Ulysse ces outrageantes paroles : « Étranger, vas-tu encore nous importuner ici en mendiant auprès de chacun, et n'iras-tu pas dehors 1 De toute manière, je crois que nous ne nous séparerons pas sans essayer nos bras, car tu mendies d'une façon inconvenante; cependant on fait assez d'autres repas chez les Achéens. »

11 dit, et l'ingénieux Ulysse ne lui répondit pas, mais secoua la tête en silence, roulant au fond de son cœur des pensées sinistres.

En troisième lieu arriva Philœtius, chef de pasteurs, qui amenait par laquelle ces hommes-ci outrageant pratiquent des choses injustes dans la demeure d'-autrui, et n'ont pas une part de pudeur. »

Ainsi ceux-ci se disaient de telles choses l'un à l'autre.

MaisMélanthius, pasteur de chèvres, vint auprès à eux, amenant des chèvres, qui se distinguaient parmi tous les troupeaux-de-clièvres, repas pour les prétendants; et en-même-temps deux bergers le Et il attacha elles [suivaient.

sous le portique très-retentissant; et lui-même d'autre-part s'adressa-à Ulysse avec d'insultantes paroles « Etranger, nons importuneras-tu encore aussi à présent ici dans le palais en demandant aux hommes ?

mais ne sortiras-tu pas dehors ?

De-.toute-façon je ne crois plus nous-deux devoir nous séparer avant d'avoir goûté (essayé) nos bras; car tu ne demandes pas selon la convenancc1 mais il y a fJ-Ussi d'autres repas des Achéens. »

Il dit ainsi ; et l'ingénieux Ulysse ne parla pas à lui; mais silencieux il secoua la t6lr, roulant-profondément des pensées funestes.

Et Pliilétius, chef d'hommes, surviat à eux le troisième, aux prétendants une vache stérile et des chèvres grasses; les nautoniers qui conduisaient les passagers les avaient transportés. Philœtius attacha les victimes avec soin sous le vestibule sonore, et s'approchant du pasteur de porcs il l'interrogea en ces termes : « Porcher, quel est cet étranger nouvellement arrivé dans notre demeure ? de qui se vante-t-il d'être issu? où est sa" famille, où sont les champs de sa patrie ? L'infortuné! il ressemble vraiment à un roi puissant. Mais ce sont les dieux qui plongent dans l'infortune les mortels errants, eux qui envoient la misère aux rois eux-mêmes. a Il dit et s'approchant d'Ulysse il lui prit la main; puis il lui adressa ces paroles ailées : a.Je te salue, vénérable étranger ; puisses-tu être heureux à l'avenir! car maintenant bien des maux pèsent sur toi. Auguste Jupiter, il amenant aux prétendants une vache stérile et des chèvres grasses; et donc des passagers, qui conduisent aussi d'autres hommes, [eux, quel-que-soit-celui qui soit venu à avaient fait-traverser ceux-ci.

Et il attacha bien ces animaux sous le portique très-retentissant ; et lui-même d'autre-part interrogea le porcher, s'étant tenu auprès de lui : CL Porcher, qui donc est cet étranger qui est arrivé récemment dans notre palais?

et de quels hommes se vante-t-il d'être né?

et où donc sont à lui la famille et le champ de-la-patrie ?

il est malheureux, et certes il ressemble de corps à un roi puissant. [maux Mais les dieux plongent dans les les hommes toujours-errants, puisqu'ils assignent la misère même aux rois. p Il dit et se tenant-auprès il l'atcueillit de sa main droite; et ayant parlé il dit-à lui ces paroles ailées : Réjouis-toi, ô étranger père (vénérable) ; que le bonheur soit à toi pour dans-la-suite du moins ; mais maintenant à la vérité certes tu es possédé par des maux nombreux.

n'est pas de divinité plus terrible que toi; tu n'as pas pitié des hommes, et, après les avoir engendrés toi-même, tu les plonges dans l'infortune, dans un abîme de maux. J'ai sué en te voyant, et mes yeux se sont remplis de larmes au souvenir d'Ulysse; car je crois que lui aussi, couvert de haillons comme les tiens, est errant parmi les hommes, si toutefois il vit encore et voit la lumière du soleil.

Mais s'il est déjà mort et s'il habite les demeures de Pluton, hélasl combien je gémis sur l'irréprochable Ulysse, qui me mit tout enfant à la tête de ses bœufs, sur la terre-des Céphalléniens ! Maintenant ses troupeaux sont innombrables, et nul mortel ne pourrait, voir se multiplier ainsi la race des génisses au large front; mais d'autres m'ordonnent de les amener pour leurs repas, et dans ce palais ils ,n'ont nul souci de soumis, nulle crainte de la vengeance des dieux; déjà ils brûlent de se partager les biens d'un maître absent depuis tant d'aamées. Pour moi, voici la pensée qui agite souvent mon Jupiter père, aucun autre des dieux n'est plus cruel que toi ; tu n'as-pas-pitié, [toi-même, après que donc tu les a engendrés de mêler les hommes au malheur et aux souffrances affligeantes.

J'ai sué dès que je t'ai vu, et les yeux se sont-remplis-de-larmes à moi m'étant souvenu d'Ulysse; car je crois aussi celui-là ayant de tels haillons errer parmi les hommes, s'il vit encore quelque-part et voit la lumière du soleil.

- Mais s'il est mort déjà [ton, et s'il est dans les demeures de 'Pluhélas ! donc (je gémis) sur Ulysse irréprochable, qui préposa moi à ses bœufs, -motqui étais encore tout-petit, chez le peuple des Céphalléniens.

Et maintenant ceux-ci (les bœufs) deviennent inexprimables (innometla race [brables), des bœufs alHuge-.front ne croîtrait pasautrement (mieux) à un homme du moins ; mais d'autres ordonnent à,moi d'amener ces bœufs à eux-mêmes pour les manger; et ils ne se soucient en rien du fils dans le palais [dieux ; et ne craignent pas la vengeance des car ils désirent déjà de se partager les biens du roi parti depuis-longtemps.

Maie souvent le cœur retourne (médite) à moi ceci cœur dans ma chère poitrine : il serait affreux, tant que son fils existe, d'aller chez un autre peuple et de conduire ces bœufs vers des hommes étrangers; mais il est plus douloureux encore de rester ici à souffrir mille maux pour surveiller les troupeaux d'autrui. De- puis longtemps je me serais réfugié auprès d'un autre roi magnanime, car mon sort n'est plus supportable ; mais j'espère encore que l'infortuné reviendra quelque jour et dispersera les prétendants dans son palais. »

L'ingénieux Ulysse lui répondit : « Bouvier, tu ne ressembles pas à un homme de basse naissance ou de peu d'esprit, et je reconnais moi-même que la sagesse est descendue en ton âme ; aussi je te le dirai et j'y joindrai un serment solennel : je prends à témoin parmi les dieux Jupiter, et cette table hospitalière, et le foyer du noble Ulysse qui me reçoit aujourd'hui : tu seras encore ici quand Ulyssç reviendra dans sa demeure, et tes yeux verront, si dans ma chère poitrine : il est à la vérité fort mauvais, le fils d'Ulysse étant (vivant), d'aller chez un peuple d'autres hommes, partant avec les bœufs eux-mêmes vers des hommes d'autre-pays ; mais ceci est plus affreux, en restant ici assis auprès de bœufs d'-autrui de souffrir des douleurs.

Et certes depuis-longtemps je serais arrivé en fuyant chez un autre des rois magnanimes, puisque les choses qui se passent ici ne sont plus supportables; mais j'attends encore l'infortuné, pour t;oir si étant arrivé dequelqueil établirait dans son palais [part une dispersion des hommes prétendants. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à lui : « Bouvier, puisque tu ressembles à un homme ni méchant ni dépourvu-de-sens, et que je reconnais aussi moi-même que la sagesse est venue à l'esprit à toi, pour cela je le dirai à toi et je jurerai un grand serment : que Jupiter le sache maintenant en-premier-lieu parmi les dieux et la table hospitalière et le foyer d'Ulysse irréprochable, auquel je suis arrivé, [son certes Ulysse reviendra dans ?o maitoi étant ici ; et tu verras de tes yeux, si tu le veux, tu le veux , massacrer les prétendants qui commandent en ces lieux. » Le chef des bouviers répliqua : & Étranger, puisse le fils de SaLurne accomplir celte parole ! tu connaîtrais alors quelle est ma force et ce que vaut mon bras. »

Eumée priait de même tous les dieux pour que le prudent Ulysse revînt dans sa maison.

C'est ainsi qu'ils s'entretenaient ensemble; cependant les prétendants tramaient le trépas de Télémaque. Mais en ce moment à leur gauche s'éleva un aigle au vol altier, tenant dans ses serres une timide colombe, et Amphinome leur parla en ces termes : a Amis, notre projet ne réussira pas, nous ne ferons ^as périr Télémaque; mais occupons-nous du repas. »

Ainsi dit Amphinome , et son discours leur plut. Entrant daas le palais du divin Ulysse, ils déposèrent leurs manteaux sur des pliants et sur des fauteuils, puis ils immolèrent des brebis superbes et de les prétendants, qui dominent ici, étant tués. » [bœufs Et l'homme clief-des-pasteurs de dit-à lui de nouveau : a Si seulement en effet, étranger, le fils-de-Saturne accomplissait cette parole, tu connaîtrais quelle est ma force et quels bras me suivent. Il Et Eumée pareillement demanda-avec-prière à tous les dieux le prudent Ulysse revenir dans sa maison.

Ainsi ceux-ci disaient de telles choses les uns aux autres.

Mais les prétendants donc préparaient à Télémaque et la mort et le destin; mais un oiseau vint à eux à-gauche, un aigle volant-haut, et il tenait une colombe timide.

Et Amphinome harangua et dit à eux - « 0 amis, ce dessein du moins n'arrivera (ne réussira) pas à nous, à savoir le meurtre de Télémaque; mais songeons au repas. » Ainsi parla Amphinome ; et ce discours plut à eux.

Et étant arrivés au palais du divin Ulysse ils déposèrent leurs manteaux sur et des pliants et des sièges; et ils sacrifièrent de grands moutons et des chèvres grasses, grasses chèvres, égorgèrent des porcs chargés de graisse et une grande génisse. Ils firent griller les chairs, les partagèrent, et mélangèrent le vin dans les cratères.; le porcher distribua les coupes; Philœtius, chef de pasteurs, leur apporta le pain dans de belles corbeilles, et Mélanthée versa le vin. Les convives étendirent la main vers les plats servis devant eux.

Cependant Télémaque, qui méditait des ruses, fit asseoir Ulysse dans la salle magnifique, près du seuil de pierre, où il apporta luimême un siège misérable et une petite table; il lui servit ensuite une part d'entrailles, lui versa du vin dans une coupe d'or, et lui adressa ces mots : « Assieds-toi maintenant ici et bois du vin parmi les hommes ; moi-même j'éloignerai de loi les insultes et les violences de tous les" prétendants; car ce n'est pas ici une maison publique, mais bien la demeure d'Ulysse, qui en est devenu maître pour moi. Quant à vous, prétendants, contenez toute menace en vos cœurs, afin qu'il ne s'élève pas de dispute et de querelle. » et immolèrent des porcs gras et une génisse de-gros-troupeau ; et ayantfait-griller donc les entrailles ils les partagèrent ; et aussi ils mélangèrent le vin dans des cratères ; et le porcher distribua les coupes.

Cependant Philœtius, chef d'hommes, distribua à eux le pain dans de beHes corbeilles; et Mélanthée versait-le-vin.

Et ceux-ci jetèrent les mains vers les mets préparés placés-devant eux.

Cependant Télémaque, agitant (méditant) des ruses, fit-asseoir Ulysse [lide), en dedans du palais bien-établi soauprès du seuil de-pierre, - ayant posé un siège laid et une petite table; et il plaça-devant lui des parts d'entrailles, et versa du vin dans une coupe d'-or.

et dit-à lui ce discours : « Assieds-toi maintenant ici buvant-du-vin parmi les hommes ; et moi-même j'écarterai de toi les insultes et les bras de tous les prétendants ; car cette maison n'est certes-pas publique, mais c'est la maison d'Ulysse, et celui-là l'a acquise a moi.

Et vous, prétendants, retenez rotre cœur (abstenez-vous) de menace et de mains (voiesde fait), afin qu'aucune querelle et aucune dispute ne s'élève. a Il dit ; tous, se mordant les lèvres, s'étonnaient d'entendre Télémaque parler avec tant d'assurance. Antinous, fils d'Eupithès, prit la parole à son tour : « Achéens, acceptons le discours de Télémaque, si rude qu'il soit; certes il nous parle la menace à la bouche. Jupiter fils de Saturne ne l'a pas permis ; autrement nous l'eussions déjà fait taire dans son palais, bien qu'il soit habile harangueur. »

Ainsi parla Antinous ; mais Télémaque se souciait peu de ses discours. Cependant les hérauts menaient à travers la ville la sainte hécatombe des dieux; les Achéens à la longue chevelure se rassemblèrent sous le bois ombragé d'Apollon qui lance au loin les traits.

Quand ils eurent fait rôtir les premières chairs et qu'ils les eurent retirées du feu, ils firent les parts et commencèrent un festin magnifique ; les serviteurs placèrent devant Ulysse une portion égale à celle qu'ils avaient reçue eux-mêmes : car ainsi l'ordonnait Télémaque, le fils chéri du divin Ulysse.

11 dit ainsi ; et ceux-ci donc tous s'attachant avec-les-dents à leurs lèvres (se mordant les lèvres) admiraient Télémaque, de ce qu'il parlait avec-audace.

Et Antinoüs, fils d'Eupithès, dit à eux : « Acceptons le discours de Télémaque, ô Achéens, quoique étant dur ; car il parle tout à fait en menaçant nous.

En effet Jupiter fils-de-Saturne ne VA pas permis; aussi déjà dans le palais nous aurions fait-cesser lui, [re. »

quoique étant un harangueur sonoAinsi dit Antinoüs; mais celui-ci (Télémaque) donc ne se souciait pas de Zes discours.

Cependant des hérauts rmenaient à travers la ville une sainte hécatombe des dieux ; et les Achéens à-la-tête-chevelue se rassemblèrent sous le bois-sacré ombreux d'Apollon qui-lance-au-loin.

Et après que ceux-ci eurent grillé et eurent retiré du feu les chairs supérieures, ayant divisé les portions, ils firent un festin magnifique.

Et ceux donc qui servaient mirent-auprès d'Ulysse une part égale, [partage ; comme eux-mêmes en avaient eu-encar ainsi l'ordonnait Télémaque, fils chéri du divin Ulysse.

Cependant Minerve ne laissait pas les prétendants superbes renoncer complétement à leurs mordantes railleries, afin que la douleur descendît plus profondément dans le cœur d'Ulysse fils de Laërte. Parmi eux se trouvait un homme nourri dans l'iniquité; Ctésippe était son nom, et il habitait un palais dans Samé. Confiant en ses immenses richesses, il recherchait l'épouse d'Ulysse absent depuis tant d'années. Ce fut lui qui parla ainsi aux prétendants superbes : a Écoutez, illustres prétendants, ce que j'ai à dire. L'étranger a déjà reçu, comme il convient, une part égale à la nôtre; car il ne serait ni beau ni juste de frustrer les hôtes qui viennent sous le toit de Télémaque. Mais voyons, je lui offrirai, moi aussi, un présent d'hospitalité, afin que lui-même puisse donner une récompense au baigneur ou à tout autre des serviteurs qui habitent le palais du divin Ulysse. »

Il dit, et d'une main robuste lança un pied de bœuf qu'il avait pris Mais Minerve ne laissait pas du tout les nobles prétendants - [cœur, s'abstenir de l'outrage qui-atllige-Ie- afin que le ressentiment pénétrât encore davantage dans le cœur d'Ulysse fils-de-Laërte.

Or il y avait parmi les prétendants un certain homme, sachant des choses injustes, et Ctésippe était son nom, et il habitait une maison dans Sainé j lequel certes donc ayant-confiance en ses richesses divines (immenses) recherchait l'épouse d'Ulysse parti depuis-longtemps.

Lequel donc dit alors aux prétendants superbes : « Ecoutez-moi, prétendants illustres, afin que je dise quelque chose ; l'étranger a déjà depuis-longtemps une part égale, comme il convient; car il n'est pas beau ni juste de priver les hôtes de Télémaque, quel que soit celui qui soit venu dans ces demeures.

Mais allons qu'aussi moijedonneàlul un présent-hospitalier, afin que aussi lui-même donne un présent ou au baigneur ou à quelque autre des serviteurs qui sont dans les demeures du divin Ulysse. D Ayant dit ainsi il lança de sa main épaisse (roburte) un pied de bœuf qui se trouvait là.

dans une corbeille; Ulysse l'évita en inclinant un peu la téte, et rit dans son courroux d'un rire amer, tandis que le pied frappait le mur solide. Télémaque alors gourmanda Ctésippe en ces termes : « Ctésippe, c'est tant mieux pour ta vie ; tu n'as pas atteint l'étranger, mais lui-même a évité le coup. Autrement je t'eusse traversé le corps de mon glaive acéré, et au lieu d'un hymen ton père préparerait en ces lieux tes funérailles. Que nul donc ne se montre insolent dans ma demeure ; car maintenant je comprends, je sais ce qui est bien et ce qui est mal, tandis qu'auparavant je n'étais qu'un enfant.

Kous nous résignons pourtant à voir égorger nos brebis, boire notre vin et manger notre pain ; car il est difficile qu'un seul homme maîtrise une telle foule. Mais allons, ne me faites plus de mal, n'ayez plus de haine. Que si déjà vous voulez m'immoler avec le fer, eh l'ayant pris d'ane corbeille ; mais Ulysse l'évita, ayant incliné doucement la tête; et il sourit en son cœur d'un rire sardonique tout à fait tel; et celui-ci frappa le mur bien-Wli.

Mais Télémaque donc gourmanda Ctésippe par ce discours : a Ctésippe, oui certes ceci a été plus avantageux pour le cœur à toi : tu n'as pas atteint l'étranger, car lui-même a évité le projectile.

Car certes j'aurais frappé toi au milieu avec une lance aiguë, [du corps et le père aurait célébré à toi ici des funérailles au lieu d'hymen.

C'est-pourquoi que personne ne montre (commette) à moi des insodans la maison; [lences car déjà je comprends et sais chaque chose, et les bonnes et les pires ; mais auparavant j'étais encore un enfant.

Mais cependant - aussi nous supportons ces choses-ci en les voyant, les brebis étant égorgées et Le vin se buvant et le pain se consûmmant; car il est difficile un-seul homme en contenir beaucoup.

Mais allons, ne faites plus de maux à moi étant-malveillants ; mais si déjà vous désirez tuer moi-même avec l'airain , bien, tant mieux pour moi; j'aime mieux périr que de voir sans cesse d'indignes forfaits, mes hôtes maltraités et mes servantes outragées insolemment dans mon palais superbe. «

II dit, et tous gardèrent un profond silence; enfin Agélaiis, fils de Damastor, prit la parole : a Amis, que nul de vous ne s'irrite et ne réponde par des paroles hostiles à ce qui vient d'être dit avec justice ; ne maltraitez ni l'étranger ni aucun des serviteurs qui sont sous le toit du divin Ulysse.

Mais je veux faire entendre une parole bienveillante à Télémaque et à sa mère, et puisse-t-elle plaire à leur cœur! Tant que dans votre poitrine votre âme espérait de voir le sage Ulysse rentrer dans sa demeure, nul ne pouvait vous reprocher d'attendre et de retenir les prétendants dans votre palais ; c'était le parti le plus sage, si Ulysse devait revenir et revoir son foyer; mais aujourd'hui il est certain et j'aimerais-mieux cela, et il seraitbeaucoup plus avantageux de mourir que du moins de voir toujours ces actions inconvenantes, et mes hôtes maltraités, [ment et ces hommes outrageant indignedans le beau palais les femmes servantes. »

Il dit ainsi ; et ceux-ci donc tous furent en-se-taisant dans le silence ; et tard enfin Agélaüs fils-de-Damastor dit : a 0 amis, que personne désormais blâmant ne sévisse en paroles contraires au-sujet-de la chose juste dite ; et ne maltraitez en rien l'étranger ni quelque autre des serviteurs qui sont dans le palais du divin Ulysse.

Et je pourrais dire une parole douce à Télémaque et à sa mère, si cela plaisait au cœur à eux deux.

Tant que dans vos poitrines le coeur à vous espérait Ulysse très-prudent devoir revenir dans sa maison, pendant-ce-temps nul sujet-d'indiet d'attendre [gnation n'était et de retenir les prétendants dans le palais ; car ceci était plus avantageux, si Ulysse était revenu et étant-de-retour était arrivé en son palais; mais maintenant déjà ceci est évident, qu'il n'est plus devant-revenir.

qu'il ne reviendra pas. Va donc t'asseoir auprès de ta mère et dislui d'épouser le plus noble d'entre nous, celui qui lui aura fait les plus riches présents, afin que tu jouisses des biens de ton père, buvant et mangeant en paix, tandis qu'elle soignera la demeure d'un autre époux. a Le sage Télémaque lui répondit : « Agélaüs, j'en jure par Jupiter et par les souffrances de mon père, qui sans doute a péri ou vit errant loin d'Ithaque, je ne retarde pas l'hymen de ma mère, mais je l'engage à épouser celui qu'elle voudra, et de plus je lui ferai des présènts considérables ; mais j'aurais honte de la renvoyer malgré elle de ce palais par un langage rigoureux, et puissent les dieux ne pas le permettre ! »

Ainsi parla Télémaque; Minerve excita parmi les prétendants un rire inextinguible et égara leur raison. Ils riaient d'un rire étrange en dévorant des chairs toutes sanglantes, et leurs yeux se remplissaient de larmes, et leur cœur ne songeait qu'à gémir. Alors le divin Théoclymène s'écria : Mais allons, assis-auprès de ta mère dis-lui ces choses-ci, de se marier avec celui [noble) qui est l'homme le meilleur (le plus et a donné le plus de présents, afin que toi te réjouissant tu jouisses de tous lesbiens paternels, buvant et mangeant, mais que celle-ci (Pénélope) soignela maison d'un autre homme.» Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en réponse : a Non, par Jupiter, Agélaûs, et par les souffrances de mon père, qui quelque-part lom-dithaque ou a péri ou est-errant, je ne retarde pas l'hymen de ma mère; mais je l'invite à se marier avec celui avec qui elle voudra, et en outre je donne [rables); des présents inexprimables (considémais j'ai-honte de chasser du palais par une parole de-contrainte elle ne-voulant pas ; puisse un dieu ne pas accomplir cela.» Télémaque dit ainsi ; mais Pallas Minerve souleva chez les prétendants un rire inextinguible, et égara leur raison.

Et ceux-ci déjà riaient avec des mâchoires d'-emprunt ; et donc ils mangeaient des chairs souillées-de-sang ; et donc les yeux d'eux se remplissaient de larmes; [ment.

et leur cœur songeait au gémisseEt Théoclymène semblable-à-un-dieu dit aussi à eux :

« Malheureux, quels sont donc ces phénomènes terribles? la nuit enveloppe vos têtes, vos visages, vos genoux; un gémissement éclate, vos joues sont baignées de larmes; ces murs, ces lambris superbes, ruissellent de sang; ce vestibule, cette cour, sont remplis d'ombres qui se précipitent dans les ténèbres de l'Érèbe ; le soleil a disparu du ciel, une nuit affreuse nous environne. »

ll-dit, et tous rirent doucement à ces paroles. Cependant Eurymaque, fils de Polybe, parla à son tour : a II est fou, cet étranger nouvellement arrivé. Jeunes gens, hâtezvous de le conduire hors de cette demeure et de le mener sur la place publique, puisqu'ici il se croit au sein de la nuit. »

Théoclymène répliqua : cc Eurymaque, je ne t'engage pas à me

« Ah! malheureux, quel est ce mal que vous souffrez?

et les têtes et les visages et au-dessous les genoux de vous sont enveloppés par la nuit.

Et le gémissement s'est enflammé (a éclaté), et les joues ont été arrosées-de-larmes ; et les murs et les beaux entre-deux des colonnes ont été arrosés de sang; et le vestibule est rempli, et la cour aussi est remplie de fantômes qui s'élancent dans l'Ërèbe sous les ténèbres; et le soleil a disparu du ciel, et une obscurité funeste a fondu-sur nous.* Il dit ainsi; et ceux-ci donc tous rirent doucement sur (de) lui.

Et Eurymaque, fils de Polybe, commença à eux à haranguer : c L'étranger venu récemment d'ailleurs est-insensé.

Eh bien, jeunes-gens, envoyez-le promptement de la maison dehors pour aller sur la place, puisqu'il assimile ces choses-ci à la nuit. » Et Théoclymène semblable-à-un-dieu dit-à lui à-son-tour : Eurymaque, eh bien, je n'invite pas toi à donner des guides à moi ; faire conduire; j'ai des yeux, des oreilles, des pieds, et je porte en ma poitrine un esprit qui n'est point égaré. Ils m'aideront à sortir d'ici, car je vois fondre sur vous une calamité à laquelle ne pourra échapper ni se soustraire nul d'entre vous, prétendants, qui, dans la demeure du divin Ulysse, insultez les hommes et pratiquez l'iniquité. »

A ces mots il sortit' du palais magnifique et se rendit chez Pirée, qui l'accueillit avec joie. Cependant tous les prétendants, se regardant entre eux, cherchaient à irriter Télémaque en riant de ses hôtes; et chacun de ces jeunes insolents disait : « Télémaque, on ne saurait être plus malheureux en hôtes que tu ne l'es : voici un misérable vagabond qui manque de pain et de vin, qui n'est propre à rien, inutile fardeau de la terre; et voilà que l'autre s'est levé pour faire le prophète. Si tu m'en crois, nous prendrons le parti le plus avantageux; nous les jetterons sur un navire aux et des yeux sont à moi et des oreilles et deux pieds et dans ma poitrine un esprit qui n'a été fait altéré en rien.

J'irai dehors avec l'aide de ceux-ci, puisque je vois le mal venant à vous, [rai t un mal que n'éviterait ni n'esquiveaucun de vous prétendants qui dans le palais du divin Ulysse outrageant les hommes pratiquez des choses injustes. »

Ayant dit ainsi il sortit des demeures bien-liabitées; et il alla vers Pirée, qui bienveillant accueillit lui.

Mais donc tous les prétendants regardant l'nn vers l'autre irritaient Télémaqu^

riant sur (après) les hôtes; [leux et chacun de ces jeuaes-gens orgueildisait ainsi : « Télémaque, nul autre [toi ; n'est plus malheureux-en-hôtes que tel tu as ce vagabond mendiant, ayant-besoin de pain et de vin" et n'étant pas habile en travaux ni en force, mais ainsi (inutile) fardeau de la terre.

Et d'autre-part cet autre s'est levé pour prophétiser, [chose, Mais si tu écoutais moi en quelque ceci serait beaucoup plus avantageux: ayant jeté ces étrangers sur un vaisseau aux-nombreux-bancs-de-rameurs, nombreux rameurs et nous les ferons conduire chez les Siciliens, afin d'en tirer un bon prix. »

Ainsi parlaient les prétendants; Télémaque ne s'inquiétait point de leurs discours, mais regardait son père en silence, attendant toujours le moment où il appesantirait son bras sur ces audacieux.

Cependant, assise en face sur un siége magnifique, la fille d'Icarins, la prudente Pénélope, écoutait les propos qu'échangeaient les hommes dans le palais. Ceux-ci préparaient en riant un agréable et splendide festin, car ils avaient immolé de nombreuses victimes ; mais on ne saurait imaginer un repas plus funeste que celui que leur apprêtaient la déesse et le vaillant héros ; car les premiers ils avaient tramé l'iniquité.

envoyons-les chez les Siciliens, d'où l'on se procurerait (rapporteun prix convenable. » [terait) Ainsi disaient les prétendants ; mais celui-ci ne se-souciait pas de leurs discours ; mais silencieux il regardait son père, attendant toujours le moment quand (où) enfin il jetterait ses mains, sur les prétendants impudents.

Mais la fille d'Icarius, la très-prudente Pénélope, ayant placé en face son siège très-beau, [hommes entendait le langage de chacun des dans le palais.

Car ceux-ci riant avaient préparé un repas-du-matin et agréable et doux-au-cœur, car ils avaient immolé des victimes tout à fait nombreuses; mais un autre repas-du-soir népourrait pas être de-quelque-façon plus désagréable qu'un repas tel que celui donc que bientôt la déesse et le guerrier vaillant allaient établir (offrir) : car les prétendants les premiers machinaient des choses injustes.

NOTES SUR LE VINGTIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Page 228 : 1. KpaSiY) dé ol IvSov vXàx-rei. On trouve cette même métaphore hardie chez les Latins. Ennius entre autres, au témoignage de Varron, avait dit : Ânimus cum pectore latrat.

Page 230 : 1. TexXaÔt ôrj, xpaSir). Platon cite plusieurs fois ce passage avec éloge, dans la République et dans le Phédon. Horace, dans une de ses Satires, fait dire aussi à Ulysse : Fortem hoc animurn tolerare jubebo; Et quondam majora tuli.

2. 'Ev iteîcrr). Métaphore empruntée à un vaisseau que l'on tient immobile à l'ancre.

3. cQç 8' OTE yacrrép' àvYjp, etc. Dugas-Montbel : tr. A l'occasion de ce passage, voici comment Perrault, dans son Parallèle, fait parler un des interlocuteurs : « Mais, à propos de comparaison, « on dit qu'Homère compare Ulysse, qui se tourne dans son lit, « ne pouvant sommeiller, à un boudin qui rôtit sur le gril. » La grande ruse de Perrault contre Homère est de le traduire en employant les expressions les plus triviales; notre mot boudin lui a paru merveilleux pour parodier celui qu'il voulait rendre ridicule.

Boileau observe avec raison qu'il ne peut être ici question de boudin, ni même d'aucun ragoût, parce que ces sortes d'apprêts n'étaient pas connus du temps d'Homère; mais Boileau se trompe quand il pense que la comparaison porte sur l'homme, et non sur le ventre de l'animal. C'est en vain que Mme Dacier, pour justifier un pareil sens, invoque le témoignage d'Eustatbe. Celui-ci dit, au contraire, très-positivement qu'Homère compare Ulysse à un ventre rôti. Ses paroles sont très-expresses : 'ATTEICOÇ Se TbV 7tepî yzazépo: ÔTrrîjç 7tpo [uxpoû àeSÀeûovra, ToiaOtr) Y.,a.l vvv TrapaêoXixijç eïxaÇs.

« II est assez plaisant que celui qui vient de combattre pour un « ventre rôti soit comparé à cet objet lui-même, Toiav-np. » Certainement ce pronom ToiaO-aj, au datif féminin, ne peut se rapporter nement ce pronom Tot(x rl qu'au mot yacnipoç, et non pas à l'homme qui le fait rôtir. D'ailleurs un homme occupé d'un tel soin ne se tourne pas en tous sens; au contraire, il doit rester fort immobile, et être fort attentif à ce que sa viande ne brûle pas d'un côté ou d'un autre. » Page 236 : 1. 'Av}/oppoou, qui enveloppe la terre. Ce mot est expliqué d'une manière très-satisfaisante par un scholiaste : 'A^oppoou, tou xuxXu TtepivoaTOvvTOç tïjv yjjv, xal 7t<x?.iv È7iî tà aOtà àqpixvouftévou* ôtcoïôv Eoit xext TO âip îtepiTeXXo [j.év ou hEOC; (X, 294).

- 2. IIavocxpÉou. Il périt, dit la fable, avec sa femme, pour avoir dérobé dans l'île de Crète le chien de Jupiter.

Page 240: 1. 4>%t)v-. Eustathe explique ce mot par Xoyoç ¡J.cxvxixéç, parole prophétique. On appelait en effet çrjjnr) toute parole dont il était possible de tirer un présage.

2. Aùtixcc 8' 'OXùjjotou. Virgile, Énéide, IX, 630 : Audiit, et coeli genitor de parle serena Intonuit Iacvum.

.age 244 : 1. EL¡J.CXTCX êffaànevoç, etc. Voy. chant II, vers 3 et 4.

age 252 : 1. Xaïpe, rcaxep £ > fcïve, etc. Voy. chant XVIII, vers 121 et 122.

Page 254 : 1. El itou En Çcoei, etc. Voy. chant IV, vers 833 et 834.

Page 256 : 1. "lorM vûv ZEVC;, etc. Voy. chant XIV, vers 158 et 159.

Page 258 : 1. Mvï)ffw[AÊ0a ôaixoç. C'était en effet la principale préoccupation des prétendants. Aussi Horace dit-il (Épîtres, 1, il, 27) : Nos numerus sumus et fruges consumere nati e Spousi Penelopse.

2. XÀCXtvcxc; ¡J.Èv xaTÉGevTo, etc. Voy. chant XVI, vers 179-181.

Page 262 : 1. rt2ç ècpcx'i:', etc. Voy. chant I, vers 381 et 382.

2. OE S' ênei Q)7roi<jav, etc. Voy. chant III, vers 65 et 66.

Page 264 : 1. MvriGTrjpaç 8' où nàjjwiav, etc. Voy. chant XVIII, vers 345-347.

Page 266 : 1. Me{8Y|<7 £ cocpSàviov [xà).a xotov. Dugas-Montbel: « Cette phrase, qui ne nous présente plus un sens satisfaisant, tient probablement à quelque tournure proverbiale que nous ignorons aujourd'hui. Knight croit que ce mot ucxpôcivtOV vient de l'ancien verbe aapSaîvw, qui a la même signification que UCXLpOO, ricaner, rire avec amertume. On trouve des traces de ce verbe aapSouvw dans les mots aapSavàtpaXXoç, bouffon, et àtrapSavoç, triste, que nous a conservés Hésychius. Knight repousse avec raison l'étymologie ordinaire, qui dérive ce mot de l'île de Sardaigne, où croissait une herbe qui avait la propriété de contracter les lèvres, parce qu'Homère ne connaissait point l'île de Sardaigne. Au reste, quoi qu'il en soit de l'origine du mot acxpocivLOv, c'est de là que nous vient l'expression française de ris sardonique ou sardonien. p Page 268 :1. Kaî xe tô pouXofpjv, etc. Voy. chant XVI, vers 106109.

2. "'0 <pO,Ot, OÙiI av or), etc. Voy. chant XIX, vers 413-416.

Page 270 : 1. rva0(j.Gïai yÙoÍwv àXXoTpîoiaiv. Horace dit de même (Satires, II, III, 72) : Quum rapias in jus, malis ridentem alienis.

Dugas-Montbel : a Mot à mot, « ils riaient avec des mâchoires étrana gères. » Expression admirable pour exprimer cette joie qui tenait du vertige, et dont Minerve elle-même avait frappé tans les prétendants. C'est ce que Mme Dacier traduit par cette phrase vulgaire : a Ils riaient à gorge déployée. a Je ne crois pas qu'il existe même dans l'Iliade une situation plus terrible et qui laisse des impressions plus pathétiques : jamais l'effroi des pressentiments ne fut exprimé d'une manière plus sublime. Ces hommes qui dévorent des viandes encore toutes sanglantes, qui rient à grand bruit, et dont pourtant les yeux se remplissent de larmes; ce prophète qui déjà les plaint et déplore leurs maux; les ténèbres dont il les voit enveloppés; le sourd mugissement qui frappe ses oreilles; ces ruisseaux de sang; ces ombres remplissant les portiques et les cours, et que découvre son œil prophétique; le soleil qui s'obscurcit dans les cieux; la nuit qui se précipite de toutes parts : ce sont là de ces beautés qu'on ne

trouve que dans Homère ou dans la repas de Balthazar est le seul morceau de l'antiquité une émotion plus forte, une terreur plus profosHe. » /A LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie, RUE PIERRE-SARRAZIN, 14, A PARIS (Près de l'École de Médecine).

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- Satires, par les mêmes auteurs. 2 » LHOMOND : Epitome historise sacrae 3 » PHÈDRE : Fables, par M. D. Marie, ancien élève de l'Ecole normale. 2 Jo SALLUSTB: Catilina, par M. Croiset, professeur au lycée Saint-Louis.. 1 50 Jugurtha, par le même 3 50 TACITE: Annales, par M. Materne, censeur du lycée Saint-Louis. 4vol. f8 » Livres 1, Il et III. ( volume. 6 » Le Ier livre séparément. 2 50 LivresIV,VetVl.lvolume. 4 » Livres XI, XII et XIII. 1 volume. 4 a Livres XIV, XV et XVI. 1 volume 4 ̃ Germanie (la), par M. Doneaud, licencié ès lettres. 1 » - Vie GrAgricola, par M. H. Nepveu. 1 75 fr, c.

TÉRENCE: A dBlphes (les), par M. Materne. 2 >1 Andrienne (1'), par le même. 2 50 VIRGILE : Églogues ou Bucoliques, par MM. Sommer et A. Desportes. 1 » La première Êglogue séparément. » 30 Énéide, par les mômes, 4 volumes. 16 Livres I, II et III, réunis. 1 volume. 4 » Livres IV, V et VI, réunis. 1 volume 4 » Livres VII, VIII et IX, réunis. 1 volume. 4 » Livres X, XI et XII, réunis. 1 volume. 4 » Chaque livre séparément. ; 1 50 Géorgiques (les quatre livres), par les mêmes 2 It Chaque livre séparément. » 60

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Chants XIII, XIV, XV et XVI réunis. 1 volume.,. 4 » Chants XVII, XVIII, XIX et XX réunis. 1 volume. 4 * ISOCRATE : Archidamul, par M. C. Leprévost. 1 50 - Conseils à Démonique, par le même » 75 - Éloge d'Evagoras, par M. Ed. Renouard, licencié ès lettres. 1 » LUCIEN : Dialogues des morts, par M. C. Leprévost.- 2 25 PÈRES GRECS ( Choix de Discours tirés des), par M. Sommer. 7 50 PINDARE 1 Isthmiques (les), par MM. Fix et Sommer. 2 50 - Néméennes (les), par les mêmes. 3 - t: Olympiques (les), par les mêmes. 3 50 L Pythiques (les), par les mêmes 3 50 PLATON : A Icibiade (le premier), par M. C. Leprévost. 2 50 Apologie de Socrate, par M. Materne, censeur du lycée Saint-Louis. 2 » Criton, par M. Waddington -Kastus, agrégé de philosophie. 1 25 Phédon, par M. Sommer, agrégé des classes supérieures. 5 » PLUTARQUE 1 De la lecture des poëtes) par M. Ch. Aubert.- 3 Il - Vie d'Alexandre, par M. Bétolaud, professeur au lycée Charlemagne. 3 » - Vie de César, par M. Materne, censeur du lycée Saint-Louis. 2 » - Vie de Cicéron, par M. Sommer, agrégé de l'Universi té. 3 » - Vie de Démosthène, par le même 2 50 - Vie deMarius, par le même. 3 » - Vie de Pompée, par M. Druon, proviseur du lycée de Rennes. 5 » - Vie de Sylla, par M. Sommer, agrégé des classes supérieures. 3 50 SOPHOCLE 1 Ajaa; J par M. Benloew et M. Bellaguet, chef d'institution. 2 50 Antigone, par les mêmes. 2 25 - Eloctre, par les mêmes. 3 l' OEdipe à Colone, par les mêmes. 2 » - OEdipe roi J par MM. Sommer et Bellaguet. 1 50 III: Philoctète, par MM. Benloew et Bellaguot. 2 50 -- Trachiniennes (les), par les mêmes. 2 50 rlIÁoCBITE : OEuvres complètes, par M. Léon Renier. 7 50 La première Idylle, séparément, par M. C. Leprévoa®. » 45 rUUCYDIDE : Guerre du Péloponèse, livre deuxième ; par M. Sommer. 5 » ILÉNOPHON ; Apologie de Socrate, par M. C. Leprévost M 60 - Oyropédie, livre premier; par M. le docteur Lehrs. 1 25 livre second; par M. Sommer. 2 » - Entretiens mémorables de Socrate (les quatre livres) , par le même. 7 50 Chaquedivre séparément.,. 2 » LES AUTEURS ANGLAIS EXPLIQUÉS D'APRÈS LIE DETIIODE NOUVELLE PAR DEUX TRADUCTION FRANÇAISES, L'une littérale et juxtalinéaire, présentant le mot à mot français en regard des mots anglais correspondants ; l'autre correcte et précédée du texte anglais; avec des Sommaires et des Notes en français; par une Société de Professeurs et de Savants. Format in-12.

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