Élégies et Sonnets/On voit mourir toute chose animee…

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VII


On voit mourir toute chose animee,
Lors que du corps l’ame sutile part :
Ie suis le corps, toy la meilleure part :
Ou es tu donq, ô ame bien aymee ?

Ne me laissez pas si long tems pamee,
Pour me sauuer après viendrois trop tard.
Las, ne mets point ton corps en ce hazart :
Rens lui sa part et moitié estimee.

Mais fais, Ami, que ne soit dangereuse
Cette rencontre et reuuë amoureuse,
L’acompagnant, non de seuerite.

Non de rigueur : mais de grace amiable,
Qui doucement me rende ta beaute,
Iadis cruelle, à present favorable.