Dictionnaire des expressions vicieuses/P

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PAG

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PAI

PAIN ENCHANTÉ pour, Pain à chanter, pain à cacheter.

PAIN DE CUITE pour, Pain de cuisson. Pain de ménage. Pain de bourgeois.

PAL

PALEFERNIER pour Palefrenier, subst. masculin. Valet qui panse les chevaux. — Un bon palefrenier.

PAN

PANACHE, substantif masculin.

PANÉ pour Panais, substantif masculin. Plante potagère.

PANSA. C’est un gros pansa. — C’est un gros pansu. Féminin Pansue.

PANTOMINE pour Pantomime, adjectif dans Ballet pantomime ; substantif masculin, dans Les anciens avoient d’excellens pantomimes ; substantif féminin dans Jouer la pantomime.

PAP

PAPIER DE LETTRE. Dites, Papier à lettres.

PAR

PARAFE ou PARAPHE est un substantif mas. Ne dites pas, Ma parafe est difficile à contrefaire. Il a mis sa parafe pour approuver une rature. — Mon parafe est difficile à contrefaire. Il a mis son parafe pour approuver une rature.

PARER. PARÉ. On dit improprement de certains fruits, quand ils sont cueillis, Qu’il faut les laisser parer, se parer ; que ces fruits sont assez parés, pour signifier, Qu’il faut les laisser acquérir la couleur qui en indique la maturité ; Qu’ils ont acquis cette couleur.

On dit encore dans le même sens, Laisser PASSER des fruits. Ces fruits sont assez passés, il faut les manger. Cela n’est point français. Des fruits passés sont Des fruits mous, pourris, qui ne sont plus bons à manger. Ainsi Une poire blette est une poire passée.

Dans l’un et l’autre cas, il faut se servir des mots Mûrir, mûr, et dire, Il faut laisser mûrir ces fruits. Ils sont mûrs et bons à manger.

PAR EXEMPLE. On fait de cette expression un étrange abus en la plaçant à tout propos. On l’emploie pour marquer la surprise : Oh ! par exemple, je ne m’attendois pas à cela, pour, Vraiment, je ne m’attendois pas à cela.

Pour marquer la menace : Par exemple, vous me le payerez, pour, Pour le coup, vous me le payerez.

Pour marquer l’admiration : Par exemple, je vous admire, pour, En vérité je vous admire.

Pour marquer l’indécision, le refus : Par exemple, je ne sais ce que vous voulez dire. Oh ! par exemple, cela ne sera pas ; pour, Vraiment je ne sais ce que vous voulez dire. Oh ! pour le coup, cela ne sera pas.

Enfin on en abuse dans mille circonstances, Oh ! bien oui, par exemple. Oh ! bien, par exemple… ! etc. etc., évitez cette mauvaise façon de parler.

Par exemple est une expression adverbiale dont on se sert pour éclarcir[sic], expliquer ou confirmer ce qu’on a dit. On supprime quelque fois le Par, et on dit seulement, Exemple.

PARFAIT (Au) n’est pas français. Ne dites pas, Cela va au parfait, Il écrit au parfait. — Cela va parfaitement. Il écrit parfaitement.

PARFILURE pour Parfilage.

PARIURE. Barbarisme, pour Pari, substantif mas.

PAROI, substantif féminin, Une paroi.

PARTENAIRE. Ce mot, dérivé de l’Anglais, n’est pas admis en français. On l’emploie improprement, en jouant, au lieu de Ami, Associé. Ne dites pas, Personne n’ose demander à son Partenaire, pendant qu’on joue, s’il a joué un honneur. — Personne n’ose demander à son ami, à son associé, pendant qu’on joue, s’il a joué un honneur. Académie des jeux.

PARTI et PARTIE. Parti substantif masculin, signifie Faction, résolution, traitement, profession, etc. Prendre le parti de quelqu’un. Il sait bien prendre son parti dans l’occasion. On lui fera un bon parti. Il a pris le parti de l’église, etc.

Partie, substantif féminin, signifie, Portion d’un tout. Projet formé entre plusieurs personnes. Projet de divertissement. Le tout est plus grand que sa partie. Ils lièrent partie pour faire un voyage. Nous avons fait la partie d’aller à la chasse. Faire une partie de trictrac.

Les rebelles font Des partis. Les personnes qui s’amusent font Des parties.

PARTICIPES. Quoique les règles des participes, soient plutôt du ressort de la Grammaire que d’un ouvrage de ce genre, j’ai cru cependant devoir en donner quelques notions qui pourront aider à éviter un grand nombre de fautes que l’on commet dans l’emploi de cette partie du discours.

Il y a deux participes : le participe présent, Aimant, et le participe passé, aimé.

Le participe présent est verbe ou adjectif. Il est verbe, quand il marque une circonstance de temps, ou quand il exprime une action, ou enfin quand il a un régime[1]. Alors il ne prend jamais ni genre ni nombre, ou il est indéclinable.

Il est adjectif, quand il marque seulement l’état et la manière d’être du sujet, ou qu’il le qualifie. Alors il prend le genre et le nombre du nom auquel il se rapporte, ou il est déclinable.

Exemples.
Participes indéclinables. Participes déclinables.
Une femme Craignant Dieu, obligeant tout le monde. Cette femme est obligeante.
Craignant, obligeant, parce que ces participes marquent des actions et qu’ils ont un régime[2]. Obligeante, au féminin, parce que ce participe marque une qualité.
A Madame N… Demeurant à… et non pas, Demeurante, parce que le participe marque une circonstance de temps ; demeurant actuellement à. J’ai trouvé la mère mourante et les filles bien portantes.
Mourante, bien portantes, au féminin et au pluriel, parce qu’ils désignent l’état de la mère et de la fille, sans marquer aucune action.

Il faut observer qu’il y a très-peu de participes présens qui puissent s’employer comme adjectifs, et qui soient déclinables.

Le participe passé prend le genre et le nombre du nom auquel il se rapporte,

1.o Quand il est seul avec son substantif. Exemple : N’oubliez pas les services passés. Une faute avouée est souvent une faute pardonnée.

2.o Dans tous les verbes qui se conjuguent avec Être et qui ne sont pas Pronominaux[3]. Exemples : Mon frère est aimé. Mes sœurs sont aimées. Les livres ont été lus. Il est venu. Elle est venue. Elles sont parties.

Si le participe passé dans les verbes Pronominaux, et dans ceux qui se conjuguent avec Avoir aux temps composés, est précédé de son régime direct, il prend le genre et le nombre de ce régime.

Dans le cas contraire, il est indéclinable sans exception.

Ce régime est toujours un nom, ou un des pronoms, Me, te, se, le, la, les, ou un Que relatif.

Pour vous assurer si le nom, le pronom, ou le que qui se trouve devant le participe, en est véritablement le régime direct, voyez, quand c’est un nom, s’il peut se placer après le participe comme régime direct : dans Ce cas, le participe sera déclinable ; si non, il sera indéclinable.

Exemples.
Participes indéclinables. Participes déclinables.
A combien d’états divers n’a-t-il pas donné de lois ? Combien d’états divers n’a-t-il pas parcourus ?
Donné est indéclinable, parce qu’il est suivi de son régime direct Des lois. Parcourus au pluriel masculin, parce qu’on peut dire, Il a parcouru des états divers.

Quand c’est un Pronom ou un Que relatif, voyez si le substantif auquel se rapporte le Pronom ou le Que peut se mettre après le participe, comme régime direct. Si cela est possible, le participe prend le genre et le nombre de ce substantif ; autrement, il est indéclinable.

Exemples.
Participes passés indécl. Participes passés décl.
Ils se sont rendu justice. Ils se sont rendus recommandables.
Rendu indéclinable, parce que le pronom se qui précède, est régime indirect. Ils ont rendu à eux, à soi. D’ailleurs, c’est justice qui est régime direct et qui se trouve après le participe. Rendus au pluriel masculin, parce que le pronom se qui précède peut être placé après le participe comme régime direct. Ils ont rendu eux ou soi recommandables.
Madame, vous vous êtes attiré cette disgrace. Madame, vous vous êtes trompée.
Attiré indéclinable, parce que vous qui précède est régime indirect. Vous avez attiré à vous. Trompée déclinable, parce que vous qui précède est régime direct. Vous avez trompé vous.
Nous nous sommes proposé d’enseigner la géographie. Nous nous sommes proposés pour partir.
Proposé indéclina. parce que nous qui précède est régime indirect. Nous avons proposé à nous. Proposés déclina. parce que nous qui précède est régime direct. Nous avons proposé nous pour partir.
Nous, nous sommes imaginé, ou figuré que… Les choses que nous nous sommes imaginéesou figurées.
Ces dames se sont imaginé ou figuré bien des choses. - Imaginé et figuré indéclinables, parce que nous et se dans ces deux phrases, sont régimes indirects. Nous avons imaginé ou figuré à nous. Ces dames ont imaginé ou figuré à elles, à soi. Imaginées et figurées déclinables, parce que le relatif que qui les précède est régime direct ; et que le mot choses auquel se rapporte ce relatif, peut se placer après le participe. Nous avons imaginé ou figuré des choses. Ces dames ont imaginé ou figuré des choses.
L’ariette que j’ai entendu chanter. L’actrice que j’ai entendue chanter.
Entendu indéclinable, parce que le nom ariette auquel se rapporte le que ne peut pas devenir régime direct du participe entendu et que vous ne pouvez pas dire, J’ai entendu l’ariette chanter, mais J’ai entendu chanter l’ariette. Entendue déclinable, parce que le nom actrice auquel se rapporte le que, peut devenir régime direct du participe entendue, et que vous pouvez dire, J’ai entendu l’actrice chanter.
La dame que j’ai vu peindre. Vu indéclinable : c’est-à-dire, j’ai vu peindre la dame. J’ai vu faire le portrait de la dame. Ici la dame n’est point le régime direct du participe vu, mais de l’infinitif peindre. La dame que j’ai vue peindre. Vue déclinable. C’est-à-dire, J’ai vu la dame peindre, la dame qui peignoit, qui faisoit un portrait. Ici la dame est régime direct du participe vu.
Les clameurs que j’ai cru entendre. Les clameurs que je croyois avoir entendues.
Cru indéclinable, parce que vous ne pouvez pas dire, J’ai cru les clameurs ; mais j’ai cru entendre les clameurs. - Cette femme s’est mis en tête qu’elle étoit malade. Cette femme s’est mise à la tête d’un parti.
Mis indéclinable, parce que se qui précède est régime indirect. Cette femme a mis en tête à elle, à soi. Mise déclinable, parce que se qui précède est régime direct. Cette femme a mis elle, soi, à la tête d’un parti.

Remarquez les phrases suivantes, sur lesquelles vous pouvez faire le même raisonnement.

Participes indéclinables. Participes déclinables.
Les élèves que j’ai voulu instruire, n’ont pas tous profité. Il veut fortement les choses qu’il a voulues une fois.
Les chaleurs qu’il fait cette année ont été grandes. Les propositions qu’il a faites étoient justes.
La justice que vous avez dit qu’on vous rendroit. La justice que vous ont rendue vos amis.
Un homme s’est laissé tomber. Je les ai laissés passer.
Une femme s’est laissé tomber. Elle les a laissées fréquenter de mauvaises compagnies.
Ma tabatière que j’ai laissé tomber. Vos fils que vous avez laissés aller au spectacle.
Ici le participe n’étant pas pris dans le sens de permettre, est indéclinable. Dictionn. de l’Académie. Ici le participe laissé étant pris dans le sens de permettre est déclinable. Dictionn. de l’Académie.
PAT

PATAUD, AUDE, et PITAUD, AUDE, sont français ; mais ils se disent familièment, le premier d’Une personne grossièrement faite. Quel gros pataud ! C’est une pataude. Le second d’Un homme lourd et grossier. C’est un franc pitaud, une franche pitaude.

PATE, vieux linge, n’est pas français. Voyez FRAPOUILLE.

PATEINE, pour Patate, Espèce de pomme de terre.

PAV

PAVÉ (Le petit) pour, Le revers du Pavé. Passons sur le revers du pavé.

PAVILLON qu’on met sur le berceau des enfans. — Archet.

PEI

PEIGNÉE (Donner une) n’est pas français ; mais on dit familièment Peigner pour Maltraiter, battre. Je le peignerai comme il faut. Ces femmes se sont bien peignées.

PEINE (Pour la). Ne dites pas, Il y en a pour la peine. Il lui en a donné pour la peine. — Il y en a beaucoup. Il lui en a donné tant et plus.

PEL

PELE pour Poêle. Une poêle à frire. Prononcez Poâle.

On dit une Pelle à feu.

PEN

PENCHER de l’eau. — Lâcher de l’eau.

PENDELOTTE pour Pendeloque, subst. féminin. Elle avait à ses boucles d’oreilles des pendeloques de diamant.

PEN’D’OREILLE pour Pendant d’oreille, subst. masculin.

PENDRE ET DÉPENDRE. Je suis à vous à pendre et à dépendre, est une manière de parler fort ordinaire, qui n’est pas correcte. — Je suis à vous à vendre et à dépendre ; c’est-à-dire, vous pouvez absolument disposer de moi.

PER

PERFECTION (A la) pour, En perfection. Cet ouvrier travaille en perfection. Elle danse en perfection, et non pas, A la perfection.

PERPIN pour Parpaing. Terme de maçonnerie.

PERRUQUE. Donner une perruque, donner une RAMASSE à quelqu’un, ne sont pas français. — Ramasser qui signifie populairement et bassement, Maltraiter de coups ou de paroles. S’il le trouve sous sa main il le ramassera d’une étrange sorte.

PERTANTAINE pour Pretantaine, ou Pretentène substantif féminin. Courir la pretantaine. Il est du style familier.

PERTINTAILLE pour Pretintaille subs. fém. Cette charge coûte telle somme sans compter les pretintailles. Sa robe est garnie de pretintailles. On dit aussi, Pretintailler. Cette jupe est trop simple, il faudroit la pretintailler.

PES

PESSEAU n’est pas français. — Échalas, substantif masculin. Planter un échalas, des échalas.

PESSELER une vigne, ne se dit pas. — Échalasser une vigne.

PET

PETIT-ZA-PETIT, faute grave. — Petit-à-petit.

PETIT PEU (Un), une PETITE MIETTE, ne sont pas français. Ne dites pas, Donnez m’en un petit peu. Vous ne lui en avez donné qu’une petite miette. — Donnez m’en un peu. Vous ne lui en avez donné qu’une miette. Ce dernier est du style familier.

PEU. Ne dites pas, Il n’est pas un peu si grand. N’allez pas un peu si vite. Il est un peu moins grand. Allez un peu moins vite.

PEU (Un). On dit bien, Attendez un peu, encore un peu. Mais cette locution adverbiale est populaire et vicieuse dans les phrases suivantes : Laissez moi un peu passer. Donnez moi un peu cette assiette. Venez un peu auprès de moi. Jugez un peu quelle idée ! etc., il vaudrait mieux dire : Laissez moi passer, je vous prie. Voulez-vous bien me donner cette assiette. Venez auprès de moi. Jugez donc, quelle idée ! etc.

PEUT, PEUTE pour Laid, laide. Ne dites pas, Oh le peut ! Elle est peute. — Oh le laid ! Elle est laide.

PEU-Z-A PEU. Faute grave. — Peu-à-peu.

PIA

PIAILLARD pour Piailleur, euse. C’est un piailleur perpétuel. C’est une grande piailleuse.

PIE

PIERRE D’EAU pour Évier, substantif masculin.

PIF

PIFFRER (Se) pour s’Empiffrer, il est familier. Il s’empiffra tellement à ce repas, qu’il en fut malade. On dit aussi, Empiffrer un enfant de confitures, de pâtisserie.

PIL

PILLER des pois, des fèves, pour, Écosser des pois, des fèves.

PILON et MORTIER se prennent souvent l’un pour l’autre. Le pilon est L’instrument dont on se sert pour piler ; Le mortier est Le vase dans lequel on pile. Le pilon d’un mortier.

PIN

PINCE pour Pincettes, substantif pluriel féminin. Une paire de pincettes. Ne dites pas, Il faudrait la pince pour attiser le feu. — Il faudrait les pincettes pour attiser le feu.

On dit pourtant quelquefois, Pincette au singulier dans cette acception : Donnez-moi un peu la pincette.

PINCHER, PINCHANT, PINCHARD, ARDE, sont des barbarismes. Ne dites pas, Au lieu de chanter elle pinche. Une voix pinchante, pincharde. — Glapir. Ah lieu de chanter elle glapit. Une voix glapissante.

PIP

PIPER. Il n’a pas pipé, n’est pas français. — Il n’a dit mot.

Piper est un terme de Chasse. Piper des oiseaux.

Piper signifie encore figurément Tromper. Ils l’ont pipé au jeu, et lui ont gagné tout son argent.

PIPIE pour Pépie. Une poule qui a la pépie.

PIQ

PIQUER L’ASSIETTE, PIQUE ASSIETTE, PIQUEUR D’ASSIETTE, ne sont pas français. — Piquer les tables. Parasite. C’est un homme qui pique les tables. C’est un parasite.

Cette expression (Piquer l’assiette) est fort usitée en Lorraine. Un Président du parlement de Nancy avait à sa table un de ces parasites, celui-ci voulant prendre une perdrix avec sa fourchette, cassa l’assiette sur laquelle elle était. Monsieur, lui dit alors le Président, Piquez l’assiette mais ne la cassez pas.

PIS

PISSAULIT. Dites Pissenlit.

PIT

PITOI pour Putois, Animal assez semblable à la Fouine.

PLA

PLANCHOYER pour Planchéier. Faire planchéier une chambre.

PLATEAU de balance ne se dit qu’en parlant D’une grosse balance dont on se sert pour peser les lourds fardeaux. Les autres balances ont des Plats, des Bassins.

PLATREUR. Dites Plâtrier.

PLE

PLEURS est un substantif masculin pluriel. Des pleurs touchans, et non pas, Touchantes.

PLI

PLI en jouant aux cartes pour, Levée, substantif féminin. Ne dites pas, J’ai fait un pli, deux plis. — J’ai fait une levée, deux levées.

PLU

PLUME. Passer la plume sous le nez à quelqu’un. — Passer la plume par le bec à quelqu’un, c’est-à-dire, Le frustrer des espérances qu’on lui avoit données.

PLUMON n’est pas français. — Lit de plumes.

PLURÉSIE pour Pleurésie.

POG

POGNE, POIGNE ne sont pas français. Ne dites pas, Cet homme a une fameuse poigne. — Cet homme à le poignet bien fort.

POGNET pour Poignet.

POI

POIGNET. Ne dites pas, Donner le poignet à une dame. — Donner la main à une dame.

POILE fourneau de terre ou de fonte. Ecrivez Poîle ou Poêle, et prononcez la première syllabe longue.

On appelle encore Poêle, Une chambre commune où est le fourneau.

POILEUX, pour Poilu, ue. Main poilue, main velue.

POINTILLER. Ne dites pas, Le jour commençoit à pointiller. — Le jour commençait à poindre.

POISSANT. Ne dites pas, Qu’on a les mains poissantes, quand on a touché du raisin bien mûr. — Qu’on a les mains gluantes.

Mais on dit, Ce raisin lui a poissé les mains. Ce raisin est poissant.

POL

POLACRE pour Pouacre, terme d’injure. Il faut être bien pouacre pour faire de ces saletés-là. Il est populaire.

POR

PORICHINEL pour Pollichinel.

PORTE HABIT, mot très-usité, mais qui n’est point admis par l’Académie. — Porte-manteau.

POT

POT A et POT DE. Pot à fleurs, Pot propre à mettre des fleurs. Pot de fleurs, Pot où il y a des fleurs. Il en est de même de Pot à beurre et pot de beurre. Pot à confitures et pot de confitures, etc.

POTURON pour Potiron, espèce de citrouille. Soupe de potiron.

POU

POUCES. Mettre les pouces n’est pas français, voyez JOUBAS.

POUDRIÈRE pour Poudrier, Sablier, substantifs masculins, Petit vaisseau contenant de la poudre ou du sable propre à mettre sur l’écriture.

POUDRIÈRE de chasse, pour Fourniment, Poire à poudre.

POUDRERIE n’est pas français. On donne souvent ce nom à Un magasin à poudre.

POUILLER, n’est pas français. — Épouiller. Une mère qui épouille ses enfans.

POUILLOTTE (La). Le creux qui est entre la tête et le chignon du cou. — La nuque du cou.

POULOT, Petit bâton de sureau dont on a ôté la moëlle, et dont les enfans se servent pour chasser, par le moyen d’un piston, de petits tampons de filasse ou de papier. Ce mot n’est pas français. — Canonnière.

POUMONIQUE pour Pulmonique.

POUPE pour Poupée. Un enfant qui joue avec sa poupée. On dit improprement, Poupée de giste pour Poupée de carton.

POURJON pour Ciboule et ciboulette, substantif féminin.

POUSSÉE des arbres, pour La pousse des arbres. La première pousse, la seconde pousse.

PRE

PRÉCISER les termes, n’est pas français. Ne dites pas. C’est un orateur qui sait préciser ses termes. — Qui s’explique en peu de mots, qui parle avec précision.

PRÉFÉRER DE pour, Aimer mieux. Ne dites pas Il préfère de se promener à rester toujours dans sa chambre. — Il aime mieux se promener que de rester toujours dans sa chambre.

PRÈS DE et PRÊT A. Près de signifie, Sur le point de. Je suis près de dîner, c’est-à-dire, Je vais dîner tout à l’heure.

Prêt à signifie, Disposé à faire quelque chose. Je suis prêt à dîner, c’est-à-dire, Je suis disposé à dîner.

PRESSER, PRESSÉ. Ne dites pas, Cet ouvrage ne me presse pas. Ce voyage ne lui pressoit pas. Je ne suis pas pressé de cet ouvrage. Je n’en suis pas pressé. Il était pressé de ce voyage, et il est parti. Toutes ces locutions sont vicieuses. — Cet ouvrage ne presse pas. Ce voyage ne pressoit pas. Ce voyage pressoit, et il est parti.

Mais vous direz bien avec un infinitif, Il étoit pressé de partir. Je suis pressé d’en finir. Ne soyez plus si pressé de parler.

PRI

PRISER, PRISEUR. N’employez pas ces mots pour signifier, Prendre du tabac, celui qui en prend. Ne dites pas, Voulez-vous priser ? C’est un priseur. — Voulez-vous prendre une prise de tabac ? C’est un preneur de tabac.

PRO

PROCLAMER et PROMULGUER. On proclame un Empereur, un Roi. On promulgue une loi.

PROMENER. Ne dites pas, Voulez-vous aller promener ? Allons promener. — Voulez-vous aller vous promener ? Allons nous promener. On dit cependant, Je l’enverrois bien promener. (En sous entendant Se).

PROMPTEMENT. Prononcez comme si l’on écrivoit prontement.

PUI

PUISSE-T-ÊTRE. Quelqu’il puisse-t-être, faute grossière. — Quel qu’il puisse être ; mais au pluriel, Quels qu’ils puissent être.

PUS

PUSSIN pour Poussin. La poule et les poussins.

  1. Un régime est un mot qui dépend immédiatement d’un verbe ou d’une préposition. Il y a deux sortes de régimes : l’un Direct qui n’est accompagné d’aucune préposition ; l’autre Indirect, qui est toujours précédé d’une préposition. Servez Dieu, aimez vos parens : Dieu et vos parens, sont régimes directs des verbes, Servez et Aimez. Ils sont sans prépositions.
  2. Médire de son prochain. Obéir à son maître : de son prochain, à son maître, sont régimes indirects des verbes, Médire, Obéir. Ils sont précédés de prépositions. Les mots son prochain, son maître, sont régimes des prépositions de et à.
  3. On appele[sic] verbes Pronominaux, ceux qui se conjuguent avec deux pronoms de la même personne. Tels sont, Je me comporte, je me blesse, je me repens, je m’aperçois, etc.