Vous triomphez de moy, et pource je vous donne

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Vous triomphez de moy, et pource je vous donne
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier2 (p. 334-335).

XLVII

Vous triomphez de moy, et pource je vous donne
Ce lhierre, qui coule et se glisse à l’entour
Des arbres et des murs, lesquels tour dessus tour,
Plis dessus plis il serre, embrasse et environne.

A vous de ce lhierre appartient la Couronne.
Je voudrois, comme il fait, et de nuict et de jour
Me plier contre vous, et languissant d’amour,
D’un nœud ferme enlasser vostre belle colonne.
Ne viendra point le temps, que dessous les rameaux,
Au matin où l’Aurore esveille toutes choses,
En un ciel bien tranquille, au caquet des oiseaux
Je vous puisse baiser à lévres demy-closes,
Et vous conter mon mal, et de mes bras jumeaux
Embrasser à souhait vostre yvoire et vos roses ?