Utilisateur:Zyephyrus/Janvier 2015/Odyssée, juxta/4

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Titre : Chants XIII, XIV, XV et XVI de l'Odyssée / Homère ; [expliqués littéralement, traduits et annotés par M. Sommer,...]

Auteur : Homère

Éditeur : L. Hachette et Cie (Paris)

Date d'édition : 1888

Contributeur : Sommer, Édouard (1822-1866). Éditeur scientifique. Traducteur

Type : monographie imprimée

Langue : Grec

Format : 1 vol. (280-4 p.) ; in-16

Format : application/pdf

Droits : domaine public

Identifiant : ark:/12148/bpt6k62277744

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-320 (297)

Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb427232192

Provenance : bnf.fr Le texte affiché comporte un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance obtenu pour ce document est de 99 %.

LES

A LJ T E U Il S G IS E C S

i

PAR DEUX TRADUCTIONS FRANÇAISES Ces chants ont été expliqués littéralement, traduits en français et annotés par M. Sommer, agrégé des lettres, docteur ès lettres.

LES

aUJTEURS GRECS

¡ .:: .}) EXPLIQUES D APRES UNE MliTHODE NOUVELLE PAR DEUX TRADUCTIONS FRANÇAISES L'UNE LITTÉRALE ET JUXTALINÉAIRE PRÉSENTANT LE MOT A MOT FRANÇAIS EN REGARD DES MOTS GRECS CORRESPONDANTS L'AUTRE CORRECTE ET PRÉCÉDÉE DU TEXTE GREC

avec des sommaires et des notes

PAR UNE SOCIÉTÉ DE PROFESSEURS ET D 'HELLÉNISTES

HOMÈRE CHANTS XIII, XIV, XV ET XVI DE L'ODYSSÉE

PARIS LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79 1888 AVIS RELATIF A LA TRADUCTION JUXTALINÉAIRE

On a réuni par des traits les mots .français qui traduisent un seul mot grec.

On a imprimé en italiques les mots qu'il était nécessaire d'ajouter pour rendre intelligible la traduction littérale, et qui n'avaient pas leur équivalent dans le grec.

Enfin, les mots placés entre parenthèses, dans le français, doivent être considérés comme une seconde explication, plus intelligible que la version littérale.

ARGUMENT ANALYTIQUE OU TREIZIÈME CUANT DE L'ODYSSÉE.

Alcinoiis fait donner de nouveaux présents à Ulysse par les principaux des Phéaciens (1-24). Après un sacrifice et un banquet, Ulysse prend congé de ses hôtes (25-69). Tandis qu'il est endormi, les matelots phéaciens l'enlèvent du vaisseau et le déposent avec ses trésors sur le rivage d'Ithaque (70-125). Neptune, irrité du retour d'Ulysse, se plaint à Jupiter, qui lui permet de punir les Phéaciens (125-158).

Neptune change en un rocher le vaisseau qui vient de ramener Ulysse ; kleinoüs offre un sacrifice au dieu pour l'apaiser (159-187). Ulysse s'éveille et, ne reconnaissant pas Ithaque, se plaint de la perfidie des Phéaciens (187-216). Minerve se présente à lui sous les traits d'un jeune berger, et lui apprend qu'il est dans l'île d'Ithaque; Ulysse cherche à la tromper par une histoire qu'il invente (217-28Gj. La déesse reprend sa forme et fait reconnaître au héros la terre de sa patrie (287-360). Aidé par Minerve, Ulysse cache ses trésors dans la grotte des nymphes (361-371). Ils délibèrent ensemble sur les moyens de punir les prétendants (372-428). Minerve donné à Ulysse, afin de mieux tromper ses ennemis, l'apparence d'un vieux mendiant, et va dans Sparte pour en ramener Télémaque (429-440).

11 dit, et tous gardèrent un profond silence; ils étaient sous charme dans le palais ombragé. Enfin Alcinous lui répondit : « Ulysse, puisque tu es venu dans ma demeure au seuil d'airain au toit élevé, je pense que tu retourneras dans ta patrie sans errer d, vantage, quoique tu aies souffert bien des maux. Pour vous qui, honori dans mon palais, buvez sans cesse le vin noir et écoutez le chantes voici ce que je vous prescris : dans ce coffre peli sont renfermés d< vêtements pour l'étranger, de l'or travaillé avec art, et tous !es autn présents que les conseillers des Phéaciens ont apportés ici ; qt HOMERE.

LODYSSÉE.

CHANT XIII.

Il dit ainsi; et ceux-ci donc tous furent en-se-taisant dans le silence; et ils furent possédés par le charme dans le palais ombragé.

Et Alcinoiis à son tour répondit à celui-ci et dit: a 0 Ulysse, puisque tu es venu vers ma demeure au-seuil-d'airain, au-toit-élevé, pour cela je crois toi devoir retourner de nouveau chez toi n'ayant pas erré-en-sens-contraire quoique tu aies souffert [du moins, des maux fort nombreux.

Mais prescrivant je dis ces choses à chaque homme d'entre vous, vous tous-qui dans mon palais buvez toujours un vin d'-honneur et noir, et écoutez le chanteur : des vêtements à la vérité déjà sont déposés pour l'étranger dans un coffre bien-poli et de l'or fort-artistement-travaillé et tous les autres présents, que les conseillers des Phéaciens ont apportés ici ; chacun de nous lui donne encore un grand trépied et un bassin ; piri nous ferons une collecte parmi le peuple ; car il est difficile qu'il seul homme fasse un pareil présent. « I Ainsi parla Alcinoüs, et son discours leur plut. Chacun se reti* dans sa maison pour dormir. Quand parut la fille du matin, l'Auroi aux doigts de roses, ils s'empressèrent d'apporter au vaisseau l'aira qui parc les guerriers; le divin Alcinoüs, parcourant lui-même le < vire, rangea ces objets avec soin sous les bancs, afin qu'ils negénasaa point les matelots quand ils agiteraient les rames. Tous ensuite rendirent chez Alcinoûs et préparèrent le repas.

Le divin Alcinoûs immola en leur honneur un bœuf au dieu 4 noires nuées, à Jupiter, fils de Saturne, qui règne sur l'univers. Api avoir brûlé les cuisses, ils firent un repas magnifique et se livrèr eh bien allons donnons-lui un grand trépied et un bassin par-homme (chacun) ; et nous à-notre-tour faisant-une-collecte parmi le peuple nous nous-ferons-payer; car il est difficile [présent) un-seul faire-largesse (faire un tel gratuitement (sans compensation). » Alcinoüs parla ainsi; et le discours plut à ceux-ci.

Ceux-ci ayant-envie-de-dormir allèrent dans leur maison chacun.

Et quand parut l'Aurore qui-naît-le-matin aux-doigts-de-roses, ils s'élancèrent donc vers le vaisseau, et portèrent l'airain qui-pare-l'homme ; et la sainte vigueur d'Alcinoiis, aIlanllui-mème à Lravers le vaisseau, déposa ces présents bien sous les bancs-des-rameurs, de peur qu'ils ne gênassent quelqu'un de ses compagnons poussant le vaisseau quand ils se presseraient avec les rames.

Et ceux-ci allèrent dans le palais d'Alcinoùs et s'occupèrent du repas.

Et la sainte vigueur d'Alcirluüs immola pour eux un bœuf à Jupiter fils-de-Satu:-nt aux-noires-nuées, qui commande à toutes choses Et ayant fait-brùler les cuisses ils firent un festin magnifique, se réjouissant;

à la joie ; au milieu d'eux se faisait entendre le divin chanteur, Démodocus, honoré des peuples. Mais Ulysse tournait sans cesse la tête vers le soleil étincelant, dont il attendait le coucher avec impatience; car il désirait partir. De même que l'homme pour qui deux boeufs noirs ont tratné dans les champs durant tout le jour la solide charrue, soupire après le repas du soir ; il voit avec plaisir se coucher le flambeau du soleil, parce qu'alors il se rend à son repas, et tandis qu'il marche ses genoux sont brisés de fatigue; ainsi Ulysse fut réjoui quand se coucha le flambeau du soleil. Aussitôt il prit la parole parmi les Phéaciens, amis de la rame, et s'adressant surtout à Alcinoüs: « Puissant Alcinoûs, dit-il, illustre entre tous ces peuples, achevez les libations, puis laissez-moi partir sain et sauf et recevez IIIPS adieux: déjà tout ce que désirait mon cœur est accompli, voyage, dons précieux, et puissent les habitants du ciel faire que j'y trouve le bonheur ! puissé-je, à mon retour, rencontrer dags ma demeure une et parmi eux chantait le divin chanteur, Démodocus, honoré des peuples.

Mais Ulysse tournait souvent la tête vers le soleil tout-étincelant, ayant-hâte de le voir se coucher; car déjà il désirait s'en aller.

Et comme lorsqu'un homme, à qui pendant-tout-le-jour deux-bœufs noirs ont tiré dans le champ la charrue solide, désire le repas-du-soir ; et donc la lumière du soleil [lui-ci s'est couchée agréablement pour ccpour aller-vers le repas-du-soir, et les genoux sont fatigués à lui allant : ainsi la lumière du soleil se coucha d'une-manière-agréable pour Ulysse.

Et soudain il parla parmi les Phéaciens amis-de-Ia-ramc, et signifiant surtout à Àlcinous il dit ce discours : « Puissant Alcinoiis, distingué entre tous ces peuples, ayant fait-les-libalions reconduisez-moi exempt-de-dommage, et réjouissez-vous (soyez heureux) car déjà les choses [vous-mêmes; que le cœur chéri voulait à moi ont été accomplies, conduite et présents agréables, lesquels puissent des dieux du-ciel rendre heureux pour moi ; et étant-de-retour puissé-je trouver dans ma maison

épouse sans reproche et des amis pleins de vie! Pour vous, qui restez ici, puissiez-veus faire la joie de vos femmes et de vos enfants puissent les dieux vous donner tous les biens et éloigner le malheur de ce peuple ! »

11 dit; tous l'approuvent et s exhortent à laisser partir l'étranger qui vient de parler si noblement. Alcinoûs s'adresse en ces termes au héraut : « Pontonoûs, mélange le cratère et verse le vin à tous ceux qui se trouvent dans le palais, afin qu'après avoir prié l'auguste Jupiter, nous reconduisions l'étranger dans la terre de sa patrie. »

Il dit ; Pontonoûs mélangea le vin doux comme miel, et, s'approchant de chaque convive, remplit les coupes ; ceux-ci, se levant de leurs sièges, firent des libations aux dieux immortels qui habitent le vaste ciel. Le divin Ulysse se leva aussi, mit une large coupe dans les mains d'Arété, et lui adressa ces paroles ailées : « Puisses-tu, ô reine, être toujours dans la joie, jusqu'à ce que 1 mon épouse exempte-de-reproche avec mes amis sains-et-saufs.

Mais vous restant ici puissiez-vous réjouir vos femmes légitimesetvos enfants; et puissent les dieux vous donner toute-sorte-de prospérité, et puisse aucun mal domestique n'être chez vous. »

Il dit ainsi ; et ceux-ci donc tous approuvaient et exhortaient à reconduire l'étranger, [venance.

après qu'il avait parlé selon la conEt alors la vigueur d'AIcinoüs dit-au héraut : « Pontunoüs, ayant mélangé un cratère, distribue du vin-pur à tous dans le palais , afin qu'ayant adressé-des-prières à Jupiter père (auguste) nous reconduisions l'étranger dans sa terre patrie. »

11 dit ainsi ; et Pontonoiis mélangeait un vin doux-comme-miel, et il distribua donc à tous eu-se-tenant-auprès d'eux ; et ceux-ci firenL-des-libations aux dieux bienheureux, qui habitent le vaste ciel, [sièges.

de là-même en se levant de leurs Et le divin Ulysse se leva, et mit à Arété dans les mains la coupe double, et ayant parlé il dit-à elle ces paroles ailées : « Réjouis-toi à moi toujours, 6 reine, tiennent la vieillesse et la mort qui fondent sur les mortels. Pour moi, je pars; sois heureuse dans ce palais par tes enfants, par tes peuples, par le roi Alcinoüs. »

A ces mots le divin Ulysse franchit le seuil. Alcinoüs le fit ac compagner d'un héraut pour le conduire près du vaisseau rapide, sur le bord de la mer, et Arété envoya avec lui trois de ses femmes: l'une tenait une robe éclatante de blancheur et une tunique, la seconde portait le coffre solide, et l'autre le pain et le vin rouge.

Quand ils furent arrivés près du vaisseau et de la mer, les nobles compagnons d'Ulysse reçurent la boisson, les mets de toute sorte, et les déposèrent dans le profond navire ; puis ils étendirent sur le tillac un tapis et une couverture de lin, afin qu'Ulysse dormit paisiblement. Le héros s'embarqua lui-même et se coucha en silence ; les jusqu'à ce que la vieillesse et la mort, qui surviennent aux hommes, soient venus.

Quant à moi je m'en vais; mais toi dans cette maison réjouis-toi et de tes enfants et de tes peuples et du roi Alcinous. »

Ayant dit ainsi le divin Ulysse franchit le seuil.

Et la vigueur d'Alcinoùs envoya avec lui un héraut [pide pour le conduire vers le vaisseau raet le bord de la mer ; et A ré té donc envoya avec lui des femmes servantes ; elle envoyait ensemble l'une ayant un manteau bien-lavé et une tunique, et la seconde pour porter un coffre solide ; mais l'autre portait et le pain et le vin rouge. [cendus Mais après donc qu'ils furent desauprès du vaisseau et de la mer, aussitôt les conducteurs magnifiques ayant reçu ces objets les déposèrent dans le vaisseau creux, boisson et nouriture de-toute-sorte; et ils étendirent donc pour Ulysse et un tapis et du lin sur le tillac du vaisseau creux à-la-poupe, afin qu'il dormit sans-être-éveillé ; et il monta aussi lui-même et se coucha en silence; rameurs s'assirent en ordre à leurs bancs et détachèrent le cible de la pierre trouée. Inclinés, ils soulevaient la mer avec leurs rames, tandis qu'un doux et profond sommeil, presque semblable à la mort, descendait délicieusement sur les paupières d'Ulysse. Comme on voit dans la carrière quatre chevaux attelés ensemble s'élancer tous à la fois, frappés par la lanière, se dresser en l'air et franchir rapidement l'espace ; ainsi se soulevait la proue du navire, et derrière lui s'agitait le grand et sombre (lot de la mer retentissante. Le vaisseau voguait toujours, et l'épervier, le plus vite des oiseaux, n'aurait pu t'atteindre; tant il fendait les flots d'une course rapide, portant un héros dont la sagesse approchait de celle des dieux : après avoir enduré jadis mille maux dans son cœur en traversant les combats des guerriers et les flots courroucés, Ulysse dormait paisiblement et avait oublié toutes ses infortunes.

et ceux-ci s'assirent sur les bancs chacun avec ordre, et ils détachèrent l'amarre de la pierre percée.

Alors ceux-là s'étant renversés soulevaient la mer avec la rame; et un sommeil paisible , sans-réveil (profond), très-doux, ressemblant de très-près à la mort, tomba à celui-ci sur les paupières.

Et celui-ci (le vaisseau) , comme dans la plaine des chevaux mâles attelés-à-qualre, s'étant élancés tous ensemble sous les coups de la lanière, s'élevant en haut accomplissent la route rapidement; ainsi donc la poupe de celui-ci s'élevait, et le grand flot sombre de la mer très-retentissante était agité par derrière.

Et celui-ci courait constamment très-sûrement; et l'épervier qui-platle-en-tou rnan t, le plus léger des êtres ailés, ne l'aurait pas atteint ; tellementcelui-ci courant rapidement fendait les flots de la mer, portant un homme qui avait des pensées semblables aux (à celles des) dieux; lui qui auparavant avait souffert des maux tout à fait nombreux dans son cœur, traversant et les guerres des hommes et les flots terribles, donc alors du moins il dormait tranquillement, [l'en, ayant oublié tout ce qu'il avait souf- Quand se leva l'astre brillant qui vient annoncer la lumière dj l'Aurore, fille du matin, le vaisseau, courant sur les flots, approchai de L'ile. Dans le pays d'Ithaque est le port de Phorcys, -vieillard marin deux rochers escarpés s'avancent des deux côtés du port: au dehoi ils protègent le vaste flot contre les vents impétueux'; au dedans, 1 sotides navires restent sans câble, une fois qu'il ont pénétré dal l'enceinte. A l'extrémité du port est un olivier aux longues feuilles et tout auprès une grotte délicieuse et sombre consacrée aux nyin phes que l'on appelle naïades. A l'intérieur se trouvent des urnes < des amphores de pierre ; les abeilles y déposent leur miel. Là son encore de grand métiers en pierre où les nymphes tissent des voila de pourpre, ouvrages merveilleux; une eau vive y coule sans ce Quand l'astre très-brillant, qui surtout vient annonçant la lumière de l'Aurore qui-naît-le-matin, se tint-au-dessus du vaisseau, alors enfin le vaisseau voguant-surapprocliait de l'île. [la-nier Or il est un certain port de Phorcys, vieillard marin, chez le peuple d'Ithaque; et dans lui [avant sont deux bords faisant-saillie-enescarpés, se courbant sur le port; qui protègent au dehors le grand flot contre les vents au-sounle-funeste; Mais au dedans les vaisseaux aux-bonncs-planches restent sans lien, lorsqu'ils sont arrivés à l'accomplissement du mouillage.

Mais à la tête (à l'extrémité) du port est un olivier aux-longues-feuilles ; et auprès de lui est un antre agréable, sombre, consacré aux Nymphes, qui sont appelées naïades.

Et dedans sont et des cratères et des amphores de-pierre ; et là donc des abeilles construisent-leurs-rayons.

Et dedans sont des métiers de-pierre fort-longs.

et là les Nymphes tissent des manteaux de-pourpre , chose-merveilleuse à êLre vue ; et dedans sont des eaux toujours-coulnulcs.

Et deux portes sont à lui (à l'antrej: Cette grotte a deux portes : l'une, tournée vers Borée, est accessible aux mortels; l'autre, plus divine, regarde le Notus ; les hommes ne la franchissent point, c'est le passage des immortels.

Les Phéaciens entrèrent dans ce port, qu'ils connaissaient déjà; le vaisseau s'élança sur la terre jusqu'à la moitié de sa carène, tant il était vivement poussé par la main de tels rameurs. Quand ils furent descendus du profond navire sur le rivage, ils enlevèrent Ulysse du tillac avec le tapis et la couverture de lin, et le déposèrent sur le sable, enseveli dans le sommeil; puis ils débarquèrent les richesses que lui avaient données au moment du départ les nobles Phéaciens, inspirés par la magnanime Minerve. Ils les placèrent toutes ensemble au pied de l'olivier, en dehors de la route, afin que quelque voyageur, venant à passer, ne les dérobât point avant le réveil d'Ulysse. Alors ils reprirent le chemin de leur patrie. Cependant le dieu qui l'une du-côté-de Borée, accessible aux hommes, [Notus, et l'autre au contraire est du-côté-de plus divine ; et les hommes n'entrent pas par là, mais c'est la voie des immortels.

Ceux-ci poussèrent le vaisseau là, connaissant le port auparavant ; celui-ci (le vaisseau) donc aborda à la terre-ferme, autant que jusqu'à la moitié du vaisseau tout-entier, se hâLant (lancé avec force) ; car il était poussé par les mains de tels rameurs.

Et ceux-ci étant sortis du vaisseau aux-bonnes-planches sur la terre-ferme enlevèrent d'abord Ulysse de dessus le vaisseau creux avec et le lin lui-même et le tapis brillant ; et ils le déposèrent donc sur le sable dompté par le sommeil, et ils enlevèrent les richesses, que les Phéaciens magnifiques avaint données à lui allant dans sa demeure, grâce à la magnanime Minerve.

Et ils placèrent donc ces richesses ramassées (toutes ensemble) au pictLcfe l'olivier en JfUfrs de la route, de peur que peut-être quelqu'un Itaes hommes voyageurs fr'étaHt subvenu ne les pillât ^jg&ht du moins qu'Ulysse s'éveillât; *èteux-mêmes de-leur-côté [meure.

s'en allèrent de nouveau dans leur deEt le dieu qui-ébranle-Ja-terre.

ébranle la terre n'avait point oublié les menaces qu'il avait prononcées jadis contre le divin Ulysse, et il interrogea la pensée de Jupiter : « Auguste Jupiter, je ne serai plus honoré désormais parmi les dieux immortels, puisque, chez les hommes eux-mêmes, ces Phéaciens, qui sont de mon sang, ne m'honorent plus. Je pensais qu'Ulysse rentrerait dans sa patrie après avoir souffert mille maux; car jamais je n'ai songé à le priver entièrement du retour, puisque tu l'avais promis, tu y avais consenti. Mais voilà que les Phéaciens, conduisant sur la mer Ulysse endormi dans leur rapide navire, l'ont déposé à Ithaque et lui ont fait d'immenses présents; ils lui ont donné plus d'airain, d'or et de vêtements qu'il n'en eût rapporté d'Ilion, s'il était revenu sans traverses avec sa part du butin. »

Jupiter qui assemble les nuées lui répondit : « Puissant Neptune, qu'as-tu dit? Les dieux ne te méprisent point; il leur serait difficile n'oublia pas les menaces, qu'il avait prononcées-en-menaçant tout-d'abord contre Ulysse égal-à-un-dieu, et il interrogea la volonté de Jupiter : « Jupiter notre père, je ne serai plus honoré paimi les dieux immortels, puisque des moi tels n'honorent pas moi, les Phéaciens, qui certes sont de ma race.

Et en effet maintenant je pensais Ulysse ayant souffert des maux nombreux devoir arriver dans sa demeure ; et jamais je n'enlevais à lui le retour tout à fait, puisque toi tout-d'abord tu avais promis et avais consenti.

Mais ceux-ci l'ont déposé dans Ithaque dormant, le conduisant sur la mer sur un vaisseau rapide, [menscs, et ont donné à lui des présents imet de l'airain et de l'or en abondance et des étoffes tissues, présents nombreux, aussi nombreux que jamais Ulysse n'en aurait emporté de Troie, ~ayant oblcnu-par-lc-sort -s'il fût venu exempt-de-dommage, une part détachée du butin. « Et Jupiter qui-assemblc-les-nuages répondant dit-à lui : « 0 grands-dieux, [les-la-terre, dieu à-la-vasle-puissance qui-ébrauquelque parole tu as dite!

Les dieux ne méprisent pas toi ; et il serait difficile de faire affront au plus vénérable et au premier d'entre eux. Mais si quelqu'un des hommes, confiant en sa force violente, ne t'honore point, tu peux toujours t'en venger dans la suite. Fais comme tu veux, comme il est agréable à ton cœur. »

Neptune qui ébranle la terre répliqua : « Je ferai sur-le-champ ce que tu dis, dieu des noires nuées; car toujours j'évite et crains ton courroux. Je veux donc abîmer au milieu de la sombre mer leur superbe navire au retour de ce voyage, afin qu'ils s'abstiennent désormais de conduire les voyageurs; je couvrirai leur ville d'une immense montagne. »

Jupiter qui rassemble les nuées lui répondit : Il 0 mon ami, ce qui me paraît préférable en mon cœur, c'est, lorsque tous les citoyens apercevront depuis la viile le vaisseau voguant sur -les (lots, de le changer près de la terre en un rocher semblable au navire rapide, afin que tous les hommes soient saisis d'étonnement, et de couvrir Jcur ville d'une immense montagne. » de frapper de mépris le plus respectable et le meilleur.

Mais si quelqu'un des hommes cédant à (écoutant) sa violence et sa n'honore pas toi, [force eh bien la vengeance est toujours à toi aussi dans-l'avenir.

Fais comme tu veux et comme il a été (il est) agréable au cœur à toi. »

Et Neptune qui-ébranlc-la-terre répondit à lui ensuite : « Je ferai sur-le-champ, dieu aux-sombres-nuées, comme tu dis ; mais toujours je crains et j'évite ta colère. [truire Maintenant à-mon-tour je veux désur la mer sombre le vaisseau très-beau des Phéaciens, revenant de la conduite, [tiennent, afin que déjà (désormais) ils s'abset cessent la conduite des hommes ; et je veux recouvrir la ville à eux d'une grande montagne. »

Et Jupiter qui-assemble-les-nua ges répondant dit-à lui : « 0 ami, il parait à mon cœur être le meilleur ainsi, lorsque déjà tous les citoyens auront aperçu depuis la ville le vaisseau lancé, de le rendre pierre près de terre, ressemblant à un vaisseau rapide, afin que tous les hommes s'en étonnent ; et de recouvrir la ville à eux d'une grande montagne. « Quand Neptune qui ébranie la terre eut entendu ces mots, il se dirigea vers Schérie, qu'habitent les Phéaciens. Il s'y arrêta; cependant le vaisseau, qui courait sur la mer, approchait du rivage, vivement poussé par la rame le dieu qui ébranle la terre s'approcha de lui, le changea en un rocher et l'enracina dans le sol en le frappant du creux de la main : puis il s'éloigna.

Les Phéaciens aux longues rames, illustres navigateurs, s'adressaient les uns aux autres des paroles ailées. Chacun disait en regardant son voisin : < Hélas! qui donc a enchaîné sur la mer ce rapide vaisseau qui revenait dans notre patrie? déjà nous le voyions tout entier..

Ils disaient ainsi, mais ils ignoraient comment cela s'était fait.

Alcinoûs prit la parole au milieu d'eux : « Grands dieux, voilà donc l'accomplissement des anciennes prophéties de mon père : il disait que Neptune est irrité contre nous, parce Mais après que Neptune qui-ébranle-la-terre eut entendu ceci, il se-mit-en-marche donc pour aller dans Scliérie, où sont les Phéaciens.

Il attendit là; et le vaisseau voguant-sur-la-mer vint fort près, étant poussé rapidement ; et auprès de lui vint le dieu qui-ébranle-la-terre, qui rendit lui pierre et lui donna-des-racines en dessous, l'ayant poussé [sa main) ; de sa main penchée (de la paume de et lui était allé déjà à l'écart.

Mais les Phéaciens aux-longues-rames, hommes illustres-navigateurs, se disaient les uns aux autres des paroles ailées.

Et chacun ayant vu disait ainsi à un autre son voisin : « Hélas!

qui donc a enchaîné sur la mer le vaiseau rapide, poussé vers la maison?

et déjà il apparaissait tout-entier. » Ainsi donc disait chacun; mais ils ne savaient pas ces choses, comme elles avaient été préparées.

Et au milieu d'eux Alcinoüs harangua et dit : « 0 grands-dieux, assurément certes donc [temps des Ojacles prononcés-dcpuis-longsont arrivés à moi (m'ont atteint), oracles de mon père, lequel disait Neptune que, à l'abri du danger, nous servons de guides à tous les hommes.

Il ajoutait que ce dieu ferait périr sur la sombre mer un de nos solides vaisseaux revenant d'un voyage, et qu'il couvrirait notre vUe d'une immense montagne. Ainsi parlait le vieillard, et tout cela s'accomplit aujourd'hui. Mais allons, et obéissez tous à mon conseil.

Cessez de conduire les voyageurs qui arrivent dans notre ville ; sacrifions à Neptune douze taureaux choisis ; peut-être aura-t-il pilié de nous et necouvrira-t-il pas notre cité d'uneimmense montagne. » Il dit; ceux-ci furent effrayés et préparèrent les taureaux. Ainsi les conducteurs et les chefs des Phéaciens priaient le roi Neptune, debout autour de l'autel. Cependant le divin Ulysse s'éveilla de son sommeil sur la terre de sa patrie, et ne la reconnut point après une si longue absence; car la déesse Minerve, fille de Jupiter, avait ré-

être irrité contre nous, parce que nous sommes conducteurs exempts-de-dommage de tous les hommes. [jour Il disait Neptune devoir perdre un un vaisseau bien-travaillé des hommes Phéaciens, revenant d'une conduite, sur la mer obscure, et devoir recouvrir la ville à nous d'une grande montagne.

Ainsi parlait le vieillard ; ces choses donc maintenant s'accomplissent toutes.

Mais allons, obéissons tous comme j'aurai dit.

Cessez la conduite des mortels, lorsque quelqu'un sera venu vers notre ville ; et sacrifions à Neptune douze taureaux choisis, pour voir s'il aura-pitié, et ne recouvrira pas la ville à nous d'une montagne très-haute. D Il dit ainsi ; et ceux-ci eurent-peur, et préparèrent les taureaux.

Ainsi ceux-ci donc, conducteurs et chefs du peuple des Phéaciens, [tune adressaient-des-prières au roi Nepse tenant autour de l'autel.

Mais le divin Ulysse s'éveilla, dormant sur la terre paternelle, et il ne reconnut pas elle, étant-absent déjà depuis-longtemps; car une déesse, Pallas Minerve, fille de Jupiter, avait répandu-tout-autour un nuage pandu sur elle un nuage, afin qu'il ne reconnût point son Ithaque ; elle désirait elle-même l'instruire de tout, et ne voulait pas que son épouse, ses concitoyens et ses amis le reconnussent avant qu'il eût puni toutes les insolences des prétendants. Ainsi tout apparaissait au prince sous une autre forme, et les longues routes et les ports protecteurs et les hauts rochers et les arbres verdoyants. Il se leva donc et contempla la terre de sa patrie ; puis il gémit, frappa ses cuisses des paumes de ses mains, et dit en soupirant: CI Hélas! chez quels peuples suis-jeencore arrivé? Sont-ils farouches.

violents, injustes? ou bien sont-ils hospitaliers, et leur cœur craint-il les dieux? Où porté-je ces grandes richesses? où erré-je moi-même?

Ah ! ces trésors auraient dû rester chez les Phéaciens; et moi, je serais allé trouver un autre de ces rois magnanimes, qui m'aurait accueilli avec amitié et m'aurait reconduit dans mes foyers. Maintenant, je ne sais où afin qu'elle rendit lui-même ne-reconaissant-pas, et lui dît chaque chose, afin que son épouse ne reconnût pas lui et que ses concitoyens et ses amis ne le reconnussent pas auparavant, avant que les prétendants avoir (eussent) payé toute insolence.

C'est-pourquoi donc toutes choses paraissaient au roi ayant-une-autre-forme, et les routes longues et les ports commodes-pour-aborder et les roches très-éleyées et les arbres verdoyants.

lit il s'arrêta donc s'étant levé et donc regarda la terre patrie , et il gémit donc ensuite et frappa ses-deux cuisses de ses mains penchées (de la paume et se lamentant [de ses mains); il dit cette parole : « Hélas ! malheureux que je suis, dans la terre de quels mortels suis-je arrivé de nouveau ?

ceux-ci donc sont-ils ou et violents et farouches et non justes, ou amis-des-étrangers, [il à eux ?

et un esprit craignant-les-dieux estOù donc porté-je ces richesses nombreuses; et où aussi moi-même erré-je Elles auraient bien dû rester chez les Phéaciens là-même ; et moi je serais arrivé chez un autre des rois magnanimes, qui aurait reçu-amicalement moi et m'aurait reconduit pour revenir.

déposer ces richesses, et je ne puis les laisser ici, de crainte qu'elles ne deviennent la proie d'autres mortels. Grands dieux, ils n'étaient donc pas tout à fait sages et justes, ces conducteurs et ces chefs des Phéaciens qui m'ont emmené dans une terre étrangère ! Ils disaient pourtant qu'ils me conduiraient dans la haute Ithaque, mais ils 11e l'ont pas fait. Puisse Jupiter les punir, Jupiter, le dieu des suppliants, qui surveille tous les hommes et châtie les coupables. Mais allons, je veux compter et examiner ces présents, afin de voir si en partant ils n'ont rien emporté sur leur profond navire. »

En achevant ces mots, il compte les trépieds magnifiques, les bassins, l'or et les riches vêtements. Rien ne manquait, mais il ne gémissait pas moins sur sa patrie, et, errant le long du rivage de la mer retentissante, il se répandait en plaintes. Minerve s'approcha de lui : elle avait pris la figure d'un jeune et beau pasteur de brebis, comme sont les fils des rois, et portait sur ses épaules un manteau double Mais maintenant ni donc je ne sais les déposer quelque-part, et je ne les laisserai pas ici-même , de peur qu'elles ne deviennent à moi une proie pour d'autres.

0 grands-dieux, les conducteurs et les chefs des Phéaciens n'étaient donc pas sages ni justes en toutes choses, eux qui ont emmené moi dans une autre terre ! [duire moi assurément ils disaient devoir-condans Ithaque que-l'on-aperçoit-de-loin, et n'ont pas accompli la promesse.

Que Jupiter dieu-des-suppliants punisse eux, lui qui surveille et punit aussi les autres hommes, quiconque a failli.

Mais allons donc que je compte et voie les richesses, de peur qu'ils ne soient partis à moi emmenant quelque chose sur le navire creux. »

Ayant dit ainsi il comptait les trépieds très-beaux et les bassins et l'or et les beaux vêtements tissus.

Il n'avait-à-regrelter donc aucun de mais il gémissait [ces objets; sur la terre patrie, rampant le long du rivage - de la mer très-retentissante, se lamentant beaucoup. [près, Et Minerve vint à lui se tenant de ressemblant de corps à un homme pasteur de brebis, [jeune tout-à-fai t-délicat, tels aye sont les fils de rois.

tissu avec art ; sous ses pieds blancs étaient des brodequins et dans ses mains une houlette. Ulysse se réjouit en l'apercevant, vint à sa rencontre et lui adressa ces paroles ailées: « Ami, puisque c'est toi que je rencontre le premier sur cette terre, réjouis-toi et puisses-tu ne pas m'aborder avec une intention méchante ! mais sauve ces richesses, sauve-moi; je te supplie comme un dieu et j'embrasse tes genoux. Dis-moi encore sincèrement, afin que je le sache, quelle est cette terre, quel est ce peuple, quels hommes habitent ici. Est-ce une île qu'on aperçoit au loin, ou bien le bord d'un continent fertile qui s'incline vers la mer? »

Minerve aux yeux bleus lui répondit : c Tu es insensé, étranger, ou tu viens de bien loin, toi qui demandes quelle est cette terre.

ayant autour de ses épaules un double vêtement-de-Iaine bien-travaillé; et sous ses pieds brillants elle avait des sandales, et dans ses mains une houletle.

Et Ulysse se réjouit ayant vu elle et vint à-la-rencontre, et ayant parlé dit-à elle ces paroles ailées : a 0 ami, puisque je trouve toi tout-d'abord dans cette contrée, et réjouis-toi et puisscs-lu ne pas rencontrer moi avec une disposition mauvaise en quelque chose, mais sauve ces richesses, et sauve-moi ; car moi-du-moins je prie toi comme un dieu et viens aux genoux chéris de toi.

Et dis-moi ceci sincère (sincèrement), afin que je le sache bien ; [pie, quelle est cette terre, quel est ce peuquels hommes sont-dans cette contrée ?

est-ce que peut-être c'est quelqu'une des Des visible-au-loin ou quelque rivage d'un continent aux-mottes-fertiles qui est situé appuyé contre la nier?,, Et Minerve la déesse aux-yeux-bleus dit-à celui-ci à-son-tour : « Tu es insensé, ô étranger, ou tu es venu de loin, si donc tu interrogessurcettc terre.

Elle n'est pas tellement obscure ; des peuples nombreux la connaissent, et ceux qui habitent du côté de l'Aurore et du Soleil, et ceux qui regardent le couchant ténébreux. Elle est âpre et peu favorable aux coursiers ; cependant elle n'est point misérable, quoique peu étendue. Le blé et le vin y viennent en abondance; sans cesse elle reçoit la pluieetla féconde rosée; elle est bonne nourricière de chèvres et de bœufs; on y trouve toute sorte de bois, et elle est arrosée de sources qui ne tarissent point. Aussi, étranger, le nom d'Ithaque est allé même jusqu'à cette Troie qu'on dit si éloignée de la terre de Grèce. D Elle dit ; le patient et divin Ulysse se réjouit, heureux de revoir la terre de sa patrie, comme venait de le lui dire Pallas Athéné, fille de Jupiter qui porte l'égide; à son tour il lui adressa des paroles ailées ; mais il ne dit point la vérité et inventa une fable; car dans sa poitrine s'agitait toujours un esprit fertile en ruses: Et elle n'est pas en quelque chose trop sans-renommée à-ce-puint; mais des hommes fort nombreux connaissent elle, et tous-ceux-qui habitent du côté et de l'Aurore et du Soleil, et tous-ceux-qui habitent au-rebours du côté de l'obscurité sombre.

Assurément elle est rude et non propre-à-ex ercer-des-ch e va u x, et elle n'est pas trop misérable, mais ni vaste non plus.

Car dans elle ldant), du blé inexprimable ( très-abonei dans elle aussi du vin se produit; et toujours la pluie et la rosée florissante la possèdent ; et elle est bonne nourricière-deet nourricière-ùe-bœufs; [chèvres du bois de-toute-sorte est dans elle, et des abreuvoirs perpétuels (qui ne sont dans elle. [tarissent pasj C'est-pourquoi donc, étranger, le nom d'Ithaque du moins est arrivé aussi jusqu'à Troie, que l'on dit être loin de la terre achéenne. »

Elle dit ainsi ; et le patient et divin Ulysse se réjouit, heureux de sa terre paternelle , comme avait dit à lui Pallas Minerve, fille de Jupiter qui-a-une-égide ; et ayant parlé il dit-à elle ces paroles ailées ; et il ne dit pas des choses vraies, mais il prit son discours en-sens-contraire, agitant toujours dans sa poitrine un esprit aux-ruses-nombreuses:

« J'ai entendu parler d'Ithaque dans la vaste Crète, bien loin au delà de la mer; j'y arrive moi-même aujourd'hui avec les trésors que tu vois ; j'en ai laissé tout autant à mes enfants, et je fuis parce que j'ai tué le fils bien-aimé d'Idoménée, Orsiloque aux pieds légers, qui dans la vaste Crète l'emportait sur tous les autres hommes par la rapidité de sa course. Il voulait me ravir tout mon butin de Troit-, pour lequel j'avais enduré bien des maux dans mon cœur en traversant les combats des guerriers et les Ilots courroucés. Je n'avais pas voulu, dans les plaines d'Ilion, servir sous les ordres de SOI: père, mais je commandais à d'autres soldats. Comme il revenait des champs avec un compagnon, je me mis en embuscade près de la route et le frappai de ma lance d'airain ; une nuit sombre enveloppai l le ciel et aucun des hommes ne nous vit; je ne fus point aperçu en lui ravissant le jour. Dès que je l'eus immolé avec l'airain acéré, je

« J'entendais-parler d'Ithaque du aussi dans la vaste Crète, [moins loin au delà de la mer ; et maintenant je suis venu aussi moi-même avec ces richesses ; et en ayant laissé encore autant à mes enfants, je fuis, parce que j'ai tué le fils chéri d'Idoménée, Orsiloque agile de pieds, qui dans la vaste Crète l'emportait par ses pieds rapides sur les hommes inventeurs ; je l'ai tué parce qu'il voulait dépouiller moi de tout le butin de-Troie, pour lequel [cœui, j'ai souffert des douleurs dans mon traversant et ies guerres des hommes et les flots terribles; parce que donc je ne servais pas faisant-plaisir à son père chez le peuple des Troyens, mais je commandais à mes autres compagnons.

J'ai frappé de ma lance garnie-d'airain celui-ci revenant des champs avec un compagnon, ayant dressé-une-emb lscade près de la route ; et une nuit fort ténébreuse occupait le ciel, et aucun des hommes n'aperçut nous ; et je demeurai-caché ayant enlevé la vie à lui.

Mais après que j'eus tué celui-ci avec l'airain aigu, me rendis sur un vaisseau, je suppliai les nobles Phéniciens et leur donnai une douce part de mon butin ; je leur commandai de me conduire et de me déposer soit à Pylos soit dans la divine Élide, où règnent les Épéens. Un vent impétueux les en écarta bien malgré eux; car ils ne voulaient point me tromper. Égarés de notre route, nous arrivâmes ici la nuit ; nous gagnâmes le port à grand'peinc, et nous ne songions point au repas du soir, quoique nous eussions grand besoin de nourriture ; mais nous sortîmes du vaisseau et nous nous couchâmes tous ici. Un doux sommeil descendit sur mes membres fatigués; pour eux, ils prirent mes trésors sur le profond navire et les déposèrent à l'endroit où moi-même j'étais étendu sur le sable.

Ils se sont rembarqués et sont partis pour la populeuse Sidon ; moi, ils m'ont laissé ici, le cœur accablé de tristesse. m ii dit, et Minerve, la déesse aux yeux bleus, sourit et le caressa de la main ; elle avait repris les traits d'une femme grande.

aussitôt moi étant allé vers un vaisseau je suppliai les Phéniciens illustres et donnai à eux un butin agréable-au-cœur ; j'ordonnai à ceux-ci de mettre et de déposer moi à Pylos ou dans la divine Élide, où dominent les Épéens.

Mais assurément la violence du vent a éloigné de là eux contrariés beaucoup; et ils ne voulaient pas me tromper.

Et nous étant égarés de là nous sommes arrivés ici de nuit; et avec peine nous sommes entrés-en-ramant dans le port, et aucun souci du repas-du-soir n'était à nous, quoique ayant-besoin fortement de prendre ce repas; mais tous étant sortis du vaisseau nous étions étendus ainsi (au hasard).

Là un doux sommeil survint à moi fatigué; et ceux-ci ayant pris mes richesses de dessus le vaisseau creux les déposèrent à l'endroit où moi-même j'étais étendu sur le sable. [seau Et ceux-ci étant montés sur le vaissont partis pour Sidon bien-habitée ; mais moi j'ai été laissé amigé en mon cœur. »

Il dit ainsi; et Minerve la déesse aux-yeux-bleus sourit, et elle caressa lui de la main ; [corps et elle s'était rendue-semblable de belle, savante dans les ouvrages délicats, et elle lui fit entendre ces paroles ailées: « Il serait bien fin el bien adroit, celui qui te surpasserait en ruses de toute sorte, fût-ce un dieu qui luttât avec toi. Homme opiniâtre, fécond en inventions, insatiable de stratagèmes, tu ne devais donc pas, dans ta patrie même, renoncer à ces tromperies, à ces discours astucieux qui t'ont toujours été chers? Mais allons, ne tenons plus de tels propos, puisque l'un et l'autre nous sommes habiles aux ruses : si tu es supérieur à tous les hommes par le conseil et la parole, je suis renommée entre tous les dieux pour ma sagesse et mes inventions; toi-même tu n'as pas reconnu la fille de Jupiter, Palias Athéné, qui t'assiste et te protège dans tous tes travaux, et qui t'a rendu cher à tous les Phéaciens. Je suis venue ici afin de me con-, certer avec toi, de cacher les trésors que les nobles Phéaciens, au

à une femme et belle et grande et sachant des ouvrages brillants; et ayant parlé elle dit-à lui ces paroles ailées : « Il serait astucieux et habile, celui qui surpasserait toi dans toute-espcce-de ruses, si même un dieu te rencontrait.

Homme opiniâtre, aux-inventionsinsatiable de ruses, [variées, tu ne devais donc pas pas même quoique étant sur ta terre cesser les tromperies - et les discours fallacieux qui sont chers à toi dès-l'originc?

Mais allons, ne nous disons plus ces choses sachant tous-deux les ruses ; puisque toi à la vérité tu es de beaucoup le meilleur de tous les mortels par le conseil et les discours, et que moi parmi tous les dieux je suis renommée et par la prudence et par les ruses; et toi-même tu n'as pas reconnu Pallas Minerve, fille de Jupiter, moi qui assiste toi toujours dans tous tes travaux et te conserve, et qui donc ai rendu toi cher à tous les Phéaciens.

Maintenant d'autre-part jesuisvenue ici, afin que je trame un dessein avec loi et que je cache les richesses, toutes-celles-que les Phéaciens illustres moment de ton départ, t'ont donnés par mon inspiration, par ma volonté, et de te dire combien de maux le destin te réserve dans ton solide palais ; supporte-les, puisque tu ne peux t'y soustraire, et ne dis à nul homme, à nulle femme, que tu es arrivé ici après tant de courses ; mais souffre en silence de nombreuses douleurs, résigne-toi aux outrages des hommes. »

L'ingénieux Ulysse lui répondit : « 11 serait difficile, ô déesse, que le mortel qui te rencontre te reconnût, quelle que soit son habileté ; car tu prends toutes les formes. Je sais que jadis tu étais bienveillante pour moi, quand les fils des Achéens combattaient devant Troie. Mai'.

lorsque nous eûmes saccagé la haute ville de Priam, que nous fumes montés sur nos vaisseaux et qu'un dieu eut dispersé les Achéens, je ne t'aperçus plus, fille de Jupiter, je ne te vis point entrer dans mou navire pour écarter de moi quelque douleur. Portant dans ma poitrine ont données à toi, allant (revenant) dans ta demeure.

par et mon consei 1 et mon inspiration, et que je te dise combien-de douleurs le destin est à toi d'endurer dans les demeures bien construites; mais toi songe à les supporter aussi par nécessité, et à ne pas révéler à quelqu'un, ni des hommes ni des femmes, tous (quels qu'ils soient), que donc tu es venu errant; mais à souffrir en silence des douleurs nombreuses, subissant les violences des hommes.» Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à elle : a Il est difficile, déesse, à un mortel t'ayant rencontré, même fort habile, de reconnaître toi : car tu fais-ressembler toi-même à tout être.

Mais moi je sais bien ceci, [pour moi, qu'auparavant tu étais bienveillante tandis que nous /ils des Achéens nousfaisions-la-guerre à Troie.

Mais après que nous eûmes saccagé la ville élevée de Priam , [seaux, et que nous fûmes partis sur les vaiset qu'un dieu eut dispersé les Achéens, je n'ai pas vu toi-du-moins ensuite, fille de Jupiter, et n'ai pas aperçu toi étant montée sur mon vaisseau, afin que tu écartasses de moi quel Mais ayant toujours [que douleur.

dans mes entrailles un cœur sans cesse dévoré de chagrins, j'errai jusqu'à ce que les dieux me délivrèrent de mes maux, jusqu'au moment où, chez le peuple opulent des Phéaciens, tu me rassuras par tes paroles et me conduisis toi-même à la ville. Maintenant, je t'en conjure au nom de ton père (car jenecrois pas être arrivé dans la haute Ithaque, mais je me trouve sans doute sur quelque autre terre, et tu me parles ainsi en raillant, pour tromper mon esprit), dis-moi si véritablement je suis de retour dans ma chère patrie. D Minerve, la déesse aux yeux bleus, répliqua: a Toujours la même défiance est dans ta poitrine; aussi je ne puis t'abandonner dans ton infortune ; car tu es habile en tes discours, sage et pénétrant. Après de si longues courses, tout autre s'empresserait de voler à son palais.

pour voir ses enfants et son épouse; mais toi, tu ne veux rien connaître, rien apprendre, avant d'avoir éprouvé ton épouse, qui te resie un cœur déchiré, j'errai, jusqu'à ce que les dieux eurent délivré moi du malheur; auparavant du moins (avant le molorsque (où) et tu m'as rassuré [ment) par des paroles chez le peuple opulent des hommes Phéaciens et toi-même m'as conduit à la ville.

Et maintenant je supplie toi au-nom-de ton père, car je ne crois pas être arrivé dans Ithaque visible-de-Ioin, mais je vais-et-viens sur quelque autre terre; et je crois toi raillant dire ces choses, afin que tu trompes mon esprit dis-moi si vraiment du moins je suis arrivé dans ma patrie chéric." Et Minerve la déesse aux-yeux-bleus répondit à celui-ci ensuite : « Toujours une pensée telle est dans la poitrine à toi ; c'est-pourquoi aussi je ne peux pas abandonner toi étant malheureux, parce que tues liabile-en-parolts et pénétrant et prudent.

Car un autre homme errant étant revenu aurait désiré volontiers voir dans son palais et ses enfants et son épouse; mais il n'est pas encore agréable à toi d'apprendre ni de t'informer, avant que du moins encore tu aies éprouvé ton épouse, toujours fidèle dans ta demeure ; ses nuits et ses jours se passent dans la douleur et dans les larmes. Je savais en mon cœur, et je n'en ai jamais douté, que tu reviendrais après avoir perdu tous tes compagnons; mais je ne voulais pas lutter contre le frère de mon père , contre Neptune, dont le cœur est rempli de courroux, indigné de ce que tu as aveuglé son fils bien-aimé. Mais allons, je veux te faire voir le sol d'Ithaque, afin que tu sois persuadé. Voici le port de Phorcys, vieillard marin ; ici, à l'extrémité du port, c'est l'olivier aux longues feuilles, et tout auprès, la grotte délicieuse et sombre consacrée aux Nymphes que l'on appelle naïades; c'est là cette caverne vaste et ombragée, où souvent tu sacrifiais aux Nymphes des hécatombes sans tache ; voilà le Nérite, ce mont revêtu de forêts. » A ces mots, la déesse dissipe le nuage, et la contrée apparaît à Ulysse; le patient et dhin héros se réjouit, heureux de revoir sa patrie, qui reste-assise pour toi ainsi dans le palais; car et les nuits lamentables et les jours se consument à elle toujours versant-des-larmes.

Mais moi jamais je n'étais-incrédule sur ceci, mais je savais en mon cœur que tu reviendras (reviendrais) ayant perdu tous tes compagnons.

Mais certes je n'ai pas voulu combattre contre Neptune, frère-de-mon-père, qui a mis-en son cœur

du courroux contre toi, irrité parce que tu as aveuglé à lui son fils chéri.

Mais allons que je montre à toi le sol d'Ithaque, afin que tu aies-confiance.

Celui-ci est le port de Phorcys, vieillard marin ; [feuilles et celui-ci est l'olivier aux-longuesà la tête (à l'extrémité) du port ; et auprès de lui est un antre agréable, sombre, consacré aux Nymphes, qui sont appelées naïades ; et celle-ci est à toi la grotte ombragée où tu sacrifiais aux Nymphes de nombreuses hécatombes accomplies; et ceci est le Nérite, montagne revêtue de bois. »

Ayant dit ainsi la déesse dissipa le nuage, et la terre apparut ; et ensuite donc le très-patient et divin Ulysse et il embrasse la terre féconde; puis, élevant les mains, il adresse cette prière aux Nymphes: a Nymphes naïades, filles de Jupiter, je ne croyais plus jamais vous revoir ; je vous salue, vous qui bienveillantes avez exaucé mes vœux; je vous offrirai encore des présents comme jadis, si dans sa bonté la fille de Jupiter, amie du butin, me donne de vivre et fait croître en force mon fils chéri. »

La déesse aux yeux bleus, Minerve, lui dit alors: « Aie bon cournge, et ne garde pas dans ton âme de tels soucis. Hâtons-nous de déposer tes trésors au fond de cette grotte dhine, afin qu'ils te soient conservés; puis nous délibérerons sur les moyens d'assurer notre succès. »

A ces mots, la déesse entra dans la grotte sombre pour y chercher une cachette ; Ulysse se hâta d'y transporter l'or, l'airain solide et ies se réjouit, étant-heureux de sa terre ; et il embrassa le sol fertile.

Et aussitôt il pria les Nymphes, ayant élevé les mains : « Nymphes naïades, filles de Jupiter, jamais je ne pensais devoir voir vous ; mais maintenant réjouissez-vous (je vous salue) [vous; pour mesdouces prières exaucées par d'autre-part nous vous donnerons aussi des présents, comme précédemment, si bienveillante la fille meneuse-de-butin de Jupiter et laisse moi-même vivre et fait-croître à moi en force mon fils cheri.

Et Minerve la déesse aux-yeux-bleus dit-à lui à-son-tour : a Aie-confiance, [à toi que ces choses ne soient-pas-à-souci dans ton esprit.

Mais sur-le-champ maintenant déposons les richesses au fond de l'antre divin, afin que celles-ci restent sauves à toi; et nous-mêmes délibérons, [river comment toutes choses pourront arde beaucoup le mieux. »

Ayant dit ainsi la déesse entra dans la grotte sombre, cherchant des cachettes dans la grotte ; mais Ulysse apportait toutes choses plus près, beaux vêlements que lui avaient donnés les Phéaciens. Il les y déposa avec soin, et Pallas Athéné, fille de Jupiter qui porte l'égide, mit une pierre pour fermer la porte.

Assis au pied de l'olivier sacré, ils méditaient la perte des prétendants superbes. La déesse aux yeux bleus, Minerve, prit la parole la première : « Noble fils deLaërte, industrieux Ulysse, vois comment tu pourras appesantir tes mains sur ces prétendants impudents, qui depuis trois ans régnent dans ton palais, recherchent la divine épouse et lui offrent les présents de l'hymen; pour elle, soupirant sans cesse en son âme après ton retour, elle donne à tous de l'espoir, fait à chacun des promesses, envoie à chacun des messages ; mais son cœur est occupé d'autres desseins. »

L'ingénieux Ulysse lui répondit: « Grands dieux, je devais donc périr d'une mort affreuse dans mon palais, comme Agamemnon fils d'Atrée, si tu ne m'avais instruit de tout, ô déesse. Mais allons, (orme l'or et l'airain qui-ne-s'use-pas et les vêtements bien-faits, [lui.

que les Phéaciens avaient donnés à Et il disposa eux bien ; et Pallas Minerve, fille de Jupiter qui-a-une-égide, mit une pierre à la porte.

Et tous-deux éLant assis au pied de l'olivier sacré concertaient la perte pour les (des) prétendants superbes.

Et Minerve la déesse aux-yeux-bleus commença pour eux le discours - « Noble fils-de-Laërte, industrieux Ulysse, médite comment tujetLeras tes mains sur les prétendants impudents, qui déjà depuis-trois-ans commandent dans le palais à (de) toi, recherchant ton épouse égale-à-une-déesse et lui donnant des présents-d'hymen; et celle-ci toujours se lamentant sur ton retour dans son cœur fait-espérer donc tous et promet à chaque homme, envoyant des messages; mais l'esprit à elle pense d'autres choses. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à celle-ci : « 0 grands-dieux, certes assurément donc v j'allais périr dans mon palais du destin funeste d'Agamemnon fils-d'Alrée, si toi, déesse, tu n'avais pas dit à moi chaque chose selon l'ordre (d'un bout à l'autre).

loi-môme un plan pour que je les punisse; reste auprès de moi, inspire-moi la force et l'audace, comme jadis, quand nous renversions les oeaux remparts de Troie. Si tu voulais m'assister avec la même ardeur, ô vierge aux yeux bleus, je combattrais contre trois cents guerriers, fort de ton appui bienveillant, auguste déesse. »

La déesse aux yeux bleus, Minerve, répliqua: « Oui, je serai auprès de toi, et tu n'échapperas pas à mes regards quand nous en viendrons à l'œuvre; plus d'un, parmi ces prétendants qui dévorent tes biens, souillera au loin le sol de son sang et de sa cervelle. Mais je vais te rendre méconnaissable pour tous les mortels : je riderai ta peau délicate sur tes membres flexibles; je ferai tomber de ta tête tes blonds cheveux; je te couvrirai d'un haillon qui saisira d'horreur touf ceux qui t'auront vu; je rougirai tes yeux, si beaux jusqu'à ce jour: Mais allons, trame un dessein, cherchant comment je punirai eux; et tiens-toi toi-même auprès de moi, jetant-en moi une assurance pleine-de-confiance, telle que celle que tu jetas en moi quand nous détruisions les créneaux brillants de Troie.

Si étant-pleine-d'ardeur tu te tenais-près de moi ainsi, déesse aux-yeux-bleus, je combattrais même trois-cents hommes, avec toi, auguste déesse, quand bienveillante tu secourrais moi. a Et Minerve la déesse aux-yeux-bleus répondit à lui ensuite : a Et jeserai-auprès de toi tout à fait, et tu ne seras pas caché à moi, quand déjà nous nous occuperons de ces choses; et je crois quelqu'un (plus d'un) de ces hommes prétendants, qui dévorent à toi ton vivrf'( ton bien), devoir-souiller le sol immense et de son sang et de sa cervelle.

Mais allons que je rende toi méconpour tous les mortels: [naissable je riderai ta belle peau sur tes membres flexibles, et je ferai-disparaître de ta tête tes cheveux blonds, et je te revêtirai d'un haillon lequel (dont) un homme ayant vu toi ayant (te voyant reyèta: aurait-horreur de toi; et je rougirai-en-les-frotlant ainsi tu apparaîtras hideux à tous les prétendants, à ton épouse et au fils que tu as laissé dans ton palais. Songe d'abord à te rendre auprès du pasteur qui garde tes porcs et qui, bienveillant pour toi, aime ton fils et la sage Pénélope. Tu le trouveras assis auprès de ses porcs; ils paissent dans le voisinage du rocher du Corbeau et de la fontaine Aréthuse, mangeant le doux gland et buvant l'eau noire, qui développent la graisse florissante des porcs. Arrête-toi là et, assis à ses côtés, interroge-le sur toute chose, tandis que j'irai dans Sparte aux belles femmes rappeler Télémaque, ton fils chéri, glorieux Ulysse, qui est allé dans la vaste Lacédémone, chez Ménélas, pour s'informer de toi et savoir s'il est une terre où tu respires encore. »

L'ingénieux Ulysse lui répondit: « Pourquoi ne le lui disais-tu pas, toi dont l'esprit sait toute chose? Fallait-il donc qu'il errât aussi eu les deux-yeux à toi, qui étaient auparavant très-beaux ; afin que tu apparaisses hideux à tous les prétendants et à ton épouse et à ton fils, que tu as laissé dans ton palais Et toi-même tout-d'abord songe à aller-trouver le porcher, qui est à toi gardien des porcs, et sait des choses douces (est bienégalement, [veillant) pour toi et aime ton fils et la prudente Pénélope.

Tu trouveras celui-ci assis-auprès de ses porcs ; et ceux-ci paissent auprès du rocher du Corbeau et auprès de la fontaine Aréihuse, mangeant le gland doux-au-cœur et buvant l'eau noire , [porcs qui nourrissent (développent) aux la graisse florissante.

Songe à rester là et assis-auprès de lui à t'informer de toutes choses, taudis que moi j'irai dans Sparte aux-belles-femmes, devant appeler Télémaque, ton fils chéri, Ulysse, qui est allé pour toi dans la vaste Lacédémone auprès de Ménélas à-la-recherche-de ta renommée, devant s'informer si tu étais encore quelque-part. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à elle : a Et pourquoi donc n'as-tu pas dit tout à lui, [prit ?

sachant toutes choses dans ton es- souffrant des douleurs sur la mer inféconde, tandis que d'autres dévorent ses biens ? » La déesse aux yeux bleus, Minerve, reprenant la parole : « Que son sort n'occupe pas à ce point ta pensée. Je l'ai conduit moi-même, alin qu'en allant à Sparte il acquit une bonne renommée : il n'endure aucune fatigue; mais, tranquillement assis dans les demeures du fils d'Atrée, il y vit dans l'abondance. Les prétendants se tiennent en embuscade sur un noir vaisseau, et brûlent de le faire périr avant qu'il rentre dans sa patrie ; mais je ne crois pas qu'ils y réussissent; la terre auparavant couvrira quelques-uns de ces poursuivants qui dévorent tes biens. , A ces mots, Minerve touche Ulysse de sa baguette : elle ride sa peau délicate sur ses membres flexibles; elle fait tomber de sa tête ses blonds cheveux, et donne à tout son corps l'extérieur d'un vieil- est-ce afin que aussi celui-là errant sur la mer inféconde souffre des douleurs quelque-part, et d'autres (tandis que d'autres) dévorent à lui son vivre (son bien) ? » Et Minerve la déesse aux-yeux-bleus répondit à lui ensuite : « Que celui-ci du moins donc ne soit pas trop dans-la-pensée à toi.

Moi-même je conduisais lui, afin qu'il remportât une bonne renommée étant allé là-bas; mais il n'a aucune peine, mais paisible il est assis dans les demeures du fils-d'Atrée, et des choses infinies (abondantes; sont-auprès de lui. [dants; Assurément les jeunes-gens (prétentendent-une-embûche à lui avec un vaisseau noir, désirant le tuer avant qu'il soit arrivé dans sa terre patrie ; mais jene pense pas ces choses devoir auparavant même la terre [arriver, possédera (couvrira) quelqu'un des hommes prétendants, qui dévorent à toi ton vivre (ton bien).» Ayant dit donc ainsi Minerve frappa lui d'une baguette; elle rida à lui sa belle peau sur ses membres flexibles, et lit-disparaitre de sa tête ses cheve-ux blonds, et mit autour de tous ses membres lard cassé par l'âge; elle rougit ses yeux, si beaux jusqu'à ce jour; nUe le couvre d'un misérable haillon et d'une tunique, vêtements sales, déchirés, souillés d'une hideuse fumée. Elle jette sur lui la grande peau tout usée d'une biche rapide ; elle lui donne un bâton et une pauvre besace toute déchirée, où pendait une corde servant de bandoulière.

Après s'être ainsi concertés, iis se séparèrent, et la déesse se rendit dans la divine Lacédémone pour chercher le fils d'Ulysse.

la peau d'un vieillard ancien (fort et elle rougit-en-les-frottant [âgé) j les deux-yeux à lui, qui étaient auparavant très-beaux et elle jeta autour de lui un autre mauvais haillon et une tunique, vêtements déchirés, sales, souillés d'une fumée hideuse.

Et elle revêtit lui de la grande peau d'une biche rapide, dégarnie-de-poils ; et elle donna à lui un bâton et une besace laide, déchirée en-nombreux-endroits : et dedans était une corde tordue.

Ceux-ci ayant délibéré ainsi se séparèrent; celle-là (Minerve) ensuite alla dans la divine Lacédémone vers le fils d'Ulysse.

NOTES SUR LE TREIZIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Page 2:1. "Qç eœ<x0', etc. Nous avons aeja vu ces deux vers, chant XI, 333, 334.

2. 'Aoiooù. Démodocus, dont il est question dans les chants précédents.

Page 4 : 1. 'H!J.EL; ô' aCxe, etc. Ces deux vers ont été expliqués de diverses manières ; on a trouvé quelque chose de peu noble dans cette collecte faite par les chefs pour s'indemniser de leur générosité envers Ulysse; mais c'était l'usage des siècles héroïques.

- 2. Oi dé. Les chefs des Phéaciens.

- 3. "Oç Ttatjiv àvâ(jcei. Virgile, Bnéide, X, 100 : Rerum eut summa potes tas.

Page 6 : 1. Koctéou. Aoriste d'habitude., qu'il faut traduire par un présent.

Page 10 : 1. llO(J:¡rijE;, Les Phéaciens qui devaient reconduire Ulysse dans Ithaque.

Page 12: 1. N-i¡ypE'roç. èoi/.w;. Virgile, Énéide, VI, 522 : Uulcis et alta quies, placidccquesiinillima inorU,

- 2. "O;T' èv 7i £ 6tu, etc. Comparez Virgile, Georglques, 111.

vers 103 et suiv.

3. "Oç 7tplv jxév, etc. Voy. chant VIII, vers 182 et 183.

Page 14 : 1. «fopxuvo;, Phorcys, dieu marin, fils de Pontus et de Géa, père de la nymphe Thoossa.

2. "Anpov tpôv Nv(j.tpàcov. Dugas-Montbel : « Selon Strabon, cet antre des nymphes n'existait pas dans l'tle d'Ithaque. Au contraire, d'après M. Le Chevalier, on le voit encore près du port Vathi. »

Page 16 : 1. 'Etiî ê0 £ crav S £ Ô{JLTijxévov ÛTtvtp. Dugas-Montbel : a Ce profond sommeil d'Ulysse, au moment où il doit être si fort agité par la pensée du retour, a paru si extraordinaire, que les anciens critiques ont imaginé mille suppositions pour en rendre raison. Aristote, au sujet de ce passage, fait une observation digne de remarque : « Dans l'Odyssée, dit-il, les absurdités racontées à l'endroit où les Phéaciens déposent Ulysse sur le rivage ne seraient « pas tolérables et sauteraient aux yeux, si c'eût été un poëte mé« diocre qui les eût dites ; mais Homère les cache sous tant de beauoc lés qu'il répand du charme sur ce qui est absurde. » M. et Mme Dacier sont transportés de cette explication, et sont tout prêts à sou tenir qu'il est fort heureux qu'Homère ait dit des absurdités. Mais, quoi qu'en dise Aristote, Homère n'est point absurde, car l'absurde perce en dépit de toutes les beautés; Homère n'exprime ici qu'une tradition, comme il fait toujours. On croyait alors dans la Grèce qu'Ulysse avait é-té déposé endormi sur le rivage, et les poëtes le redisaient dans leurs chants. Cette aventure n'est pas plus absurde que mille autres de l'Iliade et de l'Odyssée, qui ne sont point ridicules parce qu'on y croyak; l'absurde serait de les avoir inventées. Quand on part de l'idée que ces chants des anciens âges ne sont qu'un poëme arrangé à loisir, on se jette dans de grands embarras; tandis qu'en admettant des croyances générales, tout s'explique naturellement.

Les croyances des peuples ont beau être absurdes, elles sont toujours poétiques. »

Page 18 : 1. TIÓÀÀ' 6a' oev, etc. Voy. chant V, vers 39 et 40.

Page 22: 1. Nôaepi pEë-rp~t. Cet emploi du plus-que-parfait sert ordinairement à marquer la rapidité avec laquelle une action s'accomplit.

2. "Oç !®a«rxe, etc. Voy. chant VIII, vers 563-569.

Page 24: 1. 'lepeuaof/.ev est pour Upeûdwfjiev.

Page 26: 1. "AyvtoffTov n'a pas ici son sens ordinaire; il répond au latin ignarum, et non à ignotum. Minerve répand un nuage sur les lieux qui entourent Ulysse, afin qu'il ne puisse pas les reconnaître.

2. "Q (loi àyw, etc. Voy. chant VI, vers 119-121.

Page 28 : 1. OYat te àvàxTtov tcxïôsç Étlcnv. On voit souvent dans l'antiquité les enfants des princes garder les troupeaux; c'est ainsi qu'Andromaque dit en parlant de ses frères (Iliade, VI, 423):

Page 30: 1. "Axovra, dont le sens ordinaire est javelot, désigne ici une houlette. Théocrite emploie aussi ce mot avec la même signification (Épigrammes, II).

2. Sâw pour craw6t. comme Aristophane dit Seiy-vu pour tiîxVuOl.

Page 34: 1. EÙV Éxoupw. Nous joignons ces mots, comme Bothe, à x.o:nÓv,o: àypôôev. Se mettre en embuscade n'est déjà pas une ma- nœuvre très-loyale; s'y mettre deux contre un, ce serait un acte de J lâcheté, Page 40 : 1. 'r'ltoBiYILEVOÇ, pour \IJtOÕEÕEYILÉvo;, 2. AÙTàp èirei, etc. Voy, chant III, vers 130 et 131.

Page 42 : 1. 'AaTiacjîw;, etc. Ce vers et les suivants, jusqu'à Aùxàp Èyw, ont inspiré des doutes aux critiques. Ils semblent en effet se lier assez peu à ce qui précède. Ulysse était évidemment désireux de revoir Pénélope et Télémaque; mais comment l'idée de courir tout d'abord à son palais aurait-elle pu lui venir, puisqu'il se croyait sur une terre étrangère?

Page 44 : 1. °Oç TOL XÔTOV, etc. Voy. chant XI, vers 101 et 102.

Page 48 : 1. 'JEpij; è),aû];. Dugas-Montbel : a Les anciens critiques pensent que l'épithète de sacré est donnée ici à l'olivier, parce que cet arbre était consacré à Minerve. Je crois que ce mythe est postérieur aux temps homériques. Il ne faut pas assigner un sens trop déterminé à cet adjectif îepôç, qui souvent est employé par notre poële pour exprimer la beauté, la grandeur et l'excellence d'une chose. Eustathe lui-même en cite plusieurs exemples. » 2. Ilâvxaç p.év, etc. Voy. chant II, vers 91 et 92.

Page 52" 1. KVVÇUMTW. Ce verbe signifie proprement frotter ou gratter jusqu'à ce qu'on fasse rougir.

l'âge 56 : I. :.\).),1), autre (que le vêtement dont il était couvert ARGUMENT ANALYTIQUE DU QUATORZIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Ulysse arrive chez le pasteur Eumée (1-28). Eumée le défend contre ies chiens et lui offre l'hospitalité ; remerciments d'Ulysse (29-71) 'endant le repas, le pasteur se plaint de l'insolence des prétendants :t gémit sur le triste sort de son maître (72-147). Ulysse affirme avec lenncnt que ce maître reviendra; mais Eumée, tant de fois trompé léjà par des étrangers, ne croit plus à personne ; il fait part à son lôlede ses inquiétudes sur le sort de Télémaque (148-190). Interroge )ar Eumée sur ses aventures, Ulysse lui raconte une longue histoire nventée à plaisir, et la termine en affirmant qu'il a eu des nouvelles lu roi d'Ithaque, dont le retour ne peut tarder (191-359). Incrédulité l'Eumée; Ulysse fait de vains efforts pour le persuader (3(;0-408;, .es pasteurs reviennent avec leurs troupeaux ; on fait en commun le "ppas du soir (409-456). La nuit est froide; Ulysse raconte une hisoire ingénieuse pour inspirer à ses hôtes l'idée de lui prêter un nanteau (457-506). Eumée donne un manteau à Ulysse, et, laissant fs autres pasteurs dormir dans la maison, il sort pour veiller sur les : tables (507-533) Le héros, s'éloignant du port, prit à travers les bois et les hauteurs un sentier raboteux pour rejoindre, suivant les indications de Minerve.

le divin pasteur qui veiHait sur ses biens avec plus de zèle que tou* les autres esclaves achetés par le divin Ulysse.

Il le trouva assis dans la cour où s'élevait, sur un emplacement visible au loin, la haute établc, belle , grande et de forme circulaire ; le pasteur l'avait bâtie lui-même en pierres de taille pour ses porcs, pendant l'absence de son maître, sans l'aide de sa maltresse ni du vieux Laërte, et l'avait enfermée d'une haie d'épines. A l'extérieur, il avait disposé tout autour des pieux nombreux et serrés, coupés dans HOMÈRE.

L'ODYSSÉE.

CHANT XIV.

Mais celui-ci (Ulysse) s'éloignant du port aborda un rude sentier à travers la contrée boisée par les hauteurs, par où Minerve avait indiqué à lui le divin pasteur-de-porcs, qui le plus de tous les serviteurs qu'avait acquis le divin Ulysse prenait-souci pour lui de son vivre (de ses biens).

Et donc il trouva celui-ci assis dans le vestibule, où une basse-cour élevée avait été bâtie à (par) lui, [tour, dans un lieu bien-en-vue-tout-auet belle et grande, circulaire; laquelle donc le pasteur-de-porcs avait bâtie lui-même (seul) pour les son maître étant parti, [porcs, sans sa maîtresse et sans le vieux Laërte, avec des pierres charriées (de taille., et avait munie d'une haie-d'épines.

Et au dehors il avait conduit une ligne de pieux d'un-bout-à-l'aulre ici et là, pieux serrés et nombreux, le cœur du chêne; dans la cour, il avait construit près les unes des autres douze étables pour coucher les porcs; dans chacune étaient enfermées et reposaient sur la terre cinquante truies fécondes; les mâles étaient parqués en dehors et bien moius nombreux : car les divins prétendants diminuaient le troupeau en mangeant successivement les plus gras de tous ces porcs magnifiques, que leur envoyait le pasteur.

Il en restait encore trois cent soixante. Auprès d'eux couchaient toujours quatre chiens semblables à des lions, qu'avait élevés le porcher, chef des pasteurs. fumée ajustait à ses pieds une chaussure taillée dans la peau d'un bœuf de belle couleur; les autres étaient allés, au nombre de trois, de divers côtés avec les troupeaux de porcs ; il avait envoyé le quatrième à la ville, conduire aux prétendants superbes un porc qu'il était contraint de leur livrer, afin qu'après l'avoir immolé ils se rassasiassent de ses chairs.

Soudain les chiens à la voix retentissante aperçurent Ulysse et ayant fendu-lout-autour la partie noire du chêne; et en dedans de la cour il avait fait douze étables-à-porcs près les unes des autres, couches pour les porcs; et dans chacune [terre cinquante truies qui-couchent-àétaient renfermées, femelles ayant-mis-bas; mais les mâles dormaient en dehors, beaucoup moins nombreux ; [dieux car les prétendants égaux-à-desdiminuaient le nombre d'eux en les mangeant; puisque le pasteur-de-porcs envoyait toujours le meilleur de tous les porcs engraissés; et ceux-ci étaient et trois-cents et soixante.

Et auprès dormaient toujours quatre chiens, ressemblant à des bêtes-sauvages, qu'avait nourris le pasteur-de-porcs, chef d'hommes.

Et lui-même ajustait des chaussures autour de ses pieds, coupant un cuir de-bœuf, de-belle-couleur; mais les autres donc, les trois, étaient allés l'un d'un cote l'autre avec les porcs rassemblés; [ailleurs, mais il avait envoyé le quatrième à la ville, conduire par nécessité un porc aux prétendants superbes, afin que l'ayant sacrifié [des.

ils rassasiassent leur cœur de viauEt soudain les chiens aboyeurs s'élancèrent sur lui en aboyant; Ulysse, usant de prudence, s'assit, et ses mains lâchèrent son bâton. Il allait près de sa propre étable subir un indigne outrage ; mais le pasteur, courant après eux, traversa le vestibule d'un pas rapide et laissa tomber le cuir de ses mains. Il gourmanda ses chiens et les chassa de côté et d'autre à coups de pierres, puis il dit à son maître : « Vieillard, peu s'en est fallu que ces chiens ne te déchirassent en un moment et que tu ne me couvrisses de honte. Les dieux m'ont pourtant donné assez d'autres sujets de chagrins et de larmes; je ne cesse pas de gémir et de pleurer un maître divin, et je soigne mes troupeaux pour que d'autres les dévorent, tandis que lui peut-être, manquant de nourriture, erre dans les champs et les cités de peuples étrangers, si toutefois il vit encore et s'il voit la lumière du soleil.

Mais suis-moi, viens dans ma chaumière, vieillard; quand tu auras virent Ulysse; ceux-ci criant coururent-sur lui; mais Ulysse s'assit par ruse, et le bâton tomba à lui de la main.

Là il aurait souffert une douleur indigne auprès de son étable; mais le pasteur-de-porcs, les ayant suivis-de-près rapidement avec des pieds agiles, s'élança à travers le vestibule, et le cuir tomba à lui de la main.

Les ayant gourmandés il chassa les chiens l'un d'un côté l'autre ailleurs avec des pierres nombreuses ; et il dit-à son maître : « 0 vieillard, assurément les chiens ont déchiré toi de peu s'en faut soudain ; [honte, et tu aurais répandu-sur moi de la Et pourtant les dieux ont donné à moi d'autres et douleurs et soupirs ; car je suis assis me lamentant et gémissant sur mon maître égal-à-un-dieu, et je nourris pour d'autres des porcs gras pour manger; cependant celui-là (mon maître) désirant (manquant de) nourriture erre quelque-part auprès et du peuple et de la ville d'hommes à-langue-étrangère, s'il vit encore quelque-part et voit la lumière du soleil.

Mais suis-moi, allons dans ma cabane, vieillard, afin que aussi toi-même, rassasié ton cœur de vin et de nourriture, tu me diras d'où tu es et quelles infortunes tu as endurées. »

A ces mots, le divin pasteur conduit Ulysse dans sa chaumière; il l'introduit et le fait asseoir ; il répand à terre des branches épaisses, et les recouvre de la peau immense et velue d'une chèvre sauvage aux longs poils, qui formait sa couche. Ulysse se réjouit d'être ainsi accueilli, et il adresse ces paroles à Eumée : « Que Jupiter et les autres dieux t'accordent ce que tu désires le plus, ô mon hôte, pour m'avoir reçu avec tant de bouté, » Pasteur Eumée, tu répondis : « Étranger, il ne m'est pas permis de mépriser un hôte, quand même il arriverait ici un plus misérable que toi; tous les étrangers et les pauvres sont envoyés de Jupiter.

Le plus léger don venant de nous leur est cher ; car les serviteurs sont t'étant rassasié en ton cœur de nourriture et de vin, tu me dises d'où tu es et combien de chagrins tu as endurés. » Ayant dit ainsi le divin pasteur-de-porcs alla-le-premier dans la cabane ; et ayant introduit Ulysse il le fit-asseoir, et répandit-au-dessous des branches et il étendit par-dessus [épaisses ; la peau d'une chèvre sauvage velue, couche de lui-même, grandis et fourrée.

Et Ulysse se réjouit, parce qu'il avait reçu lui ainsi ; et il dit une parole et prononça ces mois : a Que Jupiter donne à toi, ô mon hôte, et que le$autres dieux immortels te donnent ce que tu veux le plus, parce que tu as reçu moi bienveillant (avec bienveillance). »

Et répandant, ô Eumée pasteur-de-porcs, tu dis-à lui : - Étranger, il n'est pas permis à moi de mépriser un étranger, pas même si un plus misérable que toi était venu ; [vrcs car tous eit les étrangers et les pausont (viennent) de-la-part-de Jupiter; et notre don est et pfttit et agréable pour eux ; car cette coutume est celle des serviteurs, qui craignent toujours toujours craintifs, quand ce sont de jeunes maîtres qui commandent.

Ah ! les dieux enchaînent le retour de celui qui m'aurait traité avec bonté et m'aurait enrichi en me donnant une maison, un champ, une épouse enviée, présents d'un maître bienveillant au serviteur qui s'est donné pour lui mille peines et dont un dieu a fait prospérer les travaux, comme prospère cette terre sur laquelle je demeure; aussi mon maître m'aurait comblé de bienfaits, s'il eût vieilli en ces lieux : mais il est mort comme aurait dû mourir toute la race de cette Hélène qui a causé le trépas de tant de guerriers. Il était allé pour l'honneur d'Agamemnon dans Ilion riche en coursiers, afin de combattre les Troyens. » Il dit et releva sa tunique autour de sa ceinture ; puis il se dirigea vers les étables où étaient renfermés les troupeaux de porcs ; il en prit deux, les rapporta et les immola ; ensuite il les passa à la quand les jeunes maîtres commancar assurément les dieux [dent; ont enchaîné (entravé) le retour de celui-Ià-du-moins, qui m'aurait traité-en-ami avec-égard et m'aurait accordé un bien, et une maison et un lot de terre et une épouse très-recherchée, choses telles qu'un maître bienveillant en a donné (en donne) à son serviteur, qui a travaillé beaucoup pour lui, et à qui un dieu a fait-fructifier le comme aussi ce travail, [travail, sur lequel je reste, fructifie à moi ; c'est-ponrquoi le maître aurait aidé moi beaucoup, s'il avait vieilli ici ; mais il a péri, comme la race d'Hélène devait périr entièrement, [(causé la mort) puisqu'elle a détendu les genoux de guerriers nombreux.

Et en effet celui-là (Ulysse) pour l'honneur d'Agamemnon est allé à Ilion aux-beaux-coursiers, pour qu'il combattît lesTroyens. »

Ayant dit ainsi [sa tunique il resserra (retroussa) promptement avec sa ceinture ; et il se-mit-en-marche pour aller vers les étables-à-porcs, où étaient renfermées les générations de porcs; en ayant pris deux de là il les apporta et les immola tous les deux ; flamme, les découpa et les mit à la broche. Quand ils furent rôtis, il vint les placer tout entiers devant Ulysse, éhauds, encore attachés aux broches, et les saupoudra d'une blanche farine; il mélangea dans une coupe un vin doux comme miel, s'assit en face du héros, et pour l'encourager lui adressa ces paroles : « Mange maintenant, étranger, de ces chairs réservées aux serviteurs ; quant aux porcs les plus gras, les prétendants les dévorent; car leur âme n'a souci ni de la vengeance ni de la pitié. Pourtant les dieux bienheureux n'aiment pas l'iniquité, mais ils honorent la justice et les actions honnêtes des hommes. Les ennemis qui ont envahi une terre étrangère et à qui Jupiter a donné le butin, remplissent leurs navires et retournent dans leurs demeures ; cependant une crainte terrible de la vengeance envahit leur cœur. Mais sans doute les prétendants savent quelque chose ; ils ont entendu la voix d'un dieu leur annoncer le triste trépas de mon maître, puisqu'ils ne veulent et il les passa-par-le-feu et il les coupa-en-morceaux et les perça autour des broches.

Et donc ayant fait-griller les chairs les apportant toutes il les mit-auprès d'Ulysse chaudes avec les broches mêmes; et il répandiL une farine blanche; et il mélangea donc dans une coupe le vin doux-comrae-miel, et lui-même s'assit en face, et l'excitant il lui dit : aMange maintenant, ô étranger, ces chairs-de-porcs, [teurs ; qui sont-à-la-disposition des servimais les prétendants mangent les porcs gras du moins, ne songeant pas dans leur esprit à la vengeance divine ni à la pitié.

Les dieux bienheureux n'aiment pas les actions malhonnêtes, mais ils honorent la justice et les actions équitables deshommes, Et les hommes malveillants et ennemis, qui ont envahi une terre étrangère, et Jupiter a donné à eux (à qui Judu butin, [piter a donné) et qui ayant rempli leurs vaisseaux sont partis pour retourner dans leur demeure, pourtant aussi à ceux-ci une forte crainte de la vengeance divine tombe-dans l'esprit.

Mais ceux-ci (les prétendants) savent aussi quelque chose, et ont entendu quelque voix d'un dieu, [lysse), la mort déplorable de celui-là (d'U- point poursuivre l'hymen selon la justice et s'en retourner chez eux; tranquilles, ils dévorent ces biens avidement et ne ménagent rien.

Toutes les nuits et tous les jours qu'envoie Jupiter, ils ne se contentent pas d'immoler une ou deux victimes, et buvant sans mesure ils épuisent le vin. Mon maître avait d'immenses richesses; personne, ni sur le noir continent, ni dans lLhaque, pas même vingt héros réunis ne jouissent d'une pareille opulence ; je vais tout t'énumérer. Il a douze troupeaux de gros bétail sur le conlinent, autant de troupeaux de brebis, autant d'étables à porcs, autant -de vastes étables de chèvres que font paître ses mercenaires et ses pasteurs. Ici, nous avons en tout onze vastes pâturages où les chèvres paissent à l'extrémité de l'He sous la conduite d'hommes habiles. Chaque jour, chacun d'eux puisqu'ils ne veulent pas fa ire-leur-recli erche justement ni s'en aller vers leurs biens; mais paisibles (sans s'inquiéter) ils dévorent les biens d'Ulysse avec-un e-violence-excessi ve, et l'économie n'est pas en eux.

Car autant qu'il y a et de nuits et de jours venant de Jupiter, jamais ils n'immolent une-seule victime, ni deux seules et ils consomment le vin le puisant à l'excès.

Car certes la vie du moins [(Ulysse) : était infinie (en abondance) à lui elle n'est aussi-grande à personne des hommes héros, ni du noir continent ni d'Ithaque elle-même, et l'opulence [ensemble d'hommes au nombre de vingtn'est pas aussi grande : mais je l'énumérerai à toi.

Douze troupeaux-de-gros-bétail sont sur le continent ; et des étrangers et des hommes pasteurs de lui fonl-paître autant-de troupeaux de brebis, autant-de troupeaux de porcs , autant-de larges étables de chèvres.

Et ici aussi onze larges étables de chèvres toutes (en tout) paissent à l'extrémité du territoire ; et des hommes probes surveillent.

Desquels chacun toujours par jour (tous les jours) amène à eux (aux prétendants) d'entre les chèvres grasses porte aux prétendants la meilleure, la plus grasse de ses clièvrcs.

Pour moi, je garde et je surveille ces porcs, et je choisis avec soin le plus beau pour le leur envoyer. »

Il dit; Ulysse silencieux mangeait avidement les viandes et buvait le vin à longs traits; mais il méditait la perte des prétendants. Quand il eut achevé son repas et satisfait son appétit, le pasteur lui donna la coupe dans laquelle il buvait, après l'avoir remplie de vin; Ulysse ; la reçut d'un cœur joyeux et lui adressa ces paroles ailées: « Ami, quel est donc cet homme si riche et si puissant à t'entendre qui t'a acheté de sa bourse et qui a péri, dis-tu, pour l'honneur d'Agamemnon ? Parle, afin que je voie si je connais un homme de cette sorte. Jupiter et les autres dieu* immortels savent seuls si je ne pourrai pas t'annoncer que je l'ai vu ; car j'ai erré en bien des J>ays, Il

Le porcher, chef de pasteurs, lui répondit : « Vieillard, aucun celle qui paraît la meilleure.

D'autre-part moi et je garde et je protège ces porcs, et j'envoie à eux - le meilleur des porcs l'ayant choisi bien. » Il dit ainsi ; mais celui-ci (Ulysse) et mangeait les chairs avec-ardeur et buvait le vin avidement, restant-silencieux ; et il plantait (méditait) des maux pour les prétendants.

Mais après qu'il eut dîné [riture, et eut satisfait son cœur parla nouraussi l'ayant remplie Eumée donna à lui la coupe, dans laquelle il buvait, pleine de vin ; et celui-là (Ulysse) la reçut, et se réjouit en son cœur, et ayant parlé dit-à lui ces paroles ailées : « 0 ami, [toi quel est donc l'homme qui a acheté de ses biens, si grandement riche et puissant, comme tu le déclares, et tu dis lui (et que tu dis) avoir péri pour l'honneur d'Agamemnon ?

dis-le moi, pourvoir si par hasard j'aurais connu un homme étant tel.

Car Jupiter sans-doute sait ceci et aussi les autres dieux immortels, si je pourrais annoncer ayant (que j'ai) vu lui ; car j'ai erré en beaucoup de pays. »

Et le pasteur-de-porcs, chef d'hommes, voyageur venant apporter ici cette nouvelle ne persuaderait son épouse et son fils chéri ; des vagabonds qui ont besoin de secours mentent au hasard et ne songent guère à dire la vérité. Lorsqu'un voyageur arrive dans Ithaque, il va trouver ma maîtresse et lui fait des récits trompeurs; elle l'accueille avec bonté, prend soin de lui et l'interroge sur chaque chose; puis elle s'afflige et les larmes tombent de ses paupières, car c'est ainsi qu'est une femme dont l'époux a péri loin d'elle.

Toi de même, vieillard, tu fabriquerais quelque conte, si l'on te donnait un manteau et une tunique pour te vêtir. Mais déjà les chiens et les rapides vautours doivent avoir déchiré sa peau sur ses os, et la vie l'a quitté ; ou bien les poissons l'ont dévoré dans les flots, et ses ossements gisent sur le rivage, ensevelis sous le sable. C'est ainsi qu'il a péri, et il laisse derrière lui des regrets à tous ses amis, mais répondit à lui ensuite : tOvieillard, aucun homme ayant erré étant venu et annonçant celui-là ne persuaderait et sa femme et son fils chéri ; mais des hommes vagabonds ayant-besoin de soin mentent au-hasard, et ne veulent pas dire des choses vraies.

Mais celui qui errant est arrivé chez le peuple d'Ithaque, étant allé vers ma maîtresse raconte des choses trompeuses; et celle-ci l'ayant accueilli bien le traite-amicalement et l'interroge sur chaque chose; et des larmes tombent des paupières à elle se lamentant, [femme, comme c'est la convenance d'une quand son époux a péri ailleurs.

Aussi toi, vieillard, tu fabriquerais un récit aussitôt, si quelqu'un donnait à toi et un manteau et une tunique pour vêtements.

Mais les chiens et les oiseaux rapides doivent avoir enlevé déjà la peau de dessus les os de lui, et la vie l'a quitté; ou les poissons ont mangé lui dans la mer, et les os de lui gisent sur la terre-ferme, enveloppés d'un sable abondant.

Ainsi celui-là a péri là-bas ; et des chagrins surtout à moi : en quelque lieu que j'aille, jamais je ne trouverai un maître aussi doux, quand bien même je retournerais auprès de mon père et de ma mère, dans cette maison où je suis né et où ils m'ont nourri. Je ne pleure pas autant sur eux, bien que je désire les voir de mes yeux et habiter la terre de ma patrie ; mais le regret d'Ulysse absent s'est emparé de mon âme. Étranger, j'ose à peine le nommer, quoiqu'il ne soit pas ici ; car il m'aimait grandement et son cœur avait souci de moi ; mais, malgré son absence, je l'appelle mon cher maître. D Le patient et divin Ulysse répliqua : « Ami, puisque tu nies absolument, que tu affirmes qu'il ne reviendra plus, et que ton cœur a toujours été incrédule, eh bien, je te dirai, non point au hasard, mais avec serment, qu'Ulysse reviendra ; et en récompense de cette bonne nouvelle, puissé-je, aussitôt qu'il sera rentré dans sa demeure,

- -. - .-=- 1 ont été produits pour-la-suite à tous ses amis , et à moi surtout: car je ne trouverai plus un autre maître si doux, en-quelque-endroit-que je sois arrivé, pas même si j'étais allé de nouveau dans la maison de mon père et de ma mère, où tout-d'abord je suis né et où ils ont nourri moi eux-mêmes.

Et je ne gémis plus autant sur eux, quoique désirant les voir de mes yeux, étant dans la terre de-ma-patrie; mais le regret d'Ulysse disparu s'empare de moi : lequel moi, ô étranger, je rougis de nommer même n'étant-pas-présent ; car il aimait moi extrêmement et prenait-souci de moi en son cœur; mais j'appelle lui ami, même étant loin d'ici. » Et le patient et divin Ulysse dit-à lui à-son-tour : « 0 ami, puisque tu nies absolument et dis celui-là ne plus devoir venir, [à toi, et que le cœur est toujours incrédule eh bien je ne dirai pas vainement.

mais avec serment, qu'Ulysse reviendra; et que le prix-de-la-bonne-nouvelle soit à moi aussitôt, après que celui-là étant venu sera arrivé dans ses ùemeures.

recevoir un manteau et une tunique pour me vêtir richement: avant ce jour, quoique j'en aie grand besoin, je ne les accepterais point.

Je hais à l'égal des portes de l'enfer celui qui, obéissant à la pauvreté, prononce des paroles menteuses. Je prends à témoin parmi les dieux Jupiter, et cette table hospitalière, et le foyer du noble Ulysse: oui, tout s'accomplira comme je te le dis. Ulysse viendra ici cette année même; à la fin de ce mois ou au commencement de l'autre, il rentrera dans sa demeure et punira ceux qui en ces lieux outragent son épouse et son glorieux fils. »

Pasteur Eumée, tu répondis : "Vieillard, je ne te payerai point le prix de cette bonne nouvelle, et Ulysse ne reviendra point dans son palais ; mais bois en paix, parlons d'autre chose et ne m'entretiens plus de ce sujet ; car mon cœur s'affiige dans ma poitrine, quand j'entends de revêtir moi et d'un manteau et d'une tunique, beaux vêtements; [pas mais auparavant je ne les recevrais quoique en ayant-besoin fortement.

Car celui-là, qui cédant à la pauvreté dit des choses trompeuses, devient odieux à moi semblablementaux portes de l'enfer Que Jupiter le sache maintenant en-premier-lieu parmi les dieux et la table hospitalière et le foyer d'Ulysse irréprochable, auquel je suis arrivé : [compliront, assurément toutes ces choses s'accomme je le dis.

Ulysse viendra ici cette année même ; ce mois-ci finissant.

et l'autre commençant, il reviendra dans-sa-demeure et punira quiconque ici outrage l'épouse et le fils glorieux de lui. » Et répondant tu dis-à lui, Eumée pasteur-de-porcs : 1 rai «Ovieillard, ni donc moi jenepayece prix-d'une-bonne-nouvelle, ni Ulysse

ne viendra encore dans sa maison, mais bois paisible (en paix), et conversons d'autres choses en dehors de celles-ci; [ci; et ne fais-pas-souvenir moi de cellescar assurément mon cœur s'afflige dans ma poitrine, lorsque quelqu'un fait-mention de mon maître vénérable.

parler de mon noble mallre. Laissons là les serments, et puisse cependant Ulysse revenir, comme je le désire moi-même, comme le souhaitent Pénélope, le vieux Laërte et le divin Télémaque. Maintenant , je ne cesse de gémir sur le fils d'Ulysse : les dieux l'avaient fait croître comme un jeune arbuste; je pensais qu'au milieu des héros il ne le céderait pas à son père chéri, qu'il serait admirable de figure et de beauté; mais quelqu'un des immortels ou des hommes a troublé son esprit si sage: il est allé chercher des nouvelles de son père dans la divine Pylos, et tes prétendants superbes lui préparent des embûches à son retour, afin que la race du divin Arcésius disparaisse sans gloire d'Ithaque. Mais c'en est assez sur lui, soit qu'il succombe, soit qu'il échappe et que le fils de Saturne étende son bras au-dessus de lui. Raconte-moi plutôt tes chagrins, vieillard, et dismoi ceci en toute vérité, afin que je le sache. Qui es-tu? où sont la Mais certes laissons-là le serment; et puisse Ulysse revenir, comme je veux lui revenir et comme le veulent Pénélope et Laërte le vieillard et Télémaque semblable-à-un-dieu.

Maintenan t d'autre-part je gémis sans-pouvoir-l'oublier sur le fils qu'Ulysse a engendré, Télémaque; lequel après que les dieux ont nourri, pareil à un rejeton d'arbre, et je croyais lui ne devoir pas être parmi les hommes inférieur à son père chéri, admirable de corps et de forme, alors quelqu'un des immortels su quelqu'un des hommes a endommagé (égaré) l'esprit de lui sain au dedans; et celui-ci est allé [pète à-la-recherche-de nouvelles de son dans Pylos très-divine ; et les prétendants superbes tendent-des-embûches à lui revenant dans sa demeure, afin que la race d'Arcésius égal-à-un-dieu disparaisse sans-gloire d'Ithaque.

Mais certes laissons-là celui-là, soit qu'il soit pris (succombe) ou qu'il échappe et que le fils-de-Saturne tienne-au-dessus de lui sa main.

Mais allons toi, vieillard, [même, raconte-moi les chagrins tiens de toiet dis-moi ceci vrai (sincèrement), afin que je le sache bien ; patrie et tes parents, sur quel navire es-tu venu ? comment les matelots t'ont-ils conduit dans Ithaque? qui sont-ils? car sans doule tu n'es pas venu ici à pied. » L'ingénieux Ulysse lui dit : « Je répondrai à tes questions avec une entière sincérité. Si nous avions pour longtemps encore de la nourriture et un vin délicieux, ici, dans cette chaumière, pour nous régaler paisiblememt, tandis que d'autres s'occuperaient des travaux, je ne pourrais pas, dans une année entière, achever de te dire les peines que mon cœur a endurées par la volonté des dieux.

« Je me vante d'être originaire de la vaste Crète; j'étais le fils d'un homme opulent; mais d'autres fils nombreux, issus d'une épouse légitime, étaient nés et avaient été nourris dans son palais. Pour moi, je devais le jouI à une esclave qu'on avait achetée; cependant Castor, fils d'Hylax, dont je me glorifie d'être le rejeton, m honorait à l'égal de ses qui et d'où des hommes es-tu ?

où sont à toi une ville et des pareil ts?

et sur quel vaisseau es-tu venu?

et comment les matelots ont-ils amené toi à Ithaque ?

qui se vantent-ils d'être?

car je ne pense pas toi être venu ici à-pied. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à lui : « Eh bien je dirai à toi ces choses fort sincèrement.

Si maintenant et de la nourriture et un vin-pur doux était pour un long temps [cabane, à nous-deux étant au dedans de la pour nous régaler paisibles (en paix), et que d'autres s'occupassent du travail, [une année ensuite prolongeant même jusqu'à je n'achèverais pas facilement disant (de dire) tous mes (les) chagrins de mon cœur, tous-ceux du moins donc que j'ai tous-enscmble [endurés par la volonté des dieux.

(c Je me vante la race être tirée à moi de la vaste Crète, moi fils d'un homme opulent ; mais aussi d'autres fils nombreux et furent nourris et naquirent dans son palais, enfants légitimes nés d'une épouse; car une mère achetée et concubine enfanta moi, mais Castor fils-d'Hylax, dont je me vante d'être la race, honorait moi autant-que ses enfants légitimes; enfants légitimes ; il était alors respecté comme un dieu par les Crétois à cause de son bonheur, de ses richesses et de ses fils glorieux. La mort fatale l'emporta aans les demeures de Pluton ; ses fils magnanimes divisèrent l'héritage et tirèrent les parts au sort. Pour moi, ils me donnèrent peu de chose et s'emparèrent de la maison ; cependant, grâce à ma valeur, j'épousai la fille d'hommes opulents ; car je n'étais pas à dédaigner et ne fuyais point dans les combats Maintenant, j'ai tout perdu ; toutefois j'espère qu'en regardant le chaume tu connaltras ce qu'était la moisson; mais tous les maux m'accablent à la fois. Mars et Minerve m'avaient donné l'audace et la force ; quand, méditant la perte de mes ennemis, je choisissais pour aller en embuscade les plus braves guerriers, jamais mon cœur généreux ne songeait à la mort, mais, m'élançant le premier de tous, je frappais Castor qui alors chez les Crétois était honoré parle peuple comme un dieu et pour sa félicité et pour sa riet pour ses fils glorieux. [chesse Mais certes les fatalités de la mort s'en allèrent emportant lui dans les demeures de Pluton ; et ses fils magnanimes se partagèrent la vie (les biens) et jetèrent les sorts (tirèrent ausort).

Mais ils donnèrent à moi des ressources fort chétives et emportèrent (prirent) la maison ; et j'emmenai-chez-moi une femme fille d'hommes très-opulents à-cause-de ma valeur; car je n'étais pas méprisable ni fuyant-la-guerre; mais maintenant déjà tout m'a quitté (j'ai tout perdu); mais cependant je crois toi regardant le chaume du moins reconnaître la moisson : car certes un malheur suffisamment possède moi. [abondant Assurément donc et Mars et Minerve ont donné à moi l'audace et ia bravoure ; quand je choisissais pour-aller-en-cmbuscade les hommes les meilleurs, semant (préparant) des maux pour mes ennemis, jamais le cœur généreux ne prévoyait la mort à moi, niais m'élançant de beaucoup le premier je faisais-périr avec ma lance de ma lance parmi mes ennemis quiconque était moins agile que moi.

Tel j'étais à la guerre, n'aimant ni l'agriculture ni les soins domestiques qui nourrissent de beaux enfants; mais toujours les vaisseaux garnis de rames m'étaient chers, ainsi que les combats, les javelots et les flèchcs, objets de tristesse et d'effroi pour d'autres Je me plaisais aux travaux dont un dieu avait mis le goût en mon cœur : car des soins différents réjouissent les hommes. Avant que les fils des Achéens partissent pour Troie, neuf fois j'avais conduit contre des peuples étrangers des guerriers et des vaisseaux rapides, et j'avais tout en abondance. Je choisissais d'abord ce qui me plaisait, puis j'obtenais encore bien des choses par le sort; bientôt ma maison s'enrichit et je fus puissant et respecté parmi les Crétois. Mais quand Jupiter à la vaste l'entre les hommes ennemis celui qui cédait à moi par les pieds (en agilité).

J'étais tel à la guerre; mais le travail des champs n'était pas agréable à moi ni le soi n-des-atraires-domestiques, qui nourrit des enfants brillants (beaux) ; mais toujours les vaisseaux garnisétaient chers à moi [de-rames et les guerres et les javelots bien-polis et les flèches, choses tristes, qui sont effrayantes pour d'autres du moins ; mais ces choses étaient chères à moi,

que sans-doute un dieu avait mises dans mon esprit : car un autre homme (chaque homme) se réjouit [rents).

d'autres travaux (de travaux difTéCar avant que les fils des Achéens avoir (eussent) envahi Troie, je commandai neuf fois à des guerriers et à des vaisseaux au-trajet-rapid;' contre des hommes d'autres-pays : et toutes choses arrivaient à moi grandement.

Desquelles je choisissais celles-convenant-à-mon-cœur, et j'en obtenais-par-le-sort de nombreuses dans-la-suite; et aussitôt ma maison était accrue, et donc ensuite je devins et puissant et considéré parmi les Crétois.

voix résolut cette odieuse expédition qui causa le trépas de tant d,' guerriers, ils me forcèrent avec l'illustre Idoménée de conduire leurs vaisseaux à llion ; et je ne pouvais refuser, car je craignais de me déshonorer parmi le peuple. Là pendant neuf ans les fils des Grecs combattirent; la dixième année, après avoir saccagé la ville de Priam, nous nous en retournâmes sur nos vaisseaux; mais un dieu dispersa les Achéens. Pour moi, malheureux, le prévoyant Jupiter me préparait des revers : pendant un mois seulement je restai en Crète, lieureux de voir mes enfants, mon épouse, mes biens; puis mon cœur me poussa à naviguer vers l'Égypte; j'équipai des navires, je rassemblai de divins compagnons ; j'armai neuf vaisseaux, et les rameurs accoururent bien vite.

« Mes compagnons bien-aimés passèrent six jours en festins; je leur fournissais de nombreuses victimes pour immoler aux dieux et Mais lorsque déjà Jupiter à-la-vasle-voix eut résolu ce voyage odieux, [mort) qui détendit les genoux (causa la de guerriers nombreux, donc alors ils ordonnèrent à moi et à Idoménée très-illustre de conduire les vaisseaux vers Ilion ; et il n'y avait pas quelque moyen de refuser, [fâcheuse mais la crainte d'une renommée du (auprès du) peuple me retenait(m'empêchaitde refuser).

Là donc nous fils des Achéens nous fîmes-la-guerre neuf-ans; et la dixième année ayant saccagé la ville de Priain nous partîmes vers notre demeure avec nos vaisseaux ; mais un dieu dispersa les Achécns D'autre-part Jupiter prudent méditait des maux pour moi malheureux: car je restai un mois seul (seulement) Ille réjouissanl de mes enfants et de mon épouse légitime et de mes biens; mais ensuite mon cœur excitait moi à naviguer vers l'Égypte, ayant équipé bien mes vaisseaux avec des compagnons égaux-à-desj'équipai neuf vaisseaux, [dieuy ; et une troupe se rassembla promptement.

a Pendant-six-jours ensuite mes compagnons très-chers firent-des-festins ; mais moi je fournissais des victimes nombreuses fournir à leurs repas. Le septième jour, nous nous embarquâmes et nous nous éloignâmes de la vaste Crète, poussés sans peine et comme dans un courant par le souffle impétueux du favorable Borée ; aucun de mes vaisseaux n'eut à souffrir, et nous restâmes assis sans danger et sans fatigue ; le vent et les pilotes nous dirigeaient. Le cinquième jour nous atteignîmes l'Égyptus, le fleuve aux belles ondes, et j'arrêtai dans son lit mes vaisseaux recourbés. Alors j'ordonnai âmes compagnons bien-aimés de rester auprès des navires pour les garder, et j'envoyai des éclaireurs à la découverte. Ceux-ci, n'écoutant que leur violence et n'obéissant qu'à leurs instincts, dévastèrent aussitôt les riantes campagnes des Égyptiens, emmenèrent les femmes et les jeunes enfants, massacrèrent les hommes ; bientôt un cri de désespoir parvint jusqu'à la ville. Ceux qui l'entendirent arrivèrent dès le lever de l'aurore; toute la plaine se remplit de guerriers, de chevaux, et pour sacriifer aux dieux [tin.

et eux-mêmes pour préparer un fesMais le septième jour étant montés sur les vaisseaux nous naviguâmes loin de la vaste avec le vent Borée [Crète soufilant-fortement, beau (bon), facilement, comme en-descendant un courant; ni donc quelqu'un des vaisseaux ne fut endommagé à moi, mais nous fûmes assis sains-et-saufs et exempts-de-maladie ; mais et le vent et les pilotes dirigeaient ceux-ci (les vaisseaux).

Et le-cinquième-jour [cours; nous arrivâmes à l'Éciyptus au-beauet j'arrêtai dans le fleuve Égyptus les vaisseaux recourbés.

Là donc j'ordonnai des compagnons très-chers rester là-même auprès des vaisseaux et garder les vaisseaux ; et j'exhortai des espions à aller dans des lieux-d'observation.

Mais ceux-ci ayant cédé à la violence, ayant suivi leur inclination, ravageaient tout à fait sur-le-champ les terres très-belles des hommes égyptiens, et emmenaient leurs femmes et leurs enfants en-bas-âge et les tuaient eux-mêmes ; et bientôt un cri parvint à la ville.

Et ceux-ci entendant la clameur vinrent [sant; en-même-temps-que l'aurore paraiset toute la plaine fut remplie et de fantassins et de chevaux d'airain étincelant ; Jupiter qui aime la foudre envoya à nies compagnons la fuite honteuse; nul d'entre eux n'osa faire face à l'ennemi, car de tous côtés le malheur les enveloppait. Une foule des nôtres tombèrent sous le fer aigu ; on emmena les autres vivants pour les forcer aux travaux. Cependant Jupiter lui-même m'inspira cette pensée (que ne suis-je mort plutôt, que n'ai-je trouvé le trépas dans les champs de l'Égypte, puisque tant de maux devaient encore m'assaillir!) : je dépouillai aussitôt ma tête de mon casque superbe et mes épaules de mon bouclier; ma main laissa échapper mon javelot, et, m'avançant vers les ch vaux du roi, je pris ses genoux et les embrassai; il eut pitié de moi et me sauva ; il me fit monter sur son char et, tandis que je versais des larmes, m'emmena dans sa demeure. Les autres s'élançaient en foule contre moi avec leurs lances, avides de me tuer, car ils étaient remplis de courroux ; mais le roi et de l'éclat de l'airain ; et Jupiter qui-aime-la-foudre jeta-en mes compagnons la fuite honteuse, et aucun n'endura de rester en face des ennemis : car des maux se tenaient autour d'eux de-tous-côlés.

Là ils tuèrent à la vérité de nombreux d'entre nous avec l'airain aigu, et ils emmenèrent les autres vivants pour travailler pour eux par nécessité.

Mais Jupiter lui-même mit à moi dans l'esprit cette pensée combien j'aurais dû mourir et suivre (subir) le destin là-même en Égypte; car le malheur a accueilli (fondu sur) moi encore aussitôt je déposai de ma tête mon casque bien-fabriqué et mon bouclier de mes épaules ; et je jetai malance horsdemamain ; puis je vins à-la-rencontre des chevaux du roi, et embrassai ses genoux les ayant pris; et celui-ci me sauva et eut-pitié de moi ; et ayantfait-asseoir moi surson char il me mena en sa demeure versant-des-larmes.

Assurément tout à fait de nombreux s'élançaient-contre moi avec des lances-de-frêne, désirant me tuer;

c^^rtfsiis&taietitirrilés fortement;

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ODYSSÉE, XIV.

les écartait et craignait la colère de Jupiter hospitalier, qui voit d'un œil indigné les mauvaises actions. Je restai près de lui pendant sept années et j'amassai au milieu des Égyptiens d'immenses richesses: tous me faisaient des présents. Déjà une huitième année commençait pour moi, quand arriva un Phénicien habile à tromper, un fourbe qui avait déjà fait bien des maux aux hommes; il me persuada avec adresse, m'emmena avec lui et me conduisit en Phéuicie, où étaient ses demeures et ses biens. Je passai chez lui une année entière. Lorsque les mois et les jours furent accomplis, que l'année fut révolue et que les saisons reprirent leur cours, il me fit monter sur un vaisseau rapide pour aller en Libye et l'aider (c'était le mensonge qu'il avait inventé) à y conduire une cargaison ; mais il voulait m'y vendre et tirer de moi un prix considérable. Quoique j'eusse des soupçons, je le suivis, bien malgré moi,sur son navire. Nous voguions mais celui-là les écartait, et craignait le courroux de Jupiter qui surtout s'indigne [hospitalier, des mauvaises actions.

Alors à la vérité jerestai là-même pendant-sept-ans, et je rassemblai de grandes richesses parmi les hommes égyptiens : car tous m'en donnèrent.

Mais lorsque déjà la huitième année survenant arriva pour moi, donc alors un homme phénicien vint, sachant des choses trompeuses, fourbe, qui déjà avait fait aux hommes des maux nombreux ; qui emmena moi [(adresse), m'ayant persuadé par son esprit jusqu'à ce que nous fûmes arrivés en Phénicie, où les demeures et les biens de celui-ci se trouvaient Je restai là auprès de lui jusqu'à l'année accomplie.

Mais lorsque déjà et les mois et les jours s'accomplissaient, [veau, l'année faisant-sa-révolution de nouet que les heures furent arrivées, il plaça moi sur un vaisseau voguant-sur-la-mer pour aller en Libye, ayant médité des mensonges, afin que je conduisisse une cargaison avec lui, mais afin qu'il vendit moi là-bas et reçût un prix-de-vente immense.

Je suivis lui sur le vaisseau par nécessité, quoique soupçonnant.

au milieu de la nier, à la hauteur de la Crète, poussés par le souille impétueux du favorable Borée ; mais Jupiter méditait la perte des matelots.

a Quand nous fûmes éloignés de la Crète, et que déjà aucune terre ne nous apparaissait, mais seulement le ciel et la mer, le fils de Saturne amena une noire nuée au-dessus du profond navire, et la pier fut couverte de ténèbres. Jupiter fit gronder son tonnerre et en même temps lança la foudre sur le vaisseau qui tourbillonna, frappé par les carreaux du dieu, et se remplit de soufre ; tous les matelots furent jetés hors du navire. Semblables à des corneilles, ils étaient portés par les flots autour du noir vaisseau, et une divinité leur ravit le retour. Cependant, quoique mon cœur fût vivement affligé, Jupiter lui-môme mit entre mes mains le long mât du vaisseau à la proue azurée, afin que j'échappasse encore Si ma perte. Je le tins embrassé, et pendant neuf jours des vents funestes m'emportèrent ; quand vint la dixième nuit noire, le grand flot qui me roulait me fit Et celui-ci (le vaisseau) courait avec le vent Borée soumant-fortement, beau (bon), au-milieu de la mer au-dessus de la Crète ; mais Jupiter méditait la perte pour eux.

<c Mais lorsque déjà nous avions quitté la Crète, et que pas une autre des terres n'apparaissait, mais seulement ciel et mer, déjà alors le fils-de-Saturne plaça une nuée sombre au-dessus du vaisseau creux ; et la mer fut obscurcie par elle.

Et Jupiter à la fois tonna et lança la foudre sur le vaisseau ; et celui-ci tout-entier fut emporté-en-tournant, frappé par la foudre de Jupiter, et fut rempli de soufre ; et tous tombèrent du vaisseau.

Et ceux-ci semblables à des corneilles étaient portés-sur les flots autour du vaisseau noir ; et un dieu leur enleva le retour.

Mais Jupiter lui-même mit dans les mains à moi, quoique ayant des souffrances dans mon cœur, le mât incomparable en longueur du vaisseau à-la-proue-azurée, afin que j'évitasse encore le malheur Auquel donc étant enlacé j'étais porté par les vents funestes ; je fus porté pendant-neuf-jours, et la dixième nuit noire le grand flot me roulant [protes.

approcha moi de la terre des Thes- aborder à la terre des Thesprotes. Le roi des Thesprotcs, le liéros Phidon, me reçut sans rançon; son fils bien-aimé m'avait rencontré, accablé de froid et de lassitude, et, me soutenant de sa main, il m'avait relevé et m'avait conduit à la demeure de son père, où il me donna un manteau et une tunique pour me vêtir.

Il Là j'entendis parler d'Ulysse ; Phidon disait avoir reçu et traité ce héros, qui retournait dans sa patrie. Il me fit voir les trésors qu'avait amassés Ulysse, de l'airain, de l'or, du fer travaillé avec arL Ces richesses auraient pu nourrir une famille jusqu'à la dixième génération , tant étaient considérables les biens déposés dans le palais du roi. Il disait-qu'Ulysse était parti pour Dodone, afin d'écouter l'oracle divin descendant du chêne à la haute chevelure, et de savoir de Jupiter comment, après une si longue absence, il devait revenir chez le peuple opulent d'Ithaque, ouvertement ou en secret. Il jura devant Là le roi des Thesprotes, le héros Phidon, accueillit moi sans-rançon; car le fils chéri de lui étant survenu amena dans sa maison moi dompté par le froid et par la fatigue, m'ayant soutenu par la main, jusqu'à ce qu'il arriva aux demeures de son père; et il revêtit moi et d'un manteau et d'une tunique pour vêtements.

cc Là j'entendis-parler d'Ulysse; car celui-là disait l'avoir reçu-comme-hôte et l'avoir traité-en-anii allant dans sa terre patrie.

Et il montra à moi les richesses, toutes-celles qu'Ulysse avait rassemet de l'airain et de l'or [blées, et du fer beaucoup-travaillé.

Et elles feraient-vivre [autre un autre du moins succédant à un jusqu'à la dixième génération encore; tant d'objets-précieux se trouvaient à lui dans le palais du roi.

Et il (le roi) disait lui (Ulysse) être allé à Dodone, afin qu'il entendit le conseil (l'oracle) du dieu Jupiter de dessus le chêne à-Ia-haute-chevdure, pour savoir comment il reviendrait chez le peuple opulent d'Ithaque, ou ouvertement ou en-cachette, étant-absent déjà depuis-longtemps.

Et il jura en-face-de moi-même, faisant-des-libations dans sa maison, moi, en faisant des libations dans sa demeure, que déjà un vaisseau était lancé à la mer et des compagnons tout prêts pour reconduire ce héros dans sa chère patrie. Mais il me fit partir avant ce moment; car il se trouva qu'un vaisseau des Thesprotes faisait voile pour Dulichium féconde en froment. Il commanda qu'on prit soin de moi et qu'on me menât au roi Acaste; mais les matelots méditèrent contre moi un coupable dessein, afin que je fusse encore plongé dans l'abîme du malheur. Quand le vaisseau rapide fut bien loin de la terre, ils arrêtèrent de me réduire en servitude ; ils me dépouillèrent de mon manteau et de ma tunique , et me revêtirent d'une autre tunique et d'un méchant haillon, de ces habits tout percés que tu vois de tes yeux. Le soir ils arrivèrent aux champs de la haute Ithaque; alors ils me lièrent étroitement sur le beau navire avec un câble solide ; puis, descendant à la hâte sur le bord de la mer, ils y prirent leur repas.

un vaisseau avoir été tiré à la mer et des compagnons être prêts, qui donc conduiraient lui dans sa chère terre patrie.

Mais il renvoya moi auparavant, car il se trouva un vaisseau d'hommes thesprotes allant à Dulichium abondant-en-blé.

Alors celui-ci ordonnait de conduire moi avec-soin au roi A caste; mais une mauvaise résolution plut à l'esprit à eux au-sujet-de moi, afin que je devinsse encore toutàfait dans la souffrance du malheur.

Mais lorsque le vaisseau voguant-sur-la-mer eut navigué loin de terre, aussitôt ils tramèrent pour moi le jour de-la-servitude ; ils dépouillèrent moi et de mon manteau et de ma tunique mes vêtements, et ils jetèrent autour à (de) moi un autre mauvais haillon et une tunique, vêtements troués, que aussi toi-même tu vois devant tes yeux.

Et le-soir ils arrivèrent aux terres-cultivées d'Ithaque visible-de-loin ; là ils lièrent moi solidement sur le navire aux-bonnes-planches avec un câble bien-tourné; et eux-mêmes étant sortis du vaisseau en-hâte prirent le repas du-soir auprès du rivage de la mer.

Cependant 'es dieux eux-mêmes dénouèrent sans peine mes liens; couvrant ma tête de mon haillon, je glissai le long du gouvernail poli et j'étendis ma poitrine sur les flots; je nageai en ramant avec mes deux mains, et bientôt je fus loin d'eux et hors des dois. Je pris terre près d'un bois épais de chênes où je restai blotti; pour eux, ils couraient de tous côtés en poussant de grands gémissements; mais ils virent bien qu'il ne leur serait pas utile de pousser plus loin leurs recherches ; ils remontèrent donc sur le profond navire. Les dieux me cachèrent aisément, et, me gardant eux-mêmes, ils me conduisirent à la demeure d'un homme plein de sagesse, puisque mon destin est de vivre encore. »

Pasteur Eumée, tu répondis: « Ah! malheureux étranger, tu m'as fortement remué le cœur en me racontant toutes tes souffrances et toutes tes courses. Mais je ne crois pas que tu aies été sincère en tout, Mais les dieux eux-mêmes dénouèrent le lien à moi facilement; et ayant couvert ma tête de mon haillon, [poli ayantdescendu-le-longdu gouvernail j'approchai de la mer ma poitrine; et ensuite nageant je ramai avec mes deux mains, et bien vite je fus hors de l'eau à l'écart d'eux.

Alors étant monté sur le rivage, à l'endroit où était un taillis de bois aux-nombrellscs-lleurs, je restai-étendu m'étant blotti ; et ceux-ci allaienl-et-venaient gémissant grandement; mais il ne paraissait pas à eux être plus avantageux de chercher plus avant; [lenlj ceux-ci allèrent en arrière (retournède nouveau sur le vaisseau creux (profond) ; etles dieux eux-mêmes cachèren t moi facilement, et me conduisant ils firent-approcher moi de la ferme d'un homme sage ; [core. » car le destin est à moi de vivre enEt répondant tu dis-à lui, ô Eumée pasteur-de-porcs : « Ah! infortuné entre les hôtes certes tu as remué fortement le cœur à moi, en disant chacune-de ces choses combien donc tu as souffert et combien tu as erré.

Mais je crois ces histoires ne pas être selon l'ordre (vraies), et tu ne me persuaderas pas ce que tu m'as dit au sujet d'Ulysse ; pourquoi faut-il, à ton âge, que tu mentes si légèrement? Je sais bien moi-même ce que je dois penser du retour de mon maître ; il a été un bien grand objet de haine pour tous les dieux, puisqu'ils ne l'ont point fait périr au milieu des Troyens, ou dans les bras de ses amis, après avoir terminé la guerre. Les Grecs lui eussent élevé un tombeau, et il eût acquis à son fils une grande gloire dans l'avenir. Mais voici que les Harpyes l'ont enlevé sans honneur. Pour moi, je vis retiré auprès de mes porcs et ne vais point à la ville, à moins que-la prudente Pénélope ne m'invite à y venir, lorsqu'il lui est arrivé quelque message. Alors tous s'asseyent pour s'informer de tout, et ceux qui pleurenl la longue absence de leur maître, et ceux qui se réjouissent de dévorer impunément ses biens. Mais je n'aime plus à m'enquérir, et tu ne persuaderas pas moi ayant parlé au-sujet d'Ulysse; pourquoi faut-il toi, étant tel (à ton âge), mentir témérairement?

mais aussi moi-même je sais bien le retour de mon maître, qu'il était liai de tous les dieux tout à fait entièrement, [périr) lui parce qu'ils n'ont pas dompté (fait parmi les Troyens ou entre les mains (bras) de ses amis, après qu'il eut achevé la guerre.

Dans lequel temps les Panachéeus auraient fait un tombeau à lui, et il aurait remporté aussi pour son enfant une grande gloire dans-l'avenir.

Mais maintenant les Harpyes ont enlevé lui sans-gloire.

Mais moi je reste à-l'écart auprès des porcs, et ne vais pas à la ville, à moins que par hasard la très-sage Pénélope ne m'ordonne devenir, quand un message est venu de-quelque-part.

Mais ceux-là assis-auprès de l'étranger l'interrogent sur chaque chose, et ceux qui sont affligés au sujet de leur maître parti depuis longtemps, et ceux qui se réjouissent dévorant (de dévorer) son bien impunément.

Mais il n'est pas agréable à moi de m'enquérir et d'interroger,

à interroger, depuis que j'ai été trompé par le récit d'un Étolien, qui, après avoir tué un homme et erré en bien des contrées, arriva dans ma demeure, où je l'accueillis avec amitié. Il disait avoir vu Ulysse en Crète, chez le roi Idoménée, réparant les vaisseaux que lui avait fracassés la tempête; il affirmait qu'il serait de retour pour l'été ou pour l'automne, ramenant d'immenses trésors avec ses divins compagnons. Ne cherche pas aussi, infortuné vieillard, parce qu'une divinité t'a conduit chez moi, à me charmer ou à me consoler par tes mensonges ; ce n'est point pour cela que je te respecterai et te chérirai, mais parce que je crains Jupiter hospitalier et que j'ai pitié de toi. »

L'ingénieux Ulysse répliqua : et Certes, ta poitrine renferme un cœur bien incrédule, puisque même avec un serment je w puis t'amener à me croire. Eh bien, faisons une convention, et que les dieux qui habitent l'Olympe nous servent de témoins à tous les deux.

Si ton maitrç revient dans cette demeure, tu me donneras un manteau et une tunique pour me vêtir, et tu me feras reconduire à depuis donc qu'un homme étolien a trompé moi par son discours, lequel donc ayant tué un homme, ayant erré en pays nombreux, est venu vers mes demeures ; et moi j'accueillis-tendrement lui.

Et il disait avoir vu lui .(Ulysse)

chez les Crétois près d'Idoménée réparant ses vaisseaux, que les tempêtes avaient brisés à lui ; et il disait lui devoir venir ou pour l'été ou pour l'automne, amenant des richesses nombreuses, avec ses compagnons égaux-à-dcs-dieux.

Toi aussi, vieillard fort-affligé, puisque la divinité a amené toi à moi, et ne fais-pas-plaisir à moi en rien par des mensonges et ne me flatte en rien ; car je n'honorerai pas toi et ne l'accueillerai-pas-amicalcment à-cause-de-cela, mais ayant craint Jupiter hospitalier et ayant-pitié de toi-même. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dU-à lui : « Ah ! assurément un cœur incrédule est dans la poitrine à toi, car pas même ayant juré je n'ai amené toi à croire ni je ne persuade toi.

Mais allons maintenant faisons une convention; et qu'au-dessus de nous les dieux, qui habitent l'Olympe, soient témoins à l'un-et-à-l'autre.

Si ton maître revient dans cette demeure, ayant revêtu moi et d'un manteau Dulichium, selon le désir de mon cœur; mais si ton maltre ne revient pas comme je te le dis, ordonne à tes esclaves de me précipiter de cette roche élevée, afin qu'à l'avenir les mendiants craignent de te tromper. »

Le divin pasteur lui répondit : « Étranger, je me ferais une belle réputation de vertu parmi les hommes, et maintenant et dans l'avenir, si, après t'avoir amené dans ma demeure et t'avoir offert les présents de l'hospitalité, je te faisais périr et te ravissais une douce vie ; je pourrais d'un cœur paisible adresser mes vœux à Jupiter, fils de Saturne ! Mais voici l'heure du repas du soir ; bientôt mes bergers seront ici et nous préparerons dans cette chaumière un festin succulent. »

C'est ainsi qu'il s'entretenaient entre eux ; cependant les porcs et les pasteurs étaient de retour. Ils enfermèrent les troupeaux pour dormir dans les étables, et l'on entendit un grand bruit de porcs et d'une tunique pour vêtements dem'envoyer pour aller à Dulicliiutn, où il est cher au cœur à moi ; et si ton maître ne revient pas, comme je le dis, ayant lancé-contre moi tes serviteurs de me jeter en bas d'un grand rocher, afin que aussi un autre mendiant craigne de tromper. »

Et le divin pasteur-ùe-porcs répondant dit-à lui : « Étranger, ainsi en effet et une bonne-renommée et une réputation de vertu serait parmi les hommes en-même-temps et sur-le-champ et dans-la-suite à moi, qui, après que j'ai amené toi dans ma cabane [l'alité, et t'ai donné des présenis-d'hospi ensuite donc te tuerais et t'enlèverais ta chère vie ; certes ensuite je supplierais de-bon-cœur (avec confiance) Jupiter fils-de-Saturne.

Mais maintenant c'est l'heure du repas; [dedans puissent mes compagnons être au le plus tôt possible à moi, afin que dans ma cabane nous préparions un repas agréable." Ainsi ceux-ci disaient de telles l'un à l'autre; [choses cependant et les porcs et les hommes pasteurs-de-porcs vinrent auprès d'eux. [porcs) Ils enfermèrent donc ceux-ci (les dans les étables pour dormir ; qui rentraient sous leurs toits. Le divin pasteur dit à ses compagnons: « Amenez le plus beau de nos porcs, que je l'immole en l'honneur de cet hôte des pays lointains; nous en profilerons aussi, nous qui depuis si longtemps sommes accablés d'ennuis à cause de ces porcs aux dents blanches, tandis que d'autres dévorent impunément le fruit de nos fatigues. »

Ayant ainsi parlé il fendit du bois avec l'airain aigu; les patres amenèrent un porc fort gras âgé de cinq ans, qu'ils tinrent auprès du foyer. Le pasteur n'oublia pas les immortels, car son esprit était sage : il jeta dans le feu, comme prémices, des soies coupées sur la tête du porc aux dents blanches, et fit des vœux à tous les dieux pour que le prudent Ulysse revint dans sa demeure. Puis levant le bras il frappa la victime avec une branche de chêne qu'il avait mise de côté eu coupant le bois, et l'animal tomba sans vie. Ils l'éventrèrent et le et un bruit de porcs s'arrangeant-à-l'étable s'éleva immense.

Cependant le divin pasteur-de-porcs donnait-des-ordres à ses compagnons : « Amenez le meilleur des porcs, afin que je l'immole pour cet hôte qui-vient-de-loin ; et en outre nous-mêmes nous en profiterons, nous qui avons de la misère depuis longtemps, souffrant pour les pores-aux-dents-blanches; et d'autres dévorent le fruit de notre travail impunément. »

Ayant parlé donc ainsi il fendit du bois avec l'airain cruel; et ceux-ci amenèrent un porc fort gras de-cinq-ans ; ensuite ils placèrent celui-ci auprès du foyer; et donc le pasteur-de-porcs n'oublia pas les immortels ; car il faisait-usage d'un bon esprit; mais celui-ci offrant-les-prémices jetait dans le feu les poils de la tête du porcaux-dents-blanches, et suppliait tous les dieux que le prudent Ulysse revenir (revint) dans sa demeure.

Puis ayant élevé la main il le frappa d'un fragment de chêne, qu'il avait laissé de côté en fendant; et la vie quitta celui-ci (le porc).

Mais ceux-ci et l'éventrèrent et le firent-passer-par-la-flamme ; passèrent à la flamme; ensuite ils le dépecèrent; le pasteur, prélevant les prémices de tous les membres, enveloppa les morceaux crus dans une graisse épaisse. Il les jeta dans la flamme, après les avoir saupoudrés de farine de froment ; les pâtres découpèrent le reste, percèrent les chairs avec des broches, les firent rôtir avec soin et retirèrent le tout; puis il placèrent sur des tables tous les morceaux à la fois, et le pasteur se leva pour faire les parts, car son âme connaissait la justice. Il divisa les chairs en sept portions : il en détourna une pour les Nymphes et pour Mercure. fils de Maïa, à qui s'adressaient iies vœux, et distribua une part à chaque convive. Il offrit à Ulysse, pour lui faire honneur, le dos entier du porc aux dents blanches, et réjouit ainsi le cœur de son maître. Alors l'ingénieux Ulysse lui fil entendre ces mots: « Puisses-tu, Eumée, être chéri du puissant Jupiter comme de moi-même, toi qui honores ainsi un mendiant de tes bienfaits. » Pasteur Eumée, tu répondis. « Mange, ô mon cher hôte, et ré- et aussitôt ils dépecèrent lui : et le pasLeur- de-porcs plaçai Hes-morceaux-crus sur la graisse grasse (épaisse), prenant-les-prémices des membres de-tous-côtés.

Et il jetait les uns dans le feu, les ayant saupoudrés de poussière de farine, et donc ils coupèrent-en-morceaux les autres chairs et les percèrent autour de broches, et les firent-griller avec-soin et retirèrent le tout; et ils déposèrent les morceaux réusur des tables ; [nis et le pasteur-de-porcs se leva devant (pour) les partager ; car il savait supérieurement dans son des choses justes. [esprit Et il distribua tous ces morceaux en les divisant en-sept-parts : il déposa l'une pour les nymphes et pour Mercure, fils de Maïa, ayant adressé-des-vœux, et il distribua les autres à chacun ; et il honora Ulysse du dos long du porc aux-denls-blanches ; [tre; et il réjouissait le cœur de son maiet l'ingénieux Ulysse ayant parlé dit-à lui : [niée, a. Puisses-tu devenir cher, 6 Euà Jupiter père (auguste) ainsi comme à moi (autant qu'à moi), parce que tu honores de bonnes moi, qui suis tel. » [choses Et répondant tu dis-à lui, Eumée pasteur-de-porcs : jouis-toi de ce qui t'est offert ; les dieux donnent ou refusent selon qu'il plait à leur cœur, car il sont tout-puissants. »

Il dit, et offrit des prémices aux dieux immortels; après avoir répandu une libation de vin noir, il mit la coupe dans les mains d'Ulysse le destructeur de villes, qui se trouvait assis devant sa portion. Mésaulius, que le pasteur avait acquis seul, en l'absence de son maître, sans sa maîtresse et sans le vieux Laêrte, leur distribua le pain ; Eumée avait acheté ce serviteur à des Taphiens, de son propre argent.

Les convives étendirent la main vers les plats servis devant eux.

Quand les pasteurs eurent apaisé la faim et la soif, Mésaulius enleva le pain, et ils gagnèrent promptement leur couche, rassasiés de pain et de viandes.

Cependant survint une nuit froide et ténébreuse, et pendant tome

« Mange, homme malheureux entre les étrangers, et réjouis-toi de ces choses, telles qu'elles sont-à-ta-disposition; car un dieu donnera une chose, [autre, et en laissera-de-côté (refusera) une celle qu'il voudra en son cœur : car il peut tout. » Il dit donc et sacrifia les prémices aux dieux immortels ; et ayant offert-en-libation le vin noir, il mit la coupe dans les mains à Ulysse destructeur-de-villes ; or celui-ci était assis auprès de sa part.

Mais Mésaulius distribua le pain à eux , Mésaulius que donc le pasteur-deavait acheté lui-même seul, [porcs son maître étant-absent, sans sa maîtresse et le vieux Laërte ; et il avait donc acheté lui de Taphiens avec ses biens (de son argent).

Et ceux-ci jetaient leurs mains vers les mets préparés placés-devant eux.

Mais lorsqu'ils eurent enlevé (chassé) le désir du boire et du manger, Mésaulius enleva le pain à eux; et ceux-ci s'empressaient vers le coucher, rassasiés de pain et de viandes.

Et donc une nuit mauvaise obscure-et-sans-lune survint, cette nuit Jupiter fit tomber la pluie, tandis que le violent et humide Zéphyre souillait sans relâche, Ulysse prit la parole, afin d'éprouver le pasteur et de voir s'il lui donnerait son manteau ou inviterait ses compagnons à lui en donner un ; car Eumée avait pris grand soin de lui : « Écoute maintenant, Eumée, et vous tous ses compagnons ; je vais parler en me glorifiant, car le vin fait naître la folie; il anime le sage à chanter, il l'invite à sourire avec grâce et à danser, il lui fait dire des paroles qu'il aurait mieux valu taire. Mais, puisque j'ai ouvert la bouche, je ne garderai point le silence. Ah! que ne suis-je encore aussi jeune et aussi fort que jadis, quand nous dressâmes une embuscade sous les remparts de Troie! Ulysse et Ménélas, fils d'Atrée, étaient à la tête, et moi j'étais le troisième chef avec eux, car ils l'avaient et Jupiter donc fit-pleuvoir toute-la-nuit; et le Zéphyrus qui-amène-l'eau toujours souffla grand (avec force).

Mais Ulysse parla-au-milieu d'eux, éprouvant le pasteur-de-porcs, pour voir si de-quelque-façon ayant dépouillé son manteau il le donnerait à lui, eu engagerait [donner le sien,.

quelque autre de ses compagnons à puisqu'il prenait-souci de lui beaucoup : cc Écoute maintenant, Eumée, et vous tous autres compagnons; m'étant vanté je dirai une parole : carie vin qui-donne-la-folie m'y invite, le ri?t qui pousse à clianler un homme quoique fort sensé, et aussi excite à rire mollement et aussi à danser, et fait-sortir quelque parole, qui non-dite eût été meilleure.

Mais puisque donc j'ai fait-entendre-ma-voix une première fois, je ne cacherai pas ce que j'ai à dire-.

Si seulement j'étais-jeune et si la force était ferme à moi ainsi, comme lorsque l'ayant disposée nous conduisions une embuscade sous Troie : mais et Ulysse et Ménélas fils-d'Atiée étaient-à-la-tête, et moi troisième je commandais avec ceux-ci ; car eux-mêmes m'y invitaient.

ordonné ainsi. Quand nous fûmes arrivés auprès de la ville et de la haute muraille, nous nous étendîmes autour de la citadelle, dans des halliers épais, tapis sous nos armes au milieu de roseaux et de marais. Borée fondit sur nous et nous amena une nuit triste et glaciale; une neige épaisse et froide formait une sorte de givre, et la glace s'amassait autour de nos boucliers. Tous les autres avaient des manteaux et des tuniques et dormaient paisiblement; leurs boucliers leur couvraient les épaules. Pour moi, en partant, j'avais laissé sottement mon manteau à mes compagnons, ne pensant pas que j'aurais froid, et j'étais venu seulement avec mon bouclier et mon baudrier étincelant. C'était la troisième partie de la nuit, et les astres déclinaient vers leur couchant ; je poussai du coude Ulysse qui était auprès de moi et lui adressai la parole; il prêta l'oreille avec empressement ; c Noble fils de Laërte, industrieux Ulysse, je ne resterai plus fi au nombre des vivants; mais le froid me dompte, car je n'ai Mais lorsque donc nous fûmes arriauprès de la ville vés et de la haute muraille, nous restions étendus autour de la citadelle parmi des broussailles serrées dans des roseaux et un marais nous étant bloitis sous nos armes.

Et donc une nuit mauvaise, glaciale, survint, Borée étant tombé sur nous; et par-dessus de la neige se produisait comme du givre, froide, et la glace s'amassait-autour des boucliers.

Là tous les autres avaient des manteaux et des tuniques, et dormaient paisibles, enveloppés aux épaules par leurs boucliers ; mais moi étant parti [compagnons j'avais laissé mon manteau à mes sottement, puisque je ne croyais pas devoir avoir-froid du tout; mais j'avais suivi ayant mon bouclier seul et mon baudrier brillant.

Mais lorsque déjà ce fut au tiers de la nuit, et que les astres eurent passé, aussi alors moi j'adressai-la-parole à Ulysse qui était près de moi, l'ayant piqué (poussé) du coude ; et celui-ci donc m'écouta aussitôt : « Noble fils-de-Laërte, a industrieux Ulysse, a je ne serai plus parmi les vivants, < pas de manteau ; une divinité m'a trompé et m'a fait partir. avec * ma tunique seule; maintenant je ne puis plus échapper. » « Je dis, et voici le dessein qu'il forma dans son cœur; car il ctait habile et pour le conseil et pour le combat. Il me dit ces mots à voix basse : « Tais-toi - maintenant, de peur que quelque autre des Acliéens « ne t'entende. Il « Puis, appuyant sa tête sur son coude: « Écoutez, amis; un « songe divin m'est venu pendant mon sommeil. Nous sommes bien a loin de nos vaisseaux ; que l'un de vous aille dire au fils d'Alrée, a Agamemnon, pasteur des peuples, d'envoyer des vaisseaux un plus n grand nombre de guerriers. »

« Il dit; Thoas, fils d'Andrémon, se leva aussitôt, quitta sa tunique

« mais le froid dompte moi ; « car je n'ai pas de manteau; « une divinité a trompé moi a pour aller avec-une-tunique-seule ; Cl et maintenant « un moyen-d'échapper n'est plus. »

a Je dis ainsi ; et celui-ci ensuite eut dans son cœur cette pensée (ce projet), tel (si habile) il était pour délibérer et pour combattre ; et ayant parlé à petite voix (à voix basse) il dit à moi ce discours : a Tais-toi maintenant, [Achécns a: de peur que quelque autre des « n'entende toi.

et Il dit et tint sa tête sur son coude et dit ce discours a Écoutez, amis, « un songe divin est venu à moi « pendant-le-sommeil.

a En effet nous sommes venus « fort loin des vaisseaux ; « mais que quelqu'un se trouve « pour aller dire « à Agamemnon fils-d'Atrée, « pasteur de peuples « s'il voulait engager <̃ de plus nombreux a. à venir d'auprès des vaisseaux. »

a 11 dit ainsi ; et ensuite Thoas, fils d'Andrémon, se leva promptement, et déposa son manteau de-pourpre, de pourpre et se mit à courir vers les vaisseaux; pour moi, je me couchai avec plaisir dans son vêtement, et l'aurore au trône d'or parut.

« Ah ! que ne suis-je encore aussi jeune et aussi fort ! sans doute dans cette étable quelqu'un des pasteurs me donnerait un manteau, à la fois par amitié et par respect pour un homme vaillant; mais maintenant ils me méprisent, parce que mon corps est couvert de misérables vêtements. »

Pasteur Eumée, tu lui répondis : Il Vieillard, le récit que tu viens de faire est ingénieux, et tu n'as pas encore prononcé de parole ina-tile ; aussi tu ne manqueras en ce moment ni de vêtements ni d'aucune autre chose, mais tu recevras tout ce qui est dû au malheureux qui s'est présenté en suppliant. Dès l'aurore tu reprendras tes naillons : car nous n'avons pas ici beaucoup de manteaux ni de tuniques de rechange; chaque homme n'en possède qu'une. Mais quand le fils chéri d'Ulysse sera revenu, il te donnera un manteau et et se-mit-en-marche pour courir vers les vaisseaux ; et moi je m'étendis avec-plaisir dans le vêtement de celui-là ; et l'Aurore au-trône-d'or brilla.

« Si seulement maintenant j'étais-jeune ainsi, et si la force était ferme à moi ainsi ; quelqu'un des pasteurs-de-porcs me donnerait un manteau dans l'étable, à-la-fois par amitié et par respect d'un homme brave; mais maintenant ils dédaignent moi ayant sur mon corps de mauvais vêtements. »

Et répondant tu dis-à lui, Eumée pasteur-de-porcs : « 0 vieillard, le récit que tu as raconté est irréprochable pour toi, et tu n'as pas dit encore quelque parole inutile contre la convenance; [maintenant c'est-pourquoi tu ne manqueras ni de vêtement ni de quelque autre des choses, desquelles il convient le suppliant malheureux qui s'est présenté ne pas manquer; mais dès-l'aurore du moins tu secoueras tes haillons.

Car des manteaux nombreux et des tuniques de-rechange ne sont pas ici pour se vêtir ; mais il y en a une seule pour chaque homme.

Puis quand le fils chéri d'Ulysse sera arrivé, une tunique pour te vêtir et te fera conduire où ton cœur t'invite à te rendre. »

A ces mots il se leva; il prépara un lit pour Ulysse près du feu, et étendit des peaux de brebis et de chèvres. Le héros s'y reposa ; Eumée jeta sur lui un manteau grand et épais dont il se revêtait quand survenait un temps rigoureux.

Ainsi Ulysse goûta le sommeil, et les jeunes pasteurs reposèrent auprès de lui; Eumée ne voulut pas dormir à côté d'eux, loin de ses porcs, mais il sortit et prit ses armes; Ulysse se réjouit de ce qu'il avait soin de ses biens en son absence. D'abord Eumée jeta son glaive acéré autour de ses robustes épaules, et revôlit un manteau Épais, impénétrable au vent; il prit la peau velue d'une grande chèvre lui-même il donnera à toi et un manteau et une tunique pour vêtements, et te fera-conduire dans les lieux où le cœur et l'esprit invitent toi à te rendre. »

Ayant dit ainsi il se leva ; et il mit donc un lit à lui auprès du feu, et jeta-dessus des peaux et de brebis et de chèvres.

Ulysse se coucha là; et il (Eumée) jeta sur lui un manteau épais et grand, qui était-auprès de lui de-rechange pour se vêtir, iorsque quelque temps effroyable s'élevait.

Ainsi Ulysse se coucha là, et les hommes jeunes setoucneient auprès de lui; et un lit là-même pour se coucher à l'écart des porcs ne plut pas au pasteur-de-porcs, mais celui-ci donc allant dehors s'armait; et Ulysse se réjouit, [biens à lui.

parce que donc il prenait-soin des lui-même étant loin.

D'abord il jeta-autour de ses épaules robustes une épée acérée, et se revêtit d'un manteau écartant-les-vents, fort épais, et prit une peau de chèvre bien-nourrie, grande; sauvage ; puis il saisit une houlette aiguê pour se défendre contre les chiens et contre les hommes. Ensuite il alla se coucher à l'endroit où les porcs aux dents blanches reposaient sous une roche creuse, à l'abri de Borée.

et il prit une boulette aiguë, servant-à-écarter les chiens et les hommes.

Et il se-mit-en-marche pour a!ler devant se coucher à l'endroit où les porcs aux-dents-blanches dormaient sous une roche creuse, à i'abri de Borée.

NOTES SUR LE QUATORZIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Page 66 : 1. KEÛ;f¡Y°'J't¡;;ç. Ce mot s'emploie proprement en parlant du cri des oiseaux ; mais Homère s'en sert pour les chiens et même pour les porcs.

2. Kep8o<r0v^. Pline, Histoire naturelle, VIII, XII, dit, eu parlant des chiens : Impelus eorum et sævitia mitigatur ab homine considenle humi. Simili modo canes ipsi tuli sunt ab impetu aliorum canum.

3. Et Ttou ÈTt, etc. Voy. chant IV, vers 633.

4. KXtaCyjv. K),LCJt't¡ se dit, comme casa en latin, des habitations de bergers, de paysans, etc. Virgile, Églogues, II, 26 : O tanlum libeat meciiin tihi sordiclj rura Alque humi les hobitarr casas 1 Page 68 : 1. Ilpàç "(o:p àtbç. 7ruwXot te. Dugas-Montbel : « Rien de plus touchant et de plus naïf que cette réception d'Ulysse chez le pasteur Eumée. Ce sont les mœurs héroïques dans toute leur simplicité. J'ai déjà fait remarquer combien l'hospitalité était une vertu nécessaire à une époque où le voyageur ne trouvait d'autre asile que celui qui lui était offert par compassion. On conçoit aussi qu'une idée religieuse devait se rattacher à cette belle coutume. Ce que dit ici Eumée rappelle ces paroles du psalmiste : « Le Seigneur garde les étrangers. »

Page 70: 1. "AvaxTeç véoi. Les uns entendent : De jeunes maîtres (dont le caractère est plus emporté que celui des vieillards) ; les autres : De nouveaux maîtres (dont on ne connaît pas encore assez bien le caractère). Dans le premier cas, Eumée ferait allusion à Télémaque; dans le second, aux prétendants. Mais il ne saurait se résigner à les appeler ses maîtres ; aussi préférons-nous le premier sens.

Page 72 : 1. XOLPEOE (sous-ent. vpia.), des chairs de jeunes porcs.

Eu effet, bliunée n'oserait pas faire main basse sur un des porcs gras que les prétendants réservaient pour leurs festins.

Page 74 : 1. Ov TIVI tôacn) àvSpwv rjpwwv, etc. On reconnaît bien dans ces vers l'exagération naturelle à un vieux serviteur qui cherche à faire valoir son maître. En effet, les richesses d Ulysse, roi d'une petite et pauvre île, ne pouvaient pas sérieusement se comparer à l'opulence des rois de Sparte, de Mycènes, etc.

2. EEÏVOI a ici le sens de mercenaires, comme alienus dans ce vers de Virgile (Kglogues, III, 5) :

-- -

Page 82 : 1. 'Ey0pà? yap (iot, etc. Achille dit de même, Iliade , chant IX, vers 312 :

Page 84 : 1. 'A, Arcésius, aïeul d'Ulysse.

2. Red (loi 'tou't' ÀY6PEV(7OV, etc. Voy. chant 1, vers 170-174.

Page 88 : 1. 'AU' ëjjwrviç xcx.Àci¡LllV, etc. Cette phrase est elliptique comme le sont beaucoup de proverbes. On disait aussi, plus brièvement encore : ^7RO 't'ijç XAXÀJIYIÇ rèv CZÂYYV.

Page 90: t. "AÀÀoç yàp.:.. EP.,Ot;. De même Horace, Épîtres, II, JI, 58 : Quot capitum vivunt, totidem studiorum Millia.

Page 92: 1. XaXE7rrri 5' SY)[AOU ;pr,(juç. Nous entendons avec Bothe : La crainte d'une mauvaise renommée auprès du peuple me retenait, m'empêchait de refuser. D'autres expliquent : La voix impérieuse du peuple ne me permettait pas de refuser.

Page 98 : 1. 'AXÀ' OTE Sri, etc. Voy. chant VII, vers 261.

2. 'An' OTE Svj pjvéç TE, etc. Dugas Montbel : « On peut observer qu'Ulysse emploie ici deux vers pour exprimer l'espace de temps qui comprend une année seulement, tandis que, plus haut, en parlant des sept ans qu'il passa chez les Égyptiens, il dit seulement en un demi-vers :

C'est qu'ici il veut faire sentir, par une sorte d'emphase dans les termes, combien cette année passée auprès du Phénicien lui parut longue. Racine emploie les mêmes artifices de langage quand OEnone dit à Phèdre : Les ombres par IROÎS fois ont obscurci les cieux Depuis que le sommeil n'est entré dans vos Jeux; Et le jour a trois fois chasse la nuit obscure Depuis que votre corps langaitsans nourriture.

Page 100 : 1. AÀÀ' ote S y} Kp^v jiiv, etc. Pour ce vers et les suivants, voy. chant XII, vers 403-406 et 415-419.

2. rcxt'-l , 0 £ <jTtpwTûv. Pline, Histoire naturelle, IV, i : Epiros in universum appellata Acrocerauniis incipit montibus. In ea primi Chaones, a quibus Chaonia ; dein Thesproti, Dryopes, etc.

Page 102: 1. 'E; Au)8ajvir)v« Les prêtres de Jupiter, à Dodone, tiraient leurs oracles tantôt du bruit que faisait le chêne sacré, tantôt du son de bassins d'airain suspendus à ses rameaux et agités par le vent.

Page 106 : 1. 5/revàxovTeç, gémissant (de ce que leur prisonnier leur avait échappé).

Page 108 : 1. MouJaôiw;, vainement, sans profit. En effet, Eumée est si peu disposé à croire aux nouvelles qu'on lui donne du retour d'Ulysse, que les mensonges de son hôte resteront sans profit, ne seront pas récompensés comme ils le seraient par un homme crédule.

- 2. 'Hè çfttov, etc. Voy. chant I, vers 238-241.

Page 112: 1. Seïv', oûxw yécp, etc. Toute cette phrase est iro nique.

Page 114: 1. EyjÇfl ôpvÓc;, fiv Xîrce xEÍwv. Dugas-Monlbel : « Denys d'Halicarnasse, après avoir cité ce vers et les suivants, ajoute ces mots : a Encore de mon temps j'ai vu les mêmes rites « pratiqués par les Romains; ce qui suffit pour me convaincre que « ce ne sont point les barbares, mais des Grecs rassemblés ici de < plusieurs endroits, qui ont été les premiers fondateurs de Rome. »

Page 118 : 1. Taçt'wv. Les habitants de Taphos étaient renommés par leurs actes de piraterie; ils enlevaient, sur les côtes où ils débarquaient, des hommes, des femmes et des enfants, qu'ils allaient vendre dans d'autres contrées.

2. Ot 6' èir' ôveia0', etc. Voy. chant I, vers 149 et 150.

Page 122 : 1. 'A\V OTE ôvj, etc. Voy. chant XII, vers 312.

Page 126: 1. Tfj) OU'r' iaSrjxoç, etc. Voy. chant VI, vers 192 et 193, ARGUMENT ANALYTIQUE DU QUINZIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Minerve se rend à Sparte et engage Télémaque à presser son retour (142). Le jour venu, il prend congé de Ménélas, qui lui offre de riches présents ; Hélène y joint un voile magnifique (43-142). Au moment où Télémaque et Pisistrate sortent du palais, Jupiter envoie un présage qui est expliqué par Hélène (143-181). Télémaque quiLtc Pisistrate à Pylos, près du rivage, et presse ses compagnons (182-219).

Tandis qu'il sacrifie à Minerve, un fugitif, le devin Théoclymène, vient le supplier de le prendre sur son vaisseau ; Télémaque y consent etarrive à Ithaque (220-300). Cependant Ulysse annonce à Eumée son intention de se rendre à la ville; le pasteur l'en détourne et l'engage à attendre que Télémaque soit revenu (301-339). Ulysse interroge Eumée sur Laërte, puis il demande le récit des aventures du pasteur ; Eumée satisfait sa curiosité (340-492). Télémaque débarque, ordonne à ses compagnons de conduire le vaisseau à la ville, et envoie Théoclymène chez Eurymaque (493-524). Le devin interprète un nouveau présage offert par les dieux (525-538). Les matelots gagnent la ville; Télémaque se rend chez Eumée (539-557).

Cependant Minerve se rendit dans la vaste Lacédémone, pour faire songer au retour le noble fils du magnanime Ulysse et le presser de partir. Elle trouva Télémaque et l'illustre fils de Nestor dormant dans le vestibule du glorieux Ménélas : le fils de Nestor était plongé dans un profond sommeil ; quant à Télémaque, il ne goûtait point un doux repos, mais au milieu de la nuit divine il éveillait en son cœur la pensée de son père. Minerve aux yeux bleus s'approcha de lui et lui dit : « Télémaque, tu as tort d'errer longtemps loin de ta demeure, aban- à donnant tes richesses et laissant dans ton palais des hommes j d'une telle insolence, si tu ne veux pas qu'ils se partagent et dévorent 1 HOMÈRE.

L'ODYSSÉE.

CHANT XV.

Cependant Pallas Minerve était partie vers la vaste Lacédémone, devant faire-songer au retour le fils glorieux du magnanime Ulysse et devant l'exciter à revenir.

Et elle trouva Télémaque et le fils brillant de Nestor dormant-tous- deux dans le portique du glorieux Ménélas: assurément le fils-de-Nestor dompté par un doux sommeil; mais un agréable sommeil ne possédait pas Télémaque, mais il éveillait en son cœur pendant la nuit divine les soucis au sujet de son père.

Et Minerve aux-yeux-bleus se tenant auprès de lui lui dit : « Télémaque, [voyager encore; tu n'erres plus bien (tu aurais tort de loin de tes demeures, ayant laissé et tes biens et des hommes si insolents dans tes demeures; [à toi, prends garde qu'ils ne mangent tout tous tes biens, tandis que tu auras fait un voyage inutile. Prie sans retard le vaillant Ménélas de te laisser partir, afin que tu trouves encore dans ton palais ta vertueuse mère. Déjà son père et ses frères l'engagent à épouser Eurymaque, qui surpasse les autres prétendants par la magnificence de ses présents d'hymen ; crains que malgré toi on n'emporte de ton palais quelque trésor. Tu sais comment est fait le cœur de la femme : elle veut enrichir la maison de celui qui est devenu son époux ; elle oublie ses premiers enfants, le mari de ses jeunes ans, qui n'est plus, elle ne s'inquiète plus d'eux. Va, et confie toi-même tout ce que tu possèdes à celle de tes servantes qui te paraît la plus fidèle, jusqu'à ce que les dieux t'aient montré une noble épouse. Je te donnerai encore un autre conseil ; grave-le dans ton cœur. Les premiers d'entre les prétendants te dressent une embuscade dans le détroit qui sépare Ithaque de l'âpre Samos ; ils veulent s'étant partagé tes biens, et que toi tu ne sois allé en un voyage inutile.

Mais engage au plus vite Ménélas brave au cri de guerre à te congédier, afin que tu trouves encore à la maison ta mère irréprochable.

Car déjà et son père et ses frères l'exhortent à épouser Eurymaque; car celui-ci par les présents surpasse tous les prétendants et a augmenté-grandement les dons-d'hymen ; prends garde que quelque richesse ne soit emportée de tes demeures malgré toi.

Car tu sais quel cœur est dans la poitrine d'une femme : elle veut agrandir la maison de celui qui l'épouse, et ne se souvient plus de ses enfants précédents et de son cher jeune-époux qui est mort, et ne s'informe plus de lui.

Mais toi étant allé toi-même confie chaque chose ( tes richesses ) à celle des servantes qui paraît à toi être la meilleure, [à toi jusqu'à ce que les dieux aient montré une glorieuse épouse.

Mais je dirai à toi une autre parole; et toi dépose-la dans ton cœur.

Les principaux des prétendants tendent-des-embûches à toi avec-soin dans le détroit et d'Ithaque et de Samos rocailleuse, te faire périr avant que tu rentres sur le sol de ta patrie. Mais je ne crois pas qu'ils y réussissent ; la terre auparavant recouvrira plus d'un de ces prétendants qui dévorent ton héritage. Éloigne donc des Iles ton solide navire et vogue pendant la nuit : celui des immortels qui te protège et veille sur toi t'enverra un vent favorable. Dès que tu auras touché le rivage d'Ithaque, dirige vers la ville ton vaisseau et tous tes compagnons ; va toi-même aussitôt trouver le pasteur qui garde tes porcs et qui est rempli pour toi de bienveillance. Tu passeras la nuit sous son toit, et tu l'enverras à la ville pour annoncer à la sage Pénélope que tu es revenu sain et sauf et que tu arrives j de Pylos. » 1 A ces mots, elle remonte vers les sommets de l'Olympe. Télémaque réveille le fils de Nestor de son doux sommeil en le poussant du pied, et lui adresse ces paroles : désirant te tuer, avant que tu sois arrivé à ta terre patrie. [voii arriver, Mais je ne pense pas ces choses deauparavant même la terre possédera (couvrira) quelqu'un des hommes prétendants, qui dévorent à toi ton vivre (ton bien).

Mais songe à tenir-à-distance loin des îles ton vaisseau bien-fabriqué, et à naviguer avec (pendant) la nuit; et celui des immortels qui et garde et protège toi enverra à toi un vent-favorable par derrière.

Mais dès que d'abord (aussitôt que) tu seras arrivé au rivage d'Ithaque, songe à envoyer le vaisseau et tous tes compagnons à la ville ; mais toi-même tout-d'abord à aller-trouver le porcher, qui est à toi gardien des porcs, et sait des choses douces (est bienégalement. [veillant) pour toi Et dors la nuit là; et envoie celui-ci à la ville devant dire un message à la très-prudente Pénélope, savoir que tu es sain-et-sauf à elle et que tu es arrivé de Pyles. »

Celle-ci donc ayant dit ainsi s'en aUa vers le haut Olympe.

Mais celui-ci (Télémaque) éveilla le fils-de-Nestor de son doux sommeil, l'ayant remué en-ie-touchant du pied, et dit-à lui ce discours :

« Éveille-toi, Pisistrate fils de Nestor, et attelle au char des coursiers au solide sabot, afin que nous nous mettions en route. »

Pisistrate, fils de Nestor, lui répondit : « Télémaque, si pressés que nous soyons de partir, nous ne pouvons voyager à travers la sombre nuit ; mais bientôt paraîtra l'aurore. Reste jusqu'à ce que le héros fils d'Atrée, le belliqueux Ménélas, apporte ses présents, les dépose sur ton char et te congédie avec de douces paroles : car l'étranger se souvient chaque jour de l'homme hospitalier qui lui a témoigné de l'amitié. »

Il dit, et aussitôt parut l'Aurore au trône d'or. Le vaillant Ménélas s'avança vers eux ; il avait quitté la couche où il reposait près d'Hélène à la belle chevelure. Dès que le héros, fils chéri d'Ulysse, l'aperçut, il se hâta de jeter sur son corps une brillante tunique et couvrit a k veille-toi, Pisistrate fils-de-Nestor, attelle sous le char (au char) les y amenant les chevaux au-sabot-non-fendu, afin que nous fassions route. »

Et Pisistrate fils-de-Nestor dit à lui à-son-tour en-réponse : « Télémaque, il n'est pas possible nous pousser le char à travers la nuit sombre quoique pressés de notre route; mais bientôt l'aurore sera (paraîtra).

Mais reste, jusqu'à ce que les apportant le héros fils-d'Atrée, Ménélas célèbre-par-la-lance, place des présents déposés-sur-le-char, [les et nous ayant adressé de douces paronous congédie.

Car l'étranger se souvient tous les jours de l'homme hospitalier qui lui a montré de l'amitié. »

Il dit ainsi ; et aussitôt vint l'Aurore au-trône-d'or.

Et Ménélas brave pour le cri de guerre vint auprès à eux (près d'eux), s'étant levé de sa couche, [lure.

d'auprès d'Hélène à-la-belle-cheveDès que donc le fils chéri d'Ulysse eut aperçu lui, se hâtant donc il revêtit autour de son corps une tunique resplendissante et le héros jeta un grand manteau d'un manteau ses robustes épaules ; puis il sortit, et s'approchant de Ménélas, le fils bien-aimé du divin Ulysse fit entendre ces mots : « Ménélas fils d'Atrée, enfant de Jupiter, chef des peuples, laissemoi retourner sans retard dans ma patrie; car déjà mon cœur désire revoir mon palais. a Le vaillant Ménélas lui répondit : « Télémaque, je ne te retiendrai pas longtemps ici, puisque tu désires partir ; je blâme l'hôte qui exagère l'amitié ou la froideur; la modération est préférable en tout. On agit également mal en pressant l'étranger qui ne veut pas partir et en rete- j nant celui qui a hâte de s'éloigner Il faut traiter son hôte avec ami- 1 tié tant qu'il reste, et le laisser s'en aller lorsqu'il le désire. Demeure I cependant jusqu'à ce que j'apporte des présents, que je les dépose fl sur ton char et que tu les voies de tes yeux; je vais dire aux femmes ̃ de préparer dans le palais un repas convenable avec les provisions qui 1 sur ses épaules robustes; et Télémaque, fils chéri du divin Ulysse alla dehors (sortit), et se-tenant-auprès lui dit : « Ménélas fils-d'Atrée [pies nourrisson-de-Jupiter, chef de peurenvoie-moi déjà maintenant dans ma chère terre patrie ; car déjà le cœur désire à moi d'aller dans ma demeure. «

Et Ménélas brave pour le cri de guerre répondit à lui ensuite : « Télémaque, moi-du-moinsje ne retiendrai pas ici un long temps toi désirant le retour : et je m'indigne aussi [hôte, contre un autre homme recevant-un qui d'une-part aime sans-mesure, d'autre-part hait sans-mesure; mais toutes choses équitables sont meilleures.

Celui qui presse un hôte ne voulant pas s'en retourner et celui qui relient un hôle empressé de partir, sont assurément un fléau égal.

Il faut traiter-amicalement l'hôte présent, et congédier l'hôte voulant partir.

Mais reste, jusqu'à ce que les apporje place de beaux présents [tant déposés-sur-le-char, et que tu les voies de tes yeux ; et jusqu'à ce que j'aie dit aux femmes de préparer un repas dans le palais abondamment des mets qui sont au dedans; s'y trouvent : il est beau et utile à la fois de se nourrir avant d'entreprendre un voyage sur la terre immense. Si tu veux le diriger vers la Grèce et vers Argos, je t'accompagnerai, je ferai atteler des coursiers, je te conduirai dans les cités ; et personne ne nous laissera partir sans nous donner quelque présent, soit un beau trépied d'airain ou un bassin, soit un attelage de mules ou une coupe d'or. »

Le sage Télémaque répliqua : « Ménélas fils d'Atrée, enfant de Jupiter, je veux dès aujourd'hui retourner dans nos domaines ; car en partant je n'ai laissé personne pour garder mes biens, et je crains j que je ne périsse en cherchant mon divin père, ou que quelque joyau précieux ne disparaisse de mon palais..

c'est l'une et l'autre chose (à la fois), et gloire et éclat pour celui qui reçoit et utilité pour celui qui est reçu, les hôtes ayant bien dîné

s'en aller sur la terre longue sans-limites; mais si tu veux prendre-ta-direction à travers la Grèce et le milieu d'Argos, afin que moi-même je suive toi, et que j'attelle à toi des chevaux, et te conduise dans les cités des hommes; et personne ne renverra nous ainsi, mais chacun nous donnera un objet au moins pour emporter, soit quelqu'un des trépieds au-bel-airain ou des bassins, ou deux mulets, on une coupe d'-or. »

Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en-réponse : « llénélas fils-d'Atrée nourrisson-de-Jupiter, chef de peuples, je veux déjà m'en retourner vers nos possessions ; car en m'en allant je n'ai pas laissé de gardien derrière moi sur mes biens; je crains que cherchant mon père égal-à-un-dieu moi-même je ne périsse, ou que quelque bon objet-de-prix ne se perde pour moi étant enlevé du palais. » Dès que le vaillant Ménélaseut entendu ces mots, il ordonna à son épouse et aux servantes de préparer dans le palais un repas convenable avecles provisions qui s'y trouvaient. Étéonée, fils de Boéthès, qui venait de se lever de sa couche, s'avança vers lui, car il n'habitait pas loin du palais ; le vaillant Ménélas lui ordonna d'allumer le feu et de faire rôtir les viandes ; Étéonée s'empressa d'obéir. Le roi lui-même descen dit dans son appartement parfumé; il n'était pas seul, mais Hélène et Mégapenthès l'accompagnaient. Quand ils furent arrivés à l'endroit où étaient les objets de prix, Ménélas choisit une grande coupe et ordonna à son fils Mégapentliès de prendre un cratère d'argent ; Hélène s'approcha des coffres où étaient les voiles superbes qu'elle avait raits elle-même. Cette femme divine emporta le voile le plus riche de Mais après que Ménélas bon pour le cri de guerre eut entendu ceci, aussitôt donc il ordonna à son épouse et à ses servantes de préparer un repas dans le palais abondamment des mets qui étaient au dedans.

Mais Étéonée fils-de-Boéthée vint auprès à lui (près de lui), s'étant levé de sa couche, car il habitait non loin de lui ; Étéonée à qui MénélaS brave pour le cri de guerre ordonna d'allumer du feu et de faire-rôtir des viandes ; et celui-ci donc ayant entendu ne désobéit pas.

Et Ménélas lui-même descendit dans une chambre parfumée, non pas seul, mais avec lui alirt Hélène et Mcgapenthès.

Mais lorsque donc ils furent arrivés à l'endroit où les objets-précieux étaient déposés à lui , le fils-d'Atrée ensuite prit une coupe double, et ordonna à son fils Mégapenthùs d'emporter un cratère d'-argent : mais Hélène se tint-auprès des coffres , où étaient à elle des voiles brodés-de-tou te-mani ère, qu'elle avait travaillés elle-même.

Desquels ayant élevé (pris) un Hélène, divine entre les femmes, l'emporta, savoir celui qui était leplus beau par les broderies broderies et le plus grand, qui brillait comme une étoile et se trouvait au-dessous des autres. Ils s'avancèrent ensuite dans le palais jusqu'à ce qu'ils furent auprès de Télémaque, et le blond Ménélas lui dit : « Télémaque, puisse l'époux de Junon, Jupiter à la foudre retentissante, accomplir ton retour selon les désirs de ton cœur! Je te donnerai le plus beau et le plus précieux de tous les joyaux qui sont dans ma demeure. Je te donnerai un cratère artistement travaillé ; il est tout entier en argent, et les bords sont couronnés d'or ; c'est l'ouvrage de Vulcain ; le héros Phédime, roi des Sidoniens, me le donna quand sa maison me reçut, du temps que je revenais ici ; à mon tour je veux t'en faire présent. a En achevant ces mots, le héros fils d'Atrée mit la grande coupe dans les mains de Télémaque, et le robuste Mégapenthès déposa devant lui le brillant cratère d'argent qu'il avait apporté. Puis la belle et le plus grand, et qui brillait comme un astre; et il se trouvait le dernier (au-dessous) des autres Et ils se-mirent-en-marche pour aller plus avant à travers le palais, l que; jusqu'à ce qu'ils arrivèrent à Télémaet le blond Ménélas dit-à lui : « Télémaque, assurément puisse Jupiter, époux très-retentissant de Junon, accomplir à toi le retour ainsi, comme tu le désires en ton esprit.

Et de tous les présents, tous-ceux-qui étant des joyaux reposent (sont) dans ma maison, je te donnerai celui qui est le plus beau et le plus précieux.

Je donnerai à toi un cratère travaillé; or il est tout d' -argent, et les lèvres (les bords) sont formées (formés) d'or.

Et c'est l'ouvrage de Vulcain ; et le héros Phédime, roi des Sidoniens, donna lui (le cratère) à moi, [moi quand sa demeure enveloppa (reçut) arrivé-en-revenant là; et je veux donner cet ouvrage à toi. »

Ayant dit ainsi le héros fils-d'Atrée mit dans ses mains

la coupe double; et donc le robuste Mégapenthès apportant le cratère brillant, d'-argent, le déposa devant lui; Hélène s'avança, tenant le voile entre ses mains, et fit entendre ces paroles : « Moi aussi, cher entant, je te donne ce présent comme un souvenir des mains d'Hélène, afin qu'au moment d'un hymen souhaité tu le fasses porter à ton épouse; jusque-là, qu'il reste dans ton palais, près de ta mère chérie. Puisses-tll rentrer plein de joie dans ta superbe demeure, dans la terre de ta patrie ! »

Elle dit et lui remet le voile, qu'il reçoit avec bonheur. Le héros Pisistrate prit tous ces présents, les déposa sur le char et les admira çn son cœur. Le blond Ménélas les conduisit ensuite vers le palais, et ils prirent place sur des pliants et sur des sièges. Une servante vint répandre l'eau d'une belle aiguière d'or sur un bassin d'argent pour faire les ablutions ; puis elle plaça devant eux une table polie. L'intendante vénérable apporta le pain et le déposa sur la table avec des et Hélène aux-belles-joues se-tint-auprès de lui, ayant le voile dans ses mains, et dit une parole et prononça ces mots : « Aussi moi , cher enfant, je donne à toi ce présent, souvenir des mains d'Hélène, pour ton épouse pour le porter au moment d'un hymen bien-désiré; mais jusque-là qu'il soit déposé dans le palais auprès de ta mère chérie ; et toi te réjouissant puisses-tu arriver à moi dans ta demeure bien-bâtie et dans ta terre patrie. »

Ayant dit ainsi elle lui mit le voile dans les mains; et celui-ci le reçut se réjouissant.

Et le héros Pisistrate déposa ces objets dans le panier adapté au char les ayant reçus, et il admira tout dans son cœur.

Mais Ménéias blond de tête conduisit ceux-ci vers le palais; et ils s'assirent donc ensuite sur et des pliants et des fauteuils.

Et une servante versa en Rapportant de l'eau- po ur- ablution d'une aiguière belle, d'-or,' au-dessus d'un bassin d'-argent, pour se laver ; et elle étendit (plaça) auprès une table polie.

Et une intendante vénérable plaça-auprès d'eux du pain en l'apportant, mets nombreux, servant tous ceux qu'elle avait en réserve. Le fils de Boéthès découpait les viandes et distribuait les parts; le fils du glorieux Ménélas versait le vin. Les convives étendirent la main vers les plats servis devant eux. Quand ils eurent apaisé la faim et la soif, Télémaque et le noble fils de Nestor attelèrent les coursiers et montèrent sur le char sculpté ; ils s'élancèrent hors du vestibule et du portique sonore. Le blond Ménélas les suivait, tenant dans sa main droite une coupe d'or remplie d'un vin généreux, pour qu'ils fissent des libations avant de partir ; il s'arrêta devant les chevaux et dit aux deux héros en buvant en leur honneur : « Je vous salue, jeunes héros; saluez en mon nom Nestor, le pasteur des peuples; car il fut pour moi un père plein de bonté, tant que les fils des Achéens combattirent devant Troie. v ayant mis-sur la table des mets nombreux, les gratifiant [gardés) ; des mets qui étaient-là (qu'on avait et auprès d'eux le fils-de-Boélhée découpait les viandes et distribuait les parts ; et le fils du glorieux Ménélas versait-le-vin.

Et ceux-ci jetaient leurs mains vers les mets préparés placés-devant eux.

Mais après que ils eurent enlevé (chassé) le désir du boire et du manger, donc alors Télémaque et le fils illustre de Nestor et attelèrent les chevaux et montèrent sur le char varié (orné) ; et ils le poussèrent-hors du portique et du vestibule sonore.

Et après ceux-ci s'avançait le blond Ménélas fils-d'Atrée, ayant un vin doux-au-cœur dans la main droite, dans une coupe d'-or, afin qu'ils s'en allassent ayant fait-des-libations; et il se tint devant les chevaux, et les saluant il dit : [bien), « Réjouissez-vous (portez-vous ô jeunes-gens, et songez à dire de se bien porter à Nestor pasteur des peuples ; car assurément il était pour moi comme un père bienveillant, tandis que nous fils des Achéens nous combattions à Troie. » Le sage Télémaque lui répondit : « Fils de Jupiter, quand nous serons arrivés, nous lui répéterons tes souhaits, comme tu le désires ; ali ! si seulement, de retour à Ithaque, je pouvais dire à Ulysse dans son palais que je reviens d'auprès de toi comblé d'amitiés de toute sorte et que je rapporte de nombreux et riches présents ! »

Comme il parlait, à sa droite s'envola un aigle portant dans ses serres une oie blanche d'une énorme grosseur, qu'il avait enlevée dans une basse-cour; hommes et femmes le suivaient en poussant des cris; mais s'approchant des héros, il s'élança vers la droite en passant devant les chevaux. Tous se réjouirent à cette vue et sentirent leur cœur se ranimer. Le fils de Nestor, Pisistrate, prit la parole le premier : c Ménélas, fils de Jupiter, chef des peuples, vois si c'est à nous ou bien à toi que le dieu montre ce prodige. »

Il dit, et le belliqueux Ménélas médita, réfléchissant à la ré- Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour eu-réponse : « Étant arrivés, nourrisson-de-J upiter, nous raconterons à celui-là du moins et avec-soin toutes ces choses, comme tu le dis ; si seulement en effet moi ainsi étant-de-retour à Ithaque, étant arrivé [son je pouvais dire à Ulysse dans sa maique je viens d'auprès de toi ayant obtenu toute sorte d'amitié, et que d'autre-part j'amène des joyaux nombreux et précieux. » Un oiseau paraissant à-droite rola-au-dessus de lui ayant dit donc ainsi, un aigle portant dans ses serres une oie blanche énorme, [cour ; apprivoisée et enlevée d'une bassemais les hommes et les femmes suivaient en criant; [à eux (d'eux) mais celui-ci (l'aigle) étant venu près à-droite s'élança devant les chevaux ; et ceux-ci l'ayant vu se réjouirent, et le cœur fut réchauffé (réjoui) à dans leur poitrine. [tous Mais Pisistrate fils-de-Nestor commença à eux les disconrs

« Considère donc, Ménélas nourrisson-de-Jupiler, chef de peuples, [même si c'est ou à nOU3-deux ou à toiqu'un dieu a montré ce présage. «

Il dit ainsi ; et Ménélas chéri-de-Mars médita, ponse qu'il devait faire. Mais Hélène au long voile le préviut et parla en ces termes : « Écoutez-moi; je vous prédirai ce que les immortels m'inspirent et ce que je crois devoir s'accomplir. Comme cet aigle, venant de la montagne où il est né et où sont ses petits, a enlevé une oie engrais- sée dans une maison, ainsi Ulysse, après de longues souffrances et de longues courses, reviendra dans sa demeure et se vengera; peut- être même est-il déjà dans son palais et prépare-t-il la perte de tous les prétendants. »

Le sage Télémaque lui répondit : « Puisse l'époux de Junon, Jupiter à la foudre retentissante, accomplir cette parole! Je t'adresse- rais des vœux chaque jour comme à une divinité. »

Il dit et fouetta les chevaux, qui s'élancèrent avec ardeur à tra- pour voir comment ayant réfléchi il répondrait à lui selon la convenance.

Mais Hélène au-long-voile ayant prévenu celui-ci dit (tint) ce discours: « Écoutez-moi ; mais moi je prophétiserai, comme les immortels L l'eut), jettent dans le cœur à moi (m'inspiet comme je crois les choses devoir s'accomplir.

Comme celui-ci (cetaigle), étant venu de la montagne, où sont à lui et la race (ses parentsj et la progéniture (ses enfants), a enlevé une oie nourrie dans une maison, ainsi Ulysse ayant souffert des maux nombreux et ayant erré beaucoup reviendra dans sa demeure et se vengera ; ou même il est déjà dans sa maison, et d'autre-part il médite le malheur pour tous les prétendants. Il Et le sage Télémaque dit à elle à-son-tour en-réponse : « Que Jupiter, l'époux très-retentissant de Junon, établisse maintenant les choses ainsi ; pour cela aussi là-bas (à Ithaqlie) je ferais-des-vœux à toi comme à une déesse. »

Il dit et lança le fouet sur les deux-chevaux ; et ceux-ci fort promptement s'élancèrent vers la plaine à travers la ville étant-pleins-d'ardeur ; vers la ville pour gagner la plaine, et durant tout le jour chaque coursier ne cessa d'agiter son joug.

Le soleil se coucha et les routes se couvrirent de ténèbres; ils étaient arrivés à Phères, au palais de Dioclès, fils d'Orsilochus, qu'Alphée avait engendré. Ils y reposèrent la nuit, et Dioclès leur offrit les présents de l'hospitalité.

Qyand parut la fille du matin, l'Aurore aux doigts de roses, ils attelèrent les coursiers et montèrent sur le char sculpté; ils s'élancèrent hors du vestibule et du portique sonore; Pisistrate fouetta les coursiers et les fit partir; ceux-ci volèrent pleins d'ardeur. Bientôt ils arrivèrent à la haute cité de Pylos; là, Télémaque adressa ces mots au fils de Nestor : « Fils de Nestor, voudras-tu me promettre de faire ce que je vais te dire? Nous nous faisons gloire d'être unis par la vieille amitié de nos pères; de plus, nous sommes du même âge, et ce voyage nous liera plus étroitement encore. Ne me conduis pas plus loin que le vaisseau, mais laisse-moi ici. fils de Jupiter; car je crains que le et ceux-ci tout-le-jour secouèrent le joug des-deux-côtés l'ayant (le portant).

Et le soleil se coucha et toutes les rues devinrent-sombres; et ils arrivèrent à Phères, à la demeure de Dioclès, fils d'Orsiloque , qu'Alphée engendra comme son fils.

Et là ils dormirent la nuit ; et celui-ci (Dioclès) offrit à eux les dons-de-l'hospitalité.

Et quand parut l'Aurore née-du-matin, aux-do?gts-de-roses, et ils attelèrent les chevaux, et ils montèrent sur le char varié (orné) ; et ils le poussèrent-horsdu portique et du vestibule très-sonore; et Pisistrate fouetta les chevaux pour les pousser ; [gré et les-deux chevaux non de-mauvaisvolèrent.

Et aussitôt ensuite ils arrivèrent dans la ville élevée de Pylos; et alors Télémaque dit-au fils de Nestor : « Fils-de-Nestor, comment ayant promis accomplirais-tu à moi ma parole ?

or nous nous glorifions d'être hôtes l'un de l'autre perpétuellement par-suite-de l'amitié de nos pères, d'autre-part aussi nous sommes dcet ce voyage [même-âge ; nous jettera encore davantage dans le bon-accord. [seau, Ne conduis pas moi au delà du vaisnourrisson-de-Jupiter, vieillard, dans son désir de me faire accueil, ne me retienne malgré moi dans son palais, et j'ai besoin d'être de retour au plus vite. »

Il dit, et le fils de Nestor réfléchit en son cœur comment il accomplirait ce désir. Voici le parti qui lui sembla le meilleur : il tourna les coursiers vers le vaisseau rapide et le rivage de la mer; il déposa près de la poupe les riches présents, les vêtements et l'or offerts par Ménélas; puis exhortant Télémaque il lui adressa ces paroles ailées : « Hâte-toi maintenant de t'embarquer, et ordonne à tous tes compagnons de te suivre avant que j'arrive au palais et que j'instruise le vieillard. Car voici ce que je sais en mon cœur : son âme est tellement généreuse qu'il ne te laissera point partir, mais viendra ici lui-même 1 mais laisse-moi ici-même, de peur que le vieillard ne retienne moi ne-voulant-pas dans sa maison, désirant me traiter-amicalement ; or il est besoin (nécessaire) moi arriver plus vite. Il Il dit ainsi ; et le fils-de-Ncstor donc médita en son cœur, pour voir comment ayant promis il accomplirait ce désir à lui selon la convenance.

Et il parut à lui délibérant être meilleur ainsi : il tourna les chevaux vers le vaisseau rapide et le bord de la mer; et il enleva du char pour les déposer sur le vaisseau à-la-poupe les beaux présents, les étoffes et l'or, que Ménélas avait donnés à lui ; et l'excitant il dit-à lui ces paroles ailées : « Monte sur le vaisseau avec hâte maintenant [monter, et ordonne à tous tes compagnons d'y avant que je sois arrivé à la maison et que j'aie annoncé cela au vieillard.

Car je sais bien ceci dans mon esprit et dans mon coetir tel qu'est le cœur magnanime de celui-là (de Nestor), il ne laissera-pas-aller toi, mais lui-même viendra ici devant l'inviter ; et j'affirme lui t'inviter à rester ; et il ne s'en retournerait pas sans toi ; peut-être même éprouvera-t-il une grande colère. j' Il dit, et lançant vers la ville de Pylos les chevaux à la belle crinière , il arriva bientôt au palais. Cependant Télémaque donnait ses ordres et pressait ses compagnons : « Préparez, amis, les agrès du noir navire, et embarquons-nous afin de nous mettre en route. »

Les matelots l'elltendirent et exécutèrent ses ordres. Ils s'em barquèrent aussitôt et prirent place sur leurs bancs. Télémaque, tout en hfttant la manœuvre, implorait Minerve et lui offrait un sacrifice auprès de la poupe, lorsqu'un homme d'une terre lointaine s'approcha de lui: c'était un devin qui fuyait d'Argos après avoir commis un meurtre; il était de la famille de Mélampe, qui jadis vécut dans Pylos riche en brebis. Mélampe l'opulent habitait parmi les Pyliens un 'uJ)erbe palais; mais ensuite il se rendit chez un autre peuple, fuyant ne pas s'en aller en arrière (s'en revide (sans te remmener); [tourner) car de-toute-façon il s'irritera fortement. » Ayant parlé donc ainsi [nière il poussa les chevaux à-la-belle cride nouveau vers la ville des Pyliens, et promptement donc arriva aux demeures.

Mais Télémaque exhortant commanda à ses compagnons : «Rangez les agrès, ô compagnons, dans le vaisseau noir ; et embarquons-nous nous-mêmes, afin que nous fassions route. » Il dit ainsi ; et ceux-ci donc entendirent bien lui et obéirent.

Et aussitôt donc ils entrèrent dans lëvaisseau [meurs.

et s'assirent sur les bancs-de-raAinsi il s'occupait de ces choses, et il priait, et il sacrifiait à Minerve auprès de la poupe-du vaisseau ; et vint auprès à (s'approcha de) lui un homme de-pays-lointain, fuyant d'Argos, Lhomme, ayant (parce qu'il avait) tué un et étant devin ; mais par la race du moins il était rejeton de Mélampe, qui auparavant à la vérité jadis habitait dans Pylos, mère de (riche en) brebis, opulent et habitant chez les Pyliens des demeures grandement distindonc alors du moins [guées; il alla chez un peuple d'autres hommes, sa patrie et le magnanime Nélée, le plus illustre des mortels, qui retenait par violence, depuis une année entière, ses biens immenses. Pendant ce temps Mélampe était resté dans le palais de Phylacus, chargé de liens pesants, et souffrait de cruelles douleurs à cause de la fille de Nélée et du funeste attentat dont Érinnys, la redoutable déesse, avait mis la pensée en son cœur. Cependant il évita la mort, emmena les génisses mugissantes de Phylacé à Pylos, punit le divin Nélée de ses actions injustes, et fit entrer une épouse dans la demeure de son frère. Puis il se retira chez un autre peuple, dans Argos, nourricière de coursiers ; car le destin voulait qu'il habitât en ces lieux et qu'il régnât sur les nombreux Argiens; il y choisit une épouse, bâtit un superbe palais, et devint père de deux fils puissants, Antiphate et Mantius. Antiphale engendra le magnanime Giclée; d'Oïclée naquit Amphiaraus, le conducteur de peuples, ten- fuyant sa patrie et le magnanime Nélée, le plus illustre des vivants, qui avait à lui par violence de nombreuses richesses gardées jusqu'à une année entière.

Et celui-ci (Mélampe) pendant-cedans le palais de Phylacus [temps était enchaîné dans un lien difficile à rompre, souffrant des douleurs violentes à-cause-de la fille de Nélée et de la faute lourde (grave) que la déesse Érinnys redoutable avait mise à lui dans l'esprit.

Mais il évita la mort, et chassa ( emmena ) de l'hylacé à Pylos les bœufs aux-forts-mugissemcnts, et se vengea d'un acte indigne sur Nélée pareil-à-un-dieu, et amena à son frère une femme dans ses demeures.

Et celui-ci (Mélampe) alla chez un peuple d'autres hommes, dans Argos nourricière-de-coursiers ; car il était marqué-par-le-destin à lui d'habiter là, commandant aux Argiens nombreux; et là il épousa une femme et établit un palais au-toit-élevé, et engendra Antiphate et Mantius, deux-fils vaillants.

Antiphate engendra le magnanime Oïclée; à-son-tour Oïclée [les-peuplcs, engendra Amphiaraûs qui-excitait- drcnient chéri de Jupiter qui porte l'égide et d'Apollon; il n'atteignit pas au seuil de la vieillesse, mais périt à Thèbes, à cause de présents de femme. Ses fils furent Alcméon et Amphiloque. De son côté, Mantius engendra Polyphide et Clitus : l'Aurore au trône d'or enleva Clitus pour sa beauté, afin qu'il vécût parmi les immortels; Apollon fit du magnanime Polyphide le plus habile de tous les devins, après le trépas d'Amphiaraus; mais Polyphide, irrité contre son père, alla fixer sa demeure dans l'Hypérésie, où il rendit des oracles à tous les mortels.

C'était son fils, Théoclyniène, qui s'approchait en ce moment de Télémaque; il le trouva faisant des libations et des prières auprès du noir vaisseau, et lui adressa ces paroles ailées : « Ami, puisque je te rencontre sacrifiant en ces lieux, je te con- lequei et Jupiter qui-a-ilne-égide et Apollon aimaient extrêmement eu leur cœur d'une affection de-toute-sorte; et il n'arriva pas au seuil de la vieillesse, mais périt dans Thèbes à-cause-de présents dc-femmc.

Et les fils de lui furent Alcméon et Amphiloque.

Mantius de-son-côlé engendra et Polyphide et Clitus; mais donc l'Aurore au-trône-d'or enleva Clitus à-cause-de sa beauté, afin qu'il fût-parmi les immortels ; mais Apollon [mortels fit de beaucoup le plus habile des le magnanime devin Polyphide , après qu'Amphiaraüs fut mort; lequel (Polyphide) donc, irrité contre son père , émigra dans l'Hyporésie, où habitant il prophétisait à tous les mortels.

Le fils donc de celui-ci survint, et Théoclymène était le nom à lui, lequel alors

se tenait auprès de Télémaque ; et il trouvait celui-ci faisant-des-libalions et adressant-des-vœux auprès du rapide vaisseau noir; et ayant parlé il dit-à lui ces paroles ailées : « 0 ami, puisque je trouve toi sacrifiant en cet endroit, jure au nom de ces victimes et de la divinité, par ta tête et celles des compagnons qui te suivent, réponds-moi avec sincérité et ne me cache rien : qui es-tu? où sont ta patrie et tes parents? »

Le sage Télémaque répliqua : « Étranger, je te répondrai avec une entière franchise. Je suis originaire d'Ithaque, et mon père est Ulysse, si toutefois il a jamais existé; mais maintenant il a péri d'une triste mort. J'ai pris des compagnons et un noir navire pour aller m'informer d'un père absent depuis longtemps. »

Le divin Théoclymène reprit alors : « Je suis sorti aussi de ma patrie après avoir tué un de mes concitoyens, dont les frères et les amis sont nombreux dans Argos, nourricière de coursiers, et fort puissants parmi les Achéens. Je fuis pour échapper à la mort et an noir je te supplie au-noin-des victimes et de la divinité, et-puis ensuite au nom et de ta tête de toi-même et des compagnons qui suivent toi, dis à moi t'interrogeant des choses vraies et ne me cache rien : qui et d'où des hommes es-tu?

où sont à toi uue ville et des parents? » Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en-réponse : oc Eh bien je dirai ces choses à toi, étranger, fort sincèrement.

Je suis par race d'Ithaque , et le père à moi est Ulysse, si jamais il a existé; mais maintenant déjà il a péri par une mort déplorable.

C'est-pourquoi maintenant ayant pris et des compagnons et un vaisseau noir je suis venu devant m'informer de mon père parti depuis-longtemps. »

Et Théoclymène semblable-à-un-dieu dit-à lui à-son-tour : < Ainsi aussi moi je suis sorti de ma patrie à toi ayant tué un homme du-pays; mais et ses frères et ses amis sont nombreux dans Argos nourriciere-de-coursiers, et ont-du-pouvoir grandement sur les Achéens ; destin dont ils me menacent, puisque le sort veut que je sois errant parmi les hommes." Reçois-moi sur ton vaisseau , toi que j'ai imploré dans ma fuite, afin qu'ils ne me tuent point: car je crois qu'ils me poursuivent. » Le sage Télémaque lui répondit : * Je ne te repousserai pas, puisque tu désires monter sur mon vaisseau; suis-moi donc; une fois là-bas, nous te ferons accueil scion nos moyens. »

A ces mots, il prend la lance d'airain de Théoclymène, et la dépose sur le tillac du vaisseau recourbé ; puis il monte lui-même sur le navire qui fend la mer. Il s'assied à la poupe et fait asseoir auprès de lui Théoclymène; les matelots détachent les amarres. Télémaque, excitant ses compagnons, leur ordonne de disposer les agrès; ils obéissent avec zèle. Ils dressèrent le mât de sapin dans sa base creuse, et le fixèrent au moyen des cordages; puis ils déployèrcntll's voiles ayant échappé [donnée) à la mort de ceux-ci (qu'ilsm'auraient et au noir destin je fuis, puisque le destin est à moi d'errer parmi les hommes.

Mais place-moi sur ton vaisseau, puisque ayant fui (dans ma fuitt) j'ai supplié toi, de peur qu'ils ne tuent moi ; car je crois eux me poursuivre. »

Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en-réponse : cr. Certes je ne repousserai pas de mon vaisseau égal (uni) toi voulant du moins y monter; mais suis-moi; et tu seras traité-en-ami là-bas, selon des ressources telles que nous pouvons en avoir. »

Ayant parlé donc ainsi il reçut à (de) lui la lance d'-airai et étendit elle sur le tillac du vaisseau recourbé ; et lui-même aussi monta sur le vaisseau voguanl-sur-la-mer.

Et ensuite donc il s'assit à la poupe; et auprès de lui-même il fit-asseoir Théoclymène ; et ceux-là (les matelots) détachèrent Et Télémaque [les amarres.

ordonna à ses compagnons les ayant exhortés de mettre-la-main aux agrès ; et ceux-ci obéirent promptemeat.

Et ils placèrent l'ayant élevé le mât de-sapin en dedans du coursier creux , et Rattachèrent avec des cordages; blanches avec de solides courroies. Minerve aux yeux bleus leur envoya un vent favorable, qui soufflait avec impétuosité à travers les airs, afin que le vaisseau, courant rapidement, franchit au plus vite les plaines salées. Ils dépassèrent Crunes et le Chalcis au beau cours.

Le soleil se couclia, et les routes se couvrirent de ténèbres; poussé par le souffle de Jupiter, le vaisseau abordait à Phées, dans la divine Élide, où règnent les Ëpéens. De là, Télémaque le dirigea vers les îles Aiguës, se demandant s'il échapperait à la mort ou s'il succomberait.

Cependant Ulysse et le divin pasteur faisaient le repas du soir dans la chaumière ; avec eux soupaient les autres porchers. Quand ils eurent apaisé la faim et la soif, Ulysse prit la parole pour éprouver le pasteur et savoir s'il voudrait continuer à lui donner l'hospitalité, s'il l'inviterait à rester à la ferme ou s'il l'engagerait à se rendre à la ville : et ils tirèrent (étendirent) les voiles blanches avec des courroies bien-tordues.

Et Minerve aux-yeux-bleux envoya à eux un vent favorable, s'élançant vif à travers l'air, afin que au plus vite le vaisseau en courant achevât de parcourir l'eau salée de la mer.

Et ils allèrent le long de Crunes et du Chalcis au-beau-courant.

Et le soleil se coucha, et toutes les rues devinrent sombres ; et celui-ci (le vaisseau) [piter, poussé par le vent-favorable de Juapprocha de Phées, et vogua le-long-de la divine Élide, où dominent les Épéens.

Et de là de nouveau il (Télémaque) le lança vers les îles Aiguës, agitant en son esprit si ou il échapperait à la mort ou il serait pris.

Mais dans la cabane d'autre-part ceux-ci, Ulysse et le divin porcher, faisaient-le-repas-du-soir; et auprès d'eux les autres hommes soupaient. -

Mais après que ils eurent enlevé (chassé) le désir du boire et du manger, Ulysse alors parla-parmi eux, [cher, éprouvant (pour éprouver) le porpourvoir s'il traiterait-amicalement avec-soin [encore lui et l'inviterait à rester là-même dans l'étable, ou l'exhorterait à aller à la ville :

« Ecoutez-moi , Eumée, et vous tous, ses compagnons; dès i aurore je veux aller mendier à la ville, afin de ne point vous être à charge à tous. Donne-moi donc de bons avis,et fais-moi accompagner par un sage guide, qui me conduira là-bas; j'irai ensuite tout seul par la ville, puisqu'il le faut, voir si quelqu'un m'offrira une coupe et un morceau de pain. Je me rendrai au palais du divin Ulysse, et j'annoncerai la nouvelle à la prudente Pénélope; je me mêlerai aux prétendants superbes, et peut-être me donneront-ils à dlner, eux qui vivent dans l'abondance. Je m'acquitterai avec talent et sur-lechamp de tout ce qu'ils voudront. Car je te le dirai; et toi, fais attention, écoute-moi : par un bienfait du messager Mercure, qui donne la grâce et la gloire aux actions de tous les hommes, nul des mortels ne pourrait rivaliser d'adresse avec moi pour construire un feu, a Écoute maintenant, Eumée , et tous les autres compagnons : je désire m'en aller dès l'aurore vers la ville devant mendier, afin que je ne gruge pas toi et tes compagnons.

Mais et conseille bien moi et en-même-temps fournis-mot un bon guide, qui conduise moi là-bas ; mais moi-même par nécessité j'errerai dans la ville, pour voir si quelqu'un me tendra une coupe et un morceau-de-pain.

Et étant allé aux demeures du divin Ulysse je pourrais dire un message à la très-prudente Pénélope ; et je pourrais me mêler aux prétendants superbes pour voir s'ils donneraient à moi un repas, eux qui ont des mets innombrables.

Je pourrais accomplir sur-le-champ au milieu d'eux [bien ce qu'ils voudraient.

Car je le dirai à toi ; mais toi fais-attention et écoute-moi; parlavolonlé du messager Mercure, qui donc donne la grâce et la gloire aux travaux de tous les hommes, un autre mortel ne pourrait pas le disputer à moi en service fendre du bois sec, découper les viandes, les faire griller, verser le vin : services que rendent aux nobles les hommes d'humble con dition. » Pasteur Eumée, tu répondis avec un profond soupir : a Hélas!

étranger, pourquoi cette pensée est-elle entrée dans ton esprit? Tu désires donc périr là-bas, puisque tu veux te mêler à la foule des prétendants, dont l'audace et la violence s'élèvent jusqu'au ciel d'airain. Leurs serviteurs ne sont pas de ta sorte ; ils sont jeunes, couverts de riches manteaux et de superbes tuniques, ceux qui les servent; leurs cheveux et leur beau visage sont toujours parfumés; les tables polies sont chargées de pain, de viandes et de vin. Reste plutôt : ta présence ici n'importune personne, ni moi ni aucun de mes compagnons Quand le fils chéri d'Ulysse sera de retour, il te et pour construire bien un feu et pour fendre du bois sec et pour faire-les-parts et pour faire-rôtir les viandes et pour verser-le-vin; services tels que les inférieurs en rendent aux nobles. »

Et ayant soupiré grandement tu dis-à lui, Eumée pasteur-de-porcs : cr. Hélas! étranger, pourquoi cette pensée a-t-elle été à toi dais l'esprit?

Certes toi tu désires tout-à-fait périr là-même, si donc tu veux [dants, pénétrer dans la foule des prétendesquels et l'insolence et la violence arrivent jusqu'au ciel de-fer Les serviteurs de ceux-là ne sont pas tels que toi, mais ils sont jeunes, revêtus bien de manteaux et de tuniques, et toujours brillants en leurs têtes et leurs beaux visages, ceux qui servent eux; et des tables bien polies sont chargées de pain et de viandes et de vin.

Mais reste ici; [présent, car personne n'est ennuyé de toi ni moi ni quelque autre des compagnons qui sont à moi.

Mais lorsque le fils chéri d'Ulysse sera arrivé, celui-là revêtira toi et d'un manteau et d'une tunique pour vêtements donnera un manteau et une tunique pour te vêtir, et te fera conduire où ton cœur désire d'aller. »

Le patient et divin Ulysse répliqua : a Eumée, puisse l'auguste Jupiter te chérir comme je te chéris! car tu as mis fin à mes courses et à ma terrible misère. Rien n'est plus affreux pour l'homme qu'une \ic vagabonde, et ils endurent bien des maux pour leur ventre maudit, ceux qui sont réduits à errer, à souffrir, à gémir. Mais puisque tu me retiens et que tu m'engages à rester, parie-moi de la mère du divin Ulysse, de ce père qu'en partant il laissait sur le seuil de la vieillesse; dis-moi s'ils vivent encore sous les rayons du soleil, ou s'ils sont morts et s'ils habitent déjà les demeures de Pluton. »

Le porcher, chef des pasteurs, lui répondit : « Etranger, je le et te fera-conduire dans les lieux où ton cœur et ton esprit invitent toi à te rendre. »

Mais le patient et divin Ulysse répondit à celui-ci ensuite : a Si seulement, Eumée, tu devenais cher à Jupiter père ( auguste) ainsi comme à (autant qu'à) moi, parce que tu as fait-cesser à moi mes courses-errantes et ma misère terrible.

Car une autre chose plus mauvaise que le méLier-de-vagabond n'est pas pour les mortels; mais les hommes, tout homme à qui sont arrÏl és la vie-errante et le malheur et la douleur, ont de funestes soucis à-cause-de leur ventre délestable.

Mais maintenant puisque tu retiens moi et que tu m'exhortes à attendre celui-là (Télémaquc), allons dis-moi sur la mère du divin Ulysse et sur son père, lequel en partant il a laissé sur le seuil de la vieillesse, s'ils vivent encore quelque-part sous les rayons du soleil ou s'ils sont morts déjà » et sont dans les demeures de PluEt le pasteur-de-porcs, chef d'hommes, dit-à lui à-son-tour : a. Eh bien je dirai cela à to

étranger, fort sincèrement.

parlerai en toute sincérité. Laërte respire encore, et tous les jours il prie Jupiter pour que, dans son palais, la vie abandonne ses membres; car il pleure avec désespoir son fils absent et sa prudente épouse, dont la mort lui a causé le plus vif chagrin et l'a jeté dans une vieillesse prématurée. Pour elle, elle a péri d'une mort déplorable, par le regret de son glorieux fils; puisse ne jamais finir ainsi quiconque, habitant ces lieux, est cher à mon cœur et me traite en ami! Tant qu'elle vécut, malgré sa douleur, il m'était doux de l'interroger, de m'entretenir avec elle, car elle m'avait élevé avec Ctimène au long voile, sa noble fille, la plus jeune de ses enfants; elle nous élevait ensemble, et ne me chérissait guère moins que sa fille.

Quand tous deux nous eûmes atteint l'aimable jeunesse, ses parents marièrent Ctimène à Samé et reçurent de riches présents ; alors, me donnant pour me vélir un manteau et une tunique superbes, Laerte à la vérité vit encore, et prie toujours Jupiter, la vie s'en aller de ses membres dans son palais ; car il s'àfflige étonnamment sur son fils parti (absent) et sur son épouse légitime femme prudente, qui a attristé lui le plus étant morte llurée.

et l'a mis dans une vieillesse prémaOr celle-ci est morte du (de) chagrin de (au sujet de) son fils glorieux, d'une mort déplorable ; puisse ne pas mourir ainsi quiconque habitant ici serait cher à moi du moins et me ferait des choses amies.

Tant que donc celle-là existait, quoique étant affligée cependant, pendant-ce-temps [à moi il était agréable en quelque chose de m'informer et d'interroger, parce qu'elle-même avait nourri moi avec Ctimènc au-long-voile, sa noble fille, qu'elle avait enfantée la plus jeune de ses enfants; j'étais nourri avec celle-ci, et elle n'honorait moi guère moins Mais quand tous-deux nous fûmes arà la jeunesse très-aimable, [rivés ensuite ils donnèrent celle-ci à un pour aller à Samos [époux et reçurent des présents innombrables; mais celle-là ayant revêtu moi et d'un manteau et d'une tunique, vêtements fort beaux, et m'ayant donné avec des chaussures pour mes pieds, elle m'envoya à la campagne, mais son cœur m'aimait toujours davantage. Maintenant, j'ai perdu tous ces biens ; mais les dieux bienheureux font prospérer les travaux auxquels je suis attaché; par eux j'ai mangé, j'ai bu, j'ai accueilli des hôtes dignes de respect. Cependant je ne puis plus entendre les douces paroles ni recevoir les bienfaits de notre maltresse, depuis que le malheur est entré dans sa maison avec ces hommes arrogants; les serviteurs ont pourtant besoin de s'entretenir avec leur maîtresse, de s'informer de ce qu'il faut, de manger et de boire chez elle, de rapporter à la campagne quelqu'un de ces présents qui réjouissent toujours l'âme d'un serviteur. »

L'industrieux Ulysse reprit en ces termes : « Bons dieux! si jeune encore, pasteur Eumée, tu as erré loin de ta patrie et de tes parents!

Mais réponds-moi en toute sincérité : dis-moi si la ville aux larges des chaussures pour mes pieds, m'envoya à la campagne ; et elle chérissait moi davantage de cœur.

Mais maintenant déjà je manque de ces biens; mais les dieux bienheureux [même font-croître (prospérer) pour moicette culture sur laquelle je reste; desquels biens et j'ai mangé et j'ai bu et j'ai donné à des hôtes vénérables.

Mais il ne m'est plus possible donc d'entendre ni une parole douce ni de voir une douce action de ma maîtresse (Pénélope), parce que le malheur est tombé-sur sa maison, savoir des hommes superbes ; or des serviteurs ont-besoin grandement de parler en-présence-de la maîtresse et de s'informer de chaque, chose et de manger et de boire, et ensuite encore de remporter quelque chose à la campagne, choses telles que celles qui toujours réchauffent le cœur aux serviteurs. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à lui : « 0 grands-dieux, comme donc étant tout-petit, Eumée pasteur-de-porcs, tu as erré loin de ta patrie et de tes parents!

Mais allons dis-moi ceci et raconte-moi sincèrement, si ou la ville d'hommes aux-larges-rues, rues qu'habitaient ton père et ta vénérable mère a été saccagée, ou si des hommes cruels t'ont pris sur leurs vaisseaux, tandis que tu étais seul auprès des brebis ou des bœufs, s'ils sont venus te vendre au maître de cette maison et s'il a donné en échange un prix convenable. »

Le porcher, chef des pasteurs, lui répondit : a Étranger, puisque tu m'interroges à ce sujet, écoute-moi donc en silence, bois gaiement du vin et reste tranquillement assis ; les nuits sont maintenant bien longues ; on a le temps de dormir et aussi de se réjouir en écoutant des récits; il ne faut pas te coucher avant l'heure, car uu long sommeil fait du mal. Quant aux autres, que celui que son cœur y Invite sorte et aille dormir; dès que paraîtra l'aurore, après le repas, il accompagnera les troupeaux de ses maîtres. Mais nous, buvanl et mangeant dans cette cabane, charmons-nous l'un l'autre par le sou- dans laquelle habitait ton père et ta vénérable mère, a été ravagée; ou si des hommes ennemis ont pris avec leurs vaisseaux toi-du-moins laissé-seul auprès de brebisou auprès de bœufs et t'ont vendu (sont venus te vendre) dans les demeures de cet homme-ci, et si celui-ci a donné un prix convenable. »

Et le pasteur-de-porcs, chef d'hommes, dit à celui-ci à-son-tour : « Étranger, puisque donc tu interroges et questionnes moi sur ces choses, fais-attention maintenant en silence et réjouis-toi et bois du vin, étant assis ; car ces nuits-ci sont inexprimables (fort longues) ; il est possible aux hommes de doret il leur est possible fmir, d'écouter en se réjouissant ; et il ne faut en rien toi te coucher avant que le moment soit venu; même un sommeil long est un mal.

Mais parmi les autres celui que son cœur et son esprit engagent à se coucher, qu'il dorme étant sorti; [paraissant mais en-même-temps que l'aurore ayant déjeuné, qu'il suive (aille) avec les porcs de-son-maître.

Mais nous-deux dans la cabane et buvant et mangeant charmons-nous des chagrins affligeants venir de nos tristes infortunes ; car l'homme qui a beaucoup souffert et longtemps erré trouve du charme même à ses peines. Je vais donc le dire ce que tu me demandes.

a Il est au-dessus d'Ortygie une Ile nommée Syrie, dont tu as peut-étre entendu parler, où sont les révolutions du soleil; elle n'est pas très-populeuse, mais fertile, riche en pâturages et en troupeaux de brebis, féconde en vin et en froment. Jamais la famine ne s'y fait sentir au peuple, et jamais aucune autre maladie odieuse ne fond sur les malheureux mortels; mais, quand les générations ont vieilli dans la ville, Apollon à l'arc d'or s'avance avec Diane, et les fait périr sous les coups de ses douces flèches. Il y a deux villes, et tout est partagé également entre elles; mon père, Ctésius, fils d'Ormène, semblable aux immortels, régnait sur toutes les deux.

l'un de l'autre, nous les rappelant ; car un homme, qui donc a souffert des maux fort nombreux et a erré beaucoup, se complaît même à ses douleurs.

Mais je dirai à toi ceci, sur quoi tu interroges et questionnes moi.

« Une certaine île estappelée Syrie, si par hasard tu en entends (en as entendu )-parler, au-dessus d'Ortygie, où sont les révolutions du soleil, [bitants, non pas tellement fort remplie d'harnais bonne (fertile) cependant, riche-en-pâturages, riche-en-brebis, abondante-en-vin, féconde-en-f romen t.

Et jamais la faim ne vient-dans le peuple, ni quelque autre maladie odieuse ne survient aux malheureux mortels ; mais lorsque les générations d'homvieillissent dans la ville, mes Apollon à-l'arc-d'argent étant venu avec Diane, marchant-vers eux les a tués (les tue) avec ses douces flèches.

Là sont deux villes, et toutes choses ont été partagées pour elles en-deux ; et mon père, Ctésius fils-d'Ormène, semblable aux immortels, t régnait-sur les deux villes. j

« Là vinrent des Phéniciens , navigateurs illustres , mais pleins de fourberie, amenant une riche cargaison sur un noir vaisseau. Il y avait dans la maison de mon père une Phénicienne belle, grande et habile en de brillants ouvrages. Les Phéniciens adroits la séduisirent, et, tandis qu'elle allait laver auprès du profond navire, l'un d'eux s'unit à elle dans les embrassements de l'amour, qui égarent l'esprit des femmes, même de la plus vertueuse. Il lui demanda ensuite qui elle était et d'où elle était venue ; elle lui indiqua aussitôt la demeure au toit élevé de son pcre : te Je me fais gloire d'être originaire de Sidon riche en airain; je « suis fille de l'opulent Arybas; des pirates de Taphos m'ont enlea vée tandis que je revenais de la campagne ; ils m'ont amenée ici « et m'ont vendue au maître de cette maison, qui leur a donné « en échange un-orix convenable. »

« Et là vinrent des hommes phéniciens illustres-dans-la-navigation, fourbes, amenant des joyaux innombrables sur un vaisseau noir.

Or une femme phénicienne était dans la maison de mon père, et belle et grande

et sachant des ouvrages brillants et donc les Phéniciens très-rusés séduisirent elle ; l'un d'eux d'abord, auprès du vaisseau creux, [dresse s'unit par la couche et par la tenà elle lavant; choses qui séduisent l'esprit aux femmes femelles, même à celle qui est agissant-bien (vertueuse).

Il lui demanda donc ensuite qui elle était et d'où elle était venue; et celle-ci tout à fait aussitôt lui indiqua la demeure au-toit-élevé de son père : « Je me vante < d'être de Sidon « abondante-en-airain ; « et je suis fille « d'Arybas largement opulent ; « mais des Taphiens, « hommes pirates, « enlevèrent moi Il revenant de la campagne ; a et ils vendirent moi a m'ayant amenée ici Il dans les demeures de cet homme-ci; « et celui-ci donna « un prix convenable. 11 a L'homme qui s'était uni à elle en cachette lui dit alors : < Veux« tu maintenant revenir avec nous dans ta patrie, afin de voir la de« meure au toit élevé de ton père et de ta mère, et tes parents eux« mêmes? car ils vivent encore et sont renommés pour leurs « richesses. »

a Laf emme répondit en ces termes : « Je le veux bien, si toute« fois, ô navigateurs, vous vous engagez par serment à me ramener « saine et sauve dans ma patrie. »

a Elle dit, et aussitôt tous firent le serment qu'elle exigeait.

Quand ils eurent achevé de prononcer ce serment, la femme reprit : a Silence maintenant, et que nul de vos compagnons, soit qu'il « me rencontre dans la rue ou à la fontaine, ne m'adresse la parole ; « on pourrait venir au palais le redire au vieillard, et, s'il avait des CL Et l'homme qui s'était uni à elle furtivement dit-à elle à-son-tour :

« Est-ce que donc maintenant « tu suivrais (viendrais) avec nous » en retournant de nouvéau, CI afin que tu joies CI la demeure au-toit-élevé « de ton père et de ta mère « et les parents eux-mêmes ?

« car certes ils existent encore « et sont appelés opulents. »

a Et la femme dit-à lui à-son-tour et répondit par ce discours : [rait), « Aussi cela pourrait être (se fe« si du moins vous vouliez, « navigateurs, Il vous engager envers moi « par serment « jurant devoir ramener (de rame« à la maison [ner) « moi exempte-de-dommage. »

« Elle dit ainsi ; et ceux-ci donc tous jurèrent, comme elle les y invitait.

Mais après que donc et ils eurent juré et ils eurent achevé le serment, la femme alors parla-parmi eux de nouveau et répondit par ce discours : « Restez en silence maintenant, Il que personne de vos compagnons, « me rencontrant ou dans la rue, a. ou quelque-part « auprès de la fontaine, « ne s'adresse-à moi par desparoles a de peur que quelqu'un « étant venu à la maison a soupçons, il me chargerait de liens pesants et méditerait votre « perle. Mais gardez mes paroles dans vos esprits et pressez l'achat a de vos provisions. Quand le vaisseau sera rempli de vivres, qu'un « messager vienne aussitôt me trouver au palais : j'apporterai l'or a. qui se trouvera sous ma main, et je vous donnerai encore de bon « cœur un autre prix de mon passage. C'est moi qui soigne dans le a palais le fils de mon maître opulent, enfant dont on peut tirer un a bon parti et qui déjà court avec moi hors de la maison; je l'amèa lierai sur le vaisseau, et vous gagnerez des sommes considérables « en allant le vendre chez des peuples étrangers. »

« A ces mots, elle retourna vers le palais superbe. Pour eux, ils restèrent une année entière auprès de nous, amassant dans les profondeurs de leur navire des provisions considérables; mais quand le vaisseau fut chargé et prêt à partir, ils envoyèrent un messager aver- a ne le révèle au vieillard, cc et que celui-ci ayant soupçonné « ne m'enchaîne cc dans un lien difficile à rompre, « et ne médite la perte contre vous.

« Mais ayez (gardez) ma parole « dans vos esprits, [route.

« et pressez l'achat des provisions-de« Mais lorsque déjà le vaisseau « sera rempli de vivres, (c ensuite qu'un message « vienne à moi promptemeni « dans le palais ; 4 car j'apporterai aussi de l'or, « tout l'or qui pourraetresous-ma« mais encore je donnerais [main ; « le voulant du moins (de bon cœur) « un autre prix-de-mon-passage.

«̃ Car je soigne dans le palais cc le fils de cet homme riche, « profitable certes, cc tel que je vais dtre, « courant-avec moi dehors; [seau ; « lequel j'emmènerais sur le vais« et celui-ci procurerait à vous « un prix-d'achat immense, « en-quelque-endroit-que vous l'ai« chez des hommes [liez-vendre « parlant-une-autre langue. »

« Celle-ci donc ayant dit ainsi s'en alla vers le beau palais.

Et ceux-ci restant là auprès de nous toute une année achetaient des vivres nombreux sur le vaisseau creux ; mais lorsque déjà le vaisseau creux était chargé à eux pour s'en retourner, tir la femme. Ce fut un nomme rusé qui vint dans les demeures de mon père, tenant un collier d'or entremêlé de grains d'ambre ; dans le palais, les femmes et ma vénérable mère le touchaient de leurs mains, le regardaient de leurs yeux, en débattaient le prix; lui sans rien dire, il fit un signe à la Phénicienne, et s'en retourna aussitôt vers le profond navire. Elle me prit par la main et me conduisit hors de la maison ; elle trouva dans le vestibule les coupes et les tables des convives qui fréquentaient la demeure de mon père (en ce moment ils étaient allés siéger dans l'assemblée du peuple), cacha aussitôt trois coupes dans son sein et les emporta; pour moi, je la suivais sans rien comprendre. Le soleil se coucha et les chemins se couvrirent de ténèbres; marchant à grands pas, nous arrivâmes au port magnifique où se trouvait le rapide navire des Phéniciens. Ils montèrent sur le vaisseau et s'élancèrent sur les routes humides, aussi alors donc.ils envoyèrent un messager, qui annonçât la chose à la femme.

Un homme sachant-bien-des-choses vint vers les demeures de mon père, ayant un collier d'-or, ci il était attaché avec des coraux-d'ambre ; les servantes donc dans le palais et ma vénérable mère et touchaient ce collier avec les mains et le regardaient avec les yeux, promettant un prix-d'achat; et celle-ci fit-signe à elle en silence.

Donc celui-ci ayant fait-signe était allé vers le vaisseau creux; et celle-ci ayant pris moi par la main me fit-sortir de la maison dehors; et elle trouva dans le vestibule et des coupes et des tables d'hommes convives, [moi : qui s'empressaient-autour du père de (ceux-ci donc s'étaient rendus à l'assemblée et à la réunion du peuple); et celle-ci aussitôt ayant caché sous (dans) son sein trois coupes les emporIa; mais moi je la suivais avec irréflexion.

Et le soleil se coucha, et toutes les rues devinrent-sombres; et nous marchant vite nous arrivâmes au port illustre, où donc était le vaisseau rapide-sur-la-mer des hommes phéniciens.

Ceux-ci ensuite s'étant embarquas voguaient-sur les routes humides, après nous avoir embarqués tous les deux; Jupiter .eur envoya un vent favorable. Nous naviguâmes jour et nuit pendant six jours; mais quand Jupiter, fils de Saturne, eut amené la septième aurore, Diane, qui se plaît à lancer les flèches, frappa la femme, et celle-ci, tombant comme une corneille marine, retentit dans le fond du navire.

Les matelots la jetèrent à la mer, pour servir de pâture aux phoques et aux poissons ; mais moi je restai, le cœur accablé de tristesse. Le vent et le flot les conduisirent à Ithaque, où Laêrte m'acheta de ses biens. C'est ainsi que mes yeux ont vu cette terre. »

Le noble Ulysse lui répondit : « Eumée, tu as bien fortement ému mon cœur, en me racontant tous les maux que tu as soufferts en ton âine. Toutefois Jupiter a mis pour toi le bien auprès du mal, puisque tu es venu, après bien des peines, dans la demeure d'un homme ayant embarqué nous-deux; et Jupiter envoya un vent-favorable.

Nous naviguâmes pareillement (sans interruption) pendant six-jours et les nuits et le jour; [turne mais lorsque déjà Jupiter fils-de-Saeut amené le septième jour, ensuite Diane qui-aiine-les-flèches frappa la femme; et elle retentit dans la sentine étant tombée comme une corneille marine ; et ils jetèrent elle hors du navire pour devenir une trouvaille (pâture) pour les phoques et les poissons ; mais moi je fus laissé, affligé en mon cœur.

Mais et le vent les portant et l'eau firent-approcher eux d'Ithaque; là Laërte acheta moi de ses biens.

C'est ainsi que j'ai vu de mes yeu" cette terre-ci. »

Et le noble Ulysse répondit à lui à-son-tour par ce discours : « Eumée, L moi certes donc tu as remué fortement à le cœur dans ma poitrine, me disant ces choses en-détail, tous les maux que tu as soufferts donc en ton cœur.

Mais assurément pour toi à la vérité Jupiter a mis une bonne chose aussi auprès d'une mauvaise, puisque ayant enduré beaucoup de douleurs tu es arrivé dans les demeures d'un homme doux (bienveillant,, rempli de bonté, qui te fournit abondamment le boire et le manger, et que tu mènes une vie heureuse; mais mol, ce n'est qu'après avoir erré dans les cités de bien des peuples que je suis arrivé ici. »

C'est ainsi qu'ils s'entretenaient ensemble, et ils ne dormirent pas longtemps, car bientôt parut l'Aurore au trône d'or. Cependant les compagnons de Télémaque, abordant au rivage, détachèrent les voiles et abaissèrent promptement le mât; puis, à l'aide des rames, ils firent entrer le vaisseau dans le port, jetèrent les ancres et attachèrent les amarres ; alors ils descendirent sur le bord de la mer, apprêtèrent leur repas et mélangèrent le vin noir. Quand ils eurent apaisé la faim et la soif, le sage Télémaque prit le premier la parole : « Conduisez à la ville le noir vaisseau; moi, j'irai visiter la campagne et les pasteurs; le soir, après avoir vu mes domaines, je des- qui donc fournit à toi avec-soin et le manger et le boire, [reuse) ; et que tu vis d'une vie bonne (heumais moi-du-moins errant dans de nombreuses villes de mortels je suis arrivé ici. »

Ainsi ceux-ci à la vérité se disaient de telles choses l'un à l'autre; et ils dormirent pendant un temps non long, mais un peu ; car bientôt vint l'Aurore au-beau-trône.

Cependant les compagnons de Téléauprès de la terre-ferme [maqul: détachèrent les voiles; et ils abaissèrent le mât promptement; et ils fircnt-avancer lui (le vaisseau) dans une rade avec les rames ; et ils jetèrent les ancres, et ils attachèrent les amarres; et ils descendirent aussi eux-mêmes sur le bord de la mer, et préparèrent le repas et mélangèrent le vin noir.

Mais après que ils eurent enlevé (chassé) le désir du boire et du manger, alors le sage Télémaque commença à eux les discours : « Vous maintenant poussez vers la ville le vaisseau noir ; mais moi j'irai-vers les champs et les pasteurs; et le-soir je descendrai à la ville ayant vu mes cultures.

cendrai à la ville. Demain, dès l'aurore, je vous offrirai le repas du retour, des viandes succulentes et un vin doux à boire. » Le divin Théoclymène prit alors la parole : c Et moi, cher enfant, dit-il, où irai-je? dans quelle demeure me rendrai-je? chez lequel des héros qui commandent dans la rude Ithaque ? Dois-je aller droit à ta mère et dans ton palais? »

Le sage Télémaque lui répondit : Il En tout autre moment, je t'engagerais à venir dans notre maison; rien n'y manque de ce qu'il faut à un hôte; mais tu t'en trouverais mal, car je ne serai pas là, et ma mère ne te verra point : elle ne se montre pas souvent aux prétendants dans son palais, mais se tenant loin d'eux-elle lisse de la toile dans les appartements supérieurs. Je t'indiquerai donc un autre homme que tu pourras aller trouver, Eurymaque, l'illustre fils du prudent Polybe, qu'Ithaque honore aujourd'hui à l'égal d'un dieu; c'est assurément le plus noble et celui qui désire le plus Et dès-l'aurore j'aurai offert (j'offrirai) à vous le prix-du-voyage, un bon repas et de viandes et de vin doux-à-boire. » [dieu Et Théoclymène semblable-à-undit-à lui à-son-tour : a Où donc moi irai-je, cher enfant? [mes dans les demeures duquel des homqui dominent dans la rude Ithaque me rendrai-je?

ou bien irai-je droit à ta mère et à ta maison Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en-réponse : « Autrement (en tout autre temps) j'engagerais toi aussi à aller dans notre demeure ; car il n'y a pas en quelque chose regret (manque) de ressources hospitalières ; mais cela serait pire pour toi-même, car moi je serai-absent pour toi, et ma mère ne verra pas toi ; en effet elle ne se montre pas souvent aux prétendants dans la maison, mais loin d'eux elle tisse de la toile dans l'appartement-du-haut.

Mais j'indiquerai à toi un autre homme, vers qui tu puisses aller, Eurymaque, fils illustre du prudent Polybe , [que que maintenant les habitants-d'Itliaregardent à l'égal d'un dieu; et en effet c'est l'homme [ble), de beaucoup le meilleur (le plus noet il désire le plus d'épouser ma mère et de posséder le sceptre d'Ulysse. Mais Jupiter, qui habite dans le ciel, sait si avant cet hymen il ne fera pas luire pour eux un jour funeste. »

Comme il disait ces mots, un oiseau s'envola à sa droite, un épervier, messager rapide d'Apollon; il tenait dans ses serres une colombe qu'il déchirait et dont il répandait les plumes à terre, entre le vaisseau et Télémaque.. Théoclymène l'appela à l'écart, loin de ses compagnons, lui prit la main et lui dit ces mots : <c Télémaque, ce n'est pas sans la volonté des dieux que cet oiseau s'est envolé à ta droite; j'ai reconnu en l'examinant que c'est un augure. Il n'est pas parmi le peuple d'Ithaque une race plus royale que la vôtre; vous serez toujours les plus puissants. »

Le sage Télémaque répliqua : « Étranger, puisse cette parole s'accomplir! lu éprouverais bientôt mon amitié en recevant de moi de

épouser ma mère et avoir l'honneur (le trône) d'Ulysse Mais Jupiter Olympien, qui habite dans l'éther, sait ces choses, s'il accomplira à eux avant l'hymen un jour funeste. »

A lui donc ayant dit ainsi un oiseau vola à-droite, un épervier, messager rapide d'Apollon ; et la tenant dans ses serres il plumait une colombe , et répandait ses plumes à terre, entre et le vaisseau et Télémaque lui-même.

Et Théoclymène ayant appelé lui à l'écart de ses compagnons et s'attacha donc à la main à lui et dit une parole et prononça : a Télémaque, ce n'est certes pas sans le (la volonté du) dieu que cet oiseau a volé à-droite; car ayant regardé en face j'ai reconnu lui étant un augure.

Or il n'est pas d'autre race plus royale que la vôtre chez le peuple d'Ithaque, mais vous êtes toujours puissants. »

Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en-réponse : « Si seulement en effet, étranger, cette parole était accomplie ; [ment pour cela tu connaîtrais prompleet l'amitié et les présents nombreux venant de moi, nombreux présents, et ceux qui te rencontreraient te proclameraient heureux. » Il dit, et s'adressant à Pirëe, son fidèle compagnon : « Pirée, fils de Clytus, tu es, parmi tous ceux qui m'ont suivi à Pylos, celui qui m'obéis toujours le mieux; conduis donc cet étranger en ta maison, soigne-le en ami et honore-le jusqu'à ce que je sois de retour. »

L'illustre guerrier Pirée répondit : « Télémaque, quand même tu resterais longtemps ici, je prendrai soin de lui, et il ne lui manquera rien de ce qu'il faut à un hôte. »

En achevant ces mots, il monta sur le vaisseau et ordonna à ses compagnons de le suivre et de détacher les câbles. Ils s'embarquèrent aussitôt et prirent place sur leurs bancs. Cependant Télémaque nouait à ses pieds de belles sandales et prenait sur le tillac une forte lance terminée par un fer aigu, tandis que les matelots déta- tellement que quelqu'un te rencontrant estimerait-heureux (féliciterait) toi. » Ii dit et parla-à Pirée, son compagnon fidèle : « Pirée fils-de-Clytus, car tu obéis à moi dans les autres choses le plus de mes compagnons, qui ont suivi (sont venus) avec moi à Pylos; aussi maintenant conduisant pour moi l'étranger songe à le traiter-amicalement avec-soin et à l'honorer dans tes demeures, jusqu'à ce que je sois venu. »

Et Pirée illustre-par-la-lance dit à lui à-son-tour en-réponse « Télémaque, quand en effet tu resterais ici un long temps, 'c( je soignerai celui-ci, et regret (manque) de ressources hosne sera pas à lui. , [pitalières Ayant dit ainsi il monta sur le vaisseau ; et il ordonna ses compagnons et monter eux-mêmes .et détacher les amarres.

Et ceux-ci aussitôt entrèrent dans le vaisseau et s'assirent sur les bancs-des-raEt Télémaque [meurs.

attacha sous ses pieds de belles sandales, et il prit sur le tillac du vaisseau une lance rbbuste, rendue-acérée par l'airain aigu; et ceux-là détachèrent les amarres.

chaient les câbles. Ils gagnèrent la haute mer et naviguèrent vers la ville, comme l'avail ordonné Télémaque, le fils chéri du divin Ulysse. Pour lui, ses pieds le conduisirent rapidement à la ferme où se trouvaient les porcs nombreux, au milieu desquels dormait le fidèle pasteur, plein de zèle pour ses maîtres.

_.- - r'W- - Ceux-là ayant poussé-en-haute-mer?e naviguaient vers la ville, [vaisseau comme avait ordonné Télémaque, fils chéri du divin Ulysse.

Mais les pieds portaient celui-ci marchant rapidement, jusqu'à ce qu'il arriva à l'étable, où étaient à lui des porcs tout à fait innombrables, parmi lesquels dormait le porcher étant homme de-bien, [veillant) sachant des choses douces (étant bieiipour ses maîtres.

NOTES

SUR LE QUINZIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE

Page 136 : 1. *H 6' eîç e0p0x°Pov » etc. Dugas-Montbel : a Le scholiaste amDrosien observe que ce n'est point en ce moment que Minerve se rend à Lacédémone auprès de Télémaque, mais lorsqu'elle quitte Ulysse près de l'antre des Nymphes , au moment où le héros reconnaît sa patrie. En effet, à la fin du treizième chant de l'Odyssée, après l'entretien d'Ulysse et de Minerve, le poëte ajoute : « Tous « deux s'étant ainsi consultés se séparent; la déesse ensuite va dans cc la divine Lacédémone auprès du fils d'Ulysse. » Si Minerve est allée à Lacédémone au commencement ou au moins dans le milieu du jour, pourquoi le poëte dit-il ici qu'elle s'y rend pendant la nuit, et qu'elle trouve Télémaque endormi? Cette espèce de contradiction prouve clairement que les deux passages appartiennent à deux rhapsodies différentes; la discordance vient de ceux qui les ont réunies. » - 2. TriXé|x.ox'i oùxéxi, etc. Voy. chant III, vers 313-316.

Page 138: 1. 5E|wseXXev ÉEÔVŒ, il a renchéri sur les présents de l'hymen, c'est-à-dire il a offert de plus magnifiques présents que les autres prétendants. Dans les âges héroïques, au lieu de recevoir une dot, c'était le mari qui en donnait une. Il achetait, en quelque sorte, la jeune fille à ses parents.

Page 140 : 1. Aùtôç Se "PW"t'LO""t'Œ, etc, Voy. chant XIII, vers 404 et 405.

Page 144 : 1. Xpv] Eeïvov. 1tÉ(l.1m'J. Théocrite dit de même (XVI, 27):

Page 146 : 1. KüÕoc; et àyXatïi se rapportent tous deux à celui qui offre, et ôveiap à celui qui reçoit: il n'y a donc réellement que deux choses (&ILq;éTepov).

-- 2. àûtio;, ainsi, c'est-à-dire comme nous serons arrivés, sans nous faire de présents.

Page 150 : 1. Auçwv 3', 6aal iv èfiw, etc. Nous avons déjà vu ces mêmes vers au IVe chant (613-619 ), et Dugas-Montbel fait à ce sujet les réflexions que voici : II Ce vers 113 et les six suivants, qui se trouvent déjà au quatrième chant, ne peuvent point se comparer aux répétitions qu'on retrouve si fréquemment dans les anciennes poésies.

En effet, on conçoit que, lorsqu'il s'agit des détails d'un sacrifice, des cérémonies qui précèdent le repas, ou des apprêts d'un festin, les mêmes vers reparaissent pour exprimer les mêmes idées. Ces sortes de vers doivent être regardés comme des formules consacrées.

Mais ici ce ne sont point des circonstances analogues, c'est la même situation qui est reproduite dans les mêmes termes. Ainsi, au quatrième chant, comme en cet endroit, Télémaque presse Ménélas de hâter son retour, et Ménélas lui répond qu'il veut auparavant lui faire accepter des dons précieux, entre autres le cratère que lui donna Phédime, roi des Sidoniens. Il est bien difficile de supposer que, dans un tout conçu d'un seul jet, l'auteur soit tombé dans une telle redite. N'est-il pas plus vraisemblable de supposer qu'il existait sur le voyage de Télémaque plusieurs rhapsodies où se rencontraient quelques vers semblables, qui sont restés quand on a réuni ces chants divers pour en composer l'Odyssée? -

Page 152 : 1. àûpov TOI xai Èyw, etc. Dugas-Montbel : « Rien n'est plus touchant que ce discours d'Hélène à Télémaque. Virgile a imité ce passage, et suppose aussi qu'Andromaque donne au jeune Ascagne des ouvrages qu'elle-même a tissus. Cet endroit de l'Énéïde n'est pas moins beau que celui d'Homère. Le souvenir d'Astyanax que laisse échapper Andromaque à la vue du jeune Ascagne est plein de charmes et de douceur. Cependant rien n'égale la belle simplicité des paroles d'Hélène ; ce sont les âges héroïques dans toute leur naïveté. »

Voici les vers de Virgile ( Én,ide, III, 486) dont il est question ici :

Accipe et hacr, unaauum tibi qua* monuineuta men rum Sint 9 puer, et lougurn Andromachac testentur amorem, Conjugis Hcctoreæ. Cape dona extreuia tuorum, O milii sola mei super Aslyanaclis imago.

M. Eichhof fait à son tour les réflexions suivantes, à propos des vers 463-491 du Ille livre de l'Énéide : « Les soins affectueux d'Hélénus, ces dons de l'hospitalité, rappellent les belles scènes de séparation tracées avec tant de grandeur dans l'Odyssée, et surtout les adieux d'Ulysse à Alcinoûs, au XIII'chant, et ceux de Télémaque à Ménélas, au XVe chant. A son départ, Hélène lui offré un voile précieux qu'elle destine à sa jeune épouse. Euripide a aussi peint plusieurs scènes analogues, telles que les adieux d'Andromaque à Astyanax (Troyennes, v. 471), les plaintes d'Hécube (Troyennes, v. 1166), les aveux de Créüse (Ion, v. 366). Mais le poète latin les a toutes surpassées, etc. »

2. *EÇé(j0riv 8' &p' Inetra, etc. Pour ces vers et les suivants, voy. chant I, v: 145, 136-140, 148, et chant VIII, v. 470.

Page 154 : 1. "Imrou:; te Çevyvvvt', etc. Voy. chant III, v. 492 et 493.

Page 158 : 1. Oûtmvûv ZeùçOei'y), etc. Voy. chantVIII, v. 465et467.

- Page 160: 1. Ol ôÈ 'lrCl'ly¡p-É(J!Ot, etc. Voy. chant III, v. 486-494.

2. IIwç xév !LOt. (/Â30ov ¿p-Óv; Bothe fixe ainsi, avec raison, le sens de cette phrase : a Utinam mihi pollicitus perficias id, quod abs te petii ! Minus bene interpres latinus : Quomodo mihi pollicitus perfeceris verbum meum ? quasi dubitante Telemacho quo pacto id perficiendum sit, quum plane dicat in proximis quid velil. » Page 166 : 1. "Oç ol. EIXE pfr). Mélampe s'était rendu à Phylacé pour enlever les génisses d'Iphiclus ou Phylacus, que Nélée exigeait avant de donner sa fille à Bias, frère de Mélampe. Tandis que Mé, lampe était prisonnier chez Iphiclus, Nélée s'était emparé de ses biens. Voy. chant XI, v. 283-297.

Page 172 : 1. T'Y]ÀÉ¡LClXOÇ 8' éxàpoKjiv, etc. Voy. chant III, v. 420 et 422-426.

Page 182: 1. TavuTOirXto. Le long voile était le privilége des femmes de haut rang.

Page 188 : 1. Mexà yap TE 'lrÓ).).' èiïa).ï)0ri. Dugas-Montbel : « Aristote, qui cite les vers 400-1, les donne un peu différemment que dans nos éditions. Les voici :

« Il se réjouit dans ses douleurs, l'homme qui souffrit beaucoup et « qui fit beaucoup de choses. D Peut-être cette leçon est-elle préférable à celle que nous avons conservée. Pour exprimer ce sentiment si naturel du bonheur qu'on éprouve à se ressouvenir des maux passés, Aristote cite aussi ce vers d'Euripide :

Ce que Cicéron traduit ainsi : cc Suavis laborum est praeteritorum » memoria. »

t Tout le monde connaît ce vers passé en proverbe, que dans Vil' gile Ënée adresse à ses compagnons : Forsan et hme olim incminissc juvabit. Il

- 2. "001 xpoitai y)e> îoio. Dugas - Monlbel : « Selon Strabon, Ortygie était la même île que Délos. En ce cas, cette île devait avoir les deux noms, puisque l'un et l'autre sont rapportés dans l'Odyssée.

Ces mots du vers 404 , 061 TpoTrai rieXîoto, où sont les révolutions du soleil, ont fort occupé les commentateurs. Les uns veulent qu'on entende par xpoiral iF-IioLo,. le cuuctier du soleil; les autres, une espèce de cadran sur lequel un 'style indiquait le moment des solstices. Cette opinion est la plus vraisemblable, parce que, relativement à Ithaque, qui est à l'occident de Délos, l'adverbe xaôÛTtepSev, au delà, signifie que l'île de Syrie était à l'orient et non au couchant d'Ortygie. Selon Diogène de Laërce, Phérécyde, qui lui-même était de l'île de Syrie, aurait conservé, ou plutôt rétabli, et peut-être perfectionné, ce cadran qui existait anciennement dans sa patrie Mais l'explication la plus curieuse est celle de Perrault, qui pense que ces mots, xporcaî y)eXioio, signifient le tropique. Huet, qui s'est donné la peine de le réfuter, fait très-bien observer que, si c'eût été la pensée du poêle, il n'aurait pas employé le pluriel, TpoTtai : cc à moins, ajoute Huet, que vous ne disiez qu'Homère a entendu « qu'elle (l'île de Syrie) était sous les deux tropiques ; ce que je crois a que vous ne direz pas. »

3. Eû6otoç, fertile en pâturages, et non pas fertile en bœufs: car alors il y aurait eùêov;.

Page 192 •• 1. Ziyvj. Sous-ent. Iste. Cette ellipse est fréquente.

Page 194 : 1. KEPÔCÙÉov ne signifie pas ici rusé, habile, ce qui est son sens le plus ordinaire , mais profitable , dont on peut tirer un profit.

Page 204 : 1. 5Ev Sè 7r65E<y<n. yeuev êpaÇe. Virgile, Énéide, XI, 721 :

Qaain facile accipiler saxo sacer ales ab alto Consequitur pennis sublimem in nube columbaia, Comprensamque tenet, pedibusque eviscerat uncis; Turn craor et valsæ labuntur ab ætherc pluinic.

Page 206 : 1. "0; Eimdv, etc. Voy. chant IX, vers 177-170.

ARGUMENT ANALYTIQUE DU SEIZIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Télémaque arrive chez Eumée, qui l'accueille avec joie (1-45). Après le repas pris en commun, Télémaque s'occupe de l'hôte accueilli par humée et promet de subvenir à ses besoins, mais il n'ose l'emmener dans son palais (46-89). Ulysse s'étonne que Télémaque n'ait pas encore puni les prétendants; réponse du jeune héros (90-128). Tandis qu Eumée va prévenir Pénélope du retour de Télémaque, Minerve rend à Ulysse sa forme première (129-180). Il se fait reconnaître de son fils, et tous deux versent des larmes de joie ( 181-221 ). Après avoir raconté à Télémaque son arrivée à Ithaque et s'être informé du nombre des prétendants, Ulysse l'engage à retourner au palais et lui donne ses instructions pour le moment de la vengeance (222-320).

Les matelots annoncent à Pénélope le retour de Télémaque (321341). Les prétendants délibèrent s'ils mettront à mort le fils d'Ulysse ; reproches de Pénélope ; Eurymaque la rassure par un discours trompeur (342-451). Eumée revient, et retrouve avec Télémaque Ulysse de nouveau transformé en un vieux mendiant (452-481).

Cependant Ulysse et le divin porcher préparaient le repas dans la cabane, et, allumant le feu dès l'aurore, envoyaient les pasteurs avec les troupeaux de porcs; les chiens à la voix perçante s'agitaient caressants autour de Télémaque et n'aboyaient pas à son approche.

Ulysse vit leur empressement et le bruit des pas vint jusqu'à lui. Aussitôt il adressa à Eumée ces paroles ailées : « Eumée, c'est sans doute quelqu'un de tes compagnons ou de tes amis qui vient ici; car les chiens n'aboient pas, mais ils le caressent, et j'entends le bruit de ses pas. »

Il n'avait pas achevé ces mots que déjà son fils bien-aimé était HOMÈRE.

LODYSSÉE.

CHANT XVI.

Mais d'autre-part les-deux autres, Ulysse et le divin porcher, dans la cabane préparaient le repas-du-matin en-même-temps-que (dès) l'aurore, ayaRt allumé du feu, et ils envoyèrent-dehors les pasteurs avec les porcs rassemblés; mais les chiens aboyeurs [maque, agitaient-la-queue-autour-de Télé- et n'aboyaient pas contre lui s'approcliant.

Mais le divin Ulysse et vit les chiens agitant-Ia-qucue, et le bruit de deux-pieds vint-autour-de (arriva jusqu'à) l Et aussitôt donc il dit-à Eumée ces paroles ailées : « Eumée, assurément quelque compagnon viendra à toi ici ou encore un autre connu de toi; puisque les chiens n'aboient pas, mais agi teiit-la-queue-au tour du suret j'entends [venant; le bruit de pieds. »

Tout le discours n'avait pas-encore été dit, dans le vestibule. Le pasteur se leva frappé de surprise, et les vases dont il se servait pour mélanger le vin noir s'échappèrent de ses mains. Il alla au-devant de son maître, couvrit de baisers sa tête, ses beaux yeux, ses deux mains, et un ruisseau de larmes coula sur ses joues. De même qu'un père plein de tendresse embrasse le fils qui, la dixième année, revient d'une terre lointaine , unique et tardif rejeton pour lequel il a souffert mille douleurs; ainsi le divin pasteur embrassait le noble Télémaque et s'attachait à lui comme s'il venait d'échapper à la mort ; puis il fit entendre en pleurant ces paroles ailées : 1 « Te voilà donc, Télémaque, ma douce lumière ? Ah ! je n'espérais plus te revoir, depuis qu'un vaisseau t'emmena vers Pylos; mais allons, entre, cher enfant, afin que mon cœur se réjouisse à te con- lorsque le fils chéri à lui s'arrêta dans le vestibule.

Mais le porcher étonné se leva ; et donc les vases avec lesquels il travaillait, mélangeant le vin noir, tombèrentà lui des mains ; et celui-ci alla au-devant-de son maître ; et il embrassa lui et à la tête et à ses deux beaux yeux et à ses deux mains ; et des larmes abondantes tombèrent à lui.

Et comme un père [tendresse) pensant des choses amies (plein de embrasse son fils revenu d'une terre lointaine la dixième année, fils unique, tardif (né dans sa vieillesse), pour lequel il a enduré de nombreuses souffrances; ainsi alors le divin porcher s'étant attaché-autour de lui embrassa Télémaque semblable-àtout-entier, [un dieu comme ayant échappé à la mort ; et donc soupirant il lui dit ces paroles ailées : a Tu es donc revenu, Télémaque, ma douce lumière ?

moi-du-moins je ne pensais pas devoir voir toi encore, après que tu es parti sur un vaisseau pour Pylos; mais allons maintenant entre, cher enfant, afin que je me réjouisse en mon cœur templer, toi qui à peine arrivé es venu dans ma demeure. Tu ne visites pas souvent tes champs et tes pasteurs, mais tu restes à la ville, puisqu'il te plaît en ton âme de yoir l'exécrable foule des prétendants. »

Le sage Télémaque lui répondit : « Il en sera ainsi, bon père; car je suis venu à cause de toi, pour te voir de mes yeux et apprendre de toi si ma mère reste encore dans le palais, ou si un nouvel époux la possède, et si dans la couche d'Ulysse, aujourd'hui vide, l'araignée file sa toile odieuse. »

Le porcher, chef des pasteurs, prit la parole à son tour : « Elle reste dans ton palais, le cœur bien affligé; ses nuits et ses jours se passent dans la douleur et dans les larmes. »

Il dit et prit la lance d'airain de Télémaque, qui entra et franchit en regardant toi, étant au dedans (dans ma demeure) récemment arrivé d'ailleurs.

Car tu ne viens-pas-visiter souvent la campagne ni les pasteurs, mais tu restes-parmi-le-peuple ; car il plaisait à toi ainsi en ton cœur de voir la foule pernicieuse des hommes prétendants. »

Et le sage Télémaque dit à celui-ci à-son-tour en-réponse: cc Il sera ainsi, cher Eumée ; mais je suis venu ici à-cause-de toi, afin que et je voie toi de mes yeux et j'entende le discours de toi, pour savoir si la mère reste encore à moi dans le palais, ou si déjà quelque autre des hommes l'a épousée, et si peut-être la couche d'Ulysse par manque de literie est-là abandonnée ayant de laides toiles-d'araignée. »

Et le porcher, chef d'hommes, dit-à lui à-son-tour : « Et celle-ci certes reste d'un cœur fort endurant dans ton palais ; mais et les nuits lamentables et les jours se consument à elle toujours versant-des-larmes. D Ayant parlé donc ainsi il reçut à (de) lui la lance d'-airain; mais celui-ci (Télémaque) alla au dedans (entra) et franchit le seuil de-pierre.

le seuil de pierre. Ulysse, son père, s'empressa de lui céder son I siège ; mais Télémaque le retint et lui dit : 1 « Assieds-toi, étranger; nous trouverons un autre siège dans notre étable, et voici un homme qui nous en avancera un. »

A ces mots, Ulysse revint à sa place et se rassit; le pasteur répandit à terre, pour Télémaque, des branches vertes qu'il recouvrit d'une peau : le fils chéri d'Ulysse s'y reposa. Alors Euméc leur apporta des plateaux chargés de viandes rôties qu'on avait laissées la veille ; I il remplit promptement des corbeilles de pain et mélangea dans une coupe un vin délicieux; puis il s'assit en face du divin Ulysse. Les 1 convives étendirent la main vers les plats servis devant eux. Quand ils curent apaisé la faim et la soif, Télémaque dit au divin pasteur : Et Ulysse son père se retira de son siège pour faire place à lui entrant ; mais Télémaque d'autre-part l'empêcha et dit : « Reste-assis, ô étranger ; et nous nous trouverons un siège aussi ailleurs dans notre étable ; et un homme qui en disposera un se-trouve-là. »

Il dit ainsi ; [veau et celui-ci (Ulysse) étant allé denous'assit donc ; et le porcher [Télémaque) répandit-au-dessous pour celui-là des branches vertes et des peaux par-dessus ; là s'assit ensuite le fils chéri d'Ulysse.

Et le porcher de nouveau plaça-auprès d'eux des plats de viandes rôties, que donc le jour précédent ils avaient laissées en mangeant; et en-se-hâtant il entassa le pain dans les corbeilles, et il mélangea donc dans une coupe le vin doux-comme-miel, et lui-même s'assit en face du divin Ulysse.

Et ceux-ci jetaient leurs mains vers les mets préparés placés-devant eux.

Mais après que ils eurent enlevé (chassé) le désir du boire et du manger, donc alors Télémaque dit au divin porcher:

« Bon père, d'où vient cet étranger? comment les matelots l'ontils conduit dans Ithaque? qui sont-ils? car sans doute il n'est pas venu ici à pied. » Pasteur Eumée, tu répondis : a Mon enfant, je te raconterai tout avec vérité. Il se vante d'être originaire de la vaste Crète; il dit que dans ses longs voyages il a visité de nombreuses cités; car tel est le sort que lui ont fait les dieux. Maintenant, après s'être échappé d'un vaisseau de navigateurs thesprotes, il est venu dans mon étable ; pour moi, je le remets en tes mains : agis à ton gré; il se fait gloire d'être ton suppliant. »

Le sage Télémaque répliqua : a Eumée, tes paroles m'attristent le çœur. Comment en effet recevrais-je cet étranger sous mon toit? Je suis jeune et n'ai pas encore assez de confiance en mon bras pour châtier l'homme qui m'outrage le premier; quant à ma mère, son

« Cher Eumée, d'où cet étranger est-il venu à toi : et comment les matelots ont-il amené lui à Ithaque ?

qui se vantent-ils d'être?

car je ne pense pas lui être venu ici à-pied. »

Et répondant tu dis-à lui, porcher Eumée : a Assurément moi, mon enfant, je dirai à toi toutes choses vraies.

Il se vante la race être tirée à lui de la vaste Crète ; et il dit en errant avoir circulé dans de nombreuses villes de mortels; car une divinité a destiné ainsi à lui ces choses.

Maintenant d'autre-part s'étant échappé d'un vaisseau d'hommes thesprotes il est venu vers mon étable, et moi je le remettrai à toi; fais comme tu veux ; mais il se vante d'être suppliant à toi. r.

Et le sage Télémaque dit à lui à son-tour en-réponse : « Eumée, oui assurément, tu as dit cette parole douloureuse-à-mon-coeur ; comment en effet donc moi [son?

recevrais-je l'étranger dans ma maiMoi à la vérité je suis jeune et n'ai pas encore confiance en mes mains pour me venger d'un homme, lorsque quelqu'un le premier m'a offensé; cœur est partagé entre deux projets : restera-l-elle près de moi pour prendre soin de notre demeure, par respect pour la couche de son j époux et pour sa propre renommée parmi le peuple; ou bien suivra- t-elle le plus noble des Achéens qui recherchent sa main dans notre palais, celui qui lui aura fait les plus riches présents? Cependant, puisque l'étranger est venu dans ta maison, je lui donnerai un man- teau et une tunique superbe pour le vêtir ; j'y ajouterai une épée à double tranchant, des chaussures pour ses pieds, et je le ferai conduire où son cœur l'invite à se rendre. Si tu y consens, prends soin de lui et garde-le dans ton étable ; j'enverrai ici des vêtements et des provisions de toute sorte, afin qu'il ne soit à charge ni à toi ni à tes compagnons. Mais je ne le laisserai point venir parmi les prétendants, car leur insolence ne connalt point de bornes ; je ne veux pas I qu'ils l'insultent et qu'ils me causent ainsi une cruelle douleur. Il est mais à ma mère la pensée délibère dans l'esprit de-deux-manières, si ou elle restera ici-même près de moi et soignera la demeure, [époux respectant et la couche de son et la renommée du peuple, ou déjà suivra en-accompagnant un des Achéens, celui qui étant l'homme le meilleur la recherche dans son palais et lui aura donné les plus nombreux Mais assurément, [présents.

puisqu'il est venu en ta demeure, je revêtirai l'étranger

et d'un manteau et d'une tunique, beaux vêtements, et je lui donnerai une épée aiguisée-des-dcux-côtés et des sandales pour ses pieds, et je le ferai-conduire dans les lieux où le cœur et l'esprit invitent lui à se rendre.

Mais si tu veux, toi soigne-le, l'ayant retenu dans l'étable ; et moi j'enverrai ici des vêtements et des vivres de-toute-sorte pour manger, afin qu'il n'épuise pas toi et tes compagnons.

Mais moi-du-moins je ne laisserais pas lui venir là-bas vers les prétendants ; car ils ont une insolence trop méchante ; de peur qu'ils ne raillent lui, et qu'une douleur pénible ne soit à moi.

difficile qu'un seul homme, si brave qu'il soit, lutte contre un grand nombre ; les plus nombreux sont toujours les plus forts. »

Le patient et divin Ulysse prit alors la parole : « Ami, puisqu'il m'est permis de parler à mon tour, mon cœur se déchire lorsque j'entends parler des actions injustes que les prétendants accomplissent dans ton palais malgré toi, tel que je te vois. Dis-moi si tu te soumets volontairement, ou si tes peuples te haïssent en cédant à la voix d'un dieu, ou encore si tu accuses des frères; car un homme se confie en leur secours, lorsque s'élève une grande querelle. Ah!

si avec ce cœur j'étais aussi jeune que toi et que je fusse le fils de l'irréprochable Ulysse, ou Ulysse lui-même revenant après de longues courses (car on a le droit de l'espérer encore), bientôt un autre mortel m'aurait tranché la tête, si, entrant dans le palais d'Ulysse Or il est difficile un homme même brave accomplir quelque chose étant parmi de plus nombreux, puisqu'ils sont beaucoup plus puissants que lui. »

Mais le patient et divin Ulysse dit-à lui à-son-tour: a 0 ami, [moi puisque donc c'est chose légitime à aussi de répondre, oui certes le cœur chéri est rongé, le cœur de moi entendant quelles choses criminelles vous dites les prétendants pratiquer dans le palais, contre-le-gré de toi, qui es tel.

Dis-moi si ou tu es dompté (soumis) le voulant, ou les citoyens dans le peuple haïssent toi du moins, suivant la voix d'un dieu,

ou tu te plains en quelque chose de frères, dans lesquels combattant un homme a-confiance, même si une grande querelle s'est élevée.

Car si seulement moi [j'ai), outre ce cœur-ci (avec le cœur que j'étais jeune ainsi, ou fils ne de l'irréprochable Ulysse ou encore Ulysse lui-même qui errant serait arrivé (car une part aussi d'espoir est encore), aussitôt ensuite un homme étranger couperait la tête de moi, si je ne devenais pas un fléau pour tous ceux-là, fils de Laërte, je ne les exterminais tous. Que si, grâce à leur nombre , ils me domptaient, moi resté seul, j'aimerais mieux périr égorgé dans ma demeure que de voir sans cesse d'indignes forfaits, mes hôtes maltraités, mes servantes outragées insolemment dans mon palais superbe, mon vin épuisé, mes vivres dévorés et gaspillés, et tout cela saDS fin, sans terme. »

Le sage Télémaquc lui répondit : « Mon hôte, je te parlerai avec sincérité. Non, un peuple entier ne me poursuit point de sa haine, et je n'accuse point des frères dont le secours fait la confiance de l'homme lorsque s'élève une grande querelle. Le fils de Saturne n'a jamais fait nattre qu'un fils dans notre famille : Arcésius engendra le seul Laërte, qui fut le père du seul Ulysse ; Ulysse n'eut que moi de

étant arrivé dans le palais d'Ulysse fils-de-Laërte ; [tude mais si d'autre-part par leur mulliils domptaient moi étant seul, j'aimerais-mieux mourir tué dans mon palais que du moins de voir toujours ces actions inconvenantes, et mes hôtes maltraités, [ment et ces hommes outrageant indignedans le beau palais les femmes servantes, et le vin s'épuisant, et eux mangeant de la nourriture sans-raison ainsi, sans-fin, dans une occupation qui-ne-ifnit-pas. m Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en-réponse : « Eh bien moi, étranger, je dirai ces choses à toi fort sincèrement.

Ni le peuple tout-entier me haissant [moi, n'est irrité en quelque chose contre ni je ne me plains pas de frères, dans lesquels combattant un homme a-confiance, même si une grande querelle s'est élevée.

Car le fils-de-Saturne [ainsi touj ours donné-un-ifls-uniquc à notre race : Arcésius engendra Laërte fils unique, et son père (Laërte) à-son-tour engendra Ulysse seul ; puis Ulysse fils, et il me laissa dans son palais sans avoir joui de moi. C'est pour cela que maintenant des ennemis sans nombre sont dans ma demeure. Tous ceux qui régnent dans les lies, à Dulichium, à Samé, dans Zacynthc aux riches forêts, tous ceux qui commandent dans la rude Ithaque, tous ensemble recherchent ma mère et dévastent ma maison. Pour elle, elle ne peut ni refuser un hymen odieux ni mettre fin à ces poursuites; ils consument, ils dévorent mon héritage, et bientôt ils me perdront aussi. Mais tout cela dépend du pouvoir des dieux.. Toi, bon père , vas au plus vite dire à la prudente Pénélope que je suis revenu sain et sauf et que j'arrive de Pylos.

Pour moi, je resterai- ici ; reviens quand tu lui auras annoncé la nouvelle à elle seule ; que pas un autre des Achéens ne l'appreime ; car ils sont nombreux, ceux qui trament ma perte. »

Pasteur Eumée, tu répliquas : « Je comprends, je sais; tu donnes ayant engendré moi seul dans son palais me quitta, et ne jouit pas de moi.

C'est-pourquoimaintenantdesennetout à fait innombrables [mis sont dans la maison.

Car tous ceux qui les meilleurs (les plus puissants) dominent-sur les îles, et sur Dulieliioii, et sur Samé, et sur Zacynthe boisée, et tous ceux qui commandent dans la rude Ithaque, tout-autant recherchent ma mère, et épuisent ma maison.

Et celle-ci (ma mère) ni ne refuse un hymen odieux, [poursuites; ni ne peut faire (mettre) fin à ces et ceux-ci en mangeant (par leurs festins) consument ma maison ; bientôt donc ils détruiront aussi moi-même.

Mais assurément ces choses reposent sur les genoux des dieux.

Cher Eumée, eh bien toi va plus vile, dis à la sage Pénélope que je suis sain-et-sauf à elle et suis arrivé de Pylos.

Mais moi je resterai ici-même, et toi songe à revenir ici, [seule; ayant annoncé la nouvelle à elle et que nul des autres Achéens ne soit informé ; car de nombreux machinent des maux contre moi. a Et répondant tu dis-à lui, porcher Eumée : tes ordres à un homme intelligent. Mais allons, dis-moi, en répondant avec sincérité, si je dois en même temps porter un message à l'infortuné Laërte : jusqu'à ce jour, bien que pleurant son Ulysse, il surveillait ses terres et buvait et mangeait dans sa maison avec ses serviteurs, quand son cœur l'y invitait; mais depuis que tu es parli sur un vaisseau pour Pylos, on dit qu'il n'a encore pris ni boisson ni nourriture, qu'il n'a point visité ses champs ; tristement assis, il s'abandonne aux gémissements et aux larmes, et sa chair se dessèche sur ses os. »

Le sage Téléinaque lui répondit : « Cela m'afflige; mais, malgré notre chaglin, laissons-le. Si les mortels pouvaient choisir à leur gré entre toutes choses, je demanderais d'abord le retour de mon père.

Mais vas accomplir ton message et reviens; ne te détourne point

« Je comprends, je sais; tu ordonnes certes ces choses à un homme intelligent.

Mais allons dis-moi ceci et expose sincèrement, si aussi par le même voyage je dois aller comme messager pour Laërte infortuiié ?

qui jusqu'à-présent à la vérité étant affligé grandement au sujet d'Ulysse cependant et surveillait les travaux et buvait et mangeait avec ses serviteurs dans la maison, lorsque son cœur dans sa poitrine l'y invitait; mais maintenant, depuis que toi tu es parti sur un vaisseau pourPylos, on dit lui n'avoir pas encore mangé et n'avoir pas encore bu ainsi qu'il avait coutume [vaux; et n'avoir pas encore examiné les tramais il est assis se lamentant et avec gémissements et avec pleurs, et son corps se consume autour de ses os. »

Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en-réponse: a Cela est plus douloureux, mais cependant laissons-le, quoique étant affligés.

Car si de-quelque-façon [choix toutes choses étaient laissées-nuaux mortels, d'abord nous prendrions le jour du-retour de mon père.

Mais toi ayant annoncé à ma mère viens en arrière (reviens), [champs et ne songe pas à errer dans les dans les champs pour le visiter; dis seulement à ma mère qu'elle lui envoie en secret et sans retard son intendante ; elle portera la nouvelle au vieillard. » Il dit et pressa le pasteur; celui-ci prit dans ses mains ses chaussures , les attacha à ses pieds et se rendit à la ville. Cependant Eumée, en s'éloignant de la bergerie, n'échappa point aux regards de Minerve ; elle s'avança près du héros ; elle avait pris les traits d'une femme grande, belle, savante dans les ouvrages délicats. Elle s'arrêta devant la porte de la bergerie et se fit voir à Ulysse. Télémaque ne l'aperçut pas et no devina pas sa présence, car les dieux ne se manifestent pas à tous les hommes; mais Ulysse et les chiens la virent : ceux-ci n'aboyèrent point, et se sauvèrent grondants et craintifs dans un coin de l'étable. Elle fit un signe de ses sourcils ; le vers celui-là; mais songe à dire à ma mère d'envoyer au plus vite sa suivante intendante en-cachette; [chose.

car celle-là pourrait annoncer la au vieillard. » Il dit donc et pressa le porcher; et celui-ci prit dans ses mains des sandales, et les ayant attachées sous ses pieds alla à la ville.

Et donc le porcher Eurnée étant allé loin de l'étable n'échappa pas à Minerve; [cha); mais celle-ci vint auprès (s'approet de corps elle s'était rendue-semblable à une femme, et belle et grande et sachant des ouvrages brillants.

Et elle s'arrêta sur le devant de la cabane, s'étant montrée à Ulysse; et Télémaque donc ne la vit pas en face et ne l'aperçut pas (car les dieux ne se montrent pas manifestes à tous les hommes), mais et Ulysse et les chiens la virent, et donc ils n'aboyèrent pas, mais ils s'enfuirent-effrayés avec des grognements d'un-autre-côté à travers l'étable.

Et celle-ci donc fit-un-signe des sourcils; et le divin Ulysse la vît, divin Ulysse l'aperçut; il sorLit de la cabane, franchit le mur élevé de l'étable et se plaça devant elle. La déesse lui dit alors : a Noble fils de Laërte, industrieux Ulysse , révèle tout dès à présent à ton fils et ne lui cache rien, afin qu'ayant tramé tous deux la mort des prétendants, vous alliez vers l'illustre ville : quant à moi, je ne resterai pas longtemps loin de vous, car je brûle de combatlre. »

A ces mots, Minerve le toucha de sa baguette d'or ; elle lui couvrit la poitrine d'une tunique et d'un manteau éclatants de blancheur, grandit ses membres, augmenta sa force. Ses traits reprirent leur teint bruni, ses joues se remplirent, et une barbe bleuâtre ombragea son menton. Après cette métamorphose , Minerve s'éloigna ; Ulysse revint à la cabane, et son fils le contempla avec étonnement; saisi de stupeur, il détourna les yeux, craignant que ce ne fût une divinité, et lui adressa ces paroles ailées: et il sortit de la maison en dehors du grand mur de la bergerie, et il s'arrêta devant elle; et Minerve di t-à lui : « Noble fils-de-Laërtc, industrieux Ulysse, déjà maintenant dis la parole (la chose) à ton fils et ne la lui cache pas, [dants afin qu'ayant préparé aux prétenla mort et le destin vous alliez vers la ville très-illustre ; et moi-même je ne serai pas longtemps loin de vous-deux, désirant combattre. »

Minerve dit et le toucha de sa baguette d'-or ; d'abord elle mit à lui autour de la poitrine un manteau bien-lavé et une tunique; et elle augmenta son corps et sa jeunesse.

Et il devint de nouveau de-couleur-brune, et ses joues se tendirent et des poils bleuâtres se firent autour de son menton.

Celle-ci donc ayant fait ainsi alla en arrière (s'éloigna) ; mais Ulysse alla dans la cabane et son fils chéri vit-avec-étonnement lui ; et ayant été épouvanté il jeta les yeux d'un-autre-côté, de peur que ce ne fût un dieu, et ayant parlé il dit-à lui ces paroles ailées i

« Étranger, tu me parais tout différent de cc que tu étais tout à l'heure; tu as d'autres vêtements et tes traits ne sont pas semblables. Sans doute tu es l'un des dieux qui habitent le vaste ciel ; soisnous donc propice, afin que nous t'offrions des sacrifices agréables et de riches présents ; épargne-nous. »

Le patient et divin Ulysse lui répondit : « Non, je ne suis point un dieu; pourquoi me comparer aux immortels? Mais je suis ton père , pour qui en soupirant tu endures tant de maux et tu supportes les outrages des hommes. »

A ces mots il embrassa son fils , et des larmes, coulant le long de ses joues, tombèrent à terre; jusqu'alors il avait toujours su les contenir. Télémaque, ne pouvant se persuader encore que c'était là son père, lui adressa de nouveau la parole : « Tu n'es pas Ulysse mon père; mais une divinité me fait illusion, afin que dans ma douleur je m'affiige encore davantage. Un simple mortel ne saurait opérer ces prodiges par sa volonté, si un dieu

« Etranger, tu m'as apparu tout-à-Fheure autre qu'auparavant, et tu as d'autres vêtements, et le corps n'est plus pareil à toi.

Oui certes tu es quelque dieu, [ciel; un de ceux qui occupent le vaste mais sois-propice, afin que nous donnions à toi des sacrifices agréables et des présents d'-or, bien façonnés et épargne-nous. » Mais le patient et divin Ulysse répondit à lui ensuite : Il Je ne suis pas à toi un dieu pourquoi assimiles-tu moi aux immortels?

mais je suis ton père, à-cause duquel toi gémissant tu souffres des douleurs nombreuses, subissant les violences des hommes. »

Ayant parlé donc ainsi il embrassa son fils, et laissa-tomber une larme de ses joues i terre; mais auparavant il se contenait sans-interruption toujours.

Mais Télémaque (car il ne croyait pas encore l'étranger être son père) répondant avec des paroles dit-à lui de nouveau : « Toi du moins tu n'es pas Ulysse ition père ; mais une divinité flatte moi, afin que me lamentant je gémisse encore davantage.

Car un homme mortel ne pourrait pas machiner ces choses du moins avec sa volonté - venant à lui ne le changeait sans peine tantôt en jeune homme, tantôt en vieillard. Tout à l'heure, tu étais vieux et couvert de haillons; maintenant tu ressembles aux divinités qui habitent le vaste ciel. Il L'ingénieux Ulysse répliqua : « Télémaque, il ne convient pas que tu accueilles avec tant d'étonnement et de surprise ton père présent en ces lieux. Il ne viendra point ici un autre Ulysse ; c'est bien moi qui, longtemps errant, après avoir souffert bien des maux, rentre au bout de vingt années sur le sol de ma patrie. Ce que tu as vu est l'oeuvre de Minerve la belliqueuse, qui me fait paraître à son gré (car tel est son pouvoir) tantôt semblable à un mendiant, tantôt à un homme jeune et dont le corps est couvert de beaux vêtements. Il est facile aux dieux qui habitent le vaste ciel de glorifier ou d'abaisser uu mortel. v de lui-même, lorsque (si) un dieu lui-même étant survenu ne le rendrait (rendait) pas facilement le voulant (par sa volonté) jeune ou vieux.

Car certes donc récemment tu étais vieux [dignes: et tu étais vêtu de vêtements jamais maintenant tu ressembles aux dieux qui occupent le vaste ciel. »

Et l'ingénieux Ulysse répondant dit-à lui : a Télémaque, il ne convient pas toi ni admirer en quelque chose d'exni être surpris [cessif de ton père chéri étant au dedans de cette cabane.

Car un autre Ulysse ne viendra plus à toi ici ; mais moi que-voici qui suis tel, ayant souffert des maux, et ayant erré beaucoup, je suis revenu la vingtième année dans ma terre patrie.

Mais ceci est pour toi l'œuvre de Minerve meneuse-de-butin, qui a rendu moi tel, comme elle veut (car elle le peut), tantôt semblable à un mendiant, et tantôt d'autre-part à un homme jeune et ayant autour de son corps de beaux vêtements.

Or il est facile aux dieux qui occupent le vaste ciel et de glorifier un homme mortel et de l'abaisser. » En achevant ces mots, il s'assiL; Télémaque, tenant son noble père embrassé, sanglotait et versait des larmes. Tous deux sentirent le désir de répandre des pleurs; ils laissèrent éclater plus de gémissements que les aigles ou les vautours aux serres recourbées dont les laboureurs ont ravi les petits avant qu'ils pussent voler ; sous leurs paupières coulaient des larmes d'attendrissement. Le flambeau du soleil, en se couchant, les eût trouvés pleurant encore , si Télémaque n'avait adressé ces paroles à son père : « Père chéri, sur quel vaisseau les matelots t'ont-ils amené dans Ithaque? qui sont-ils? car sans doute tu n'es pas venu ici à pied. n Le patient et divin Ulysse lui répondit : « Mon enfant, je te dirai la vérité. Les Phéaciens, ces illustres navigateurs, qui reconduisent les étrangers arrivés chez eux, m'ont amené ici; me transportant sur la mer dans leur rapide iia - Ire, ils m'ont déposé endormi dans Ayant parlé donc ainsi il s'assit donc ; [lui et Télémaque s'étant jeté-autour de pleurait sur son bon père, versant des larmes.

Et le désir des pleurs s'éleva dans tous les deux ; et ils pleuraient d'une-voix-perçante, plus abondamment que des oiseaux, aigles ou vautours aux-serres-recourbées, auxquels des campagnards ont enlevé leurs petits avant qu'ils fussent devenus capables-de-voler ; ainsi donc ceux-ci versaient sous leurs sourcils des larmes dignes-de-pitié.

Et le flambeau du soleil se serait couché à eux gémissant, si Télémaque tout à coup n'avait dit-à son père : « Sur quel vaisseau donc des matelots ont-ils amené toi ici à Ithaque, père chéri ?

qui se vantent-ils d'être?

car je ne pense pas toi être venu ici à-pied. » Mais le patient et divin Ulysse dit-à lui à-son-tour : a Eh bien moi, mon enfant, je dirai la vérité à loi.

Les Phéaciens illustres-navigateurs ont amené moi, les Phéaciens qui reconduisent aussi d'autres hommes, tout-homme-qui est arrivé chez eux ; et emmenant sur la mer luoi dormant sur un vaisseau rapide Ithaque et m'ont fait d'immenses présents en airain, en or et en vêtements; ces trésors, par la volonté des dieux, sont déposés dans une grotte. Je suis venu ici sur le conseil de Minerve, afin que nous concertions ensemble la mort de nos ennemis. Mais allons, énumèremoi tous les prétendants, afin que je sache qui ils sont, quel est leur nombre, et que je délibère en mon noble cœur si nous pourrons nous deux, seuls et sans secours, lutter contre eux, ou si nous chercherons des auxiliaires. »

Le sage Télémaque répliqua : a 0 mon père , j'ai toujours entendu parler de ta gloire immense; on te disait vaillant par le bras et sage dans le conseil ; mais tu viens de prononcer une parole trop hal'dill et qui me frappe d'étonnement: deux hommes ne peuvent pas combattre de nombreux et braves ennemis. Les prétendants ne sont ils m'ont déposé dans Ithaque ; et ils ont donné à moi des présents brillants, et de l'airain et de l'or abondamment et des étoffes tissées ; [grottes et ceux-ci sont déposés dans des par la volonté des dieux.

Maintenant d'autre-part je suis venu ici par les conseils de Minerve, afin que nous délibérions sur la mort pour nos ennemis.

Mais allons ayant dénombré énumère-moi les prétendants; afin que je sache et combien-nombreux et quels ces hommes sont ; et qu'ayant délibéré en mon cœur irréprochable j'examine si nous-deux [eux, nous pourrons nous-porter-contre seuls sans d'autres, ou si aussi nous en chercherons d'autres. »

Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en-réponse : t 0 mon père, certes j'entendais raconter toujours la grande gloire de toi, toi être et belliqueux par les mains et prudent par le conseil ; mais tu as dit une trop grandechose ; l'étonnement possède moi ; et il ne serait pas possible deux hommes lutter contre des adversaires nomet braves. [breux Mais exactement donc il n'y a pas une dizaine de prétendants pas seulement dix, ni même deux fois dix, mais bien davantage; tu vas en savoir le nombre. D'abord cinquante-deux jeunes gens, l'élite de Dulichium, accompagnés de six serviteurs; de Samé, vingtquatre héros; de Zacynthe, vingt enfants des Achéens; d'Ithaque même, douze, les plus nobles, et avec eux le héraut Médon, un chanteur divin et deux serviteurs habiles à découper les viandes. Si nous marchons contre eux tous dans le palais, je crains bien que, venu pour châtier leur insolence, tu ne rencontres l'amertume et le malheur. Vois plutôt si tu ne pourrais pas trouver quelque auxiliaire qui nous seconde avec ardeur. »

Le patient et divin Ulysse répondit : a: Je vais te le dire ; écoutemoi avec attention, et vois si ce sera assez de Minerve avec ni deux, seules (seulement), [breux ; mais ils sont beaucoup plus nomet bientôt tu sauras ici le nombre.

De Dulichium deux et cinquante jeunes-hommes choisis (d'élile), et six serviteurs les suivent; et de Samé ils sont [hommes), et vingt et quatre (vingt-quatre et de Zacynlhe ils sont vingt jeunes-hommes fils des Achéens, et d'Ithaque même douze tous les meilleurs (les plus nobles), et avec eux est le héraut Médon et un divin chanteur et deux serviteurs, habiles dans l'art-de-découper.

Lesquels si nous rencontrons tous étant en dedans du palais, je crains qu'étant venu [Iences tu ne leur fasses-payer leurs lÏod'une-manière-bien-amère et d'une-manière-terrible pour toi.

Mais toi-du-moins considère si tu peux imaginer quelque auxiliaire, qui aide nous-deux d'un cœur bienveillant. »

Et le patient et divin Ulysse dit-à lui à-son-tour : a Eh bien je te dirai, mais toi fais-attention et écoute-moi ; et considère si Minerve avec Jupiter père (auguste) pourra suffire à uotis-deux.

l'auguste Jupiter, ou si je dois chercher encore quelque autre appui. » Le sage Télémaque, reprenant la parole : ce Tu viens de nommer deux puissants auxiliaires, quoiqu'ils soient assis bien haut dans les nues ; ils règnent et sur les hommes et sur les dieux immortels. »

Le patient et divin Ulysse reprit : CI Ils ne resteront pas longtemps loin de la terrible mêlée , quand Mars décidera la victoire dans mon palais entre les prétendants et nous. Pour toi, dès que paraltra l'aurore, va dans notre demeure et mêlc-toi à ces hommes superbes, plus tard, le pasteur me conduira à la ville sous les traits d'un vieux et misérable mendiant. S'ils m'outragent dans le palais, que dans ta poitrine ton cœur se résigne à me voir maltraiter. Si même Ils me traînent par les pieds hors de ma demeure, s'ils me frappent, regarde et contiens-toi. Prie-les avec de douces paroles de cesser ou si je dois examiner (chercher) quelque autre auxiliaire. » Et le sage Télémaque dit à lui à-son-tour en-réponse : « Ces-deux auxiliaires du moins que tu dis sont bons certes, quoique assis haut dans les nuages, eux qui commandent aussi à d'autres et hommes et dieux immortels. » Mais le patient et divin Ulysse dit-à lui à-son-tour : a Ceux-là certes du moins ne seront pas longtemps à l'écart du combat violent, quand dans mon palais la force de Mars se décidera pour les prétendants et pour nous.

Mais toi maintenant avec l'aurore paraissant (dès l'aurore) vas à la maison et mêle-toi aux prétendants superbes; mais le porcher plus tard conduira moi vers la ,ille, ressemblant à un mendiant misérable et à un vieillard.

Et s'ils outragent moi dans la maison, cependant que ton cœur chéri endure dans ta poitrine [ments).

moi souffrant mal (de mauvais traitcSi même ils me traînent par les pieds à travers le palais à la porte, ou me frappent de projectiles, eh bien toi regardant songe à le supporter.

Mais certes songe à hs inviter à cesser leurs sottises, leurs injures ; ils ne t'écouteront pas, car leur jour fatal est venu.

Je te ferai encore une autre recommandation ; grave-la dans ton esprit : quand la sage Minerve inspirera mon âme, je te ferai signe de la tête; et toi, dès que tu auras vu ce signe, enlève toutes les armes homicides qui se trouveront dans le palais et cache-les toutes au fond de la chambre élevée; amuse les prétendants par de douces paroles, quand ils chercheront leurs armes et t'interrogeront : « Je a les ai placées loin de la fumée, diras-tu ; elles ne ressemblaient plus à ce qu'elles étaient quand Ulysse les laissa en partant pour « Troie; mais, atteintes par la vapeur de la flamme, elles se sont ternies. D'ailleurs le fils de Saturne a mis en mon cœur une raison plus puissante : j'ai craint qu'en buvant le vin il ne s'élevât une « querelle entre vous, et que vous frappant les uns les autres vous i n'en vinssiez à souiller vos festins et votre poursuite : car le fer en les en détournant par des paroles douces-comme-miel ; et ceux-ci n'obéiront pas à toi ; car déjà le jour fatal est-présent pour eux.

Et je dirai à toi une autre chose, et toi mets-la dans ton esprit : quand Minerve féconde-en-conseils me mettra cette pensée dans l'esprit, moi j'inclinerai à toi la tête; et toi ensuite ayant vu , [Mars ayant enlevé toutes les armes dequi se trouvent à toi dans le palais songe à les déposer tout à fait toutes dans la profondeur de la ciiambre élevée ; d'autre-partsonge à tromper les prépar de douces paroles, [tendants quand désirant des armes ils interrogeront toi : <r Je les ai déposées loin de la filmée; « car elles ne ressemblaient plus ̃< à ces armes, , « telles que jadis étant allé à Troie « Ulysse les avait laissées, « mais elles ont été souillées, •< autant qu'est venue sur elles a la vapeur du feu.

« Et en outre encore le fils-de-Saturnc « a mis dans mon esprit « ceci plus grand (plus important), « de peur que de quelque-façon « vous étant enivrés, « ayant élevé une querelle « parmi vous, •< vous ne vous blessiez les uns les au« et ne déshonoriez le festin [très « et la recherche de l'hymen ; .< car le fer lui-même « attire l'homme. »

« attire l'homme. » Laisse seulement pour nous deux épées, deux javelots et deux boucliers que nous puissions prendre quand nous fondrons sur eux; Pallas et le sage Jupiter tromperont nos ennemis.

Je te ferai encore une autre recommandation ; grave-la dans ton esprit : si vraiment tu es mien et de mon sang, que personne n'apprenne qu'Ulysse est dans Ithaque; que Laërte l'ignore, ainsi que le pasteur, tous nos serviteurs et Pénélope elle-même. Que seuls tous deux nous connaissions la pensée des femmes ; éprouvons encore parmi nos serviteurs quels sont ceux qui nous honorent, qui nous craignent en leur âme, et ceux qui n'ont pas souci de toi et te méprisent tel que tu es. »

Son noble fils lui répondit: a 0 mon père, j'espère que plus tard tu connaîtras mon cœur; nulle faiblesse ne s'est emparée de moi; teulement je ne crois pas que ce parti doive nous être avantageux, Et songe à laisser pour nous-deux seuls deux épées et deux javelots et deux boucliers-de-peaux-de-bœufs pour les prendre de nos mains afin que nous étant élancés nous les prenions ; et ensuite Pallas Athéné et Jupiter prévoyant pourra tromper eux.

Mais je dirai à toi une autre chose, et toi mets-la dans ton esprit : si véritablement du moins tu es mien et de notre sang , que personne ensuite n'entende dire Ulysse étant(qu'Ulysse est)au dedans, que donc ni Laërte ne sache ceci , ni le porcher, ni aucun des serviteurs, ni Pénélope elle-même; mais seuls, et toi et moi, connaissons les dispositions des femmes ; et nous pourrions éprouver encore quelqu'un des hommes serviteurs, et où quelqu'un (celui qui) honore nous-deux et nous craint dans son cœur, et celui qui ne se soucie pas de nous, et méprise toi, qui es tel. »

Et son fils brillant (illustre) répondant dit-à lui : « 0 mon père, assurément tu connaîtras mon cœur aussi dans-la-suite du moins, je le crois; car une faiblesse-d'âme ne possède pas moi du moins ; mais certes je ne crois pas ceci devoir être un gain (avantage) et je t'engage à y réfléchir. Tu marcheras longtemps pour éprouver chacun et parcourir tes champs; cependant ces hommes, tranquilles dans notre palais, dévorent insolemment nos richesses et ne ménagent rien. Je t'exhorte néanmoins à rechercher parmi nos femmes celles qui te méprisent et celles qui sont innocentes ; mais je ne voudrais pas aller dans les étables pour nous assurer de nos serviteurs; plus tard nous nous occuperons de ce soin, s'il est vrai que tu connaisses un signe de Jupiter qui porte l'égide. D C'est ainsi qu'ils s'entretenaient ensemble. Pendant ce temps, le solide navire qui avait ramené de Pylos Télémaque et tous ses compagnons abordait à Ithaque ; quand ils furent entrés dans le port profond, ils tirèrent à terre le noir vaisseau et les serviteurs empressés enlevèrent les agrès ; puis ils portèrent dans la demeure de Clytius les magnifiques.présents. Ensuite ils envoyèrent un héraut au pour nous tous les deux ; mais j'invite toi à réfléchir.

Car tu marcheras longtemps ainsi éprouvant (pour éprouyer) chacun, parcourant les cultures ; et ceux-là paisibles dans le palais dévorent nos biens avec-une-violence-excessive, et l'économie n'est pas en eux.

Mais assurément j'invite toi à t'instruire des femmes, et celles qui méprisent toi et celles qui sont innocentes; mais moi du moins je nevoudrais pas nous éprouver les hommes en allant dans les étables, mais nous occuper de ces choses plus tard, si véritablement du moins tu sais quelque signe de Jupiter qui-a-une-égide. » Ainsi ceux-ci se disaient de telles choses l'un à l'autre.

Mais donc le vaisseau bien fabriqué était conduit ensuite à-Ithaque, le vaisseau qui apportait de Pylos Télémaque et tous ses compagnons; et lorsque ceux-cidoncfurentarrivés en dedans du port très-profond, ceux-ci tirèrent sur la terre-ferme le vaisseau noir, et les serviteurs zélés emportèrent à eux les agrès; et aussitôt ils portèrent dans la maison de Clytius les présents très-beaux.

Mais ils envoyèrent dans la maison d'Ulysse palais d'Ulysse, afin d'annoncer à la prudente Pénélope que Télémaque était aux champs et avait donné l'ordre au vaisseau de venir à la ville, de peur que le cœur de la noble reine ne fût alarmé et qu'elle ne versât de tendres larmes. Le héraut et le divin pasteur se rencontrèrent ; ils venaient apporter à Pénélope le même message.

Quand ils furent arrivés au palais du divin roi, le héraut, au milieu des suivantes, prononça ces mots : a Reine, ton fils bien-aimé est de retour. »

Quant au pasteur, il s'approcha d'elle et lui répéta tout ce dont son noble fils l'avait chargé. Lorsqu'il se fut acquitté de sa mission, il s'en retourna vers ses porcs, s'éloignant de l'enceinte et des murs du palais.

Cependant les prétendants étaient consternés, et leur cœur se remplit de tristesse ; ils sortirent du palais, franchirent le mur élevé de la cour, et s'assirent auprès des portes. Eurymaque, fils de Polybe, prit le premier la parole : un héraut devant dire la nouvelle à la prudente Pénélope, que Télémaque à la vérité restait à la campagne, mais ordonnait le vaisseau naviguer vers Ja ville ; [cœur afin d'éviter que ayant craint en son la noble reine ne versât de tendres larmes.

Mais ces-deux hommes le héraut et le divin porcher se rencontrèrent à-cause-du même message, devant le dire à la femme.

Mais lorsque déjà donc ils furent arrivés à la demeure du divin roi, le héraut donc dit au milieu des servantes : « Déjà, reine, le fils chéri est arrivé à toi. »

Mais le porcher se tenant auprès dit à Pénélope toutes choses , toutes-celles-que son fils chéri lui avait ordonné de dire à elle.

Mais après qu'il eut répété toutes ses instructions, il se-mit-en-marche donc pour aller vers ses porcs, et quitta et l'enceinte et le palais.

Mais les prétendants furent aflligé.s et furent consternés en leur cœur; et ils sortirent du palais en dehors du grand mur de la cour, et s'assirent là-même devant les portes.

Et Eurymaque , fils de Polybe.

commença à eux à haranguer

« Dieux puissants, cette grande entreprise, ce voyage a été audacieusement accompli par Télémaque; et nous disions pourtant qu'il ne s'accomplirait point. Mais allons, lançons à la mer le meilleur do nos noirs vaisseaux et garnissons-le de rameurs, pour annoncer au plus tôt à nos compagnons de revenir sans retard dans leurs demeures. »

Il n'avait pas fini de parler, qu'Amphinome, se retournant de sa place, vit un vaisseau dans le port profond, et des matelots qui pliaient les voiles et emportaient les rames dans leurs mains. Souriant doucement, il dit à ses amis : « Ne songeons plus à envoyer un message ; les voilà de retour.

Quelqu'un des dieux les a avertis, ou bien ils ont vu eux-mêmes passer le vaisseau et n'ont pu l'atteindre. »

II dit, et tous se levant descendirent au bord de la mer; aussitôt ils tirèrent à terre le noir vaisseau et les serviteurs empressés enlevèrent les agrès. Cependant les prétendants se rendirent tous à

« 0 amis, assurément une grande aclion a été accomplie superbement à (par) Télémaque, à savoir ce voyage; et nous disions le voyage ne pas devoir être accompli à (par) 1 ui.

Mais allons, tirons à la mer un vaisseau noir, celui qui est le meilleur, et rassemblons des rameurs marins, qui au plus vite annoncent à ceux-là (à nos amis) de retourner promptement dans leur demeure. »

Tout n'avait pas été dit encore, lorsque donc Amphinomus, s'étant tourné de sa place, vit un vaisseau eu dedans du port très-profond, et les matelots pliant les voiles et ayant les rames dans leurs mains.

Et ayant donc souri doucement il dit à ses compagnons : « N'envoyons plus un message; car ceux-ci sont en dedans du pori; ou quelqu'un des dieux a dit à euy ou eux-mêmes (ceci

ont vu le vaisseau passant, et n'ont pas pu atteindre lui. »

Il dit ainsi; et ceux-ci s'étant levés allèrent vers le rivage de la mer; et aussitôt ils tirèrent sur la terrele vaisseau noir, [ferme et des serviteurs zélés emportèrent à eux les agrès.

Et eux-mêmes pressés (réunis) allèrent à l'assemblée, l'assemblée et ne permirent à nul, ni jeune ni vieux, de s'asseoir près d'eux. Antinous, fils d'Eupithès, prit alors la parole : « Grands dieux, comme les immortels l'ont sauvé de sa perte ! Le jour, des sentinelles étaient postées sur les sommets battus des vents et se succédaient tour à tour; quand le soleil était couché , jamais nous ne passions la nuit à terre , mais, parcourant la mer sur notre rapide vaisseau , nous attendions la divine aurore et dressions des piéges à Télémaque pour nous saisir de lui et le faire mourir : saus doute quelque divinité l'a ramené dans sa patrie. Cependant, nous qui sommes ici, préparons-lui un trépas terrible, et qu'il ne puisse pas nous échapper; car je crois que tant qu'il vivra nous n'achèverons pas notre entreprise. Son esprit est prudent et sage, et le peuple ne nous est plus favorable. Eh bien, n'attendons pas qu'il appelle et ne laissèrent pas quelque autre ni des jeunes ni des vieux s'asseoir-parmi eux.

Et Antinous, fils d'Eupithès, dit-au-milieu d'eux : « 0 grands dieux, comme les dieux ont délivré cet homme (iu malheur !

Pendant les jours à la vérité des sentinelles allaient-s'asseoir sur les sommets ballus-des-vents, l'une-sur-l'autre (se succédant) touet avec le soleil se couchant [jours ; jamais nous n'avons dormi la nuit sur la terre-ferme, mais sur la mer naviguant avec le vaisseau rapide nous attendions l'aurore divine, dressant-une-embûche à Téiémaque, afin que l'ayant pris nous fissions-périr lui : mais pendant-ce-temps donc une divinité ramenalui à la maison.

Mais nous ici méditons un trépas affligeant contre lui, contre Télémaque; et puisse-t-il ne pas échapper à nous; car je ne crois pas ces actions que nous méditons devoir s'accomplir celui-ci du moins vivant.

Car celui-ci est instruit et par le conseil et par l'esprit; et les peuples n'apportent (ne font) plus plaisir à nous du tout.

Mais allons, avant que celui ci avoir (ait) réuni les Achéens les Achéens à une assemblée; car il ne faiblira pas, mais conservant sa colère il se lèvera au milieu de tous, il leur dira que nous lui apprêtions une mort funeste et que nous n'avons pas réussi ; ceux qui entendront ces coupables complots ne les approuveront pas; peut-être nous maltraiteront-ils , et, nous chassant de notre patrie, ils nous forceront de nous réfugier chez un autre peuple. Prévenonsle donc et faisons-le périr ou dans les champs, loin de la ville, ou sur la route; gardons ses biens , son héritage; partageons-les également entre nous ; donnons le palais à sa mère et à celui qui deviendra son époux. Si mes paroles vous déplaisent, si vous aimez mieux qu'il vive et qu'il conserve les richesses de son père, cessons désormais de nous rassembler ici pour dévorer son riche patrimoine; que chacun de nous, restant dans sa. demeure, brigue par ses présents en assemblée (car je ne crois pas lui devoir se relâcher, mais il gardera-sa-colère, et dira s'étant levé au-milieu-de tous que nous machinions contre lui un meurtre terrible, et ne bavons pas trouvé; et ceux-ci entendant des actions mauvaises ne nous loueront pas; je crains qu'ils ne nous fassent quelque mal et ne chassent nous de notre terre, et que nous ne nous rendions chez un peuple d'autres hommes) s eh bien prévenons-le en le tuant à la campagne loin de la ville ou sur la route; et nous-mêmes possédons son vivre (son bien) et ses richesses, les ayant divisés selon la convenance entre nous; et d'autre-part donnons la maison pour la posséder à la mère de celui-là (Télémaque) et à celui qui l'aura épousée.

Mais si ce discours déplaît à vous, mais (et) que vous vouliez lui-même et vivre et avoir tous les biens paternels, en-conséquence ne dévorons pas à lu abondamment les richesses douces-au-cœur, nous réunissant ici, mais que chacun depuis son propre palais brigue la main de Pénélope la main de Pénélope; elle épousera celui qui offrira la dot la plus magnifique et que le destin aura désigné. »

Il dil, et tous gardèrent un profond silence. Amphinome, le glorieux fils du roi Nisus, qui lui-même était fils d'Arétius, prit alors à son tour la parole; venu de Dulichium, féconde en moissons et en pâturages, il était le chef des prétendants, et, par ses discours, plaisait plus que tous les autres à Pénélope; car son âme était noble. D'un cœur bienveillant, il leur fit entendre ces mots : « Amis, je ne voudrais point faire périr Télémaque ; c'est une chose grave que de mettre à mort un rejeton de roi ; interrogeons d'abord la volonté des dieux. Si les arrêts du grand Jupiter nous approuvent, je l'immolerai moi-même et exhorterai tous les autres à le frapper ; mais si les dieux nous condamnent, je vous engage à vous abstenir. » Ainsi parla Amphinome, et ses paroles leur plurent. Tousse levèrent et regagnèrent la demeure d'Ulysse , où ils s'assirent sur des siéges polis.

la recherchant par des présents-d'hyet celle-ci ensuite épouserait [men; celui qui lui aurait donné les plus nombreux et qui serait venu désigné-par-le-dcstin. »

Il dit ainsi ; et ceux-ci donc tous furent en-se-taisant dans le silcnce, Et Amphinome, fils brillant (illustre) de l'iislls.

prince fils-d'Arétius, harangua et parla-parmi eux; [chium Amphinome qui donc venu de Dulifertile-en-froment, verdoyante, était-à-la-tête des prétendants, et plaisait le plus à Pénélope par ses discours; car il usait de (avait) un bon esprit; lequel étant-bienveillant pour eux harangua et dit : fi 0 amis, moi-du-moins je ne voudrais pas tuer Télémaque; car il est grave de tuer un rejeton royal; mais d'abord interrogeons les conseils des dieux.

Si les arrêts du grand Jupiter nous approuvent, et moi-même je le tuerai [tuer; et j'exhorterai tous les autres à le mais si les dieux nous détournent, je vous exhorte à cesser d'y songer. »

Ainsi parla Amphinome; et le discours plut à eux.

Aussitôt ensuite s'étant levés ils allèrent vers la maison d'Ulysse; et étant arrivés ils s'assirent sur des sièges polis.

Cependant, de son côté, la prudente Pénélope songeait à se montrer aux prétendants orgueilleux. Elle avait appris que dans son palais même ils méditaient la perte de son fils; le héraut Médon, qui avait entendu leurs délibérations, les lui avait révélées. Elle traversa donc le palais, accompagnée de ses suivantes. Quand cette femme divine fut arrivée auprès des prétendants, elle s'arrêta à l'entrée de la salle solidement construite , tenant devant son visage un voile brillant; puis, s'adressant à Antinous, elle fit entendre ces mots : a Audacieux Antinous, artisan de crimes, on dit pourtant que parmi le peuple d'Ithaque tu es le premier entre ceux de ton âge et par l'éloquence et par les conseils ; mais non , tu n'es point tel.

Insensé, pourquoi trames-tu la perte de Télémaque et ne songes-tu pas à des suppliants qui ont eu Jupiter pour témoin 11l est odieux de se tendre des piéges les uns aux autres. Ne sais-tu pas que ton Mais celle-ci à-son-tour, la prudente Pénélope, imagina autre chose, pour se montrer aux prétendants qui avaient une insolence très-vioCar elle apprenait [lente.

la perte méditée de son fils : car le héraut Médon, qui entendait les délibératioNs, l'avait dit à elle.

Et elle se-mit-en-marche pour aller vers le palais avec ses femmes suivantes.

Mais lorsque donc Pénélope divine entre les femmes fut arrivée aux prétendants, elle se-tint-debout donc près du jambage de porte [ment, de l'appartement construit solidetenant devant ses joues (son visage) un voile brillant; et elle gourmanda Antinous et dit une parole et prononça : « Antinous, toi qui as de l'insolence, machinateur-de-mal, et pourtant on dit toi dans le peuple d'Ithaque être le meilleur parmi ceux-du-même-âge que toi par le conseil et par les discours ; mais toi donc tu n'étais pas tel.

Insensé, mais pourquoi toi macliines-tu contre Télémaque et la mort et le destin et n'as-tu-pas-souci des suppliants, auxquels donc Jupiter est témoin or ce n'est pas chose-légitime de machiner des maux les uns contre les autres.

père est venu ici fugitif, craignant la vengeance du peuple? Tous étaient courroucés contre lui, parce qu'il s'était joint à des pirates de Taplios pour ravager les Thesprotcs, nos amis. Ils voulaient le tuer, lui ravir la douce vie et dévorer ensuite ses immenses richesses; mais Ulysse les contint et réprima leur emportement. Aujourd'hui, tu ruines sa maison, tu recherches son épouse, tu immoles son fils et tu m'accables de douleur. Mais je t'ordonne de cesser et de faire cesser les autres. »

Eurymaque, fils de Polybe, lui répondit : « Fille d'Icarius, prudente Pénélope, rassure-toi et que de telles pensées n'occupent point ton esprit. Il n'est pas un homme , il n'en fut et il n'en sera jamais, qui porte la main sur ton fils Télémaque, tant que je vivrai et que je verrai la lumière des cieux. Car je le déclare, et cela s'accomplira Est-ce que tu ne sais pas quand ton père fuyant vint ici, ayant craint le peuple ? [ment, car certes ils étaient irrités forteparce qu'ayant suivi des pirates taphiens il avait fait-du-mal aux Thesprotes ; or ceux-ci étaient unis (amis) à nous ; ils voulaient donc faire-pérircelui-ci et détruire son cœur chéri et dévorer son vivre (bien) agréable-au-cœur et abondant.

Mais Ulysse les retint et les empêcha quoique le désirant, Ulysse de qui maintenant tu dévores la maison ignominieusement, et dont tu recherches la femme et tues le fils, et tu affliges moi grandement.

Mais j'exhorte toi à cesser et à inviter les autres à cesser. » Mais Eurymaque, fils de Polybe, dit à elle à-son-tour en-réponse : « Fille d'Icarius, très-prudente Pénélope, aie-confiance, [à toi que ces choses ne soient-pas-à-souci dans ton esprit.

11 n'est pas ni ne sera pas ni n'aura pas été cet homme qui porterait les mains sur Télémaque ton fils, moi du moins vivant et voyant sur la terre.

Car je déclare ainsi, - et certes cela sera accompli : ainsi, son sang noir coulerait aussitôt autour de ma lance. Souvent Ulysse, le destructeur de villes, me fit asseoir sur ses genoux, mit dans mes mains des viandes rôties et m'offrit un vin rouge. Aussi Télémaque est pour moi le plus cher de tous les hommes; je l'engage à ne point redouter la mort, du moins de la part des prétendants, car on ne peut éviter le trépas envoyé par les dieux. »

Il parlait ainsi pour la rassurer; mais il méditait la mort de Telémaque. Remontée aux étages supérieurs, dans son appartement magnifique, Pénélope pleura Ulysse, son époux chéri, jusqu'à ce que Minerve aux yeux bleus eût versé le doux sommeil sur ses paupières.

Le soir, le divin pasteur revint auprès d'Ulysse et de son fils; ils préparaient le repas avec art, et avaient égorgé un porc d'un an.

Cependant Minerve, s'approchant d'Ulysse fils de Laërte, le frappa de sa baguette, le transforma de nouveau en vieillard et lui couvrit aussitôt à lui le sang noir coulera autour de notre lance, puisque Ulysse destructeur-de-villcs ayant fait-asseoir aussi moi souvent sur ses genoux, m'a mis dans les mains de la viande rôtie, et m'a donné du vin rouge.

C'est-pourquoi Télémaque est à moi de beaucoup le plus cher de tous les hommes ; et je n'exhorte en rien lui à craindre la mort venant des prétendants du moins; car il n'est pas possible d'éviter la mort venant des dieux, i Il dit ainsi la rassurant (pour la rassurer) ; mais lui-même apprêtait la perte à lui (Télémaque).

Celle-ci donc étant montée [haut aux brillants appartements-d'enpleurait ensuite Ulysse, son cher époux, jusqu'à ce que Minerve aux-yeux-bleus eut jeté (versé) à elle sur les paupières un doux sommeil.

Cependant le divin porcher arriva le soir à Ulysse et à son fils ; et ceux-ci donc en-se-tenant-auprès apprêtaient le repas, ayant immolé un porc d'un-an.

Mais Minerve, se tenant auprès, ayant frappé de sa baguette Ulysse fils-de-Laërte, le fit de nouveau vieillard, Je corps de mauvais haillons; elle ne voulait pas que le pasteur le reconnût en le voyant, et que, ne pouvant garder le secret en sop âme, il allât annoncer la nouvelle à la prudente Pénélope.

Télémaque lui adressa le premier la parole : a Te voilà revenu, divin Eumée. Que dit-on à la ville? Les nobles prétendants sont-ils déjà de retour de leur embuscade? ou attendent-ils encore que je revienne? »

Pasteur Eumée, tu répondis : « Je n'ai point songé à m'en informer ni à interroger en traversant la ville ; mon cœur me pressait d'accomplir au plus tôt mon message pour revenir ici. J'ai rencontré un messager rapide envoyé par tes compagnons, un héraut qui le premier a dit la nouvelle à ta mère. Mais je sais encore une autre chose , car je l'ai vue de mes yeux. J'étais déjà à quelque distance de la ville, à l'endroit où s'élève la colline de Mercure, et le revêtit autour de son corps de vêtements misérables, de peur que le porcher l'ayant vu en face ne reconnût lui [cer) et n'allât l'annonçant (pour l'annonà la prudente Pénélope et ne gardâl pas le secret dans son esprit.

Et Télémaque le premier dit ce discours à lui : « Tu es arrivé, divin Euniéc.

Quel bruit donc est dans la ville ?

est-ce que donc déjà les nobles prétendants sont au dedans (dans Ithaque) revenus de l'embuscade ?

ou épient-ils encore de nouveau m.oi revenant à la maison ? » Et répondant tu dis-à lui, porcher Eumce : ail n'était-pas-souci à moi [choses, de m'informer et de demander ces en allant par la ville ; le cœur excitait moi, ayant dit le message, à m'en revenir de nouveau ici au plus vite.

Mais un messager rapide de-la-part-de tes compagnons s'est rencontré avec moi, un héraut, qui donc le premier a dit la parole (nouvelle) à ta mère.

Mais je sais certes cette autre chose ; car j'ai vu ceci de mes yeux.

Étant parti j'étais déjà au-dessus de la ville, à l'endroit où est la colline de-Mercure, quand je vis un vaisseau rapide quand je vis un rapide navire entrer dans notre port ; de nombreux matelots s'y trouvaient; il était chargé de boucliers et de lances à deux tranchants. J'ai supposé que c'étaient eux, mais je n'en sais rien. »

Il dit, et le divin Télémaque sourit en portant ses regards sur son père; mais il évitait le paslrur.

Quand ils eurent terminé leurs apprêts et disposé le repas, ils se mirent à table et contentèrent largement leur appétit. Dès qu'ils eurent apaisé la faim et la soif, ils songèrent à gagner leur couche, et goûtèrent les douceurs du sommeil.

Ttaxiovaav È; yj[iix £ pov Xiu.évatzvôpe; ÔÈ ttqXXoî £ aav èv aùxfi Pe6pMEt8e<7(XX.E<T<7t xat êy^Ecrtv àjj.çtYUOiTt ̃ nal <î>{a6r)v •coù; Élevai açéaç, ovôï oïôà xi. » 4>dcxo wç' ïepr) Sê î; T-t¡),E!'.a,XOW y.eiôr)ff £ V, iÕwv È; uaiépa b(PO(XI[LO-LULV« àXseivE 8Eu<pop66'v.

'Em.i SE OU'I 01 jtauaavxo ttovov ,E'tVY..OV't'Ó ts Saïxa, &CCVUVXO - oùÕè; 0u(iài; èoeOEXÔ Tt êaixè; èidïiç,.

AOxàp ÈUEl ê^evxo épov ro<rioç xai èôïitvoç, |I.VT)T<XVX6 TE xoîxov xaî ÊXovxo 8ûpov rv ou.

descendant dans notre port; et des hommes nombreux étaient dans lui (le vaisseau) ; et il était chargé de boucliers et de lances à-deux-tranchants ; et j'ai pensé ceux-ci être eux (les prétendants), mais je ne sais rien. »

Il dit ainsi ; et la sainte vigueur de Télémaque sourit, [ses yeux ; ayant regardé vers son père avec mais il évitait le porcher.

Mais après que donc ceux-ci curent cessé le travail et curent apprêté le repas, ils mangèrent ; et leur cœur ne manqua en rien d'un repas égal.

Mais après que ils eurent enlevé (chassé) le désir du boire et du manger, et ils songèrent au coucher et ils prirent le présent (goûtèrent du Sommeil. [les douceurs) KOTES SUR LE SEIZIÈME CHANT DE L'ODYSSÉE.

Pacjo t2 _>() : I. "Evrzzy. ov/tw;. Ces mots répondent à te que dit Kuniée plus liant : "Oupa TS Tsyloij.y.i v.toçijuv).

•>. Ksi ).ir,v y.îivY) y:, etc. Voy. chant XI, v. 180-1X2.

Page '22 2 '• 1 • 'E" 5' v.jdVo'.tt), etc. oy. cliant XI\ , v. 76 f. 7

- 2. O'i o' è~" ôv-.iaO', etc. Yoy. Chdllt 1, v. I 18 et l'i!>.

l'âge 22'i : I. !!(̃>; té etc. Voy. chant I. v. 171-173.

Nous retrouverons encore ces mêmes vers plus lias 222-22'i

Paye 2'J(j : 1. Altoaivr, or,u.oio yrjv.'j, craignant la renommée du peuple, c'est-à-dire craignant de se faire un mauvais renom auprès du peuple. i t~ S(~ Ill] i-~-iloili zilil~i-i~s Page '2 28 : 1. lv~i (j.oi èy.ov , etc. Voy. chant III, v. l'l i et "2 l.'>.

-- 1, -II on -/.arriy/rjo'.; è-'.u.Éu,zn.i. ou si tu blâmes des freres de ne ])as te secourir,, c'est-à-dire si tu as des fi ères dont tu aies à le plaindre , qui te refusent leur secours.

Page '2.T2 : 1 "Onooi yip, etc. Voy. chant I, v. 2i.r>-2.r)l et 2(17 l'a Se '2.' i'i : 1. 'VAnoy.vJ, pour èi<70)(isv, comme nous l'avons déjà fait remarquer plusieurs fois.

Page '2"i(> : 1. 'AÀ).' r,ys a/iwi r)Os, etc. ov. chant XIII, v. '2X8 et '2S!).

Page 2 'S : 1. rvaOuoî ~<iVJ'îOÎV , littéralement : ses joues se remplirent , c'est-à-dire que son \isage. amaigri comme chez les vieillards par su i Le île sa métamorphose, reprit l'embonpoint qu'il a\ait perdu.

Page 2r'i : I. Olii te xs'xva. Ttotoo; ruxîryy. yEvéïOat. Virgil'- , Crnrgiques, IV, ,r» 11 :

Ou.ilis populrj maTcns I'llilomeln sub umbra in issos rjurri t ur If I us, quos durus anlor Oliscrv.uis u;do iinplumes drtraxit.

2'. <1 >air,y. £ ; ;x* ay ay ov , etc. Voy. chant VIII, v. :JI-:n, et chant XIII, v. J 31 -130.

Page 248 : 1. oaioç àoiSô;. Phémius, dont il est question au Ier chant (vers 154), et qui chantait pendant les banquets des p:étendants.

Page 250 - 1. wAÀÀot; xpaiÉouai. Le verbe xpaTEïv et autres analogues (ipXEtV, àvà(iff £ tv, etc.) se construisent avec le génitif chez les prosateurs et chez les postes tragiques et comiques. Dans la langue épique, au contraire, c'est le datif qui est leur complément le plus habituel.

Page 252 : 1. 'EœÉXxctai àvSpa ai6r;poç. Dugas-Montbel : Il Expression pleine de force el d'énergie pour exprimer combien l'occasion a d'empire sur l'homme, et combien la vue d'une arme le rend prompt à s'en servir, surtout quand l'esprit est échauffé par le vin.

On a coutume de citer à cette occasion, et comme objet de comparaison, cette phrase, de Tacite (Histoires, I, LXXX.) : « Et visa inter « temulentos arma cupidinem sui movere. » C'est plutôt le commentaire qu'une imitation de la pensée d'Homère. »

Page 254 : 1. Aij/.<xtoç r,|j. £ TÉpoio. Dugas-Montbel : K Cette expression, Y;(i £ TÉpoio aï(juxTo;, de noire sana, est tout à fait passée dans notre langue. Corneille a dit Je reconnais mon sang à ce noble courroux.

Racine : Le sang de Jupiter doit enfler leur courage.

Mais quelque noble orgueil qu'inspire un sang si beau.

Boileau dit à certains nobles :

En vain, tout fiers d'un sang que vous déshonorez Vous vivez à l'abri de ces noms révérés.

On en pourrait citer mille autres exemples. »

Page 256 : 1. E! ÈnÓv y £ atyioxoio. En effet, Ulysse vient de dire à Télémaque qu'il a pour auxiliaires Minerve et Jupiter.

Page 260 : 1. "* £ i çîXot, -rç ¡J.Éycx, etc. Voy. chant IV, v. 363 et 364.

Page 266 : 1. ©ejjlkiteçw Dugas-Montbel : a Au lieu de 0É[u<7teç, Strabon écrit TOjjLoupot, nom donné aux interprètes d'un temple de Jupiter situé au pied du mont Tomorus, dans la forêt de Dodone.

Strabon rejette le mot OeuuffTEc , qui, dit-il, dans Homère ne signifie iamais des oracles (Tà (j.xvteï<x), mais des lois, des règlements civils.

des édits. Il est vrai que ce mot 9É|i.i<rre<; a toujours cette signification dans Homère; mais ce n'est pas une raison de le rejeter. 11 n'est point question ici d'oracles, mais de consulter les dieux pour savoir ce que Jupiter déclarera être selon la justice. Voilà le vrai sens de ces mots ,Ûto,:; Oéjjuoteç ; car il s'agissait en ce moment d'une action que l'intérêt de tous pouvait faire regarder comme une chose juste. »

Page 2ti8 : 1. 'AH' 5te orj |AVY|CTYjpa;, etc. Voy. chant 1, vem 332-334.

i'age 272 : 1. 'H p.àv <ip', etc. Voy. chant 1, v. 362-3p*^ LIBRAIRIE HACHETTE ET C" Boulevard Saint-Germain, 79. à Parjs

NOUVELLE COLLECTION DE CLASSIQUES GRECS, LATgNS, FRANÇAIS ET ÉTRANGERS A L'USAGE DES ÉLÈVES.

Format petit in-16 cartonné.

(LES NOMS DES ANNOTATEURS SONT INDIQUES ENTRE PARENTHÈSES) LANGUE GRECQUE

Aristophane : Morceaux choisis (Poyard) 2 fr.

Aristote : Morale à Nicomaque, liv. 8° (Lucien Lévy)., 1 fr.

Morale à Nicomaque, 10° livre (Hanncquin).,.., 1 fr. 50 c.

Poétique (Egger, membre de l'Institut), , , , , , 1 fr.

Démosthène : Discours de la couronne ou pour Ctésiphon (Weil , membre de l'Institut) 1 fr. 25 c.

Les quatre philippiques (Weil) 1 fr.

Les trois olynthiennes (Weil) 60 c.

Sept philippiques (Weil) 1 fr. 50 c.

Denys d'Halicarnasse : Lettre à Ammée (Weil) 60 c.

Elien : Morceaux choisis (J. Lemail'e),.,.,., 1 fr. 10 c.

Epictète : Manuel (Thurot, membre de i'lnstitut) 1 fr.

Eschyle : Morceaux choisis (Weil) 1 fr. 60 c.

- Prométhée enchaîné (Weil) 1 fr.

Les Perses (Weil) 1 fr.

Euripide : Théâtre (Weil) : Alceste; Electre; Hécube; Hippolyte, Iphigénie à Aulis: Iphigénie en Tauride. Chaque tragédie séparée,. ,. - 1 fr.

Morceaux choisis (Weil).,. 2 fr.

Hérodote : Morceaux choisis (Tournier, maître de conférences à l'Ecole normale supérieure). 2 fr.

Homère : Iliade (A. Plerron), , , , , , , , , , , , 3 l'r 50 c.

- Odyllée, chants l, II, VI, XI, XII, XXII. XIII. chacun 25 c Odymée, chants I, de l'Iliade (A. Pierron ) 1 fr. 60 c.

Morceaux choisis t'7tmae (A. Pierron) 1 Cr, 60 c.

Lucien : De la manière d'écrire l'histoire (A. Lchugeur). 75 c.

Le Songe ou le Coq (Desrousseaux) 1 fr.

Dialogues des morts (Tournier et Desrousseaux). 1 fr. 50 c.

Morceaux choisis (E. Talbot, prof. au lycée Fontanes). 2 fr.

Platon : Griton (Ch. Waddington, professeur à la Faculté des lettres de Paris) 50 c.

République, VI" livre (Aubé) 1 fr. 50 r..

- République, vue livre (Aubé) 1 fr. 50 c.

- République, VIII* livre (Aubé).,.,.,. 1 fr. 50 c.

- Morceaux choisis (Poyard) 2 fr, Plutarqne : Vie de Cicéron (Graux)..,.,.,., 1 fr.

Vie de Démosthène (Graux) 1 fi.

Morceaux choisis des biographies (Tulbot). 2 vol. : 1" les Grecs illustres. 1 vol., 2 fr.; 2* les Romains, 1 vol., ., ., ., , ., 2 fr.

Morceaux choisis des Œuvres morales (V. Bétholaud). 2 fr.

Sophocle : Théâtre (Tournler) : Ajax; Antigone; Blectre; Œdipe roi; Œiipe à Colone; Philoctète; Trachiniennes. Chaque tragédie 1 fr.

Morceaux choisis du théâtre (Tournier) 2 fr.

Thucydide : Morceaux choisis (Croiset, maître de conférences à la Faculté des lettres de Paris)"" , , , , , 2 fr.

Xénophon : Economique (Graux et Jacoh).,. 90 c.

Mémorables, livre 1 (Lebègue) 1 fr.

- Extraits des Mémorables (Jaco!» 1 fr. 50 c.

Morceaux choisis (de Parnajon)., ,.,. 2 fr.

LANGUE LATINE

Cicêron : Extraits des principaux discours (F. Ragon). 2 fr. 50 Extraits des ouvrages de rhétorique (V. Cucheval, professeur de rhétorique au lycée Fontanes). 2 fr.

Choix de lettres (V. Gucheval) 2 fr.

De amicilia (E. Charles, recteur de l'Acadcmic de Lyon). 50 c.

De flnibus libri 1 et II (E. Charles).,., 1 fr. 50 c.

- De legibus liber 1 (Lucien Lévy) 75 c.

- De nalura deorum (Thiaucourt) 1 fr. 50 e.

- De re publica (E. Charles).,., 1 fr. 50 c.

- De senectule (E. Charles). , ,. , ", , .,.,. ,. 40 c.

- De suppliciis (E. Thomas).,. 1 fr. 50 c.

- De signis (E. Thomas).,., 1 fr. 50 c.

In M. Antonium philippica secunda (dantrelle) 1 fr.

In Catilinam orationes quatuor (A. Noël) 60 c.

- Orator (C. Aubert). 1 fr.

- Pro Archia poeta (E. Thomas). , , 30 c.

- Pro lege Manilia (A. Noël).,. , , , , , 30 c.

- Pro Ligario (A. Noëll 30 c.

- Pro Marcello (A. Noël).,.,.. 30 c.

- Pro Milone (A. Noël) 40 c.

- Pro Murena (A. Noël).,..,.. 40 c.

- Somnium Scipionis (V. CuchevaJ).,.,.,..,.,. 30 c.

Cornelius Nepos (Monginot, prof. au lycée Fontanes)., 90 c.

Heuzet : Selcctie e profanis scriploribus (Lemaire).. 1 fr. 75 c.

Horace: L'art poétique (Maurice Albert) 60 c.

Jouvency : Appcndix de diis et heroïbus (Esdrline).,. 70 c.

Lhomond : De viris illustrions Roma: (Chaine)., 1 fr. 10 Epitome historix sacrse (A. Pressa rd) .,., ,." 50 c.

Lucrèce : De la Nature, 5° livre (Benoist et Lantoine). 90 c.

Morceaux choisis (l'owinl) 1 f». 50 c.

Ovide: Morceaux choisis des Métamorphoses (Arraengaud) 1 fr. 80 C.

Pères de l'Eglise latine (Nourrisson).,. 2 fr. 25 c.

Phèdre : Fables (E. Talucrl).,.,. 80 c.

Plaute : La Marmite (Aulularia) (Benoist, professeur à la Faculté des leUrcs de Paris).,.,..,.., 80 e.

Morceaux choisis (Benoist) SI fr, Pline le Jeune : Choix de lettres (Waltz) 1 fr. 80 c.

'Quinte-Curce (Dosson) 2 fr. 25 c.

4uintilien : Institutions oratoires, xd livre (Donon). 1 fr. 50 c Salluste (Lallier) 1 fr. 80 c.

Sènèque : De vita beata (Dclaunay) c* Lettres à Ludlius, I à XVI (Aubé) 75 c.

Tacite - Annules (E. Jacob, professeur de rhétorique au lycée Louis-tc-Grand). 2 fr. 50 c.

- Histoires, liv. I et II (Goelzer) 1 fr. 80 c.

glie d'Agricola (E. Jacob) 7a e.

Térence : Adelphes (Psichari et Benoist). 80 e.

- Tite-Live : Livres XXI et XXII (Riemann et Benois t)., , , , , 2 fr.

- Livres XXIII, XXIV et XXV. ,.,.,.., 2 frT 25 c.

Livres XXVI à XXX » à Virgile : OEuvres (Benoist) 2 fr. 25 c.

LANGUE FRANÇAISE

Boileau : Œuvres poétiques (E. Geruzez). 1 fr. 50 c.

VArt poétique, séparément.,.,.,.,.., 40 c.

Bossuet : Connaissance de Dieu (de Lens). 4 fr. 60 'c.

Sermons choisis (Rebelliau). , , .., , , , , , , , 3 fr Buffon : Discours sur le style,. , , , , , , 30 c.

Morceaux choisis (E. Dupré) 1 fr. 50 c.

Chanson de Roland et Joinville : Extraits (G. Paris). » 1 Condillac : Traité des sensations (Charpentier) 1 fr. 50 Corneille: Cinna (Petit de Julleville) i fr.

Horace (Petit de J ulleville). , ., , , , , 1 fr.

Le Cid (Petit de Julleville).,., , ..,.. , 1 1 Nicomède(PetitdeJulleville)..,..,.,., .., 1 fr.

Le Menteur (Lavigne) 1 fr.

Descartes : Discours de la méthode; première méditation (Charpentier, professeur au lycée Louis-le-Grand)"",.,. 1 fr. 50 c.

Principes de la philosophie, livre I (Charpentier).. 1 fr. 50 c.

Extraits de la chanson de Roland et de l'histoire de saint Louis de Joinville (G. Paris, membre de l'Institut) n > Fênelon : Fables (Ad. Régnier, de l'Institut).,.., 75 c.

Sermon pour la fête de l'Epiphanie (G. Merlet).,..,., 60 c.

Télémaque (A. Chassang) 1 fr. 80 c.

Florian : Fables (Geruzez) 75 c.

Joinville : Histoire de saint Louis (Natalis de Wailly, membre de l'Institut) 2 fr.

La Fontaine : Fables (E. Géruzez),.,. ,. 1 fr. 60 c.

Lamartine : Morceaux choisis.,.,. 2 fr.

Leibniz : Extraits de la Théodicée (P. Janet). 2 fr. 50 c.

Monadologie (H. Lachelier) 1 fr.

Nouveaux Essais (Lachelier) 1 fr. 75 c.

Malebranche : De la recherche de la vérité, livre II (Thaniin, maître dé conférences à la Faculté des lettres de Lyon).. 1 fr. 50 Molière: L'Avare (Lavigne) 1 fr.

Le Tartuffe (Lavigne) 1 fr.

- Le Misanthrope (Lavigno). 1 fr.

- Les Femmes savantes (Larroumet). » » Montaigne : Extraits (Guillaume Guizot, professeur au collège do France et Manchon)" , ., , 1 » Pascal : Opuscules (C. Jourdain).,.,. 75 c.

Racine: Andromaque (Lavigne; 75 c.

- Les Plaideurs (Lavigne) 75 c.

- Esther (Lanson) i fr.

Iphigénie(L&nson) 1 fr.

Sêvignè : Lettres choisies (Ad. hégnier) 1 fr. 80 c.

Théâtre classique (Ad. Ragnier, de l'Institut). 3 fr.

Voltaire : Choix de lettres (Brunel) 2 fr. 25 c.

LANGUE ALLEMANDE

Auerbach : Récits villageois de la Forlt-Noire (B. Lévy). 3 fr.

Benedix : Le P roc¿s (Lange). .,. 60 c.

L'Entttement {Lange) 60 c.

Chamisso : Pierre Sclilemihl (Koell) 1 fr.

Contes et Morceaux choisis de Schmid. Krummacher.

Liebeskind, Lichtwer, Hebel, Herder et Campe (Scherdiin.

professeur au lycée Cliarlemagne) fr. 50 Contes populaires tirés de Grimm, Musaeus, Andersen et des Feuilles de palmier par Herder et Liebeskind (Schcrdlin) 2 fr. 50 Cœthe : Iphigénie en Tauride (B. Lévy) 1 fr. 50 c.

Campagne de France (B. Lcvy) 1 fr. 50 c.

Faust,ir'parti? (Buchner) 2 fr.

Le Tasse (B. Lcvy) 1 fr. 80 c.

blorceauxchoisi, (B. Lévy),..,.,.,.,.,.. 3 fr.

Hoffmann : Le Tonnelier de Nuremberg (BauerJ 2 fr.

Kleitz (de) : ilichael Kohlhaas (Kocli) » » Kotzebuë : La petite ville allemande - 1 fr. 50 Lessing : Laocoon (B. Lévy) 2 fr.

- Extraits des lettres sur la littérature moderne et des lettres archéologiques (Cottler, professeur au lycée Cliarlemagne). 2 fr.

- Extraits de la Dramaturgie (Cotller)., 1 fr. 50 c.

- Minna de Barnhelm (B. Levy). 1 ti. 50 c.

Niebuhr : Histoires tirée, des temps héroïques de la Grèce (Kocli, professeur au lycée Saint-Louis) 1 fr. 50 c.

Schiller : Guerre de Trente ans (Scliniidt et Leclaire) 2 fr. 50 c.

- Histoire de la révolte des Pays-Bas (Lange). 2 fr. 50 c.

- Jeanne d'Arc (Bailly) - fr. 50 c: Fiancée de Messine (Scherdlin) 1 fr. 50 c.

- W'allenslein, poeme dramatique en 3parties (Collier) 2 fr. 50 c.

- Oncle et Neveu (Briois, professeur au lycée de Rouen). i fr.

Morceaux choisis (B. Lévy) 3 fr.

Schiller et Goethe : Correspondance (B. Lévy), , , , , , ., 3 fr.

Schmid : Cent petits Contes (Sclierdlin) 1 fr. 50 c.

Les Œufs de Pdouc, (Scherdlin) 1 fr. 50 c.

LANGUE ANGLAISE

Byron : Childe Harold (E. Chastes). 2 fr.

Cook : Extraits des Voyages (Angellier) - fr.

Edgeworth : Forester (Al. Beljame),. i fr. 50 c.

Contes choisis (Motheré, prof. au lycée Cliarlemagne) 2 fr.

Old Pox (A. BeIJame).,.,.,., » • Eliot (G.) : Silas Marner (A. Malfroy)..,.,..,., » » Foë (Daniel de) : Robinson Crusoé (AI. Beljame),. i fr. 80 c.

Franklin : Autobiographie (Fievet) 1 fr. £ 0 Goldsmith : Le Vicaire de Wakefield (A. Beljame). 1 fr. 50 c.

Le Voyageur; le Village abandonné (Motheré). 75 c.

Essais choisis (Mac Enery, prof, au lycée Fontancs) 1 fr. 50 c.

Gray : Choix de poésies (Le £ oui>) t fr. 50Irving (Washington): Extraits de la Vie de Christophe Colomb (E. Chaslcs, inspecteur général de l'Université) 12 fr.

Macaulay : Morceaux choisis des Essais (Beljame).. 2 fr. 50 c.

-- Morceaux choisis de l'Histoire d'Angleterre (Battier) - fr.M il ton : Paradis perdu, livres V et 11 (Beljame) 90 c.

Pope : Essai sur la critique (Molheré),..,.,. 75 c.

Shakespeare : Jules César (C. Flemmg).,., 1 fr. 25 c.

Henri VIII (Morel, prof. au lycée Louis-le-Grand). 1 fr. 1-go, cOthello (Morel).,. o, ,.,.,.,.,., 4 fr. 50 c.Tennyson : Enoch Arden (Beljame) •••• » » Walter Scott : Extraits des Contes d'un grand-pire (Talandler, ancien professeur au lycée Henri IV). i Cr, 50 c.

Morr.r.aux choisis (Rallier) Ir* ----.--