Vie de Napoléon/15
CHAPITRE XV
Napoléon, apprenant les désastres des armées, la perte de l’Italie, l’anarchie et le mécontentement de l’intérieur, conclut de ce triste tableau que le Directoire ne pouvait plus tenir. Il vint à Paris pour sauver la France et s’assurer une place dans le nouveau gouvernement. En revenant d’Égypte, il était utile à la patrie et à lui-même ; c’est tout ce qu’on peut demander aux faibles mortels[1].
Il est sûr qu’après son débarquement, Napoléon ne savait pas comment il serait traité, et jusqu’à la réception enthousiaste des Lyonnais, il parut douteux si son audace serait récompensée par le trône ou par l’échafaud. À la première nouvelle de son retour, le Directoire donna l’ordre de l’arrêter à Fouché, qui était alors ministre de la police. Ce traître célèbre répondit : « Il n’est pas homme à se laisser arrêter, moi Je ne suis pas l’homme qui l’arrêtera[2]. »